fbpx Skip to main content

Avant que les japonais ne commencent à s’installer à Hokkaido, l’île était peuplée par les aïnous, la population autochtone du nord du Japon. Bien qu’aujourd’hui leur population ait considérablement diminué, il existe encore quelques communautés qui continuent à préserver leur histoire, et la marque du peuple aïnou reste inscrite dans la culture et le territoire d’Hokkaido. Le Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum (musée comémoratif aïnou) d’Asahikawa est l’un des endroits où l’on peut s’informer sur la population autochtone d’Hokkaido, ses traditions, son histoire et son implantation dans la région.

La façade typiquement aïnoue du Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Les aïnous : le peuple autochtone d’Hokkaido

L’histoire des aïnous est semblable à celle d’autres populations aborigènes du globe : pendant des siècles, ils ont dû faire face à la colonisation qui les a petit à petit dépossédés de leurs terres, jusqu’à l’annexion complète d’Hokkaido par le Japon dans les années 1860.

Photographie d'une femme aïnoue exposée au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Pendant l’ère Meiji, le gouvernement japonais a renforcé les lois concernant la population autochtone, menant à des politiques d’assimilation forcée et, pour de nombreux aïnous, à la perte de leur langue, de leurs rituels et de leur culture. En conséquence de quoi on estime qu’aujourd’hui plus de 100 000 citoyens japonais ignorent leurs origines aïnoues.

Trois photographies d'hommes aïnous exposées au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Alors que le peuple aïnou ne pourra sans doute jamais se remettre de ces politiques, ceux qui ont réussi à conserver leur héritage culturel font des efforts pour préserver ce qui reste de leur culture et transmettre ces connaissances aux jeunes aïnous et au reste de la population japonaise. Un témoin actif de ces activités est le Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum, situé au cœur d’Asahikawa, la deuxième plus grande ville d’Hokkaido.

Objets aïnous exposés au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

J’ai visité ce musée en plein hiver, quand le bâtiment, à la facade inspirée de l’architecture aïnoue, était enseveli sous une épaisse couche de neige. À l’intérieur, j’ai été surpris de trouver une profusion de ressources en anglais, dont des brochures, des prospectus, et des explications sur la totalité des pièces exposées.

Trois photographies d'objets aïnous exposés au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon (costume traditionnel, motifs tissés, manteau)

La plupart des panneaux explicatifs s’intéressaint à l’histoire culturelle et aux traditions aïnoues, mais l’exposition ne met pas l’accent sur les textes. On peut surtout y voir une foule d’objets et d’artefacts, allant de tissages à motifs à des costumes traditionnels, en passant par des reconstitutions de maisons et de cuisines aïnoues. Des sculptures en bois sont également exposées. Après l’annexion japonaise, elles sont devenues pour les aïnous un moyen d’exercer une activité indépendante. Les sculptures exposées incluent des œuvres autant figuratives qu’abstraites, dont des pièces du célèbre sculpteur aïnou Bikky Sunazawa.

Ours tenant un poisson dans sa gueule, sculpture en bois exposée au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Objets en bois sculpté exposés au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Dans le musée, on trouve également un espace d’animation décoré d’une magnifique fresque représentant deux femmes aïnoues dans un canoë. Le musée Kawamura fait aussi office d’espace communautaire. C’est l’une des quelques institutions qui mettent en avant l’histoire aïnoue tout en diffusant cette culture auprès des jeunes générations.

Fresque représentant des femmes aïnoues au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Espace d'animation du Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Le mont Daisetsuzan, un objet de culte pour le peuple aïnou   

Même ceux qui n’ont qu’une connaissance superficielle de l’histoire aïnoue savent que ce peuple a un grand respect pour la nature et les superbes paysages d’Hokkaido et du nord de Honshu, où ils ont longtemps vécu. Certains de leurs rituels incluent l’adoption et l’élevage d’oursons pendant deux ans avant leur sacrifice, une pratique qui montre leur grand respect pour cet animal, vénéré comme une divinité.

Photographie d'une femme aïnoue tenant un ourson dans les bras, exposée au Kawamura Kaneto Ainu Memorial Museum d'Asahikawa, Hokkaido, Japon

Une autre manifestation de leur admiration pour la nature est le culte du mont Daisetsuzan — la plus haute montagne d’Hokkaido, qui culmine à plus de 2000 mètres. Ce volcan est connu sous le nom de “Kamui Mintara” dans la langue aïnoue, ce qui peut se traduire par « le terrain de jeu des divinités ». Ses magnifiques sommets, enneigés en hiver, et sa splendeur impressionnante, avec ses vapeurs souffrées et ses lacs volcaniques disséminés dans la chaîne de montagnes, ont longtemps capté l’imagination.

Téléphérique sur les pentes enneigées du mont Daisetsuzan à Asahikawa, Hokkaido

Personne se promenant en raquettes sur les pentes enneigées du mont Daisetsuzan à Asahikawa, Hokkaido, Japon

Les visiteurs de la région d’Asahikawa peuvent facilement se rendre au mont Daisetsuzan, qui se situe à moins de deux heures de bus de la gare d’Asahikawa. Pendant les mois d’hiver, il est possible d’y pratiquer le ski, le snowboard, les raquettes et le ski nordique. Pendant les mois d’été et d’automne, le mont Daisetsuzan devient une destination très prisée par les habitants pour ses nombreux sentiers de randonnée. Si vous vous y rendez, ce sera l’occasion de mieux comprendre le culte des aïnous pour leur terre natale, et d’approfondir vos connaissances sur l’histoire du peuple autochtone d’Hokkaido.

Article réalisé en partenariat avec la ville d’Asahikawa
Traduit par Clémentine

[cft format=0]
Andrew Deck

Andrew Deck

Hello! I'm a freelance writer and assistant editor at Metropolis, Tokyo's largest English magazine. Although I was born in New York City, I was raised in Japan where I attended an American international school. I'm always looking for new opportunities to travel in Japan and explore areas off the beaten path. Alongside my writing for Voyapon, my writing as been published in Popular Mechanics, Dell's Power More and The College Hill Independent.

Laisser un commentaire