{"id":37077,"date":"2018-11-26T08:00:39","date_gmt":"2018-11-25T23:00:39","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=37077"},"modified":"2021-07-25T02:29:30","modified_gmt":"2021-07-24T17:29:30","slug":"nagano-iiyama-cuisine-produits-locaux","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/nagano-iiyama-cuisine-produits-locaux\/","title":{"rendered":"D\u00e9couverte de la cuisine et des produits locaux d’Iiyama"},"content":{"rendered":"
Article r\u00e9alis\u00e9 en partenariat avec l’Office du Tourisme de\u00a0Shinshu-Iiyama<\/em><\/span><\/p>\n Cela me semblait une question toute simple : o\u00f9 pourrais-je bien attraper un saumon de Shinshu<\/strong> ? Comme je suis quelqu’un qui aime bien de temps en temps p\u00eacher \u00e0 la ligne dans une\u00a0rivi\u00e8re tranquille, cela m’int\u00e9ressait de savoir o\u00f9 l’on pouvait en attraper, et j’avais la certitude que des\u00a0p\u00eacheurs passionn\u00e9s du monde entier afflueraient\u00a0\u00e0 Nagano<\/strong> pour avoir la chance d’en attraper un par eux-m\u00eames. J’ai pu retrouver cette denr\u00e9e pr\u00e9cieuse de la cuisine de Nagano, une des rares pr\u00e9fectures japonaises enclav\u00e9es, dans plusieurs des plats que j’ai mang\u00e9 pendant mon s\u00e9jour \u00e0 Iiyama<\/strong>, sous des formes diverses. Le saumon de Shinshu, le nom sous lequel est connu et commercialis\u00e9 le saumon de Nagano, est ce que la plupart de saumons doivent r\u00eaver de devenir : \u00a0agr\u00e9able \u00e0 l’\u0153il, floconneux au toucher et savoureux au go\u00fbt. Mais aussi, semble-t-il, impossible\u00a0pour moi \u00e0 attraper.<\/p>\n Je suis venu \u00e0 Iiyama, dans la pr\u00e9fecture de Nagano, pour randonner sur le Shin-etsu Trail<\/strong>, un chemin de grande randonn\u00e9e qui longe les cr\u00eates\u00a0des montagnes qui s\u00e9parent les pr\u00e9fectures de Nagano et de Niigata. Alors que les plus aventureux choisissent de camper au bord du chemin, un citadin comme moi pr\u00e9f\u00e8re avoir un futon<\/em> moelleux<\/strong> pour dormir, un onsen<\/em> br\u00fblant<\/strong> o\u00f9 se plonger et des toilettes qui ne n\u00e9cessitent pas de manier la pelle (pour \u00eatre honn\u00eate, il y a de vraies toilettes le long du Shin-etsu Trail, mais c’est une autre histoire). Apr\u00e8s une premi\u00e8re journ\u00e9e de marche, mon h\u00f4te m’accompagnait jusqu’\u00e0 mon h\u00f4tel : le\u00a0Shikisai no Yado Kanoe<\/strong>, au pied des montagnes sur le c\u00f4t\u00e9 ouest de la vall\u00e9e. La ville d’Iiyama, au pied des montagnes, est un endroit id\u00e9al pour admirer les couleurs changeantes de la saison<\/strong> qui, \u00e0 ce moment, se teintaient de l’or, du rouge et de l’orange de l’automne.<\/p>\n <\/p>\n Le\u00a0Shikisai no Yado Kanoe est ryokan<\/em> familial traditionnel<\/strong>, avec un onsen<\/em> aliment\u00e9 par\u00a0la source chaude\u00a0de Togari Onsen<\/strong>. Les chambres, toutes simples, ont un sol de tatami<\/em> et sont pourvues d’une petite table et d’un espace o\u00f9 d\u00e9plier son futon<\/em> pour la nuit, ainsi que d’une petite t\u00e9l\u00e9vision \u2014 bien qu’il soit plus plaisant\u00a0de prendre un bon bain dans l’onsen<\/em><\/strong> et de se coucher t\u00f4t. Il y a un lavabo et des toilettes privatives dans chaque chambre, mais l’onsen<\/em> est commun (un pour les hommes et un pour les femmes). Hors saison, il est sans doute tr\u00e8s facile d’avoir tout l’onsen<\/em> pour soi, si cela vous convient mieux.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Le point fort du\u00a0Shikisai no Yado Kanoe n’est cependant ni ses chambres ni son onsen<\/em>, mais les repas fait maison par Mme Kanoe et sa famille<\/strong>. La quasi-totalit\u00e9 des ingr\u00e9dients sont locaux et, pour certains, locaux signifie \u00ab\u00a0\u00e0 quelques pas dans le jardin en sortant par la porte de derri\u00e8re\u00a0\u00bb. Mme Kanoe a eu la gentillesse de me montrer ses deux jardins<\/strong> : celui d’\u00e9t\u00e9, d\u00e9j\u00e0 arriv\u00e9 en fin de saison et retourn\u00e9\u00a0par ses soins, et le grand jardin d’hiver, de l’autre c\u00f4t\u00e9 de la rizi\u00e8re, qui regorgeait d\u00e9j\u00e0 des l\u00e9gumes qu’elle utilisait maintenant pour pr\u00e9parer les repas.<\/p>\n <\/p>\n Le d\u00eener est servi dans une salle \u00e0 manger commune<\/strong>, bien que les h\u00f4tes\u00a0soient install\u00e9s \u00e0 des tables s\u00e9par\u00e9es. Je partageais la salle \u00e0 manger avec un grand groupe d’amis qui voyageaient ensemble et d\u00e9gustaient les nombreux plats arros\u00e9s d’une belle quantit\u00e9 d’alcool. Parmi les plats servis pour le d\u00eener, on trouvait de nombreux l\u00e9gumes du jardin<\/strong> des Kanoe, de d\u00e9licieux\u00a0sashimi<\/strong><\/em>\u00a0de saumon de Shinshu<\/strong> (essayez donc de r\u00e9p\u00e9ter \u00e7a trois fois de suite tr\u00e8s vite…), des tranches de porc d’Iiyama<\/strong> bien tendres en salade, du buri<\/em><\/strong>\u00a0grill\u00e9 (une sorte de s\u00e9riole) recouvert de sauce tare<\/em>. Les saveurs de ces plats \u00e9taient tr\u00e8s vari\u00e9es : sucr\u00e9, sal\u00e9, aigre et umami<\/em> s’alliant sans que les unes ne prennent trop de dessus sur les autres. La kabocha<\/em> (potiron japonais)<\/strong> \u00e9tait particuli\u00e8rement savoureuse, le go\u00fbt sucr\u00e9 du potiron \u00e9voquant les souvenirs des automnes pass\u00e9s.<\/p>\n Enfin, une grande marmite de riz aux marrons<\/strong> de saisons fut apport\u00e9e dans la salle \u00e0 manger afin que ceux qui en voulaient plus puissent se resservir une\u2026 ou deux fois.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Arr\u00eatons nous un instant pour appr\u00e9cier \u00e0 sa juste valeur le riz\u00a0aux marrons de Mme Kanoe, en commen\u00e7ant par le\u00a0riz de qualit\u00e9 sup\u00e9rieure\u00a0de\u00a0koshihikari<\/em><\/strong>, cultiv\u00e9 dans les rizi\u00e8res d’Iiyama, moelleux et parfum\u00e9. Elle y ajoute des marrons locaux\u00a0cuits \u00e0 la vapeur, juste assez\u00a0fermes\u00a0pour apporter une autre texture en bouche quand le go\u00fbt sucr\u00e9 du marron chaud<\/strong> r\u00e9gale vos papilles. Disons tout simplement qu’il y aura eu beaucoup d’allers-retours\u00a0vers l’\u00e9norme marmite de riz aux marrons laiss\u00e9e dans la salle \u00e0 manger ce soir-l\u00e0.<\/p>\n Apr\u00e8s avoir pris un bain et m’\u00eatre remis de ce repas\u00a0gargantuesque, je dormais d’un sommeil r\u00e9parateur et me r\u00e9veillais pour d\u00e9guster un petit-d\u00e9jeuner japonais<\/strong> plus simple, mais tout aussi d\u00e9licieux. Les l\u00e9gumes du jardin de Mme Kanoe \u00e9taient les joyaux\u00a0du repas, mais le saumon de Shinshu<\/strong> \u00e9tait lui aussi encore pr\u00e9sent, grill\u00e9 selon la tradition, me mettant une nouvelle fois l’eau \u00e0 la bouche avec ses saveurs fines\u00a0et sa texture incomparable. J’aurais voulu demander plus de renseignements \u00e0 Mme Kanoe \u00e0 propos du saumon, mais je devais partir t\u00f4t pour ma randonn\u00e9e sur le\u00a0Shin-etsu Trail et j’aurais fait attendre mon guide. Apr\u00e8s avoir appris mes projets pour la journ\u00e9e, Mme Kanoe m’offrait gracieusement\u00a0un merveilleux bento \u00e0 emporter<\/strong> pour ma randonn\u00e9e<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Notre deuxi\u00e8me journ\u00e9e de marche s’est av\u00e9r\u00e9e plus difficile que la premi\u00e8re, et bien qu’ayant mang\u00e9 un\u00a0bento copieux pour le d\u00e9jeuner, j’avais un creux \u00e0 l’estomac arriv\u00e9 en fin d’apr\u00e8s-midi. Mon h\u00f4te m’accompagnait vers mon prochain h\u00e9bergement\u00a0: le\u00a0Nabekura Kogen Mori no Ie<\/strong>, qui est aussi l’un des Centres Touristiques\u00a0du\u00a0Shin-etsu Trail. Bien que les logements\u00a0du\u00a0Mori no Ie soient des cottages ind\u00e9pendants, avec cuisines \u00e9quip\u00e9es pour ceux qui souhaitent cuisiner par eux-m\u00eames, il est aussi possible de r\u00e9server un\u00a0forfait incluant le d\u00eener dans un \u00e9tablissement proche, l’Iiyama Yutaki-onsen<\/strong>, ce que j’ai fait.<\/p>\n Le forfait\u00a0inclut\u00a0l’acc\u00e8s complet au Yutaki-onsen, avec des bains int\u00e9rieurs et ext\u00e9rieurs pour les hommes et les femmes. L’onsen<\/em> donne sur la rivi\u00e8re\u00a0Chikuma, que l’on peut admirer en se pr\u00e9lassant. Apr\u00e8s avoir r\u00e9g\u00e9n\u00e9r\u00e9 mes muscles fatigu\u00e9s dans l’onsen<\/em>, je rejoignais mon h\u00f4te\u00a0Takayanagi-san dans la salle \u00e0 manger pour le d\u00eener.<\/p>\n Comme lors de mon repas pr\u00e9c\u00e9dent \u00e0 Iiyama, des ingr\u00e9dients locaux et de saison<\/strong> \u00e9taient mis \u00e0 l’honneur dans les sp\u00e9cialit\u00e9s servies \u00e0 Yutaki-onsen. Trois sortes de pommes de terre, chacune assaisonn\u00e9e d’une mani\u00e8re particuli\u00e8re. Quatre sortes de champignons servis en tempura et toute une vari\u00e9t\u00e9 d’autres cuisin\u00e9s de diff\u00e9rentes mani\u00e8res. Des sashimi<\/em> de konnyaku<\/em> (konjac)\u00a0\u00e0 tremper dans diverses sauces. Du poulet jodori<\/em> grill\u00e9, des hire-katsu<\/em> (escalopes de porc\u00a0frites), et un poisson appel\u00e9\u00a0iwana<\/em>, servi \u00e0 la fois en carpaccio et grill\u00e9 entier avec du citron. La c\u00e9l\u00e8bre sp\u00e9cialit\u00e9 d’Iiyama, le\u00a0sasazushi<\/em><\/strong>, du riz assaisonn\u00e9 au vinaigre et servi sur une feuille de bambou, recouvert de l\u00e9gumes des montagnes. Et, bien cach\u00e9 dans cette quantit\u00e9 de mets d\u00e9licieux, le joyau\u00a0: le saumon de Shinshu, cuisin\u00e9 avec du fromage et de l’oignon, tellement fondant en bouche.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Soyons honn\u00eates, on nous a servi plus de nourriture que deux personnes autres qu’Hakuho et\u00a0Kisenosato puissent \u00eatre capables de manger. En faisant de notre mieux, en une heure et demi, nous avons \u00e0 peine r\u00e9ussi \u00e0 tout go\u00fbter, sans m\u00eame parler de finir les plats. Mais pendant le d\u00eener, j’ai pu demander \u00e0 Takayanagi-san o\u00f9 il \u00e9tait possible de trouver du saumon de\u00a0Shinshu<\/strong>. Elle m’a regard\u00e9 d’un air un peu confus ; apr\u00e8s tout, il y en avait juste l\u00e0, sur mon assiette. Mais, o\u00f9 est-ce que les gens l’attrapent, ai-je demand\u00e9. \u00ab\u00a0Il vient d’un lac\u00a0\u00bb m’a-t-elle r\u00e9pondu.<\/p>\n Apr\u00e8s le d\u00eener, la navette pour le\u00a0Mori-no-Ie est venue me chercher et m’a ramen\u00e9, somnolent d’avoir tant mang\u00e9, jusqu’\u00e0 mon cottage. Pour ceux qui s’imaginent les logements japonais comme des petits\u00a0espaces\u00a0con\u00e7us pour des petites\u00a0personnes, le\u00a0Mori-no-Ie est une belle surprise. Les cottages sont spacieux et espac\u00e9s, avec vue sur les for\u00eats d’Iiyama<\/strong> de tous les c\u00f4t\u00e9s. Si vous voulez faire des \u00e9conomies en pr\u00e9parant vos repas, o\u00f9 si vous avez des restrictions alimentaires, il y a une cuisine \u00e9quip\u00e9e dans chaque g\u00eete. Le top au Mori-no-Ie? Une bonne connexion Internet<\/strong>, mais pas de t\u00e9l\u00e9vision. La nuit tomb\u00e9e, vous pourrez donc \u00e9couter le bois qui craque dans le po\u00eale ou le vent qui bruisse\u00a0dans les feuillages, tout en naviguant sur Google pour vous renseigner sur les endroits que vous souhaitez visiter le lendemain. Il y a une mezzanine \u00e0 l’\u00e9tage qui, dans mon cas, \u00e9tait pourvue d’un futon pour dormir, mais d’autres cottages sont \u00e9quip\u00e9s de lits de style occidental.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Le matin, j’ai eu l’occasion de faire un tour du terrain du\u00a0Mori-no-Ie.\u00a0Isol\u00e9e dans la for\u00eat, pr\u00e8s d’un petit torrent, on trouve la For\u00eat de Hamacs<\/strong>,\u00a0<\/span>un bosquet o\u00f9 une douzaine de hamacs sont suspendus aux arbres. L’endroit id\u00e9al pour s’impr\u00e9gner du calme et de la paix de la for\u00eat, tout en vous reposant. Des tables de pique-nique et des aires de repos<\/strong> sont \u00e9parpill\u00e9es dans\u00a0la propri\u00e9t\u00e9. Des VTT\u00a0et de l’\u00e9quipement de randonn\u00e9e\u00a0sont disponibles \u00e0 la location sur place.\u00a0<\/span>Tout l’int\u00e9r\u00eat de cet h\u00e9bergement est de vous permettre d’appr\u00e9cier la nature environnante.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Je prenais un petit-d\u00e9jeuner occidental<\/strong> tout simple : pain, bagel\u00a0et fromage au refuge\u00a0du\u00a0Mori-no-Ie, accompagn\u00e9s d’une tasse de caf\u00e9 et d’un verre de jus de pomme de Nagano. Le refuge\u00a0<\/span>offre un espace id\u00e9al pour se d\u00e9tendre et rencontrer les autres voyageurs<\/strong> qui logent au\u00a0Mori-no-Ie pendant leur s\u00e9jour dans la r\u00e9gion d’Iiyama. Le patron parle parfaitement anglais (bien qu’il dise que ce n’est pas le cas) et il conna\u00eet tr\u00e8s bien la r\u00e9gion. Cela faisait donc de lui la cible id\u00e9ale de ma derni\u00e8re tentative de r\u00e9solution du myst\u00e8re du saumon de Shinshu.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n \u00ab\u00a0O\u00f9 est-ce que je peux aller pour attraper du saumon de Shinshu ?\u00a0\u00bb, lui ai-je demand\u00e9. Il a souri poliment, en secouant la main. \u00ab\u00a0Le saumon de Shinshu est un saumon d’\u00e9levage\u00a0\u00bb, m’a-t-il r\u00e9pondu. \u00ab\u00a0C’est une sp\u00e9cialit\u00e9 locale que vous pouvez acheter, mais pas attraper vous-m\u00eame.\u00a0\u00bb J’\u00e9tais\u00a0abasourdi, l’espace d’un instant, avant de me rappeler que j’avais eu le privil\u00e8ge d’en d\u00e9guster non pas une, mais trois fois pendant mon s\u00e9jour de deux jours \u00e0 Iiyama. Tout simplement l’histoire d’un poisson insaisissable.<\/p>\n La ligne r\u00e9cente de Hokuriku Shinkansen<\/strong> vous\u00a0transporte confortablement de la gare de Tokyo \u00e0 la gare d’Iiyama en seulement une heure et demi.\u00a0Depuis Shin-Osaka, vous devrez prendre le train JR\u00a0Hokuriku Limited Express en direction de Kanazawa et changer pour prendre le\u00a0Hokuriku Shinkansen, et cela vous prendra un peu moins de quatre heures.<\/p>\nSe rendre \u00e0 Iiyama<\/h2>\n