{"id":33981,"date":"2018-07-19T08:00:18","date_gmt":"2018-07-18T23:00:18","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=33981"},"modified":"2021-05-07T17:19:48","modified_gmt":"2021-05-07T08:19:48","slug":"sado-ile-theatre-no","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/sado-ile-theatre-no\/","title":{"rendered":"Assister \u00e0 une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre N\u00f4 sur l’\u00eele de Sado"},"content":{"rendered":"
Article r\u00e9alis\u00e9 en partenariat avec l’\u00eele de Sado.<\/em><\/p>\n Le th\u00e9\u00e2tre N\u00f4<\/strong>, une forme de dramaturgie traditionnelle japonaise<\/strong>, occupe une place toute particuli\u00e8re dans l\u2019histoire de l\u2019\u00eele de Sado<\/strong>, la sixi\u00e8me plus grande \u00eele du Japon. Utilis\u00e9e par le pass\u00e9 comme terre d\u2019exil, l\u2019\u00eele accueillit au 15\u00e8me si\u00e8cle le dramaturge Zeami<\/strong>, figure illustre de ce type de th\u00e9\u00e2tre. De passage dans le village d\u2019Hamochi pour son festival annuel, j\u2019ai eu la chance d\u2019assister \u00e0 une repr\u00e9sentation de th\u00e9\u00e2tre N\u00f4 sur l\u2019une des sc\u00e8nes les plus embl\u00e9matiques de l\u2019\u00eele<\/strong>. En voici un petit r\u00e9sum\u00e9.<\/p>\n Le th\u00e9\u00e2tre N\u00f4<\/strong>\u00a0puise son inspiration du c\u00f4t\u00e9 de la religion<\/strong>, puisqu\u2019il \u00e9tait \u00e0 l\u2019origine destin\u00e9 \u00e0 c\u00e9l\u00e9brer les divinit\u00e9s<\/strong> lors de danses en costumes et en masques. Avec les ann\u00e9es d\u2019autres inspirations plus profanes<\/strong> vinrent compl\u00e9ter ces c\u00e9l\u00e9brations par des acrobaties<\/strong> ou des textes comiques<\/strong>.<\/p>\n Mais ce fut v\u00e9ritablement au cours de l\u2019\u00e8re Muromachi<\/strong> (1336-1573) que le th\u00e9\u00e2tre N\u00f4h tel qu\u2019il est encore repr\u00e9sent\u00e9 aujourd\u2019hui pris sa forme d\u00e9finitive, plus codifi\u00e9 et raffin\u00e9<\/strong>. C\u2019est \u00e9galement \u00e0 cette \u00e9poque l\u00e0 qu\u2019il s\u2019\u00e9loigna d\u2019une forme d\u2019art populaire pour devenir un divertissement pris\u00e9 de l\u2019\u00e9lite japonaise<\/strong>, notamment chez les shoguns et samoura\u00efs.<\/p>\n Parmi les r\u00e8gles codifiant le th\u00e9\u00e2tre N\u00f4, tout d\u2019abord celle d\u2019une trame narrative qui se doit de rester simple, s\u2019attachant \u00e0 transmettre une \u00e9motion<\/strong> forte. Un autre exemple de ces r\u00e8gles\u00a0: les acteurs se r\u00e9partissant en deux groupes. Avec l\u2019acteur principal d\u2019un c\u00f4t\u00e9<\/strong>, le shite<\/em><\/strong>, qui est au coeur de l\u2019action et rev\u00eat un masque, et les<\/strong> acteurs secondaires<\/strong> de l\u2019autre, appel\u00e9s waki<\/em><\/strong>, restant sur le c\u00f4t\u00e9 et ne portant pas de masque. La sc\u00e8ne reste tr\u00e8s \u00e9pur\u00e9e<\/strong>, avec pour seul d\u00e9cor une peinture murale dans le fond, le plus souvent un pin.<\/p>\n <\/p>\n Et si les costumes et masques<\/strong> jouent un r\u00f4le central dans le th\u00e9\u00e2tre N\u00f4, la musique<\/strong> est elle aussi tr\u00e8s pr\u00e9sente, venant rythmer les actions du h\u00e9ros.<\/p>\n Pour la petite anecdote, et pour prendre la mesure de la richesse de la culture N\u00f4<\/strong>, il s\u2019agit d\u2019une des premi\u00e8re formes d\u2019art \u00e0 avoir \u00e9t\u00e9 inscrite au Patrimoine Immat\u00e9riel de l\u2019UNESCO<\/strong> depuis 2008. Rien que \u00e7a\u00a0!<\/p>\n Comme je l\u2019\u00e9voquais plus haut, la richesse du th\u00e9\u00e2tre N\u00f4h fut import\u00e9e une premi\u00e8re fois sur l\u2019\u00eele de Sado<\/strong> avec l\u2019exil du dramaturge<\/strong> ayant contribu\u00e9 \u00e0 codifier et parfaire cet art, Zeami<\/strong>. Mais c\u2019est finalement un peu plus tard, sous l\u2019\u00e8re Edo, que cette forme d\u2019art gagna vraiment en popularit\u00e9 sur l\u2019\u00eele, sous l\u2019impulsion du d\u00e9put\u00e9 et ancien acteur Nagayasu Okubo<\/strong>. Des sc\u00e8nes d\u00e9di\u00e9es au th\u00e9\u00e2tre N\u00f4 furent install\u00e9es un peu partout sur l\u2019\u00eele, le plus souvent dans l\u2019enceinte de temples<\/strong>. Au plus fort de sa popularit\u00e9, l\u2019\u00eele de Sado regroupait \u00e0 elle seule plus de 200 sc\u00e8nes<\/strong>\u00a0! Malgr\u00e9 ce nombre redescendu \u00e0 30<\/strong> aujourd\u2019hui, l\u2019\u00eele comprend malgr\u00e9 tout un tiers des sc\u00e8nes de th\u00e9\u00e2tre N\u00f4 du Japon<\/strong>. Chaque ann\u00e9e des performances y sont donn\u00e9es de Juin \u00e0 Ao\u00fbt<\/strong> et il est m\u00eame possible de suivre des ateliers d\u2019initiation<\/strong>.<\/p>\n C\u2019est pour ma part dans le village d\u2019Hamochi<\/strong>, dans l\u2019enceinte du sanctuaire Kusakari<\/strong> que j\u2019assistais pour la toute premi\u00e8re fois \u00e0 une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre N\u00f4<\/strong>. Et il ne s\u2019agit pas de n\u2019importe laquelle des sc\u00e8nes<\/strong>, puisque celle-ci est consid\u00e9r\u00e9e comme \u00e9tant l\u2019une des premi\u00e8res \u00e0 avoir accueilli des repr\u00e9sentations sur l\u2019\u00eele de Sado<\/strong>.<\/p>\nUn peu d\u2019histoire<\/h2>\n
L\u2019exception culturelle de l’\u00eele de Sado<\/h2>\n
Assister \u00e0 une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre N\u00f4<\/h2>\n