Des ann\u00e9es ou des d\u00e9cennies plus tard, l\u2019appel de l’\u00eele reste irr\u00e9sistible<\/strong><\/h2>\n\n\n\nLe Caf\u00e9 Totona est un charmant petit restaurant nich\u00e9 dans les rues du centre-ville d\u2019Ojika. Sa propri\u00e9taire, Misuzu Tamura, est une autre \u00ab U-turnee \u00bb de l\u2019\u00eele, mais son histoire est tr\u00e8s diff\u00e9rente de celle de Yokoyama. Tamura a \u00e9galement quitt\u00e9 Ojika apr\u00e8s le lyc\u00e9e et a travaill\u00e9 dans la politique nationale \u00e0 Tokyo, o\u00f9 elle fut l\u2019assistante d\u2019un homme politique pendant quatre d\u00e9cennies. Il y a environ six ans, celui-ci est d\u00e9c\u00e9d\u00e9, tout comme sa m\u00e8re la m\u00eame ann\u00e9e. <\/p>\n\n\n\n
Lors d\u2019un retour \u00e0 Ojika pour une r\u00e9union d\u2019anciens \u00e9l\u00e8ves, elle a r\u00e9alis\u00e9 \u00e0 quel point le style de vie de l\u2019\u00eele lui manquait. Elle a alors d\u00e9cid\u00e9 d\u2019ouvrir un restaurant ax\u00e9 sur sa passion pour la cuisine. Un de ses proches lui a m\u00eame offert le b\u00e2timent o\u00f9 se trouve actuellement le Caf\u00e9 Totona. Tamura a con\u00e7u elle-m\u00eame l\u2019am\u00e9nagement int\u00e9rieur, et le restaurant est devenu un endroit pris\u00e9 pour d\u00e9guster un d\u00e9licieux petit d\u00e9jeuner japonais ou un lunch. Elle affirme qu\u2019elle ne regrette pas sa d\u00e9cision de revenir dans sa ville natale<\/strong> et qu\u2019elle profite de cette nouvelle phase de sa vie, qui semble dict\u00e9e par le destin.<\/p>\n\n\n\n <\/figure>\n\n\n\n\n
\n
<\/figure>\n\n\n\n\n
<\/figure>\n<\/div><\/div>\n<\/div>\n<\/div><\/div>\n\n\n\nIl est difficile de manquer la Boutique Yokoyama le long de l’une des rues principales d’Ojika, avec son \u00e9norme enseigne \u00ab\u00a0YOKOYAMA\u00a0\u00bb qui s’\u00e9tend sur la vitrine. Le magasin vend principalement des fournitures de bureau, mais il propose \u00e9galement d’autres services pr\u00e9cieux aux habitants. Fort de plus de 100 ans d’existence, il est d\u00e9sormais entre les mains comp\u00e9tentes d’Eiji Yokoyama, qui a repris la gestion de la boutique apr\u00e8s sa m\u00e8re. Cet autre \u00ab U-turnee \u00bb n’avait pas l’intention de revenir sur l’\u00eele une fois sa scolarit\u00e9 termin\u00e9e, mais apr\u00e8s quelques ann\u00e9es pass\u00e9es ailleurs sans perspective particuli\u00e8re, il est revenu pour aider sa s\u0153ur dans son entreprise. <\/p>\n\n\n\n <\/figure>\n\n\n\nSa m\u00e8re g\u00e9rait \u00e9galement seule la papeterie, alors il a commenc\u00e9 \u00e0 lui pr\u00eater main-forte. Son envie de rester \u00e0 Ojika s’est r\u00e9ellement \u00e9veill\u00e9e lorsqu’il a rejoint un groupe d’int\u00e9r\u00eat autour du th\u00e9\u00e2tre et a d\u00e9couvert une v\u00e9ritable communaut\u00e9 dans sa ville natale. Depuis lors, il est devenu un membre actif de la communaut\u00e9, connu et respect\u00e9 pour son engagement.<\/p>\n\n\n\n
Les habitants investissent dans le futur de l\u2019\u00eele<\/strong><\/h2>\n\n\n\nOn ne peut pas manquer Harutomo Egawa, avec sa chevelure blonde platine tir\u00e9e en une queue de cheval serr\u00e9e, circulant dans son v\u00e9hicule d\u2019entreprise qui arbore simultan\u00e9ment les slogans \u00ab Love Beer \u00bb et \u00ab Love Ojika \u00bb. Egawa g\u00e8re l’un des petits magasins d’alimentation d’Ojika, un \u00e9l\u00e9ment essentiel de la vie quotidienne des habitants. C\u2019est \u00e9galement un \u00ab U-turnee \u00bb d\u2019Ojika, m\u00eame s\u2019il n\u2019a quitt\u00e9 l\u2019\u00eele que pour deux ans afin d\u2019apprendre un m\u00e9tier. Il se souvient de cette p\u00e9riode comme \u00e9tant solitaire, et rentrer chez lui \u00e9tait, selon ses mots, \u00ab lib\u00e9rateur \u00bb.<\/p>\n\n\n\n
\n
\n
<\/figure>\n<\/div><\/div>\n\n\n\n\n
<\/figure>\n<\/div><\/div>\n<\/div>\n\n\n\nIl y a plus de cinq ans, Egawa en a eu assez de l\u2019incessante mar\u00e9e de d\u00e9chets d\u00e9vers\u00e9s par les bateaux de p\u00eache commerciaux dans les eaux internationales qui s\u2019\u00e9chouaient sur sa plage pr\u00e9f\u00e9r\u00e9e \u00e0 Ojika. Un jour, il s’est lev\u00e9 \u00e0 l’aube, est descendu \u00e0 la plage et a ramass\u00e9 des d\u00e9chets pendant une heure avant de commencer sa journ\u00e9e de travail. Le lendemain, il a recommenc\u00e9. Et encore. Pendant cinq ans, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, il a nettoy\u00e9 la plage jusqu’\u00e0 ce qu’elle redevienne utilisable et attrayante. Il \u00e9tait si d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 nettoyer la plage que sa femme a commenc\u00e9 \u00e0 l’appeler sa ma\u00eetresse. \u00ab C’\u00e9tait ma plage pr\u00e9f\u00e9r\u00e9e en grandissant, se souvient-il, et je voulais que les gens puissent \u00e0 nouveau en profiter. \u00bb <\/p>\n\n\n\n
Pr\u00e8s de son magasin, il a cr\u00e9\u00e9 une sculpture moderne et ludique, ironiquement r\u00e9alis\u00e9e \u00e0 partir des d\u00e9chets collect\u00e9s sur la plage, qui rappelle aux visiteurs les d\u00e9g\u00e2ts que l’humanit\u00e9 peut infliger \u00e0 la nature et comment une seule personne peut s’efforcer de r\u00e9parer ces dommages.<\/p>\n\n\n\n <\/figure>\n\n\n\nIl n’est pas surprenant qu’Egawa soit devenu une figure populaire \u00e0 Ojika. Lorsqu’il s’est pr\u00e9sent\u00e9 aux \u00e9lections l’ann\u00e9e derni\u00e8re, il a remport\u00e9 un si\u00e8ge au conseil municipal. D\u00e9sormais, il est enti\u00e8rement d\u00e9di\u00e9 \u00e0 une nouvelle cause : faire d’Ojika un lieu d’\u00e9galit\u00e9 et de tol\u00e9rance pour tous, un endroit o\u00f9 des personnes venant de tout le Japon souhaitent venir vivre, pas seulement les \u00ab U-turnees \u00bb.<\/p>\n\n\n\n
Nous avons eu des conversations avec les habitants presque partout o\u00f9 nous sommes all\u00e9s \u00e0 Ojika, apprenant bien plus sur leur vie qu\u2019un simple article comme celui-ci peut transmettre. \u00c0 travers chaque histoire, nos vies se sont entrem\u00eal\u00e9es dans le tissu d\u2019Ojika, reli\u00e9es \u00e0 celles de nouvelles connaissances et amis. Longtemps apr\u00e8s la disparition des r\u00e9seaux sociaux, ces personnes et leurs r\u00e9cits resteront grav\u00e9s dans nos c\u0153urs, nous attirant sans rel\u00e2che vers le paisible paradis insulaire d\u2019Ojika.<\/strong><\/p>\n\n\n\n <\/figure>\n\n\n\n\n\u00ab Le voyage vous transforme ; il doit vous transformer… Vous emportez quelque chose avec vous. Esp\u00e9rons que vous laissiez quelque chose de bon derri\u00e8re vous.<\/em> \u00bb \u2014 Anthony Bourdain<\/p>\n<\/blockquote>\n\n\n\n