{"id":38550,"date":"2019-02-12T08:00:30","date_gmt":"2019-02-11T23:00:30","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=38550"},"modified":"2021-06-25T22:34:47","modified_gmt":"2021-06-25T13:34:47","slug":"akita-semboku-delices-de-ferme","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/akita-semboku-delices-de-ferme\/","title":{"rendered":"Les d\u00e9lices de la ferme dans vos assiettes \u00e0 Semboku, Akita"},"content":{"rendered":"

Article r\u00e9alis\u00e9 en partenariat avec la ville de Semboku.<\/span><\/em><\/p>\n

L’ann\u00e9e derni\u00e8re \u00e0 Tokyo<\/strong>, un deuxi\u00e8me restaurant de ramen a d\u00e9croch\u00e9 une \u00e9toile Michelin<\/strong> dans la derni\u00e8re \u00e9dition. Le ramen, l’un des plats japonais les plus courants, commence \u00e0 d\u00e9crocher ses lettres de noblesse aupr\u00e8s des critiques gastronomiques du monde entier. Pendant ce temps l\u00e0, dans les coins recul\u00e9s du Japon, les habitants cuisinent de d\u00e9licieux repas au quotidien. Une cuisine simple, \u00e0 base d’ingr\u00e9dients qu’ils ramassent souvent dans leur propre jardin. Ces personnes qui ne connaissent pas la gloire et la c\u00e9l\u00e9brit\u00e9 apportent du bonheur aux visiteurs qui sont suffisamment chanceux (ou avertis) pour s\u00e9journer dans leur maison ou leur ferme.<\/p>\n

L’Auberge Yodel, service Omotenashi<\/em> et Oishii<\/em> cuisine<\/h2>\n

Toujours \u00e0 la recherche de nouvelles saveurs japonaises, mes pas me men\u00e8rent \u00e0 l’auberge Yodel<\/strong>, un petit g\u00eete discret situ\u00e9 dans la ville de Semboku, <\/strong>dans la pr\u00e9fecture d’Akita<\/strong>. Il se trouve \u00e0 quelques pas des pistes de la station de ski de Tazawako<\/strong> et de ses nombreuses activit\u00e9s en plein air<\/strong> accessibles en \u00e9t\u00e9 comme en hiver. Depuis trois ans et demie, Yukiko et Sayaka, m\u00e8re et fille, accueillent les visiteurs de cette magnifique r\u00e9gion du nord du Japon et proposent des chambres simples et spacieuses. Omotenashi<\/em><\/strong> (hospitalit\u00e9) et, bien entendu, cuisine maison d\u00e9licieuse<\/strong>, dans le style d’Akita, vous attendent dans leur auberge.<\/p>\n

\"Panneau<\/p>\n

Les chambres de l’auberge Yodel<\/strong> sont des chambres japonaises, typiques de ce que l’on peut trouver dans des ryokan<\/em><\/strong> : une table basse, une petite t\u00e9l\u00e9 et un sol recouvert de tatamis o\u00f9 l’on y d\u00e9roule un futon sur lequel on passera la nuit. Les toilettes et les bains sont partag\u00e9s mais s\u00e9par\u00e9s pour chaque sexe, et les bains sont aliment\u00e9s avec les eaux thermales des onsen<\/em><\/strong>\u00a0des alentours, qui offrent une temp\u00e9rature parfaite par temps d’hiver. Pour ceux qui pr\u00e9f\u00e8rent ne pas partager leur bain avec des inconnus, il est relativement facile d’avoir le bain pour soi puisqu’ils sont accessibles 24h\/24. Pour diner et discuter, cela se passe dans la pi\u00e8ce principale, o\u00f9 l’on trouve les tables \u00e0 manger et un espace d\u00e9tente, ainsi qu’un po\u00eale allum\u00e9 en permanence<\/strong> qui garde le salon bien au chaud.<\/p>\n

\"Chambre<\/p>\n

\"Les<\/p>\n

\"Le<\/p>\n

La fille, Sayaka, a grandi \u00e0 Akita, dans un petit village aux alentours de Tazawako. Elle a travaill\u00e9 \u00e0 Tokyo pendant un temps mais a senti le besoin de revenir \u00e0 ses racines, dans la pr\u00e9fecture d’Akita. Elle a perfectionn\u00e9 son Anglais au contact des \u00e9trangers crois\u00e9s \u00e0 l’auberge Yodel, o\u00f9 beaucoup de touristes ne parlant pas Japonais aiment s\u00e9journer. Durant le d\u00eener, j’ai partag\u00e9 une bouteille de nama-zake avec un groupe de touristes n\u00e9o-z\u00e9landais. Bien qu’ils ne soient pas enchant\u00e9s \u00e0 l’id\u00e9e que je partage les merveilles de Semboku avec le reste du monde, ils me confi\u00e8rent qu’ils adoraient le m\u00e9lange entre la culture japonaise et les conditions de ski exceptionnelles<\/strong> que l’on trouve dans la pr\u00e9fecture d’Akita.<\/p>\n

Le d\u00eener \u00e0 l’auberge Yodel \u00e9tait un v\u00e9ritable festin<\/strong>, auquel j’avais pour une fois contribu\u00e9 (ou tout du moins \u00e0 l’\u00e9laboration des ap\u00e9ritifs). Sayaka m’invita dans la cuisine pour y pr\u00e9parer des kiritanpo<\/em><\/strong>, une sp\u00e9cialit\u00e9 d’Akita<\/strong> \u00e0 base de riz cuit l\u00e9g\u00e8rement \u00e9cras\u00e9 puis grill\u00e9 sur le feu. Il existe plusieurs mani\u00e8res de d\u00e9guster les kiritanpo<\/em>, j’ai choisi de les recouvrir de sauce miso<\/strong> sucr\u00e9e.<\/p>\n

Confectionner des kiritanpo<\/em> \u00e0 l’auberge Yodel<\/h2>\n

Sayaka m’expliqua que la premi\u00e8re \u00e9tape consistait \u00e0 \u00e9craser le riz<\/strong> \u00e0 l’aide d’un pilon et d’un mortier. Il n’est pas utile de le pilonner autant que pour faire des mochi<\/em> (il ne s’agit d’ailleurs pas de riz \u00e0 mochi<\/em>). Une fois que l’on obtient une petite boule avec le riz \u00e9cras\u00e9, on la d\u00e9pose doucement sur une pique en bois puis on la fait rouler entre nos mains humides pour l’affiner et l’allonger.<\/p>\n

\"Sayaka,<\/p>\n

\"Pr\u00e9paration<\/p>\n

\"Kiritanpo<\/p>\n

Les deux plus gros feraient partie de mon repas un peu plus tard, quand aux quatre plus petits nous allions en faire des ap\u00e9ritifs. Apr\u00e8s les avoir laiss\u00e9 s\u00e9cher<\/strong> durant quelques minutes (pour qu’ils soient moins collants), nous avons plac\u00e9 les kiritanpo<\/em> sur une feuille d\u2019aluminium au dessus d’un grill<\/strong> et nous devions les faire tourner de temps en temps pour qu’ils soient grill\u00e9s de mani\u00e8re uniforme. Apr\u00e8s un premier passage sur le grill, nous les avons recouverts de miso et de mirin<\/em> (un sak\u00e9 sucr\u00e9 pour la cuisine) et les avons remis \u00e0 griller pour faire caram\u00e9liser le sucre.<\/p>\n

\"Kiritanpo<\/p>\n

\"Les<\/p>\n

Le r\u00e9sultat ? Un ap\u00e9ritif \u00e0 la fois sucr\u00e9 et sal\u00e9<\/strong> avec un inimitable go\u00fbt de riz grill\u00e9 que j’ai partag\u00e9 avec mes compagnons reconnaissants et notre aimable h\u00f4te, Sayaka.<\/p>\n

\"Sayaka<\/p>\n

\"Les<\/p>\n

Un suppl\u00e9ment de 1000 yen est demand\u00e9 pour cet atelier de fabrication de kiritanpo<\/em>, mais c’est de l’argent bien investi pour avoir la chance de go\u00fbter \u00e0 cette sp\u00e9cialit\u00e9 d’Akita que vous aurez fait de vos propres mains<\/strong>.<\/p>\n

Kiritanpo nabe<\/em><\/h2>\n

Vous vous rappelez sans doute des deux plus gros kiritanpo<\/em> qui devaient faire partie du repas. Ce soir l\u00e0 \u00e0 l’auberge Yodel, nous avions droit \u00e0 un kiritanpo nabe<\/em><\/strong> pour le d\u00eener, une sorte de pot-au-feu compos\u00e9 de l\u00e9gumes locaux, de poulet et, bien entendu, de kiritanpo<\/em><\/strong>, le tout cuit dans un bouillon de dashi<\/em>. Chaque groupe partageait un ou deux plats, mais un autre voyageur solitaire et moi m\u00eame avions chacun notre propre petit plat individuel.<\/p>\n

Les l\u00e9gumes du nabe<\/em> venaient d’une ferme locale<\/strong>, cultiv\u00e9s par Yukiko. On y trouve du seri<\/em><\/strong> (un genre de persil), du gobo<\/em> (racine de bardane), des champignons maitake<\/em>, des negi<\/em> (un oignon vert japonais); tout \u00e9tait frais et savoureux. On avait \u00e9galement ajout\u00e9 des nouilles faites \u00e0 partir de konjac et le kiritanpo<\/em> que j’avais fait plus t\u00f4t.<\/p>\n

\"Les<\/p>\n

\"Le<\/p>\n

\"La<\/p>\n

En plus du nabe<\/em>, nous avions droit \u00e0 une assiette d’iburi-gakko<\/em><\/strong> (pr\u00e9par\u00e9e par Yukiko selon une recette de famille), une version d’Akita des tsukemono<\/em>, ces l\u00e9gumes marin\u00e9s omnipr\u00e9sents au Japon. En hiver \u00e0 Akita, les l\u00e9gumes sont fum\u00e9s sur le feu de l’irori<\/em><\/strong> avant d’\u00eatre marin\u00e9s, cela leur donne une saveur fum\u00e9e unique que les amateurs devraient appr\u00e9cier. J’ai tellement aim\u00e9 ces iburi-gakko<\/em> que j’en ai achet\u00e9 quelques uns \u00e0 la gare en rentrant chez moi.<\/p>\n

\"TranchesLes iburi-gakko<\/em> faits maison de Yukiko, du daikon<\/em> fum\u00e9 et marin\u00e9<\/span><\/p>\n

Yukiko s’affairait en cuisine pour nous pr\u00e9parer des crevettes \u00e0 la sauce piquante, que nous avons mang\u00e9es enti\u00e8res, sans les d\u00e9cortiquer. Cela ressemblait plus \u00e0 un plat d\u2019Asie du sud-est, mais cela ne fit qu’apporter une touche inattendue suppl\u00e9mentaire \u00e0 ce repas d\u00e9j\u00e0 exquis.<\/p>\n

\"Yukiko<\/p>\n

Pour compl\u00e9ter ce festin, un bol de l\u00e9gumes d’hiver marin\u00e9s dans du dashi<\/em> et de la sauce soja, une salade de daikon<\/em>, et une magnifique paire de pommes envelopp\u00e9es avec du porc, un d\u00e9licieux mariage de saveurs diff\u00e9rentes de plus. C’\u00e9tait la premi\u00e8re fois que je go\u00fbtais au mizunokobu<\/em>, un l\u00e9gume de montagne servi l\u00e9g\u00e8rement assaisonn\u00e9 de gingembre.<\/p>\n

Le riz servi par l’auberge Yodel n’est pas seulement du Akitakomachi, un riz de qualit\u00e9 sup\u00e9rieure<\/strong>, il est aussi produit par le fr\u00e8re de Sayaka. Un repas v\u00e9ritablement \u00ab\u00a0pr\u00e9par\u00e9\u00a0\u00bb en famille !<\/p>\n

Le petit-d\u00e9jeuner \u00e0 l’auberge Yodel<\/h2>\n

\"Petit-d\u00e9jeuner<\/p>\n

Un petit-d\u00e9jeuner japonais a tendance \u00e0 \u00eatre plut\u00f4t standard : du poisson, un \u0153uf, du riz et un bol de soupe miso, accompagn\u00e9 de natto<\/em> et de nori<\/em>. Yukiko change un peu les codes avec une soupe \u00e9paisse \u00e0 l\u2019\u0153uf accompagn\u00e9e d\u2019\u0153ufs brouill\u00e9s. Le poisson \u00e9tait du shishamo<\/em><\/strong>, un poisson qui se mange entier et qui contient g\u00e9n\u00e9ralement des \u0153ufs. Il ne faut pas \u00eatre trop d\u00e9licat, mais c’est d\u00e9licieux accompagn\u00e9 d’un bol de riz chaud. Les takenoko<\/em><\/strong>, de jeunes pousses de bambou, furent une succulente d\u00e9couverte. Elles \u00e9taient marin\u00e9es dans la m\u00eame sauce de miso sucr\u00e9e que celle que j’avais utilis\u00e9 la veille pour confectionner les kiritanpo<\/em>. Encore un peu s’il vous plait !<\/p>\n

D\u00e9couvrir la ferme de Iori<\/h2>\n

Il n’y a pas que dans les auberges que l’on peut d\u00e9guster la cuisine maison de Semboku. Plusieurs fermes proposent des s\u00e9jours aux visiteurs \u00e9trangers et Japonais pour leur faire d\u00e9couvrir la vie et le travail \u00e0 la ferme<\/strong>. Certes, le travail que vous y ferez est d\u00e9risoire compar\u00e9 aux t\u00e2ches quotidiennes que doivent accomplir les fermiers d’Akita, mais cela donne un aper\u00e7u de la vie \u00e0 la ferme et cela vous mettra en app\u00e9tit pour un bon repas maison.<\/p>\n

\"La<\/p>\n

Nous nous sommes arr\u00eat\u00e9s \u00e0 Iori<\/strong> apr\u00e8s une matin\u00e9e de tourisme \u00e0 Kakunodate<\/strong>, une ville samoura\u00ef des environs. Apparemment faire du tourisme ne donne pas aussi faim que, disons, planter du riz toute une matin\u00e9e, car le repas qui nous fut servi \u00e0 la ferme nous sembla gargantuesque.<\/p>\n

\"D\u00e9jeuner<\/p>\n

Le probl\u00e8me, avec cette immense quantit\u00e9 de nourriture qui se trouvait devant nous, c’est que tout \u00e9tait absolument d\u00e9licieux<\/strong>, il \u00e9tait donc impossible de laisser un plat de c\u00f4t\u00e9 pour garder de la place pour le reste. J’ai fini par emballer quelques makizushi<\/em> et quelques inarizushi<\/em> pour en faire mon en en-cas lors de mon voyage de retour \u00e0 bord du Shinkansen.<\/p>\n

En entr\u00e9e nous avions justement ces makizushi<\/em>, garnis de saumon frais, de surimi, d\u2019omelette, de concombre et de laitue. Ils avaient un go\u00fbt l\u00e9g\u00e8rement sucr\u00e9, tout comme les inarizushi<\/em> recouverts de tofu frit et garnis d’un savoureux riz d’Akita assaisonn\u00e9 de vinaigre de riz.<\/p>\n

\"Makizushi<\/p>\n

Vint ensuite une petite salade et deux ailes de poulet grill\u00e9es. Pour plat principal, nous avions droit \u00e0 un tempura inaniwa udon<\/strong><\/em>, des udon<\/em>\u00a0particuli\u00e8rement renomm\u00e9s fabriqu\u00e9s uniquement \u00e0 Akita.<\/p>\n

\"Salade<\/p>\n

Accompagn\u00e9s d’une assiette de seri<\/em> (persil), d’iburi-gakko<\/em> et d’une grande assiette de fruits frais, c’\u00e9tait un d\u00e9jeuner pour le moins copieux, enti\u00e8rement pr\u00e9par\u00e9 par Chieko-san qui tient l’auberge. On comprend que des gens aient envie de venir \u00e0 Akita travailler dans une ferme si un repas aussi d\u00e9licieux les attend.<\/p>\n

Si vous d\u00e9sirez prendre l’air \u00e0 la campagne mais que vous n’avez pas envie de travailler dans la ferme, il est possible de prendre une chambre \u00e0 Iori comme dans une auberge classique<\/a>, dans la limite de quatre personnes maximum. Si vous disposerez d’une cuisine \u00e9quip\u00e9e, il ne fait aucun doute que vous aurez envie de go\u00fbter \u00e0 la cuisine maison<\/strong> de Chieko-san. L\u2019h\u00e9bergement comprend une grande chambre japonaise en tatamis<\/strong> et une pi\u00e8ce s\u00e9par\u00e9e pour manger et se relaxer.<\/p>\n

\"La<\/p>\n

\"Chambres<\/p>\n

Le climat et le relief d’Akita rendent les habitants de la pr\u00e9fecture robustes et en bonne sant\u00e9, mais c’est l’air frais et l’eau de montagne qui donne toutes leurs qualit\u00e9s \u00e0 leur nourriture<\/strong>, leur permettant de se maintenir dans de si bonnes conditions. Le Michelin r\u00e9compense peut-\u00eatre les chefs de grandes villes comme Tokyo avec leurs \u00e9toiles, mais les habitants d’Akita qui sont des chefs dans leurs propres cuisines sont des \u00e9toiles \u00e0 eux tout seuls.<\/p>\n

\"D\u00eenerPhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

\"ParticipationPhoto pourvue par le conseil de promotion de la ruralit\u00e9 de la ville de Semboku<\/span><\/em><\/span><\/p>\n

Aller \u00e0 Semboku, dans la pr\u00e9fecture d’Akita<\/h2>\n

L’auberge Yodel se trouve pr\u00e8s de la gare de Tazawako<\/strong> sur la ligne Shinkansen d’Akita<\/strong>. La ferme Iori est plus proche de la gare de Kakunodate<\/strong>, la station suivante apr\u00e8s Tazawako<\/strong>. Il faut \u00e0 peine 3 heures depuis Tokyo pour se rendre dans la pr\u00e9fecture d’Akita, et ce n’est pas seulement pratique, c’est aussi gratuit si vous avez le JR Rail Pass en votre possession.<\/p>\n