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Article réalisé en partenariat avec Nakaumi Shinjiko Daisen DMO

La région de San’in Chuo comprend les préfectures de Tottori et de Shimane. Elle est facilement accessible depuis Kyoto ou Hiroshima, ce qui en fait une étape idéale entre ces deux villes, à la découverte d’un Japon moins connu, mais riche de nombreux sites naturels, historiques et culturels de première importance, ainsi que de délicieuses spécialités culinaires.

Si l’on peut n’y faire qu’une étape rapide pour visiter un site célèbre comme le château de Matsue, le sanctuaire d’Izumo ou le Musée d’art Adachi, la région mérite qu’on s’y arrête quelques jours. Se pose alors la question de l’hébergement. J’ai pour ma part fait le grand écart entre un ryokan luxueux, et la « Fuben-ya », une location Airbnb sans électricité ni eau courante.

Cuisine kaiseki et onsen au Tokouen, un luxueux ryokan de Kaike Onsen

Kaike Onsen (皆生温泉) est situé à Yonago, entre le Mont Daisen et la Mer du Japon. Il y a une centaine d’années, une source d’eau thermale sous-marine y a été découverte. C’est ainsi que le port de pêche est devenu une agréable station thermale. Hôtels et ryokan profitent de ce onsen ainsi que d’une situation idéale, à une courte distance de nombreux sites touristiques.

Vue sur la Mer du Japon depuis Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Les vagues étant très puissantes, des tétrapodes sont installés tout au long de la plage, la protégeant de l’érosion et la rendant tout à fait singulière. Des ouvertures ont été laissées, créant une succession de petits bassins autours desquels de nombreux vacanciers s’installent en été.

Les rues de Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Une balade dans la ville permet aussi de découvrir ce qu’un voyageur a souvent peu l’occasion de voir : le paysage urbain typique des périphéries japonaises, fait de constructions disparates, bâtiments anciens, immeubles de béton, architectures étonnantes et enseignes bigarrées. On y trouve aussi un petit sanctuaire Inari.

Petit sanctuaire dans Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Enfin, il est possible d’admirer le Mont Daisen depuis la plage. J’ai voulu aller le voir au coucher du soleil, mais tout comme le Mont Fuji auquel on le compare volontiers, il se cache souvent dans les nuages…

La plage à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Je me suis ensuite rendue au ryokan Tokouen (東光園), un impressionnant bâtiment réalisé en 1964 par le célèbre architecte métaboliste Kiyonori Kikutake.

Ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Le bâtiment, dont l’aspect peut paraître froid, abrite des chambres traditionnelles confortables, et quand les lumières s’y allument le soir, l’hôtel se pare de teintes chaudes et dorées.

Ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Après avoir essuyé quelques averses lors de ma promenade sur la plage, je n’avais qu’une envie : me plonger dans un onsen brûlant. Celui du Tokouen est vaste, avec un bain intérieur et un rotenburo en plein air. L’eau n’est pas seulement chaude : riche en sodium et en chlorure de calcium, on dit qu’elle donne longue vie à qui s’y baigne. Plus immédiatement, cette eau à la texture épaisse est hydratante et réchauffe durablement le corps.

Entrée du onsen au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Après le bain, j’ai pu déguster un dîner gastronomique japonais élaboré autour d’une spécialité locale de Tottori : le crabe de Matsuba. Ce repas de type kaiseki ryori est composé comme il se doit d’une succession de plats raffinés, préparés avec des ingrédients locaux et de saison. Il serait long de tout énumérer, mais il comprenait entre autres des sashimi, un nabe de crabe, des tempura, un chawanmushi et… un crabe entier !

Dîner kaiseki au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Dîner kaiseki au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Dîner kaiseki au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Dîner kaiseki au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Dîner kaiseki au ryokan Tokouen à Kaike Onsen, région du San'in, Japon

Vous pouvez trouver plus d’informations sur Kaike Onsen sur le site Internet de la station thermale (en Anglais) et sur le Tokouen sur le site Internet du ryokan (uniquement en Japonais). Il est possible de réserver en ligne sur booking.com.

Nuit incommode mais chaleureuse dans la Fuben-ya de Hajime-san

J’ai passé la nuit suivante dans un hébergement à l’opposé complet du luxe feutré du Tokouen. L’annonce Airbnb laissait deviner un endroit tout à fait hors normes, où vivre une expérience insolite : « Ethical House 不便や! — Inconvenience fun House” (littéralement : « Maison éthique – maison amusante et incommode » !). Mon intérêt était piqué et j’avais hâte de découvrir cette maison sans électricité ni eau courante… et son propriétaire : Hajime-san.

Depuis la rue, j’ai aperçu un futon préparé dans une chambre traditionnelle éclairée par les flammes de bougies et de lampes tempête ; j’ai tout de suite su que c’était mon gîte d’un soir. C’est avec une excitation mêlée d’une pointe d’appréhension que j’ai poussé la porte : on sait à quoi s’attendre en pénétrant dans un hôtel confortable, mais entrer dans la « Fuben-ya » a un parfum d’aventure.

Fuben-ya, maison traditionnelle sans électricité ni eau courante dans la région du San'in, Japon

J’y ai rencontré un hôte accueillant et aux petits soins. Toute sa famille nous a rejoint autour du feu de l’irori (le foyer qui se trouve traditionnellement au centre des maisons japonaises) pour prendre le dîner et discuter.

Fuben-ya, maison traditionnelle sans électricité ni eau courante dans la région du San'in, Japon

Jai passé des heures à discuter avec Hajime-san, dans un mélange d’Anglais et de Japonais… et avec l’aide du téléphone portable pour la traduction « parce que quand même, c’est commode ! ». Le temps et l’espace prennent une toute autre réalité à la lueur du feu, qui donne à l’atmosphère quelque chose de mystérieux et de précieux. Ces moments passés avec Hajime-san et sa famille, à discuter de théâtre, de cinéma et de mille autres choses en écoutant La Bohème d’Aznavour sur une vieille « K7 » resteront sans aucun doute parmi mes plus beaux souvenirs de voyage au Japon.

Hajime-san, propriétaire de la Fuben-ya, maison traditionnelle sans électricité ni eau courante dans la région du San'in, Japon

Pour ce qui est du confort, la maison n’est finalement pas si incommode. Alors que la nuit était fraîche, je n’ai pas eu froid, dans un futon mœlleux tout près d’un poêle. Il n’y a pas l’eau courante mais c’est tout comme, parce que des bidons sont installés… on est juste beaucoup plus attentif à ne pas gaspiller ! Quant au bain, Hajime-san s’est occupé de chauffer l’eau, il était idéalement brûlant, et je dois dire que prendre son bain dans la demie pénombre est très relaxant.

Se balader la nuit dans une vieille maison avec juste une lanterne pour s’éclairer évoque tout naturellement un film d’horreur, mais Hajime-san me l’a assuré : il n’y a pas de fantômes dans la Fuben-ya.

Fuben-ya, maison traditionnelle sans électricité ni eau courante dans la région du San'in, Japon

Fuben-ya, maison traditionnelle sans électricité ni eau courante dans la région du San'in, Japon

Arrivée le soir et repartie tôt le matin, je n’ai pas eu l’occasion de me promener dans les environs, mais la Fuben-ya se trouve à Izumo, près de la plage de Kirara Taki, où l’on peut se baigner en été, et faire quelques courses dans une Michi-no-Eki (littéralement « gare sur le chemin », il s’agit d’aires de repos où l’on peut acheter des produits locaux) aux bâtiments inspirés de l’architecture traditionnelle d’Europe du Nord.

Informations et réservations sur le site d’Airbnb.

Se rendre dans la région du San’in Chuo

Pour plus d’informations et préparer votre voyage dans la région du cœur de San’in Chuo, consultez ce site Internet (en Anglais). Vous y trouverez des informations sur les lieux à visiter, des idées d’itinéraire, et des informations concernant les transports.

Vous pouvez également télécharger l’application enmusubi-smart navi (縁ナビ) sur l’App Store et Google play (disponible en Anglais).

Vous pourrez aussi trouver des informations pratiques concernant les transports sur le site Internet de l’office du tourisme de San’in Chuo (en Anglais).

Pour venir à Matsue depuis Hiroshima, des tickets de bus express à prix réduit sont proposés aux visiteurs étrangers. Sur présentation de votre passeport, le ticket ne vous coûtera que 500¥, alors il serait dommage de se priver d’un détour par la région de San’in Chuo lors d’un séjour à Hiroshima / Miyajima ! Ils sont vendus sur place, le jour du trajet ou la veille. Vous trouverez les informations pratiques sur ce document.

Clémentine Cintré

Clémentine Cintré

En septembre 2017, je quittai la France et mon travail dans un centre de danse contemporaine pour m'installer au Japon. Quelques jours plus tard, je séjournais dans une ferme à Oita pour écrire mon premier article pour Voyapon — dont j'allais devenir rédactrice en chef deux ans plus tard. Si vous visitez Kyoto en août, il est probable que vous me croisiez lors des fêtes de Bon Odori. Deux autres de mes passions sont les îles et les chats, et ça tombe bien : le Japon a de quoi me combler dans ces deux domaines. 

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