{"id":39856,"date":"2019-10-18T20:00:44","date_gmt":"2019-10-18T11:00:44","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=39856"},"modified":"2020-09-24T16:17:11","modified_gmt":"2020-09-24T07:17:11","slug":"higo-minkamura-artisanat-kumamoto","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/higo-minkamura-artisanat-kumamoto\/","title":{"rendered":"Higo Minkamura : le village de l’artisanat japonais \u00e0 Kumamoto"},"content":{"rendered":"
Pour saisir l’essence de la culture japonaise, il est n\u00e9cessaire de s’int\u00e9resser \u00e0 son artisanat.<\/strong> Depuis le forgeage des lames de katana jusqu’\u00e0 l’ex\u00e9cution de la c\u00e9r\u00e9monie du th\u00e9, une pr\u00e9cision \u2014 que certains pourraient taxer de perfectionnisme \u2014 est requise dans la pratique de tous les arts japonais. La richesse esth\u00e9tique que l’on peut admirer au Japon de nos jours r\u00e9sulte de la recherche permanente de perfectionnement<\/strong> de leur technique, et de l’apprentissage permanent auxquels s’att\u00e8lent les artisans de l’archipel.<\/p>\n Higo Minkamura<\/strong> est un village pittoresque situ\u00e9 \u00e0 Nagomi, dans la pr\u00e9fecture de Kumamoto<\/strong>. C’est l\u00e0 que se trouve l’atelier d’Hans Koga, un artisan qui pr\u00e9serve avec talent la tradition et les techniques ancestrales de la fabrication de tsuka<\/em><\/strong>, ces poign\u00e9es de katana magnifiquement ouvrag\u00e9es. On trouve \u00e9galement d’autres ateliers d’artisans<\/strong> \u00e0 Higo Minkamura, ainsi que des caf\u00e9s et des boutiques install\u00e9es dans des maisons japonaises historiques<\/strong>. Higo Minkamura est un v\u00e9ritable paradis pour les amoureux de la culture japonaise, o\u00f9 l’on peut d\u00e9couvrir de nombreux types d’artisanat, dans un lieu aussi commode\u00a0que fascinant.<\/p>\n <\/p>\n En passant le portail historique, au toit de chaume, d’Higo Minkamura, nous nous sommes retrouv\u00e9s plong\u00e9s dans l’atmosph\u00e8re paisible d’un village traditionnel japonais<\/strong>. Le long du chemin qui serpente \u00e0 travers le village, des maisons anciennes<\/strong>, pour certaines vieilles de plus de 300 ans, abritent des opportunit\u00e9s d’exp\u00e9riences culturelles extraordinaires.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n En nous promenant dans le village-mus\u00e9e, nous nous sommes arr\u00eat\u00e9s pour explorer un atelier de c\u00e9ramique<\/strong>\u00a0devant lequel \u00e9taient dispos\u00e9es des pi\u00e8ces amusantes, aux c\u00f4t\u00e9s d’autres plus \u00e9l\u00e9gantes. Nous avons ensuite fait une pause dans un caf\u00e9<\/strong> qui propose du jus d’ume<\/em> (prune japonaise) maison, un plaisir rafra\u00eechissant lors des chaudes journ\u00e9es d’\u00e9t\u00e9. On pouvait entendre depuis la rue des airs anciens, provenant de Yama Biko, un atelier de musique<\/strong> ; c’est le propri\u00e9taire qui jouait. Avide de partager sa passion pour les instruments de musique traditionnels japonais<\/strong> avec les visiteurs, il les invite \u00e0 jouer avec lui sur des instruments de sa propre fabrication.<\/p>\n <\/p>\n Le meilleur moyen de profiter pleinement d’Higo Minkamura est de baisser la garde et vous laisser aller \u00e0 l’appr\u00e9ciation de la culture artistique que les habitants aiment \u00e0 partager. Avec une grande vari\u00e9t\u00e9 d’ateliers et de caf\u00e9s <\/strong>ainsi que le Mus\u00e9e de l’Histoire et du Folklore<\/strong>, vous pouvez y passer une journ\u00e9e m\u00e9morable \u00e0 vivre de nouvelles exp\u00e9riences.<\/p>\n <\/p>\n Hans Koga a<\/strong> d\u00e9couvert sa passion pour l’art japonais de la fabrication de tsuka<\/em> alors qu’il vivant encore dans sa Su\u00e8de natale. Comme c’est au Japon que se trouvent l’environnement et les mat\u00e9riaux n\u00e9cessaires \u00e0 cet artisanat, il y a d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 pour vivre sa passion en ouvrant un atelier \u00e0 Higo Minkamura<\/strong>. Il le dirige depuis maintenant plus de 8 ans. Alors qu’il nous pr\u00e9sentait ses pi\u00e8ces, r\u00e9alis\u00e9es avec art et m\u00e9ticulosit\u00e9, sa passion pour son travail pouvait se ressentir avec force. Hans nous a offert l’exp\u00e9rience rare de pouvoir d\u00e9couvrir le tsukashitaji<\/em>, l’art de fa\u00e7onner les poign\u00e9es de katana<\/strong>, et nous a aussi racont\u00e9 son histoire personnelle, celle de l’un des seuls artisans d’origine europ\u00e9enne install\u00e9s au Japon<\/strong>.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n La ma\u00eetrise du tsukashitaji\u00a0<\/em>n\u00e9cessite un effort permanent<\/strong> et une d\u00e9votion totale<\/strong> de la part de l’artisan. Beaucoup d’\u00e9tapes complexes sont n\u00e9cessaires pour transformer un simple bloc de bois en une poign\u00e9e de katana minutieusement fa\u00e7onn\u00e9e. Chacune requiert un ensemble de comp\u00e9tences que le ma\u00eetre acquiert par des d\u00e9cennies de pratique<\/strong>. Hans Hoga se fait un plaisir d’expliquer ce processus complexe \u00e0 ses visiteurs.<\/p>\n <\/p>\n Tout d’abord, il nous a expliqu\u00e9 les diff\u00e9rentes \u00e9tapes de la fabrication <\/strong>en montrant les \u00e9tats successifs d’un tsuka,<\/em> \u00e0 chaque \u00e9tape du processus. Comme vous pouvez le voir, tout commence avec un morceau de bois, qui se transforme finalement en une poign\u00e9e de katana admirablement fa\u00e7onn\u00e9e.<\/p>\n <\/p>\n Le processus commence \u00e0 cette table de travail. Le bloc de bois est taill\u00e9 autour du nakago<\/em>, la partie la plus \u00e9troite du manche du katana, qui s’embo\u00eete dans la poign\u00e9e. Cette taille se fait \u00e0 l’aide d’outils appel\u00e9s sayanoomi.<\/em><\/p>\n <\/p>\n Ces outils sont \u00e9galement utilis\u00e9s pour tailler le nakago<\/em>, afin de lui donner sa forme l\u00e9g\u00e8rement incurv\u00e9e. Les dimensions exactes de cette esquisse de poign\u00e9e sont d\u00e9finies par le longueur de l’ito<\/em> (le corde qui orne la poign\u00e9e) et par des mesures \u00e9tablies r\u00e9gionalement.<\/p>\n <\/p>\n Comme beaucoup de couches sont ensuite ajout\u00e9es au tsuka<\/em>, on peut se rendre compte d’un point int\u00e9ressant : la solidit\u00e9 de la poign\u00e9e ne r\u00e9side pas dans le bois<\/strong>, qui devient fin et fragile pendant la taille. Pour donner au tsuka<\/em> la r\u00e9sistance n\u00e9cessaire, des couches de cuir \u2014 comme de la peau de serpent ou de raie \u2014 sont utilis\u00e9es.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n On utilise m\u00eame une couche de feuilles de papier washi<\/em><\/strong>, datant de l’air Edo et provenant de livres centenaires ; elle se trouve entre l’ito<\/em> et le samegawa <\/em>(ici, fait en peau de requin). L’encre de ces pages sert de r\u00e9pulsif contre les insectes, prot\u00e9geant le tsuka<\/em> contre les insectes mangeurs de bois.<\/p>\n <\/p>\n L’ensemble se tient gr\u00e2ce \u00e0 de la colle de riz naturelle<\/strong>, qui facilite \u00e9galement le potentiel d\u00e9sassemblage de la poign\u00e9e dans l’avenir, puisqu’elle peut se dissoudre dans l’eau en un court laps de temps.<\/p>\n <\/p>\n L’atelier Koga Bijutsu est aussi rempli d’une atmosph\u00e8re nostalgique<\/strong>. Entre l’odeur chaleureuse des copeaux de bois et les nombreux outils d’artisanat japonais<\/strong>, l’atelier d’Hans Koga vous offre bien plus qu’une lesson d’artisanat. Vous vous sentirez comme si vous \u00e9tiez entr\u00e9s dans une machine \u00e0 remonter le temps, o\u00f9 la d\u00e9votion d’un artisan \u00e0 son travail permet \u00e0 un art japonais ancien de rester bien vivant, m\u00eame au 21e si\u00e8cle.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\nBallade dans le village d’Higo Minkamura<\/h2>\n
Koga Bijutsu : l’art du tsuka<\/em>, la poign\u00e9e de katana<\/h2>\n
Fa\u00e7onner un tsuka<\/em><\/h2>\n
Un atelier traditionnel plein de nostalgie<\/h2>\n