Quand on parle de cuisine japonaise, on pense tout de suite aux sushis<\/strong>. Ces petites boules de riz vinaigr\u00e9 surmont\u00e9es de tranches de poisson cru ont envahi les pays du monde entier. Un plat d’une telle simplicit\u00e9 qu’on a parfois du mal \u00e0 comprendre pourquoi que le prix d’une assiette de sushi puisse \u00eatre souvent \u00e9lev\u00e9. \u00ab\u00a0La pr\u00e9paration des sushis, c’est tr\u00e8s simple. Et parce que c’est tr\u00e8s simple, c’est tr\u00e8s compliqu\u00e9.\u00a0\u00bb me confia Kenji Gyoten, le jeune chef de ce restaurant prestigieux.<\/p>\n\n\n\n
C’est gr\u00e2ce \u00e0 cette approche m\u00e9ticuleuse et presque philosophique de la cuisine, que le restaurant Gyoten<\/strong> acquis tr\u00e8s vite ses trois \u00e9toiles au guide Michelin<\/strong>. Au Gyoten, rien n’est laiss\u00e9 au hasard. Kenji Gyoten a pens\u00e9 l’agencement de son restaurant, la couleur des murs, le choix des meubles… Tout a du sens, chaque choix est fait pour permettre aux clients d’appr\u00e9cier la beaut\u00e9 et la subtilit\u00e9 des sushis<\/strong> servis ici.<\/p>\n\n\n\n
Quand on en sait plus sur l’histoire de la vaisselle et des meubles du Gyoten, on a presque l’impression de se trouver \u00e0 l’int\u00e9rieur d’un mus\u00e9e<\/strong>. Kenji Gyoten connait l’histoire de chaque bol, chaque assiette, chaque ustensile qu’il utilise. Une histoire qui nous fait souvent faire un voyage dans le temps. Le plat en c\u00e9ramique dans lequel il nous pr\u00e9senta les crevettes \u00e9tait vieux de 800 ans<\/strong>, et la tasse pos\u00e9e sur son plan de travail \u00e9tait une pi\u00e8ce rachet\u00e9e \u00e0 un mus\u00e9e. De simples exemples parmi les nombreux tr\u00e9sors de ce restaurant. Et ces pi\u00e8ces incroyables ne sont pas l\u00e0 pour \u00eatre expos\u00e9es, il les utilise v\u00e9ritablement, une nouvelle vie pour ces \u0153uvres de l’artisanat japonais qui donnent une \u00e2me au restaurant.<\/p>\n\n\n\n
Mais le v\u00e9ritable tr\u00e9sor du Gyoten r\u00e9side dans le savoir-faire incroyable de son chef<\/strong>, qui semble si jeune pour faire preuve d’une telle ma\u00eetrise. Kenji Gyoten<\/strong> a beau n’avoir que 37 ans, ses grands-parents tenaient un restaurant de sushis et il a commenc\u00e9 \u00e0 apprendre \u00e0 les faire d\u00e8s l’\u00e2ge de 5 ans. Plus qu’une simple ma\u00eetrise technique, c’est avec une v\u00e9ritable philosophie qu’il aborde son travail.<\/p>\n\n\n\n
Ma maitrise pour le moins bancale de la langue japonaise ne me permit pas de tout comprendre des passionnantes explications que le chef me fit durant le repas. Mais les bribes que je pus saisir me permirent d’entrevoir l’incroyable mani\u00e8re de penser de Kenji Gyoten. Par bien des aspects, sa mani\u00e8re de travailler est extr\u00eamement repr\u00e9sentative de la philosophie japonaise. Par exemple, il ne cherche jamais \u00e0 cr\u00e9er des liens avec ses clients avant de leur pr\u00e9parer \u00e0 manger, car s’il \u00e9prouve une trop grande sympathie ou de l’aversion pour les personnes qu’il a en face de lui, il sait qu’il ne sera pas en mesure de pr\u00e9parer correctement ses sushis. Il lui faut rester dans une profonde neutralit\u00e9 qui lui permet de se concentrer uniquement sur la pr\u00e9cision de ses gestes. Une recherche int\u00e9rieure qui ne peut que rappeler les pr\u00e9ceptes de la m\u00e9ditation zen ou des arts-martiaux.<\/p>\n\n\n\n
Et il faut le voir \u00e0 l\u2019\u0153uvre. Ses gestes sont rapides mais pr\u00e9cis, accomplis sans h\u00e9sitation et avec une concentration \u00e0 toute \u00e9preuve. Tout commence par la pr\u00e9paration du riz, auquel il int\u00e8gre la sauce avec d\u00e9licatesse, prenant garde \u00e0 ne pas abimer le moindre grain de riz.<\/p>\n\n\n\n
Chaque matin, et quelle que soit l’heure \u00e0 laquelle il est rentr\u00e9 chez lui la veille, Kenji Gyoten se l\u00e8ve \u00e0 5h30 et commence sa journ\u00e9e par partir \u00e0 la recherche des meilleurs ingr\u00e9dients pour son restaurant. Le poisson, choisit avec soin, est donc d’une fraicheur incomparable<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
Les sushis du Gyoten sont incontestablement les meilleurs sushis auxquels j’ai pu go\u00fbter<\/strong>, et de tr\u00e8s loin. Il n’\u00e9tait m\u00eame pas n\u00e9cessaire de tremper les sushis dans de la sauce soja car le riz \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 assaisonn\u00e9 \u00e0 la perfection. Le poisson, incroyablement fondant, r\u00e9v\u00e9lait des saveurs que je n’aurais jamais soup\u00e7onn\u00e9es.<\/strong> <\/p>\n\n\n\n
Je garde tout particuli\u00e8rement un souvenir m\u00e9morable du sushi \u00e0 l’oursin, d’une douceur incroyable tant par sa texture que par l’explosion de saveurs qui se m\u00ealaient harmonieusement sous le palais.<\/p>\n\n\n\n
M\u00eame la petite tranche d’omelette japonaise qui nous fut servie \u00e9tait exceptionnelle. Lorsque Kenji Gyoten nous dit qu’il lui fallait trois heures pour pr\u00e9parer son omelette<\/strong> japonaise, j’avais un peu de mal \u00e0 comprendre comment on pouvait passer autant de temps \u00e0 pr\u00e9parer un plat d’une telle simplicit\u00e9. Mais lorsque vous aurez ce petit bout d’omelette en bouche vous vous demanderez surtout comment une omelette peut avoir un go\u00fbt et une texture pareilles.<\/p>\n\n\n\n
Nous avons pu suivre le chef en cuisine pour assister \u00e0 la cuisson des crevettes. Une fois encore rien n’est laiss\u00e9 au hasard. Il suit des \u00e9tapes pr\u00e9cises pour tuer les crevettes sans les faire souffrir, les plonge dans des gla\u00e7ons pour affermir leur chair, puis masse d\u00e9licatement leur carapace pour faire ressortir des couleurs d’un rouge \u00e9clatant<\/strong> dont aucun des japonais qui nous accompagnaient n’avait jamais \u00e9t\u00e9 t\u00e9moin.<\/p>\n\n\n\n
Bien entendu, les sushis du Gyoten ont un prix. Le menu du chef co\u00fbte 30 800 yens, sans compter les boissons, et la note moyenne atteint en moyenne 40 000 yens. Tout le monde ne peut malheureusement pas se permettre de d\u00e9penser une telle somme pour un repas. Mais il ne s’agit pas d’un simple repas, manger au Gyoten c’est vivre une exp\u00e9rience qui reste ancr\u00e9e au plus profond de son \u00e2me<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
La cabane aux huitres de Karatomari Ebisu<\/strong> est un restaurant associatif tenu par l’association des p\u00eacheurs de Karatomari<\/strong>. Cette salle immense, qui peut accueillir jusqu’\u00e0 320 personnes, a des allures de march\u00e9 aux poissons.<\/p>\n\n\n\n
Dans des bacs d’eau, on trouve toute sorte de fruits de mer. Coquillages, crabes, crevettes… Les v\u00e9ritables stars du restaurant sont bien entendu les huitres. La r\u00e9gion de Fukuoka est particuli\u00e8rement renomm\u00e9e pour ses cultures d’huitres<\/strong>. Selon les saisons on trouve au Karatomari diff\u00e9rentes esp\u00e8ces d’huitres. De Novembre \u00e0 Mars, c’est la saison des magaki<\/em>, les huitres du pacifique, et d’Avril \u00e0 Juillet vous trouverez des iwagaki<\/em>, l’huitre de roche, plus grande et plus ferme que les huitres classiques.<\/p>\n\n\n\n
Ces huitres sont conserv\u00e9es dans une eau renouvel\u00e9e en permanence et trait\u00e9e par ultraviolets pour garantir des huitres fraiches et saines<\/strong> que l’on peut consommer en toute s\u00e9curit\u00e9. Mais elles sont aussi tr\u00e8s abordables<\/strong> ! Un kilo d’huitres ne co\u00fbte que 1000 yens.<\/p>\n\n\n\n
S’il est possible de trouver des huitres d’une telle fraicheur \u00e0 ce tarif l\u00e0, c’est parce que le Karatomari est directement tenu par les p\u00eacheurs de la r\u00e9gion. Une magnifique initiative mettant en relation directe les producteurs et les consommateurs<\/strong> pour notre plus grand bonheur.<\/p>\n\n\n\n
Chaque table est munie d’un petit barbecue au-dessus duquel vous pourrez faire griller les produits que vous aurez choisi sur l’\u00e9tal. Un repas tr\u00e8s convivial \u00e0 partager en famille ou entre amis.<\/strong><\/p>\n\n\n\n
Les huitres brais\u00e9es du Karatomari Ebisu sont fondantes et d\u00e9licieuses. Pour essayer des saveurs plus locales, vous pourrez assaisonner vos huitres d’un peu de sauce ponzu<\/em>, une sorte de vinaigre japonais \u00e0 base d’agrumes qui remplace parfaitement notre traditionnel jus de citron.<\/p>\n\n\n\n
Bien que l’on vienne avant tout au Karatomari pour d\u00e9guster des huitres, je vous conseille d’essayer quelques autres fruits de mer, notamment les coquilles saint-jaques sur lesquelles vous pourrez faire fondre une noisette de beurre. Un vrai d\u00e9lice.<\/p>\n\n\n\n
Un dernier conseil : profitez de votre passage au Karatomari pour faire un tour vers les rochers sacr\u00e9s Meoto Iwa<\/strong> de la baie de Sakurai Futamigaura dont je parle \u00e0 la fin de cet article<\/a>. Un paysage d’une beaut\u00e9 sans pareille \u00e0 ne pas manquer.<\/p>\n\n\n\n
Soyons honn\u00eate, le Japon n’est pas vraiment connu pour sa bi\u00e8re. Certains connaissent peut-\u00eatre les bi\u00e8res Asahi ou Sapporo, mais lorsqu’on parle d’alcool japonais on ne pense pas vraiment bi\u00e8re artisanale mais plut\u00f4t sak\u00e9, cet alcool de riz h\u00e9ritier d’une longue tradition. Pourtant la bi\u00e8re de la brasserie Suginoya<\/strong> est all\u00e9 jusqu’\u00e0 remporter la m\u00e9daille d’or de l’International Beer Competition<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
Avant de faire de la bi\u00e8re, le propri\u00e9taire de la brasserie Suginoya \u00e9tait un brasseur de sak\u00e9. Lorsqu’il d\u00e9cida de se lancer dans la production de bi\u00e8re, il chercha \u00e0 mettre son savoir faire de producteur de sak\u00e9 \u00e0 profit et l’adapta aux techniques de brassage de la bi\u00e8re. Et voil\u00e0 comment il parvint \u00e0 faire de sa bi\u00e8re l’une des meilleures bi\u00e8res artisanales du Japon<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
Les bi\u00e8res de Suginoya, aux couleurs magnifiques et aux saveurs d\u00e9licates, se trouvent difficilement en dehors de la r\u00e9gion. Le propri\u00e9taire de la brasserie r\u00e9serve en priorit\u00e9 sa production \u00e0 ses clients locaux avec lesquels il a su nouer un v\u00e9ritable lien. Il propose d’ailleurs une remise de 5% aux clients qui acceptent de s’inscrire sur une liste \u00e0 laquelle il envoie de temps \u00e0 autres des nouvelles de sa brasserie.<\/p>\n\n\n\n
Visiter la brasserie Suginoya, \u00e7a n’est pas seulement l’occasion de go\u00fbter \u00e0 une bi\u00e8re de qualit\u00e9. Le propri\u00e9taire a voulu rendre le lieu accueillant pour les familles<\/strong> en int\u00e9grant \u00e0 son petit complexe un restaurant et une p\u00e2tisserie.<\/p>\n\n\n\n
La brasserie Suginoya a aujourd’hui plus de 140 ans d’existence<\/strong>. Une tradition familiale qui se perp\u00e9tue de g\u00e9n\u00e9rations en g\u00e9n\u00e9rations et qui a encore de beaux jours devant elle. Le fils de l’actuel propri\u00e9taire vient de terminer un master en brasserie en Allemagne et est en train de concevoir la nouvelle bi\u00e8re de Suginoya !<\/p>\n\n\n\n
Quand la nuit tombe, les rues de Fukuoka s’animent autour de ses traditionnels yatai<\/em><\/strong>. Les yatai<\/em> sont de petites \u00e9choppes qui se d\u00e9plient \u00e0 la tomb\u00e9e du jour et restent ouvertes jusqu’\u00e0 l’aube. V\u00e9ritables symboles de la ville de Fukuoka, les habitants viennent partager de grands moments de convivialit\u00e9 dans ces petits stands de rue qui servent une cuisine vari\u00e9e et de qualit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n
Chaque yatai<\/em> est sp\u00e9cialis\u00e9 dans un type de nourriture. Nous avons d\u00e9cid\u00e9 de nous rendre au yatai<\/em> Heureux8<\/strong> qui, comme son nom peut le laisser supposer, est sp\u00e9cialis\u00e9 dans la cuisine occidentale et plus particuli\u00e8rement dans la cuisine fran\u00e7aise<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n
Heureux8 (\u00e0 prononcer \u00ab\u00a0huit\u00a0\u00bb, comme en fran\u00e7ais) est aussi l’un des seuls yatai<\/em> o\u00f9 il est possible de r\u00e9server une place \u00e0 l’avance. Il peut m\u00eame adapter ses plats aux allergies alimentaires<\/strong> de ses clients \u00e0 condition de le pr\u00e9venir au moins trois jours \u00e0 l’avance.<\/p>\n\n\n\n
Le propri\u00e9taire de Heureux8 ne parle que japonais, mais vous n’aurez aucun mal \u00e0 commander dans son yatai<\/em>, gr\u00e2ce \u00e0 une application extr\u00eamement pratique qui vous permet d’acc\u00e9der \u00e0 la carte du restaurant sur votre t\u00e9l\u00e9phone, traduite dans une multitude de langues, dont le fran\u00e7ais. Il vous suffira de choisir les plats que vous d\u00e9sirez directement sur votre t\u00e9l\u00e9phone puis de montrer votre commande au cuisinier qui comprendra tout de suite ce que vous voulez.<\/p>\n\n\n\n
Les plats occidentaux<\/strong> de ce yatai<\/em> sont l\u00e9g\u00e8rement revisit\u00e9s \u00e0 la mode japonaise<\/strong>. Le pot-au-feu est par exemple pr\u00e9par\u00e9 avec de d\u00e9licieuses tranches de daikon<\/em>, sorte d’\u00e9norme radis japonais, tr\u00e8s doux, qui s’adapte parfaitement \u00e0 la longue cuisson de ce plat mijot\u00e9 avec soin.<\/p>\n\n\n\n
Les yatai<\/em> ressemblent un peu \u00e0 des izakaya<\/em> de rue. On y boit autant qu’on y mange. Vous n’aurez que l’embarras du choix pour accompagner votre assiette d’un verre de sak\u00e9, de bi\u00e8re, de vin ou de shochu<\/em>.<\/p>\n\n\n\n
C’est aussi l’endroit id\u00e9al o\u00f9 nouer des liens avec des \u00e9trangers le temps d’une soir\u00e9e. M\u00eame si vous ne parlez pas japonais, il y a de forte chance pour que les autres clients qui partageront le comptoir avec vous se fassent un plaisir de tenter de communiquer avec vous. L’occasion de rentrer au c\u0153ur de la vie quotidienne des habitants de Fukuoka<\/strong>, plong\u00e9 dans cette vie nocturne chaleureuse et accueillante qui fait la r\u00e9putation de la ville de Fukuoka o\u00f9 il fait si bon vivre.<\/p>\n\n\n\n
Adresse : 1 Chome-2-12 Hirao, Chuo Ward, Fukuoka, 810-0014, Japon
T\u00e9l\u00e9phone : +81 92-521-2200
Horaires d’ouverture : Tous les jours de 18h \u00e0 21h ainsi que de 12h \u00e0 13h30 le week-end.<\/p>\n\n\n\n
Adresse : Kota, Nishi, Fukuoka 819-0203, Fukuoka Prefecture, Japon
T\u00e9l\u00e9phone : +81 92-809-2311
Site internet (en japonais) : http:\/\/www.karatomari.jp\/index.html<\/a>
Horaires d’ouverture : De 11h \u00e0 17h en semaine, de 11h \u00e0 18h le week-end et durant les jours f\u00e9ri\u00e9s. Ferm\u00e9 le mardi et durant les vacances de No\u00ebl et du nouvel an.<\/p>\n\n\n\n
Adresse : 1442 Motooka, Nishi Ward, Fukuoka, 819-0385, Japon
T\u00e9l\u00e9phone : +81 92-806-1186
Site internet (en japonais) : http:\/\/www.suginoya.co.jp\/<\/a>
Horaires d’ouverture : Tous les jours de 9h \u00e0 18h<\/p>\n\n\n\n
Adresse : Japon, \u3012810-0004 Fukuoka, Chuo Ward, Watanabedori, 4 Chome\u22121, \uff11BIVI\u798f\u5ca1\u6771\u524d
T\u00e9l\u00e9phone : +81 70-4740-9218
Site internet (en japonais) : https:\/\/heureux8yatai.amebaownd.com\/<\/a>
Horaires d’ouverture : Tous les jours de 18h30 \u00e0 minuit<\/p>\n\n\n\n