{"id":87287,"date":"2022-02-21T17:00:00","date_gmt":"2022-02-21T08:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=87287"},"modified":"2022-02-18T19:07:40","modified_gmt":"2022-02-18T10:07:40","slug":"pelerinage-shikoku-tokushima-kagawa","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/pelerinage-shikoku-tokushima-kagawa\/","title":{"rendered":"D\u00e9couvrir les lieux les plus embl\u00e9matiques du p\u00e8lerinage de Shikoku"},"content":{"rendered":"\n

Long de pr\u00e8s de 1200 kilom\u00e8tres, le p\u00e8lerinage de Shikoku<\/strong> fait le tour de l’\u00eele du m\u00eame nom en passant par 88 temples. Ancr\u00e9 dans le bouddhisme Shingon fond\u00e9 par Kobo Daishi, ce p\u00e8lerinage permet de prolonger une visite de Koyasan<\/strong><\/a> dans la pr\u00e9fecture de Wakayama, l’un des lieux les plus sacr\u00e9s du Japon.<\/p>\n\n\n\n

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Les 1200 kilom\u00e8tres du p\u00e8lerinage de Shikoku passent par 88 temples. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Pour plonger corps et \u00e2me dans la culture bouddhiste japonaise, on peut choisir de faire le p\u00e8lerinage \u00e0 pied. Les 30 \u00e0 60 jours de marche n\u00e9cessaires pour se rendre dans chacun des temples sont particuli\u00e8rement \u00e9prouvants, et demandent une certaine pr\u00e9paration. Une difficult\u00e9 qui peut \u00eatre recherch\u00e9e, tant ces longues semaines de marche au c\u0153ur de la nature luxuriante de Shikoku, ponctu\u00e9es par l’atmosph\u00e8re mystique des temples, sont propices \u00e0 l’introspection et participent \u00e0 la purification du p\u00e8lerin. <\/p>\n\n\n\n

Fort heureusement, il est tout \u00e0 fait possible de d\u00e9couvrir la beaut\u00e9 sauvage et traditionnelle du Shikoku henro<\/em> sans pour autant passer des semaines sur la route \u00e0 se questionner sur le sens de la vie et \u00e0 user ses chaussures de randonn\u00e9e ! Voici certaines des plus belles destinations<\/strong> se trouvant le long du p\u00e8lerinage.<\/p>\n\n\n\n

Tokushima : le chemin de l’\u00e9veil<\/h2>\n\n\n\n

Certains attribuent l’origine du p\u00e8lerinage de Shikoku au c\u00e9l\u00e8bre moine Kukai, aussi appel\u00e9 Kobo-Daishi<\/strong>, qui v\u00e9cut au IXe si\u00e8cle. Une l\u00e9gende parle m\u00eame d’un riche habitant de Shikoku ayant refus\u00e9 l\u2019aum\u00f4ne \u00e0 Kukai, qui se serait mis en qu\u00eate du moine pour lui pr\u00e9senter ses excuses. Les origines du p\u00e8lerinage restent en r\u00e9alit\u00e9 bien incertaines, mais on sait en revanche qu’il devint populaire \u00e0 partir du XVIIe si\u00e8cle, suite \u00e0 la publication en 1687 du guide Shikoku henro michi shirube<\/em>, que l’on doit au moine Yuben Shinnen, et qui d\u00e9crit le p\u00e8lerinage dans sa forme actuelle en le faisant d\u00e9buter au temple de Ryozen-ji<\/strong>, dans la pr\u00e9fecture de Tokushima.<\/p>\n\n\n\n

\"Grande
L’entr\u00e9e de Ryozen-ji, premier temple du p\u00e8lerinage de Shikoku. Photographie : Ichiban Japan. <\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

De l\u00e0, les p\u00e8lerins s’\u00e9lancent dans une marche d’environ 1200 kilom\u00e8tres faisant le tour de l’\u00eele de Shikoku<\/strong> dans le sens des aiguilles d’une montre, en passant par 88 temples. Ce voyage se divise en quatre portions correspondant aux quatre pr\u00e9fectures travers\u00e9e par la route de p\u00e8lerinage. La premi\u00e8re section, dans la pr\u00e9fecture de Tokushima<\/a>, correspond au chemin de l’\u00e9veil, la deuxi\u00e8me, dans la pr\u00e9fecture de Kochi<\/a>, au chemin de l’asc\u00e8se, la troisi\u00e8me, dans la pr\u00e9fecture d’Ehime<\/a>, au chemin de l’illumination, et enfin la quatri\u00e8me et derni\u00e8re portion, dans la pr\u00e9fecture de Kagawa<\/a>, correspond au chemin du Nirvana.<\/p>\n\n\n\n

Le temple de Ryozen-ji : le d\u00e9but du voyage<\/h3>\n\n\n\n

Le temple de Ryozen-ji<\/strong> (\u970a\u5c71\u5bfa), fond\u00e9 au VIIIe si\u00e8cle sous l’impulsion de l’empereur Shomu, n’est pas particuli\u00e8rement grand. Mais son petit \u00e9tang, sa pagode, et ses nombreuses lanternes suspendues, cr\u00e9ent une atmosph\u00e8re charmante dans laquelle on ne se lasse pas de se promener.<\/p>\n\n\n\n

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Ryozen-ji est le premier temple du p\u00e8lerinage de Shikoku. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

De nos jours encore, de nombreux p\u00e8lerins viennent y d\u00e9buter leur p\u00e9riple. C’est donc le lieu id\u00e9al pour s’\u00e9quiper pour son p\u00e8lerinage. Si l’habit ne fait pas le moine, il permet en revanche de distinguer le p\u00e8lerin du simple visiteur de passage. Deux \u00e9l\u00e9ments sont particuli\u00e8rement importants : la veste blanche et le b\u00e2ton.<\/p>\n\n\n\n

La veste blanche<\/strong> (hyakue<\/em>, \u767d\u8863) symbolise \u00e0 la fois la puret\u00e9 et l’innocence du p\u00e8lerin, mais aussi sa d\u00e9termination \u00e0 parcourir sa route, au point d’\u00eatre pr\u00eat \u00e0 y mourir, ce v\u00eatement blanc rappelant les linceuls blancs utilis\u00e9s par le pass\u00e9 lors des rites fun\u00e9raires. Le b\u00e2ton de p\u00e8lerin<\/strong> (kongo-zue<\/em>, \u91d1\u525b\u6756) symbolise la pr\u00e9sence de Kukai qui accompagne le p\u00e8lerin tout au long de son voyage. Les voyageurs courageux qui s’aventurent sur le chemin du Shikoku henro<\/em> ainsi v\u00eatus se verront parfois offrir de l’assistance de la part des habitants, une aide qui peut prendre la forme de boissons ou de collations. Ces pr\u00e9sents, que l’on nomme osettai<\/em>, \u00e9taient \u00e0 l’origine faits aux p\u00e8lerins par les habitants dans l’incapacit\u00e9 de se rendre aux temples, et les p\u00e8lerins allaient prier pour eux en \u00e9change.<\/p>\n\n\n\n

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Un p\u00e8lerin v\u00eatu de sa veste, de son b\u00e2ton de p\u00e8lerin, et d’un chapeau de bambou. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Les voyageurs s’appr\u00eatant \u00e0 se lancer sur le chemin de p\u00e8lerinage peuvent acheter l’accoutrement traditionnel du p\u00e8lerinage de Shikoku, mais les visiteurs de passage souhaitant se mettre dans la peau des p\u00e8lerins d’hier et d’aujourd’hui ont \u00e9galement la possibilit\u00e9 de louer un ensemble \u00e0 rev\u00eatir le temps de la visite du temple<\/strong>. En plus de la veste et du b\u00e2ton de p\u00e8lerin vous aurez alors droit \u00e0 un chapeau de bambou et un wasega<\/em>, une \u00e9tole \u00e0 porter sur ses \u00e9paules lors des pri\u00e8res au temple.<\/p>\n\n\n\n

Le temple de Tairyu-ji : l’un des plus beaux temples du p\u00e8lerinage de Shikoku<\/h3>\n\n\n\n

Le temple de Tairyu-ji<\/strong> (\u592a\u9f8d\u5bfa), 21e<\/sup> temple du p\u00e8lerinage de Shikoku, fait partie des plus beaux temples du Shikoku henro<\/em>. Nich\u00e9 dans les montagnes \u00e0 618 m\u00e8tres d’altitude, il s’agit aussi d’un des temples les plus difficiles d’acc\u00e8s pour les p\u00e8lerins \u00e0 pied. Pendant longtemps, il n’\u00e9tait possible de se rendre \u00e0 Tairyu-ji qu’en gravissant la montagne, jusqu’\u00e0 l’arriv\u00e9e du t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique qui permet de se rendre au sommet en 10 minutes <\/strong>seulement, et sans effort.<\/p>\n\n\n\n

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Le t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique permettant de se rendre \u00e0 Tairyu-ji est le plus long t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique du Japon occidental. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Long de 2775 m\u00e8tres, il s’agit du plus long t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique du Japon occidental<\/strong>. Le prix de l’aller-retour peut sembler un peu \u00e9lev\u00e9 (2600 yens en tarif plein, mais le tarif r\u00e9duit de 1300 yens r\u00e9serv\u00e9 aux \u00e9l\u00e8ves du primaire est \u00e9galement propos\u00e9 aux \u00e9trangers s’ils pr\u00e9sentent leur passeport), mais on se rend vite compte qu’on en a pour son argent. Non seulement ce trajet nous permet d’\u00e9viter la longue ascension menant \u00e0 Tairyu-ji, mais le voyage en lui-m\u00eame est fascinant. Le t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique traverse montagnes et rivi\u00e8res, offrant de merveilleux panoramas devant lesquels on ne se lasse pas de s’\u00e9merveiller<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n

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Entour\u00e9 de c\u00e8dres centenaires, Tairyu-ji poss\u00e8de une ambiance mystique. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

L’atmosph\u00e8re autour du temple de Tairyu-ji, entour\u00e9 de c\u00e8dres centenaires qui s’\u00e9l\u00e8vent vers le ciel, se fait mystique et spirituelle. Mieux vaut pr\u00e9voir du temps pour la visite<\/strong> car le temple comporte de nombreux b\u00e2timents. Kobo Daishi \u00e9crivit lui-m\u00eame qu’il passa 50 jours dans ces montagnes lorsqu’il avait 15 ans, pour y r\u00e9citer le m\u00eame mantra un million de fois dans l’espoir d\u2019atteindre l’illumination. Kokuzo Bosatsu<\/a>, la divinit\u00e9 \u00e0 laquelle le temple est d\u00e9di\u00e9, \u00e9tait \u00e9galement la divinit\u00e9 \u00e0 laquelle le mantra qu’il r\u00e9citait alors \u00e9tait destin\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

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Une statue de Kobo Daishi admire le paysage depuis le temple de Tairyu-ji. Photographie : Thomas Siebert.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Depuis Tairyu-ji, vous pourrez parcourir une portion du chemin qui m\u00e8ne au 20e<\/sup> temple du p\u00e8lerinage, le temple de Kakurin-ji. De nombreuses statues de jizo<\/em>, repr\u00e9sentant Bouddha, accompagnent les voyageurs dans leur p\u00e9riple. Et surtout une magnifique statue de Kobo Daishi tourn\u00e9e vers l’horizon que l’on peut rejoindre pour aller, avec lui, admirer les montagnes de Tokushima qui s’\u00e9tendent \u00e0 perte de vue.<\/p>\n\n\n\n

Une nuit \u00e0 Tokushima dans un h\u00f4tel pourvu d’un onsen original<\/h3>\n\n\n\n

Pour prolonger le magnifique d\u00e9paysement offert par les montagnes de Tokushima, l’h\u00f4tel Iya Onsen<\/a><\/strong> permet non seulement de passer une nuit au c\u0153ur de la nature luxuriante de Shikoku, mais surtout d’essayer des bains onsen<\/em> tout \u00e0 fait inhabituels.<\/p>\n\n\n\n

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Il faut emprunter un petit t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique pour acc\u00e9der aux onsen<\/em> de l’h\u00f4tel. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Car on n’acc\u00e8de pas \u00e0 ces bains en descendant un escalier et en franchissant une porte coulissante. Pour s’y rendre, il faut monter \u00e0 bord d’un petit t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique<\/strong> qui descend au pied de la vall\u00e9e. C’est l\u00e0 que les onsen <\/em>de l’h\u00f4tel puisent leurs eaux naturellement chaudes dans la rivi\u00e8re Iya.<\/p>\n\n\n\n

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L’h\u00f4tel Iya Onsen permet de prolonger son immersion dans les montagnes de Tokushima. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

La vue, d\u00e9j\u00e0 superbe depuis le t\u00e9l\u00e9ph\u00e9rique, s’\u00e9tend sur les montagnes depuis le bain ext\u00e9rieur. Un moment de d\u00e9tente en parfaite communion avec la nature<\/strong> qui nous entoure, de quoi r\u00e9cup\u00e9rer apr\u00e8s une journ\u00e9e de marche \u00e0 crapahuter sur les chemins du p\u00e8lerinage de Shikoku. Et pour plus d’intimit\u00e9, il est m\u00eame possible de r\u00e9server un bain privatif \u00e0 partager en couple ou en famille. Soulignons au passage que les personnes tatou\u00e9es sont autoris\u00e9es dans les onsen<\/em> de l’\u00e9tablissement.<\/p>\n\n\n\n

Les ramen de Tokushima<\/h3>\n\n\n\n

Voyager au Japon offre toujours l’occasion de d\u00e9couvrir les sp\u00e9cialit\u00e9s locales des r\u00e9gions dans lesquelles on se rend. Les ramen<\/em> sont l’une des sp\u00e9cialit\u00e9s de Tokushima<\/strong>, qui trouve son origine dans la ville portuaire de Komatsushima. Alors pourquoi ne pas profiter d’une d\u00e9couverte des chemins de p\u00e8lerinage de Shikoku pour remonter aux sources et aller d\u00e9guster des ramen<\/em> \u00e0 Komatsushima ?<\/p>\n\n\n\n

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Les ramen<\/em> de Tokushima rappellent les tonkotsu ramen<\/em> de Kyushu. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Le restaurant Okamoto chuka<\/a> sert ces ramen<\/em> typiques de la r\u00e9gion depuis trois g\u00e9n\u00e9rations. Le bouillon \u00e0 base de porc rappelle le tonkotsu<\/em> de Kyushu mais s’av\u00e8re plus l\u00e9ger. Un v\u00e9ritable d\u00e9lice que l’on peut accompagner de sushis battera<\/em>, des sushis de forme rectangulaires surmont\u00e9s de maquereau marin\u00e9, typiques de la r\u00e9gion du Kansai.<\/p>\n\n\n\n

Udatsu, un quartier historique en pleine montagne<\/h3>\n\n\n\n

Situ\u00e9 dans la ville de Mima, le quartier historique d’Udatsu<\/strong> est compos\u00e9 de ruelles bord\u00e9es de maisons traditionnelles particuli\u00e8rement bien pr\u00e9serv\u00e9es. Les b\u00e2timents de bois orn\u00e9s de jardins japonais ressortent admirablement sur les montagnes qui s’\u00e9tendent \u00e0 l’horizon, offrant un cadre particuli\u00e8rement photog\u00e9nique. On y trouve de nombreux restaurants, des caf\u00e9s et des petites boutiques, qui rendent un ballade \u00e0 Udatsu d’autant plus agr\u00e9able.<\/p>\n\n\n\n

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Le quartier historique d’Udatsu, bord\u00e9 de maisons japonaises traditionnelles. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

On y trouve notamment la boutique Aigura, qui prend place \u00e0 l’int\u00e9rieur d’un ancien entrep\u00f4t d’indigo. Le caf\u00e9 qui y est am\u00e9nag\u00e9 offre une atmosph\u00e8re particuli\u00e8rement relaxante gr\u00e2ce \u00e0 ses murs de verre, et il est possible d’y d\u00e9guster un bento, avant ou apr\u00e8s avoir fait un tour dans la boutique de souvenirs.<\/p>\n\n\n\n

Kagawa : le chemin du nirvana<\/h2>\n\n\n\n

Quittons \u00e0 pr\u00e9sent la pr\u00e9fecture de Tokushima pour nous rendre au nord, dans celle de Kagawa<\/strong>, une pr\u00e9fecture fi\u00e8re de ses nombreuses traditions<\/a>. C’est ici que les p\u00e8lerins parcourent la derni\u00e8re portion de la route, appel\u00e9e \u00ab\u00a0chemin du nirvana\u00a0\u00bb, et qu’ils peuvent enfin se rendre au dernier des 88 temples. <\/p>\n\n\n\n

Zentsuji : sur les traces de Kobo Daishi<\/h3>\n\n\n\n

La ville de Zentsuji<\/strong> (\u5584\u901a\u5bfa\u5e02) a une importance particuli\u00e8re pour les p\u00e8lerins, puisqu’il s’agit du lieu de naissance de Kobo Daishi<\/strong>. Certains des temples qui se trouvent \u00e0 Zentsuji sont donc \u00e9troitement li\u00e9s au moine fondateur de l’\u00e9cole bouddhiste Shingon<\/a>.<\/p>\n\n\n\n

M\u00e9ditation zazen au temple de Koyama-ji<\/h4>\n\n\n\n

C’est le cas de Koyama-ji<\/strong> (\u7532\u5c71\u5bfa). 74e<\/sup> temple du p\u00e8lerinage, la l\u00e9gende veut qu’il fut cr\u00e9\u00e9 il y a 1200 ans par Kobo Daishi<\/strong> lorsqu’un homme \u00e2g\u00e9 lui apparut dans une grotte et se pr\u00e9senta comme un saint. Il lui dit qu’il le prot\u00e8gerait et lui demanda d’\u00eatre bienfaisant, de rendre les gens heureux, et de transmettre les enseignements de Bouddha. Apr\u00e8s cette rencontre, Kobo Daishi sculpta un Bishamonten dans la pierre et la pla\u00e7a dans la grotte. Il revint y prier lors d’une entreprise p\u00e9rilleuse dont il \u00e9tait en charge, et investit les fruits de son succ\u00e8s pour y faire construire le temple de Koyama-ji. La grotte se trouve toujours \u00e0 gauche du b\u00e2timent principal du temple.<\/p>\n\n\n\n

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La grotte \u00e0 l’origine du temple de Koyama-ji se trouve \u00e0 gauche du b\u00e2timent principal du temple. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Les moines du temple devraient bient\u00f4t proposer une initiation \u00e0 une forme de m\u00e9ditation zazen<\/em> propre au bouddhisme Shingon<\/strong>. Appel\u00e9e \u00ab\u00a0gachirinkan\u00a0\u00bb (\u6708\u8f2a\u89b3), cette forme de m\u00e9ditation consiste \u00e0 observer un cercle plac\u00e9 \u00e0 hauteur du regard symbolisant une lune pleine. En observant ce cercle, il s’agit de parvenir \u00e0 visualiser la lune, de la laisser s’\u00e9tendre \u00e0 l’int\u00e9rieur de soi pour r\u00e9ussir \u00e0 faire l’exp\u00e9rience de l’unit\u00e9 de l’univers. Le gachirinkan<\/em> fait partie d’un ensemble de m\u00e9thodes de m\u00e9ditations introduites au Japon par Kobo Daishi, appel\u00e9es Ajikan.<\/p>\n\n\n\n

Le temple de Zentsu-ji : lieu de naissance de Kobo Daishi<\/h4>\n\n\n\n

Le temple suivant sur la route de p\u00e8lerinage de Shikoku est consid\u00e9r\u00e9 par beaucoup comme le plus important, car il se trouve sur le lieu de naissance de Kobo Daishi<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n

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Kobo Daishi, le fondateur du bouddhisme Shingon, est n\u00e9 \u00e0 l’emplacement actuel du temple Zentsu-ji. Photographie : Thomas Siebert.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Il fonda lui-m\u00eame le temple en 807, en restaurant le temple familial d\u00e9di\u00e9 \u00e0 ses anc\u00eatres, et le baptisa Zentsu-ji<\/strong> (\u5584\u901a\u5bfa). Il ne vous aura pas \u00e9chapp\u00e9 que ce 75e<\/sup> temple porte le m\u00eame nom que la ville dans lequel il se trouve, mais ne vous y trompez pas, c’est bien le temple qui donne son nom \u00e0 la ville et non l’inverse. Avec le temps, le temple s’est agrandi pour devenir un v\u00e9ritable complexe compos\u00e9 de la partie fond\u00e9e par Kobo Daishi et d’une autre partie, ajout\u00e9e plus tard sur son lieu de naissance.<\/p>\n\n\n\n

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Zentsu-ji est l’un des temples les plus importants du p\u00e8lerinage de Shikoku. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Pr\u00e8s du temple, la boutique Kumaoka Kashiten (\u718a\u5ca1\u83d3\u5b50\u5e97) est fi\u00e8re de proposer une sp\u00e9cialit\u00e9 originale : le katapan<\/em><\/strong> (\u30ab\u30bf\u30d1\u30f3, pain dur), le pain le plus dur du Japon<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n

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La sp\u00e9cialit\u00e9 de Kumaoka Kashiten : le katapan<\/em>, le pain le plus dur du Japon.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

S’il ne s’agit pas de pain comme on l’entend en France mais plus de biscuits secs en forme de petites boules, vous n’avez probablement jamais rien mang\u00e9 d’aussi dur ! N’essayez pas de croquer directement dans leurs ishipan<\/em>, il faudra d’abord prendre le temps de les ramollir avec sa salive, ce qui permet de profiter pleinement des ar\u00f4mes discret du gingembre qui se cachent dans ces petites boules l\u00e9g\u00e8rement sucr\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n

Un restaurant v\u00e9gan alliant cuisine fran\u00e7aise et cuisine bouddhiste<\/h3>\n\n\n\n

Et puisqu’on en est \u00e0 parler de gastronomie, int\u00e9ressons-nous \u00e0 un restaurant de Zentsuji un peu particulier. Depuis pr\u00e8s de 30 ans, Le Paysan<\/a> revisite la cuisine fran\u00e7aise \u00e0 l\u2019aune des pr\u00e9ceptes de la shojin ryori<\/em>, la cuisine bouddhiste<\/strong>. Les plats sont donc cuisin\u00e9s \u00e0 la fran\u00e7aise mais sans aucun produit d’origine animale, et se passent \u00e9galement d’ail, d’oignon ou de ciboule, des plantes bannies de la cuisine bouddhiste.<\/p>\n\n\n\n

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Le Paysan m\u00eale cuisine fran\u00e7aise et cuisine bouddhiste v\u00e9g\u00e9talienne. Photographie : Thomas Siebert.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Pour 2200 yens, vous pourrez d\u00e9guster le menu du midi compos\u00e9 de plusieurs petits plats \u00e0 base de l\u00e9gumes de saison, et d\u00e9couvrir \u00e0 quoi peut ressembler la cuisine fran\u00e7aise lorsqu’elle se m\u00eale \u00e0 la cuisine traditionnelle japonaise.<\/p>\n\n\n\n

Marcher sur une portion pr\u00e9serv\u00e9e de la route du p\u00e8lerinage de Shikoku<\/h3>\n\n\n\n

Sur l’ensemble du chemin de p\u00e8lerinage de Shikoku, il ne reste que peu de portions dans leur \u00e9tat d’origine. La route menant du temple de Shiromine-ji<\/strong> (\u767d\u5cef\u5bfa) au temple de Negoro-ji<\/strong> (\u6839\u9999\u5bfa) en fait partie, et une portion est m\u00eame inscrite au patrimoine historique national.<\/p>\n\n\n\n

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Le mausol\u00e9e de l’empereur Sutoku se trouve dans l’enceinte du temple de Shiromini-ji. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Shiromine-ji<\/strong>, 81e<\/sup> temple du p\u00e8lerinage, abrite la tombe de l’empereur Sutoku<\/strong> (1119-1164), et re\u00e7ut au fil des \u00e9poques de nombreuses offrandes de seigneurs et de notables qui voulaient pr\u00e9senter leurs respects \u00e0 l’ancien empereur. Apr\u00e8s avoir visit\u00e9 le temple, vous pourrez vous lancer dans une randonn\u00e9e d’environ deux heures pour parcourir les quelques 5 km qui vous s\u00e9parent de Negoro-ji. Le chemin s’enfonce dans des for\u00eats qui se parent d’\u00e9clatantes couleurs vertes durant l’\u00e9t\u00e9 et prennent des teintes chaudes durant l’automne.<\/p>\n\n\n\n

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Des boissons sont gratuitement mises \u00e0 disposition des p\u00e8lerins sur le bord du chemin.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Le chemin menant de Shiromine-ji \u00e0 Negoro-ji est l’une des rares portions du p\u00e8lerinage de Shikoku \u00e0 avoir \u00e9t\u00e9 pr\u00e9serv\u00e9e dans son \u00e9tat d’origine. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Le chemin est rustique, parfois pav\u00e9 de pierres qui se sont \u00e9loign\u00e9es les unes des autres, ou recouvert de feuilles mortes. Vous tomberez peut-\u00eatre sur quelques boissons laiss\u00e9es l\u00e0 pour que les p\u00e8lerins puissent se d\u00e9salt\u00e9rer, t\u00e9moignant de la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 dont font preuve les habitants de Shikoku envers celles et ceux qui marchent sur les traces de Kobo Daishi.<\/p>\n\n\n\n

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Le temple de Negoro-ji se d\u00e9tache au bout du chemin. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Depuis le temple, la vue est magnifique. Photographie : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Les feuilles rouges des momiji<\/em> donent \u00e0 Negoro-ji une ambiance magique. Photographie : Thomas Siebert.<\/figcaption><\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n

Au bout du chemin, Negoro-ji<\/strong>, le 82e<\/sup> temple, est nich\u00e9 dans la montagne, \u00e0 365 m\u00e8tres d’altitude. La nature, omnipr\u00e9sente, le dote d’une ambiance particuli\u00e8rement mystique. Atmosph\u00e8re exacerb\u00e9e par la pr\u00e9sence de 33 000 statues de Kannon<\/strong>, donn\u00e9es au temple par des croyant venus des quatre coins du Japon, qui sont align\u00e9es le long de l’all\u00e9e menant au hall principal du temple.<\/p>\n\n\n\n

Le zenkon yado 88ALBERGUE : un h\u00e9bergement mis \u00e0 disposition des p\u00e8lerins \u00e9trangers<\/h3>\n\n\n\n

Les habitants de Shikoku aident volontiers les p\u00e8lerins lorsqu’ils le peuvent. Il s’agit le plus souvent d’une boisson ou d’un peu de nourriture offerts \u00e0 des p\u00e8lerins crois\u00e9s sur la route. Mais certains vont plus loin et cr\u00e9ent de petits logements spartiates mis \u00e0 disposition des p\u00e8lerins<\/strong>. Appel\u00e9s \u00ab\u00a0zenkon yado\u00a0\u00bb, ils sont accessibles gratuitement ou moyennant une participation financi\u00e8re tr\u00e8s faible.<\/p>\n\n\n\n

88ALBERGUE fut cr\u00e9\u00e9 par les habitants du coin avec le soutien du temple de Shido-ji, et a ouvert ses portes en 2018. Ce zenkon yado<\/em> a la particularit\u00e9 d’\u00eatre destin\u00e9 aux p\u00e8lerins \u00e9trangers qui rencontrent parfois des difficult\u00e9s \u00e0 trouver un logement durant leur p\u00e8lerinage<\/strong>. Gratuit sur le principe, les p\u00e8lerins sont libres de participer \u00e0 hauteur de leurs moyens. Situ\u00e9 \u00e0 proximit\u00e9 de Shido-ji, le 86e<\/sup> temple, il est possible d’y rester jusqu’\u00e0 deux nuits cons\u00e9cutives afin de permettre aux p\u00e8lerins de faire l’aller-retour jusqu’au 88e<\/sup> et dernier temple du p\u00e8lerinage.<\/p>\n\n\n\n

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Le zenkon yado 88ALBERGUE permet aux p\u00e8lerins \u00e9trangers de se loger \u00e0 la fin de leur p\u00e8lerinage. Photographies : Ichiban Japan.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

\u00c0 l’image de certaines auberges qu’on peut trouver le long du chemin de Compostelle, on y trouve le n\u00e9cessaire pour passer une nuit sous un toit : tables, chaises, lavabos, toilettes, tatamis, douche et machine \u00e0 laver. Il faudra simplement penser \u00e0 avoir son propre duvet. On n’y retrouve bien entendu pas le confort d’une chambre d’h\u00f4tel, mais le p\u00e8lerinage des 88 temples \u00e9tant particuli\u00e8rement long, tous les p\u00e8lerins n’ont pas les moyens de dormir \u00e0 l’h\u00f4tel tous les jours et ce genre de logement apporte une aide hautement appr\u00e9ciable.<\/p>\n\n\n\n

Comment se rendre \u00e0 Shikoku et dans les pr\u00e9fecture de Kagawa et de Tokushima<\/h2>\n\n\n\n

Tokushima<\/strong> est accessible en avion, en train et en ferry.<\/p>\n\n\n\n

Depuis Tokyo<\/strong>, il est possible de prendre un vol entre l’a\u00e9roport d’Haneda<\/strong> et l’a\u00e9roport de Tokushima<\/strong>. Comptez environ 1h15 de vol.<\/p>\n\n\n\n

Depuis Osaka<\/strong>, des bus express font le trajet jusqu’\u00e0 Tokushima en 3 heures environ. Des trains JR circulent \u00e9galement entre les deux villes.<\/p>\n\n\n\n

Si vous d\u00e9sirez coupler votre p\u00e9riple sur le p\u00e8lerinage de Shikoku avec une visite de Koyasan<\/a>, il est possible de faire le voyage entre Tokushima et Wakayama en ferry<\/strong>. Le voyage dure environ deux heures et co\u00fbte autour de 2000 yens.<\/p>\n\n\n\n

Depuis Tokushima, vous pourrez vous rendre \u00e0 Takamatsu<\/strong>, la ville principale de la pr\u00e9fecture de Kagawa<\/strong>, gr\u00e2ce aux trains de la ligne JR Uzushio<\/strong> qui voyage entre la gare de Tokushima et la gare de Takamatsu en un peu plus d’une heure.<\/p>\n\n\n\n