{"id":21900,"date":"2017-02-22T14:01:29","date_gmt":"2017-02-22T05:01:29","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=21900"},"modified":"2020-11-27T01:02:36","modified_gmt":"2020-11-26T16:02:36","slug":"sake-japonais-tour","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/sake-japonais-tour\/","title":{"rendered":"Un \u00ab\u00a0SAKE TOUR\u00a0\u00bb pour mieux conna\u00eetre ce c\u00e9l\u00e8bre alcool japonais"},"content":{"rendered":"
Article r\u00e9alis\u00e9 en partenariat avec le \u00ab\u00a0Cabinet Office, Government of Japan – The Cool Japan Public-Private Partnership Platform Project\u201d.<\/em><\/i><\/span><\/p>\n Comment doper la reconnaissance et donc les ventes du nihonshu<\/em> (commun\u00e9ment appel\u00e9 sak\u00e9 en fran\u00e7ais) hors du Japon ? C\u2019est une question \u00e0 laquelle les plus hautes autorit\u00e9s du pays accordent beaucoup d\u2019importance. Pour preuve, ‘Cabinet Office, Government of Japan \u201cThe Cool Japan Public-Private Partnership Platform Project\u201d’ ne l\u00e9sine pas sur les moyens et n\u2019a pas h\u00e9sit\u00e9 \u00e0 faire venir des sp\u00e9cialistes de gastronomie (et d\u2019alcool) de pays \u00e9trangers, de les v\u00e9hiculer et de les accueillir en grandes pompes pour obtenir leur opinion sur le sujet. Nous les avons suivis durant quatre jours et tout comme eux, avons appris beaucoup de choses passionnantes sur cet art ancestral (la plus vieille brasserie du pays a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9e en 1141 !).<\/p>\n <\/p>\n Commen\u00e7ons par un constat : le sak\u00e9, au Japon, ne se porte pas tr\u00e8s bien. Les Japonais ach\u00e8tent de moins en moins de nihonshu<\/em>, notamment en raison d\u2019une consommation croissante d\u2019alcools dits \u00e9trangers (vin en t\u00eate). En plus, les r\u00e9gions productrices ont de la difficult\u00e9 \u00e0 recruter des jeunes pour r\u00e9colter le riz par exemple. Le nombre de producteurs \u00e0 travers le pays est aujourd\u2019hui tomb\u00e9 sous la barre des mille, alors qu\u2019il \u00e9tait quatre fois plus \u00e9lev\u00e9 au sortir de la seconde guerre mondiale.<\/p>\n D\u2019o\u00f9 l\u2019espoir d\u2019augmenter sensiblement les exportations. Mais il y a du travail. \u00ab Aujourd\u2019hui, nous estimons que seuls 20 des 80 producteurs de Nagano sont pr\u00eats pour l\u2019exportation \u00bb, analyse Monsieur Tsutomu Myazawa, responsable de l\u2019office de promotion du sak\u00e9 et du vin de la pr\u00e9fecture de Nagano.<\/p>\n Pr\u00e9sentons tout d\u2019abord les quatre prestigieux invit\u00e9s.<\/p>\n Les responsables du projet ont choisi d\u2019emmener leurs h\u00f4tes dans les pr\u00e9fectures d\u2019Ibaraki (voir l\u2019article traitant de Sudo Honkei) et surtout Nagano, la deuxi\u00e8me pr\u00e9fecture productrice d\u2019alcool de riz, derri\u00e8re l\u2019intouchable Niigata. Durant ce nihonshu tour<\/em> comme il a \u00e9t\u00e9 baptis\u00e9 par les organisateurs, nous avons altern\u00e9 les d\u00e9gustations de sak\u00e9, les repas dans de bons restaurants accompagn\u00e9s bien s\u00fbr de sak\u00e9 et les visites de producteurs. Nous avons rendu visite \u00e0 six d\u2019entre eux.<\/p>\n Ces quatre jours ont aussi \u00e9t\u00e9 marqu\u00e9s par six \u00e9v\u00e9nements importants et tr\u00e8s m\u00e9diatis\u00e9s. Le premier a \u00e9t\u00e9 une r\u00e9ception au Tokyu Rei Hotel d\u2019Ueda. Outre le maire de la ville (Soichi Motai) et plusieurs personnalit\u00e9s de la r\u00e9gion, une dizaine de brasseurs de nihonshu<\/em>, de nombreux producteurs locaux de fruits, l\u00e9gumes, friandises ainsi que des artisans ont pr\u00e9sent\u00e9 une bonne partie de la gastronomie et du savoir-faire de Nagano.<\/p>\n <\/p>\n Nous avons en outre eu droit \u00e0 une d\u00e9monstration de percussions japonaises : aussi bruyant qu\u2019impressionnant !<\/p>\n <\/p>\n Le second \u00e9v\u00e9nement a \u00e9t\u00e9 le point d\u2019orgue de ce nihonshu tour<\/em>, \u00e0 savoir un \u00e9norme symposium organis\u00e9 au Metropolitan Hotel de Nagano. Dans un premier temps, les invit\u00e9s ont d\u00e9gust\u00e9 des produits de vingt brasseurs de Nagano pendant que Madame Miyako Hamano, repr\u00e9sentante du \u00ab\u00a0Cabinet Office, Government of Japan, Intellectual Property Strategy Headquarters\u00a0\u00bb et deux brasseurs montaient sur sc\u00e8ne. Une discussion de deux heures s\u2019en est alors suivie lors de laquelle les participants ont \u00e9chang\u00e9 leurs opinions. Ils ont d\u2019abord donn\u00e9 leur point de vue sur la situation du sak\u00e9 et surtout offert des pistes pour d\u00e9velopper ce dernier \u00e0 l\u2019international.<\/p>\n Il a \u00e9t\u00e9 int\u00e9ressant au long de cette semaine de s\u2019\u00e9duquer aux variations de go\u00fbt des nombreuses sortes de nihonshu<\/em> que nous avons go\u00fbt\u00e9es et de voir comment les invit\u00e9s \u00e9voluaient dans leurs go\u00fbts, leur vocabulaire, leurs connaissances. \u00c0 la fin de la semaine, tous s\u2019accordaient sur un point : le sak\u00e9 offre une incroyable palette de saveurs et il y en a assur\u00e9ment pour tous les go\u00fbts. Du plus sec au plus doux, en passant par les diff\u00e9rentes vari\u00e9t\u00e9s, le r\u00e9pertoire est aussi \u00e9tendu que pour le vin ou la bi\u00e8re d\u00e8s que l\u2019on s\u2019y penche un peu.<\/p>\n \u00ab Pour moi, explique Dana Cowin, le plus important est de savoir qui est derri\u00e8re le produit, peu importe de quel produit on parle : viande, l\u00e9gume ou sak\u00e9\u2026 Et de conna\u00eetre un peu l\u2019histoire de tous les producteurs auxquels nous avons rendu visite me renforce dans cette id\u00e9e : il y a une incroyable richesse historique et familiale derri\u00e8re le nihonshu<\/em> et cela doit \u00eatre exploit\u00e9, c\u2019est porteur pour les clients \u00e9trangers \u00bb.<\/p>\n <\/p>\n Rob Sinskey lui a insist\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises sur la n\u00e9cessit\u00e9 de mieux informer les clients d\u2019outre-mer sur comment consommer le nihonshu<\/em> : \u00ab C\u2019est un alcool qui se marie parfaitement avec la cuisine japonaise bien s\u00fbr, mais aussi avec la cuisine occidentale. Il faut davantage expliquer cela, dire avec quel plat le producteur conseille de servir son alcool. Pourquoi ne pas utiliser les \u00e9tiquettes au dos de la bouteille pour cela ? \u00bb<\/p>\n <\/p>\n Les \u00e9tiquettes ont d\u2019ailleurs monopolis\u00e9 une bonne partie des discussions. Si des d\u00e9saccords persistent sur la pertinence ou nom d\u2019\u00e9crire des mots en anglais (ou du moins dans l\u2019alphabet romain) sur le devant de la bouteille, les invit\u00e9s s\u2019accordent \u00e0 dire qu\u2019il faut mieux exploiter l\u2019arri\u00e8re de la bouteille.<\/p>\n Jack Tse \u00e9tait lui ravi de sa visite qui lui a m\u00eame permis de trouver la perle rare. Il travaille avec une client\u00e8le tr\u00e8s haut-de-gamme \u00e0 Hongkong, mais qui n\u2019a qu\u2019une connaissance limit\u00e9e du sak\u00e9. \u00ab Cet alcool est raffin\u00e9, parfait pour mon restaurant. Je cherchais cependant une marque originale, avec une histoire qui sort de l\u2019ordinaire, car c\u2019est ce que mes clients veulent entendre. Ils me demandent de choisir le sak\u00e9 pour eux, mais souhaitent que je leur parle du producteur, de l\u2019histoire de la marque. Et durant cette visite, j\u2019ai d\u00e9couvert un sak\u00e9 non seulement excellent \u00e0 Ueda, mais surtout une marque qui repr\u00e9sente tout cela. Je vais l\u2019importer et le mettre au menu \u00bb, se r\u00e9jouit-il. Et puis comme il sera le premier \u00e0 l\u2019importer hors du Japon, \u00e7a lui donnera encore plus de valeur.<\/p>\n Rob Sinskey est d\u2019avis que les brasseurs manquent d\u2019unit\u00e9. \u00ab Ce sont pour la plupart de petits producteurs, ce qui est tr\u00e8s bien et offre m\u00eame une valeur ajout\u00e9e. Cependant, pour exporter, pourquoi ne pas s\u2019unir ? En mettant plusieurs petits brasseurs ensemble, ils deviendront grands pour l\u2019exportation. J\u2019ai l\u2019impression qu\u2019il manque de collaborations, d\u2019associations entre les producteurs de diff\u00e9rentes r\u00e9gions, parfois m\u00eame de la m\u00eame r\u00e9gion \u00bb, d\u00e9taille-t-il.<\/p>\n \u00c0 cela, Monsieur Tsutomu Myazawa, responsable de l\u2019office de promotion du sak\u00e9 et du vin de la pr\u00e9fecture de Nagano, r\u00e9pond qu\u2019en effet il y a une carence \u00e0 ce niveau-l\u00e0 parce que cela va \u00e0 l\u2019encontre de la culture des Japonais, qui ne sont pas habitu\u00e9s \u00e0 se vendre, \u00e0 faire leur propre promotion. La solution semble donc passer par un partenaire tiers, qui serait capable de vendre le savoir-faire japonais \u00e0 l\u2019\u00e9tranger tout en gardant comme clef de marketing le c\u00f4t\u00e9 familial des brasseries. Rob Sinskey et Dana Cowin<\/strong> pensent qu\u2019il faut aider les consommateurs \u00e9trangers \u00e0 mieux identifier les sortes de sak\u00e9, \u00e0 faire des cat\u00e9gories, comme cela est le cas avec le vin (les bourgognes, les bordeaux, etc.). \u00ab J\u2019ai go\u00fbt\u00e9 tellement de d\u00e9licieux nihonshu<\/em> cette semaine, mais comment s\u2019appelaient-ils ? Je ne me souviens de presque aucun nom. Des noms en anglais faciles \u00e0 m\u00e9moriser aideraient \u00bb, disent-ils conjointement.<\/p>\n Maria Sinskey<\/strong> a expliqu\u00e9 avoir \u00e9t\u00e9 impressionn\u00e9e par la richesse de go\u00fbts et d\u2019odeurs des nihonshu<\/em> auxquels elle a go\u00fbt\u00e9. Elle a d\u2019ailleurs tenu \u00e0 dire \u00e0 quel point elle a \u00e9t\u00e9 impressionn\u00e9e par la richesse et la qualit\u00e9 des produits. Elle voit un grand potentiel de mariage de cette boisson avec des cuisines \u00e9trang\u00e8res.<\/p>\n Jack Tse<\/strong>, lui aussi s\u00e9duit par la boisson, secoue cependant un peu plus les brasseurs. \u00ab Il faut d\u2019abord bien cibler la client\u00e8le \u00e9trang\u00e8re que vous visez et \u00eatre pr\u00eats \u00e0 sortir de votre zone de confort, car des ajustements seront \u00e0 apporter au niveau du marketing, des bouteilles, des \u00e9tiquettes, des noms \u00bb, explique le manager du restaurant du palace hongkongais.<\/p>\n Quant \u00e0 Rob<\/strong>, il voit aussi place \u00e0 am\u00e9lioration. \u00ab Ca peut para\u00eetre secondaire, mais je vais vous donner un exemple. On a visit\u00e9 \u00e9norm\u00e9ment de producteurs, on a d\u00e9gust\u00e9 des boissons exceptionnelles et pourtant, \u00e0 part peut-\u00eatre une fois, on n\u2019a jamais rien eu \u00e0 manger avec la d\u00e9gustation. C\u2019est d\u2019autant plus dommage que la nourriture rel\u00e8ve le go\u00fbt du sak\u00e9, que cela nous permettrait d\u2019imaginer avec quoi le servir, le marier \u00bb, pointe le vigneron.<\/p>\n Au cours de ces quelques jours, des discussions sur la place d\u2019internet et la possibilit\u00e9 de d\u00e9velopper des applications pouvant traduire et facilement donner des explications simples sur le produit ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 \u00e9voqu\u00e9es \u00e0 plusieurs reprises.<\/p>\n <\/p>\n Ce ne sont donc pas les pistes qui manquent, mais avec une telle qualit\u00e9 et diversit\u00e9 dans les produits, le sak\u00e9 va parvenir petit-\u00e0-petit \u00e0 conqu\u00e9rir les palais des \u00e9trangers comme il le fait pour les Japonais depuis pr\u00e8s de neuf si\u00e8cles.<\/p>\n Pour les touristes venant au Japon, ce ne sont pas les occasions de boire du bon sak\u00e9 qui manquent, la plupart des bars et restaurants en proposent au menu.<\/p>\n Voici cependant deux lieux tokyo\u00eftes de vente et de d\u00e9gustation de sak\u00e9 que les invit\u00e9s \u00e0 ce Nihonshu tour<\/em> ont visit\u00e9 et qui valent le d\u00e9tour qu\u2019on soit sp\u00e9cialiste du nihonshu<\/em> ou simplement curieux. Tous les deux se trouvent au centre de Tokyo, le premier \u00e0 Omotesando (Hasegawa Shoten<\/a>), le second \u00e0 Nishi-Azabu (Twelv.<\/a>)<\/p>\n <\/p>\n Alors, \u00e7a vous tente ? Si oui, n\u2019h\u00e9sitez pas \u00e0 consulter les autres articles d\u00e9di\u00e9s \u00e0 ce th\u00e8me :<\/strong><\/p>\n Compte-rendu du \u00ab\u00a0SAKE TOUR\u00a0\u00bb organis\u00e9 par Cool Japan Fund pour mieux conna\u00eetre ce c\u00e9l\u00e8bre alcool japonais et comprendre les enjeux du march\u00e9.<\/p>\n","protected":false},"author":65,"featured_media":21913,"comment_status":"open","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_editorskit_title_hidden":false,"_editorskit_reading_time":0,"_editorskit_is_block_options_detached":false,"_editorskit_block_options_position":"{}","footnotes":""},"categories":[1,474,6,206,11],"tags":[172,130,132,22,39,100,212],"class_list":{"0":"post-21900","1":"post","2":"type-post","3":"status-publish","4":"format-standard","5":"has-post-thumbnail","7":"category-article-partenaire","8":"category-chubu","9":"category-culture","10":"category-gastronomie","11":"category-kanto","12":"tag-alcool","13":"tag-ibaraki","14":"tag-nagano","15":"tag-tokyo","16":"tag-restaurant","17":"tag-sake","18":"tag-specialites-locales"},"acf":[],"yoast_head":"\nLe sak\u00e9, un alcool m\u00e9connu<\/h2>\n
Tour d’horizon du sak\u00e9<\/h3>\n
Un secteur en difficult\u00e9<\/h3>\n
Visites, d\u00e9gustations et conf\u00e9rences<\/h2>\n
Une \u00e9quipe d’experts<\/h3>\n
\n
Visites sur le terrain<\/h3>\n
Deux \u00e9v\u00e9nements m\u00e9diatis\u00e9s<\/h3>\n
Un objectif p\u00e9dagogique<\/h2>\n
Go\u00fbter pour comprendre<\/h3>\n
Point de vue de restaurateur<\/h3>\n
Le r\u00f4le des \u00e9tiquettes<\/h3>\n
Point de vue de restaurateur<\/h3>\n
Point de vue de vigneron<\/h3>\n
Appeler \u00e0 une meilleure collaboration<\/h3>\n
\n<\/p>\nMieux identifier le produit<\/h2>\n
Internet, une solution ?<\/h3>\n
O\u00f9 boire du sak\u00e9 \u00e0 Tokyo ?<\/h2>\n
\n