{"id":38501,"date":"2019-02-14T08:00:53","date_gmt":"2019-02-13T23:00:53","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=38501"},"modified":"2021-06-25T22:28:53","modified_gmt":"2021-06-25T13:28:53","slug":"kakunodate-plongee-chez-samourais","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/kakunodate-plongee-chez-samourais\/","title":{"rendered":"Kakunodate, une plong\u00e9e chez les samoura\u00efs"},"content":{"rendered":"

Article r\u00e9alis\u00e9 en partenariat avec la ville de Semboku.<\/em><\/span><\/p>\n

Les cerisiers aux branches tombantes, couvertes de fleurs rose p\u00e2le quand vient le printemps, croulent sous une \u00e9paisse couche de neige \u00e9clatante. Les flocons de neige virevoltent le long de la route, cr\u00e9ant un contraste saisissant avec les barri\u00e8res couleur anthracite des nobles maisons japonaises<\/strong> qui bordent la rue. Cette sc\u00e8ne hivernale \u00e9tait aussi belle qu’une peinture ukiyo-e<\/em>. Nous nous trouvions alors dans la rue principale, quasi d\u00e9serte, de Kakunodate<\/strong>, et il n’en fallait pas plus nous mettre \u00e0 imaginer les lieux prendre vie des si\u00e8cles auparavant, peupl\u00e9s de samoura\u00efs<\/strong><\/em>.<\/p>\n

\"L'ancien<\/p>\n

L’origine des samoura\u00efs de Kakunodate<\/h2>\n

Durant l’\u00e8re Edo (1602-1868), le clan Satake<\/strong> dirigeait le domaine Kubota<\/strong>, qui correspond \u00e0 peu pr\u00e8s aujourd’hui \u00e0 la pr\u00e9fecture d’Akita<\/strong>, dans le nord-ouest japonais. Le clan Satake \u00e9tait puissant, le Shogun leur avait donn\u00e9 de grandes responsabilit\u00e9s sur les territoires voisins et ils b\u00e9n\u00e9ficiaient de droits d’acc\u00e8s du premier ordre aupr\u00e8s du Shogun<\/strong>, dans le ch\u00e2teau d’Edo. La famille Satake, au Nord, poss\u00e9dait une bonne partie des terres autour de Kakunodate. A la fois pour r\u00e9compenser les valeureux samoura\u00efs<\/em>, mais aussi pour cr\u00e9er une zone tampon avec le domaine Nanbu<\/strong> qui se trouve \u00e0 l’Est, elle c\u00e9da les terres aux samoura\u00efs pour qu’ils puissent y construire leurs maisons. A Kakunodate<\/strong>, on d\u00e9nombra jusqu’\u00e0 240 habitations de samoura\u00efs<\/strong><\/em>, 60 ashigaru<\/em><\/strong> (soldats \u00e0 pieds) eurent \u00e9galement leurs maisons, 428 marchands et 26 sanctuaires et temples.<\/p>\n

\"Ancienne<\/p>\n

Durant l’\u00e8re d’Edo, il y eut peu de conflits dans le domaine de Kubota. Vivant dans cette ambiance paisible, les samoura\u00efs commenc\u00e8rent \u00e0 d\u00e9velopper d’autres int\u00e9r\u00eats que celui de la guerre. \u00c9criture, peinture, \u00e9tude des arts traditionnels<\/strong> devinrent des occupations courantes pour ces samoura\u00efs d\u00e9s\u0153uvr\u00e9s en temps de paix. Un des samoura\u00efs de Kakunodate, Odano Naotake<\/strong>, est connu pour avoir illustr\u00e9 le premier manuel d’anatomie de r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 avoir \u00e9t\u00e9 publi\u00e9 au Japon. Souvent devenus riches apr\u00e8s des ann\u00e9es de loyaux services aupr\u00e8s de leurs clans, quelques samoura\u00efs se mirent aussi \u00e0 amasser d’immenses collections d’objets plus ou moins inhabituels.<\/p>\n

Nous avons visit\u00e9 deux des six propri\u00e9t\u00e9s de samoura\u00ef ouvertes au public<\/strong> : la maison de la famille Ishiguro<\/strong> et celle de la famille Aoyagi<\/strong>. Ces deux propri\u00e9t\u00e9s sont celles des deux familles de samoura\u00ef les plus riches de la r\u00e9gion et poss\u00e8dent de tr\u00e8s grandes collections d’objets historiques.<\/p>\n

La maison des Ishiguro, une propri\u00e9t\u00e9 toujours aux mains des descendants des samoura\u00efs<\/h3>\n

Une bouilloire en fer chauffe au dessus des braises du irori<\/strong><\/em> se trouvant dans le salon de la maison Ishiguro. Les personnes qui viennent nous accueillir ne sont pas de simples employ\u00e9s de la propri\u00e9t\u00e9, ce sont les r\u00e9sidents. Contrairement aux autres maisons de samoura\u00ef de Kakunodate, la 12\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration des descendants des premiers propri\u00e9taires<\/strong> vit toujours dans une partie de la propri\u00e9t\u00e9. Le reste de la propri\u00e9t\u00e9, y compris l’immense entrep\u00f4t o\u00f9 sont stock\u00e9s les tr\u00e9sors de famille, est ouvert au public. La visite de la maison commence par leur collection de poup\u00e9es pour le hinamatsuri<\/em><\/strong>, la f\u00eate des poup\u00e9es<\/strong>. Certaines de ces poup\u00e9es datent du milieu du XIX\u00e8me si\u00e8cle.<\/p>\n

\"Foyer<\/p>\n

\"Poup\u00e9es<\/p>\n

Apr\u00e8s un rapide tour dans les pi\u00e8ces ouvertes au public et un passage dans le jardin<\/strong> (qui prend plus temps lorsqu’il n’est pas recouvert de neige), vous voil\u00e0 libre d’errer comme bon vous semble dans les parties de la maison ouvertes au public, y compris l’entrep\u00f4t o\u00f9 vous pourrez admirer des tr\u00e9sors antiques comme des \u00e9p\u00e9es katana<\/em> ayant appartenu \u00e0 des gardes<\/strong>, et le livre illustr\u00e9 d’anatomie mentionn\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment. Si pouvoir se promener librement dans une ville comme Kakunodate constitue d\u00e9j\u00e0 une merveilleuse exp\u00e9rience, avoir la chance de pouvoir discuter avec le personnel de l’histoire de leurs anc\u00eatres est une opportunit\u00e9 unique que l’on ne peut vivre qu’ici, \u00e0 Ishiguro.<\/p>\n

\"Collection<\/p>\n

La maison de la famille Aoyagi, une ancienne propri\u00e9t\u00e9 de samoura\u00ef impressionnante aux nombreux b\u00e2timents<\/h3>\n

La propri\u00e9t\u00e9 Aoyagi<\/strong> est \u00e9galement tr\u00e8s justement d\u00e9sign\u00e9e comme un Mus\u00e9e des Samoura\u00efs<\/strong>. Cette propri\u00e9t\u00e9 historique s’\u00e9tend sur pr\u00e8s de 10 000m\u00b2<\/strong>. On y trouve une armurerie, un jardin botanique, plusieurs mus\u00e9es et une pi\u00e8ce pour la c\u00e9r\u00e9monie du th\u00e9. Il est possible de visiter une partie de la maison par soi-m\u00eame, ou bien, pour 500 yen suppl\u00e9mentaires, vous pourrez choisir une visite guid\u00e9e<\/strong>, ce qui vous ouvrira les portes de quelques pi\u00e8ces suppl\u00e9mentaires et le visionnage d’une vid\u00e9o explicative en Anglais.<\/p>\n

\"L'armurerie<\/p>\n

L’armurerie de Aoyagi pr\u00e9sente une collection d’armes et d’armures<\/strong> qui rivaliserait sans peine avec celles de grands ch\u00e2teaux. Il ne fait aucun doute que le ma\u00eetre des lieux \u00e9tait pass\u00e9 expert dans l’art de la guerre. En revanche, contrairement \u00e0 la plupart des mus\u00e9es, vous pourrez tenir un v\u00e9ritable katana<\/em> dans vos mains<\/strong> et vous laisser habiter par cette authentique \u00e9nergie de samoura\u00ef. Pas d’inqui\u00e9tude, l’\u00e9p\u00e9e reste encastr\u00e9e dans une boite de plexiglas, il n’y a donc aucun risque de perdre un membre \u00e0 cause d’un geste un peu trop enthousiaste d’un visiteur qui aurait l’\u00e9p\u00e9e dans les mains.<\/p>\n

\"Collection<\/p>\n

\"Armure<\/p>\n

Tout comme dans la propri\u00e9t\u00e9 Ishiguro, les entrep\u00f4ts de Aoyagi sont ouverts pour partager avec les visiteurs la vaste collection du pr\u00e9c\u00e9dent ma\u00eetre des lieux. Mais le propri\u00e9taire de Aoyagi avait des go\u00fbts \u00e9clectiques et collectionnait tout un tas d’objets occidentaux<\/strong>. Dans sa collection on trouve de nombreuses horloges, phonographes, et autre chambre photographique. Pour ceux qui aiment les vieux objets m\u00e9caniques, il est possible de passer des heures \u00e0 errer dans cette collection. On trouve aussi une collection de ce qui semble \u00eatre les anc\u00eatres des mangas, de vieilles histoires illustr\u00e9es en livre de poche.<\/p>\n

\"Collection<\/p>\n

\"Anciens<\/p>\n

Plus qu’un mus\u00e9e, Aoyagi est aussi un lieu o\u00f9 se plonger dans la culture japonaise. Vous pourrez ainsi d\u00e9guster un th\u00e9 matcha<\/em> traditionnel<\/strong> ou rev\u00eatir un kimono ou un costume de samoura\u00ef<\/strong> (cela n\u00e9cessite de r\u00e9server \u00e0 l’avance). Vous pourrez \u00e9crire des v\u0153ux sur un petit morceau de bois, et l’accrocher dans le sanctuaire de Aoyagi qui se trouve sur la propri\u00e9t\u00e9. Cette propri\u00e9t\u00e9 est un v\u00e9ritable morceau d’histoire, parfaitement entretenu, dans lequel on peut d\u00e9couvrir le Japon f\u00e9odal<\/strong>.<\/p>\n

Kakunodate Denshokan, beaut\u00e9 et patrimoine<\/h3>\n

De l’autre c\u00f4t\u00e9 de la rue, le Denshokan<\/strong> (le centre du patrimoine) expose ses propres collections d’objets en relation avec le clan Satake, dont une autre belle collection d’armures de samoura\u00ef.<\/p>\n

\"Armure<\/p>\n

\"Collection<\/p>\n

Mais c’est aussi un lieu o\u00f9 l’on peut d\u00e9couvrir le kabazaiku<\/em><\/strong>, un artisanat traditionnel consistant \u00e0 fabriquer des objets \u00e0 partir d’\u00e9corce polie de cerisier. Introduit par les moines aupr\u00e8s des samoura\u00efs, le kabazaiku<\/em> fut \u00e9lev\u00e9 au rang d’art et c’est dans la pr\u00e9fecture d’Akita que l’on trouve les plus beaux chefs -d\u2019\u0153uvre<\/strong>. Avec un peu de chance vous pourrez croiser Suzuki-san au Denshokan, l’un des ma\u00eetres du kabazaiku<\/em> encore en activit\u00e9, et vous pourrez alors le voir travailler sur l’une de ses cr\u00e9ations. Il \u00e9tait \u00e0 l\u2019\u0153uvre lors de mon passage et j’ai pu l’observer travailler m\u00e9ticuleusement \u00e0 la confection d’une charmante bo\u00eete \u00e0 th\u00e9.<\/p>\n

\"Suzuki-san,<\/p>\n

\"Suzuki-san,<\/p>\n

\"Bo\u00eetes<\/p>\n

Dans les autres pi\u00e8ces du Denshokan<\/strong>, on trouve de nombreuses \u0153uvres faites selon ces techniques : des meubles, des bo\u00eetes, et m\u00eame des chausse-pieds. La boutique de souvenirs<\/strong> propose quelques objets fabriqu\u00e9s par les artisans de la r\u00e9gion, et les prix peuvent aller de quelques milliers de yen \u00e0 plusieurs centaines de milliers de yen.<\/p>\n

\"Cr\u00e9ations<\/p>\n

La magnifique nature de Kakunodate<\/h2>\n

Si vous parlez de Kakunodate \u00e0 des Japonais, leurs yeux brilleront non seulement parce que cette ville leur \u00e9voquera l’histoire des samoura\u00efs, mais aussi \u00e0 cause de la r\u00e9putation des sakura<\/em><\/strong> de Kakunodate, les fleurs de cerisiers<\/strong>. On trouve non seulement de tr\u00e8s beaux et rares cerisiers pleureurs dans les jardins de plusieurs propri\u00e9t\u00e9s de samoura\u00ef, mais les berges de la rivi\u00e8re Hinokinai sont long\u00e9s de cerisiers sur deux kilom\u00e8tres. Les cerisiers en fleur de Kakunodate sont renomm\u00e9es dans tout le Japon<\/strong>, pays qui se trouve bien entendu \u00eatre connu dans le monde entier pour ses cerisiers en fleur, \u00e7a n’est donc pas une maigre information. Si vous vous trouvez au Japon \u00e0 la saison des fleurs de cerisiers c’est un endroit que vous ne voudriez pas manquer.<\/p>\n

\"LesPhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

\"LesPhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

Si vous ne pouvez pas vous rendre \u00e0 Kakunodate au printemps, l’automne n’est pas mal non plus…<\/p>\n

\"PaysagePhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

\u00c0 vrai dire, c’est toujours la bonne saison pour une ville aussi charmante de Kakunodate.<\/p>\n

\"L'\u00e9t\u00e9Photo pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

D’ailleurs, en \u00e9t\u00e9 on peut faire une randonn\u00e9e pr\u00e8s des gorges de Dakigaeri<\/strong>, qui offrent un peu de fraicheur en plein \u00e9t\u00e9 et des vues \u00e9poustouflantes depuis le plus vieux pont en suspension de la pr\u00e9fecture d’Akita et sur la cascade Mikaeri.<\/p>\n

\"Randonn\u00e9ePhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

\"Randonn\u00e9ePhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

\"Randonn\u00e9ePhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

Se rendre \u00e0 Kakunodate<\/h2>\n

Bien que l’on se sente d\u00e9pays\u00e9 et loin de tout, cette merveille des temps modernes qu’est le Shinkansen relie Tokyo \u00e0 Kakunodate en seulement 3 heures<\/strong>. Le train \u00e0 grande vitesse Komachi<\/strong> circule sur une ligne directe et part de Tokyo plus de 25 fois par jour. Mieux encore, la ligne de Shinkansen d’Akita est couverte par le JR Rail Pass<\/strong>, donc si vous \u00eates en possession du pass le trajet sera litt\u00e9ralement gratuit. Si vous en profitez pour faire le tour du lac Tazawa ou pour explorer la nature environnante et profiter des sources thermales qui se trouvent autour de la station de ski de Tazawako, vous pouvez facilement pr\u00e9voir un s\u00e9jour de deux ou trois jours.<\/p>\n