{"id":79499,"date":"2021-04-22T20:00:00","date_gmt":"2021-04-22T11:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=79499"},"modified":"2021-04-30T20:54:19","modified_gmt":"2021-04-30T11:54:19","slug":"shirakawa-go-unesco-maisons-traditionnelles","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/shirakawa-go-unesco-maisons-traditionnelles\/","title":{"rendered":"Shirakawa-go, un village de montagne inscrit au patrimoine mondial de l\u2019UNESCO"},"content":{"rendered":"\n
Le village de Shirakawa-go, nich\u00e9 au c\u0153ur des montagnes de la pr\u00e9fecture de Gifu et inscrit au Patrimoine mondial de l\u2019UNESCO, est sans doute une des destinations incontournables de la r\u00e9gion de Chubu<\/a><\/strong>. Une centaine de chaumi\u00e8res se dressent dans le village, entre les rivi\u00e8res et les potagers du hameau rural de Ogimachi<\/strong> (\u837b\u753a), faisant face aux cha\u00eenes de montagne qui s’\u00e9tendent \u00e0 l’horizon. Bien qu’il s’agisse d’un petit village d’un peu plus de 1600 \u00e2mes, les habitants de Shirakawa-go perp\u00e9tuent leurs traditions, t\u00e9moignant d’un mode de vie menac\u00e9 de disparition. Dans l\u2019atmosph\u00e8re feutr\u00e9e des maisons au toit de chaume, attardons-nous bien apr\u00e8s le coucher du soleil pour faire l’exp\u00e9rience d’un mode de vie montagnard <\/strong>\u00e0 l\u2019ancienne, au plus pr\u00e8s des montagnes, \u00e0 l\u2019\u00e9coute des \u00e9l\u00e9ments de la nature et du cr\u00e9pitement du feu.<\/p>\n\n\n\n Au pied des montagnes de la pr\u00e9fecture de Gifu au Japon, les habitations traditionnelles de Shirakawa-go sont coiff\u00e9es d\u2019\u00e9pais toits de chaume pointus<\/strong>. Certaines abritent aujourd’hui des boutiques, des maisons d’h\u00f4te, ou encore des mus\u00e9es d’artisanat traditionnel. Outre une centaine de chaumi\u00e8res, des petits cours d’eau, un grenier \u00e0 riz, des sanctuaires<\/strong> donnent un charme tout particulier au paysage.<\/p>\n\n\n\n Dans cette \u00e9troite vall\u00e9e de montagne, les maisons sont construites en harmonie avec la nature.<\/strong> Elles sont orient\u00e9es nord-sud pour que les toitures, orient\u00e9es est-ouest, soient assur\u00e9es d\u2019un ensoleillement maximal<\/strong>, n\u00e9cessaire \u00e0 la fonte de la neige, ainsi qu’au s\u00e9chage et \u00e0 la durabilit\u00e9 du chaume, mais aussi prot\u00e9g\u00e9es des forts vents nord-sud qui soufflent pendant la saison des typhons.<\/p>\n\n\n\n Le village de Shirakawa-go est travers\u00e9 par la rivi\u00e8re Sho, et les chaumi\u00e8res sont s\u00e9par\u00e9es par des rizi\u00e8res, entrecoup\u00e9es de potagers et de canaux.<\/strong> Ces derniers servaient \u00e0 prot\u00e9ger le village des incendies, et \u00e0 acheminer l\u2019eau jusqu\u2019aux habitations ; des truites arc-en-ciel y vivent, aidant \u00e0 maintenir la propret\u00e9 de l’eau. En se baladant dans le village, on n\u2019entend que le glouglou de l\u2019eau dans les canaux et le souffle du vent.<\/p>\n\n\n\n Les fermes et leurs toitures de chaume sont construites pour r\u00e9sister aux hivers rigoureux de cette r\u00e9gion montagneuse<\/strong>, et pour supporter de fortes chutes de neige. En hiver, la neige recouvre champs et chaumi\u00e8res<\/strong> et s\u2019amasse sur les toits pentus. Embelli par cet \u00e9pais manteau blanc, le hameau prend alors des airs tout simplement f\u00e9eriques ! Le village distille ses charmes en toute saison: la nature se r\u00e9veille au printemps, saison des semis et des floraisons, en \u00e9t\u00e9, la v\u00e9g\u00e9tation est luxuriante et la verdure des rizi\u00e8res \u00e0 son comble, tandis qu’\u00e0 l\u2019automne les rizi\u00e8res et les herbes de pampa prennent de magnifiques teintes brunes et dor\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n Il est \u00e0 noter que le village de Shirakawa-go n\u2019est pas un mus\u00e9e ethnographique, mais un village aux traditions bien vivaces, puisque environ 500 \u00e2mes habitent encore dans le hameau de Ogimachi. Les riverains vivent en harmonie avec les montagnes, sous la protection du mont Hakusan qui culmine \u00e0 2700 m\u00e8tres. Ils peuvent y appr\u00e9cier la puret\u00e9 de l\u2019air des montagnes, et vivre au rythme des saisons.<\/p>\n\n\n\n Les maisons traditionnelles de Shirakawa-go sont des chaumi\u00e8res de style gassh<\/em>o, typiques de la r\u00e9gion du Chubu<\/a>. Certaines sont plus de deux fois centenaires. N\u00e9 ici m\u00eame, dans le bassin de la rivi\u00e8re Sho, le style gassho-zukuri<\/em> (\u5408\u638c\u9020\u308a) se caract\u00e9rise par des toits de chaume pentus, dont la forme \u00e9voque le gassh<\/em>o (\u00ab pri\u00e8re \u00bb en japonais), la position des mains jointes lors de la pri\u00e8re bouddhiste.<\/strong> Ce style architectural d\u00e9montre l\u2019aptitude des humains \u00e0 s\u2019adapter \u00e0 leur environnement et au climat particuli\u00e8rement rude de l’hiver, pour assurer la continuit\u00e9 de leurs activit\u00e9s. Il s’agit d’un vestige de l’\u00e9poque o\u00f9 la s\u00e9riciculture \u00e9tait pratiqu\u00e9e dans les combles et o\u00f9 les habitations comptaient de trois \u00e0 cinq \u00e9tages.<\/p>\n\n\n\n Les toits de chaume pentus<\/strong> sont con\u00e7us pour supporter le poids de la neige et \u00e9viter qu’elle s’amoncelle, ainsi que pour faciliter le ruissellement des eaux pluviales. Les toitures sont compos\u00e9s de pr\u00e8s de 80 cm d\u2019\u00e9paisseur de chaume et sont \u00e9quip\u00e9es de cordes qui aident \u00e0 retirer la neige ; elles sont refaites touts les trente ans.<\/p>\n\n\n\n Autre fait notable, on n’utilise ni clou ni vis dans l\u2019architecture gassho-zukuri<\/em> : les poutres sont seulement fix\u00e9es par des cordages de paille et de lianes<\/strong><\/strong>.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 l\u2019int\u00e9rieur, l\u2019irori<\/em>, le foyer traditionnel japonais, est utilis\u00e9 pour le chauffage, la cuisine, et le s\u00e9chage du linge. Les planchers \u00e0 claire-voie sont ouverts pour laisser la fum\u00e9e et la chaleur de l\u2019irori<\/em> s\u2019\u00e9lever dans les \u00e9tages et embaumer toute la maison<\/strong>, r\u00e9pandant de d\u00e9licieuses senteurs de fum\u00e9e et noircissant les int\u00e9rieurs. En \u00e9t\u00e9, la fum\u00e9e \u00e9vite aussi la prolif\u00e9ration des insectes.<\/p>\n\n\n\n Les planchers \u00e0 claire-voie<\/strong> permettent aussi de prot\u00e9ger le bois et le chaume de la toiture contre l\u2019humidit\u00e9, menace majeure pendant le tsuyu<\/em>, la saison des pluies, entre juin et juillet.<\/p>\n\n\n\n Dans les hauteurs du village, l\u2019Observatoire de Shiroyama <\/strong>(\u57ce\u5c71\u5c55\u671b\u53f0, Shiroyama Tenb\u00f4dai<\/em>) <\/strong>offre le plus beau point de vue d\u2019ensemble sur le hameau.<\/p>\n\n\n\n Autrefois, les habitants de Shirakawa-go vivaient majoritairement de la s\u00e9riciculture et de la production de l\u2019ensh<\/em>o, un mat\u00e9riau utilis\u00e9 dans la fabrication de la poudre \u00e0 canon. Les fermes de Shirakawa-go ont donc \u00e9t\u00e9 pens\u00e9es et con\u00e7ues pour l\u2019\u00e9levage des vers \u00e0 soie.<\/strong> Cette activit\u00e9 \u00e9tait privil\u00e9gi\u00e9e car elle ne requerrait que peu d\u2019espace.<\/p>\n\n\n\n Les maisons sont align\u00e9es selon une orientation nord-sud<\/strong>, dans le sens du vent qui souffle sur Shirakawa-go, afin de permettre une bonne ventilation des \u00e9tages pour les cocons. Les vers \u00e0 soie \u00e9taient plac\u00e9s au dernier \u00e9tage, sous la poutre ma\u00eetresse de la charpente, b\u00e9n\u00e9ficiant non seulement d’une bonne ventilation mais aussi d’une bonne exposition \u00e0 la lumi\u00e8re gr\u00e2ce aux fen\u00eatre ouvertes de part et d’autre du grenier.<\/p>\n\n\n\n Les habitants vivaient en communaut\u00e9s rassemblant tous les membres et tous les corps de m\u00e9tiers de la coop\u00e9rative.<\/strong> On vivait g\u00e9n\u00e9ralement \u00e0 plusieurs familles, jusqu\u2019\u00e0 30 personnes par maisonn\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n Aujourd\u2019hui encore, l’entretien des maisons rel\u00e8ve d\u2019un travail communautaire appel\u00e9 yui<\/em><\/strong>, une seconde nature chez les habitants de Shirakawa-go. Les travaux effectu\u00e9s en groupe comprennent, par exemple, la r\u00e9colte du kaya<\/em>, la plante utilis\u00e9 pour le chaume des toitures.<\/p>\n\n\n\n Construite aux alentours de 1800, la r\u00e9sidence Wada est un parfait exemple du style gassho-zukuri<\/em><\/strong>.<\/strong> C\u2019est la plus grande maison du village \u00e0 \u00eatre ouverte au public. Comme d\u2019autres villageois, les anc\u00eatres des propri\u00e9taires actuels de Wada vivaient du commerce de l’ensho<\/em>. \u00c0 l’int\u00e9rieur, on retrouve mobilier et accessoires de la vie quotidienne qui t\u00e9moignent des modes de vie traditionnels d\u2019autrefois. Au grenier, on peut voir du mat\u00e9riel de s\u00e9riciculture, et m\u00eame des m\u00e9tiers \u00e0 tisser la soie. De nos jours la vie y continue comme avant, ou presque.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 l\u2019abri des chaumi\u00e8res et au coin de l\u2019irori<\/em>, on peut d\u00e9guster un zenzai<\/em><\/strong>.<\/a> Ce dessert traditionnel est une sorte de soupe sucr\u00e9e \u00e0 base de de haricots rouges azuki<\/em>, accompagn\u00e9e de mochi<\/em> (boulettes de de riz)<\/strong> et de th\u00e9 vert. En hiver, on se r\u00e9chauffe les mains autour du feu tout en d\u00e9gustant son bol de zenzai<\/em>. Un r\u00e9gal ! Il est possible de vivre cette exp\u00e9rience au G<\/a><\/strong>assho-zukuri Minkaen<\/strong> (\u5408\u638c\u9020\u308a\u6c11\u5bb6\u5712)<\/strong><\/a>.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 la tomb\u00e9e de la nuit, alors que les chaumi\u00e8res de Shirakawa-go s\u2019allument une \u00e0 une, pousser la porte d\u2019une <\/em>minshuku<\/em> dans une des chaumi\u00e8res du village<\/strong> pour y passer la nuit vous fera vivre une exp\u00e9rience inoubliable. Une minshuku<\/em> est une version japonaise de la maison d\u2019h\u00f4tes<\/strong> et y s\u00e9journer offre l’occasion de vivre au plus pr\u00e8s de ses h\u00f4tes Japonais et de d\u00e9couvrir leurs modes de vie. Comme partout au Japon, on y d\u00eene t\u00f4t, d\u00e8s 18h ou 18h30, d’un repas de cuisine familiale pr\u00e9par\u00e9e \u00e0 base de produits du terroir r\u00e9gional. Les feux sont allum\u00e9s dans les foyers, on d\u00e9guste un repas autour de l\u2019irori<\/em>, puis on s’endort sous le toit de chaume.<\/p>\n\n\n\n Passer la nuit en minshuku<\/em> \u00e0 Shirakawa-go permet \u00e9galement de s\u2019attarder apr\u00e8s le d\u00e9part des visiteurs pour appr\u00e9cier le charme brut du village.<\/strong> Lors de ma premi\u00e8re visite, je n\u2019avais pas eu la chance de rester pour la nuit, mais une seconde exp\u00e9rience de s\u00e9jour plus prolong\u00e9 m\u2019a permis de mieux appr\u00e9hender et ressentir l\u2019\u00e2me de Shirakawa-go. Au coin de l\u2019irori<\/em>, en \u00e9coutant la viande du d\u00eener cr\u00e9piter dans les marmites au milieu le silence enveloppant de la nuit, et en admirant le lever du soleil sur les chaumi\u00e8res encore endormies, j\u2019ai ressenti la communion des habitants avec leur environnement montagnard.<\/p>\n\n\n\n J’ai pour ma part s\u00e9journ\u00e9 dans le minshuku<\/em> Shimizu Inn<\/a> (\u6c11\u5bbf\u5fd7\u307f\u3065)<\/strong>, une chaumi\u00e8re aux portes du village de Shirakawa-go. Cette auberge de style gassh<\/em>o date de pr\u00e8s de deux si\u00e8cles. Elle compte trois chambres au sol de tatami, agenc\u00e9es autour d\u2019une pi\u00e8ce centrale dans laquelle les repas sont pris en commun autour du foyer.<\/p>\n\n\n\n Au d\u00eener, on peut go\u00fbter \u00e0 l’une des fiert\u00e9s de la r\u00e9gion, le succulent le b\u0153uf de Hida<\/strong><\/a>, accompagn\u00e9 de l\u00e9gumes du pays. Autour de l\u2019irori<\/em>, les convives parlent tout bas et les rires sont \u00e9touff\u00e9s. Les parquets craquent sous les pas, le po\u00eale chauffe et le feu cr\u00e9pite. D\u00e8s 20h, un silence cotonneux gagne la maisonn\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n La cour donne sur le mont Hakusan. En \u00e9t\u00e9, les grenouilles croassent en ch\u0153ur. \u00c0 l\u2019automne, on admire les flamboyantes couleurs des feuillages du koyo<\/em>. Une fois l\u2019hiver venu, on se r\u00e9chauffe au coin du po\u00eale \u00e0 bois et de l\u2019irori<\/em>.<\/p>\n\n\n\n Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site officiel<\/a> de Shirakawa-go.<\/p>\n\n\n\n Voir d\u2019autres articles sur Hida :<\/p>\n\n\n\n Se rendre \u00e0 Shirakawa-go en Bus<\/strong> : Les bus de Nohi Bus<\/a><\/em> permettent de se rendre \u00e0 Shirakawa-go depuis le village de Takayama (en 50 minutes), depuis Kanazawa (en 1h15) et m\u00eame depuis Nagoya (en 2h45). R\u00e9servation requise.<\/p>\n\n\n\n Se rendre \u00e0 Shirakawa-go en voiture<\/strong> : Le plus long tunnel du Japon relie Takayama \u00e0 Shirakawa-go sur 10 km. Il permet de faire le trajet en 45 minutes, contre 2h auparavant. Il a \u00e9t\u00e9 mis en service en 1995, lorsque les villages historiques de Shirakawa-go et de Gokayama<\/a> furent inscrits au patrimoine mondial de l\u2019Unesco.<\/p>\n\n\n\nShirakawa-go, un village de montagne aux traditions bien vivantes<\/h2>\n\n\n\n
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L’architecture de style gassho-zukuri<\/h3>\n\n\n\n
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Des chaumi\u00e8res pens\u00e9es pour la s\u00e9riciculture<\/h3>\n\n\n\n
Modes de vie traditionnels \u00e0 Shirakawa-go<\/h3>\n\n\n\n
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Passer la nuit \u00e0 Shirakawa-go, un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO<\/h2>\n\n\n\n
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Informations pratiques<\/h2>\n\n\n\n
Se rendre \u00e0 Shirakawa-go<\/h3>\n\n\n\n