{"id":88358,"date":"2022-01-14T17:00:00","date_gmt":"2022-01-14T08:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=88358"},"modified":"2024-12-02T12:53:10","modified_gmt":"2024-12-02T03:53:10","slug":"kumamoto-histoire-culture-chateau","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/kumamoto-histoire-culture-chateau\/","title":{"rendered":"Kumamoto\u00a0: les plus beaux sites de la ville qui font voyager dans le temps"},"content":{"rendered":"\n
Surnomm\u00e9e \u00ab\u00a0le c\u0153ur de Kyushu\u00a0\u00bb, Kumamoto<\/strong> (\u718a\u672c\u5e02) est la capitale de la pr\u00e9fecture du m\u00eame nom. La ville abrite l’un des ch\u00e2teaux les plus impressionnants du Japon et poss\u00e8de probablement la mascotte japonaise la plus connue au monde. Voici le r\u00e9cit d’une journ\u00e9e \u00e0 Kumamoto, en qu\u00eate d’histoire et de traditions.<\/p>\n\n\n\n J’ai commenc\u00e9 ma journ\u00e9e en partant \u00e0 la d\u00e9couverte du symbole historique de la ville par excellence : le ch\u00e2teau de Kumamoto<\/a><\/strong>, l’un des ch\u00e2teaux les plus grands et les plus complexes du Japon. Ces derniers mois marquent d’ailleurs le d\u00e9but d’un renouveau pour ce ch\u00e2teau, puisque depuis l’\u00e9t\u00e9 2021 les visiteurs peuvent \u00e0 nouveau visiter le donjon principal. Celui-ci \u00e9tait inaccessible depuis 5 ans, apr\u00e8s avoir subit d’importants dommages lors du tremblement de terre d’avril 2016. Je me sens donc particuli\u00e8rement chanceuse de pouvoir enfin me rendre au ch\u00e2teau de Kumamoto, qui figurait depuis longtemps sur ma listes de lieux \u00e0 visiter au Japon. Et je vais m\u00eame d\u00e9couvrir son histoire gr\u00e2ce \u00e0 Mieko Okada, une guide ma\u00eetrisant l’anglais qui va m’apprendre tout ce qu’il y a \u00e0 savoir sur ce ch\u00e2teau.<\/p>\n\n\n\n J’ai demand\u00e9 \u00e0 ma guide ce qu’il restait du ch\u00e2teau d’origine, lorsqu’il fut construit durant la p\u00e9riode Edo, en 1607, par le daimyo<\/em> Kato Kiyomasa. Il s’av\u00e8re que le ch\u00e2teau fut \u00e9pargn\u00e9 du d\u00e9mant\u00e8lement g\u00e9n\u00e9ral qui eut lieu durant la p\u00e9riode Meiji, car il fut jug\u00e9 utile pour l’arm\u00e9e japonaise. Si la majorit\u00e9 de l’ancienne citadelle finit par \u00eatre d\u00e9molie, les tours principales ainsi que les murs et les tourelles qui les entouraient purent rester en place. Malheureusement, une grande partie de ce qu’il restait succomba aux flammes en 1877 lors de la r\u00e9bellion de Satsuma<\/a> \u2014 aussi appel\u00e9e guerre de Seinan \u2014 ne laissant intactes que quelques tourelles et certaines portions du mur. Il n’y eut que peu de changements durant les ann\u00e9es qui suivirent, le ch\u00e2teau \u00e9chappant par chance aux raids a\u00e9riens de la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1960 qu’un v\u00e9ritable travail de r\u00e9novation fut entrepris sur les ruines du ch\u00e2teau<\/strong>. On redonna au donjon principal son lustre d’antan et on restaura quelques tours et de grandes portion du mur. On profita des travaux pour consolider la structure \u00e0 l’aide de b\u00e9ton arm\u00e9 sous le bois traditionnellement utilis\u00e9, et l’int\u00e9rieur du donjon fit place \u00e0 un mus\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n L’une des choses les plus int\u00e9ressantes que m’apprit ma guide fut le soin apport\u00e9 aux travaux de restauration des murs de pierres. Chaque pierre fut d’abord num\u00e9rot\u00e9e et soigneusement document\u00e9e \u00e0 l’aide de toutes les sources disponibles. Ce n’est qu’ensuite qu’on repla\u00e7a chacune des 70 000 pierres dans l’ordre exact qui avait pu \u00eatre d\u00e9termin\u00e9. Ce travail d’une incroyable minutie s’av\u00e9ra non seulement crucial au lendemain du tremblement de terre de 2016, mais il permit \u00e9galement de mettre en lumi\u00e8re la complexit\u00e9 et la sophistication des murs<\/strong> con\u00e7us par Kato Kiyomasa 400 ans plus t\u00f4t.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 l’\u00e9poque, ces murs impressionnants avaient d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 surnomm\u00e9s musha-gaeshi<\/em> (\u6b66\u8005\u8fd4\u3057), ce qui pourrait \u00eatre vaguement traduit par \u00ab\u00a0repoussoir de guerriers\u00a0\u00bb, gr\u00e2ce \u00e0 leur efficacit\u00e9 redoutable pour repousser les visiteurs ind\u00e9sirables se pr\u00e9sentant avec des intentions loin d’\u00eatre amicales. \u00c0 ce jour, les travaux de restauration sont toujours en cours dans certaines parties du ch\u00e2teau interdites aux visiteurs, un travail de longue haleine qui devrait encore durer une vingtaine d’ann\u00e9es. Cela n’emp\u00eache pas cette construction imposante d’incarner l’histoire de la ville, et d’\u00eatre un symbole inspirant \u00e0 la fois force et r\u00e9silience.<\/p>\n\n\n\n L’immersion dans l’histoire et la culture de Kumamoto lors de la visite de son ch\u00e2teau peut \u00eatre agr\u00e9ablement prolong\u00e9e en partant \u00e0 la d\u00e9couverte des boutiques et des restaurants de Josaien<\/a>. Ces rues commer\u00e7antes reproduisent admirablement l’ambiance d’une ville fortifi\u00e9e de l’\u00e9poque Edo. On y trouve m\u00eame une sc\u00e8ne o\u00f9 quelques repr\u00e9sentations ont lieu chaque jour. L’un de ces spectacles populaires est celui des Kumamoto-jo Omotenashi Bushotai (les seigneurs de l’hospitalit\u00e9 du ch\u00e2teau de Kumamoto), une troupe qui joue des reconstitutions historiques mettant en sc\u00e8ne des samoura\u00efs, dans des pi\u00e8ces \u00e9ducatives teint\u00e9es d’humour. Josaien est en tout cas le lieu id\u00e9al o\u00f9 acheter quelques souvenir et poss\u00e8de un grand choix de restaurants permettant de go\u00fbter aux sp\u00e9cialit\u00e9s culinaires de Kumamoto.<\/p>\n\n\n\n La viande de cheval est l’une des sp\u00e9cialit\u00e9s de Kumamoto, et Yamami-Chaya est l’une des meilleures adresses pour y go\u00fbter. J’ai d\u00e9cid\u00e9 de commander un repas \u00e0 base de viande de cheval grill\u00e9e. Les sashimis de cheval et les bols d’Akaushi (une race de de b\u0153uf wagyu<\/em> \u00e9lev\u00e9e \u00e0 Kumamoto) font \u00e9galement partie des plats populaires du restaurant. Le prix moyen d’un repas est de 2000 yens, mais l’enseigne propose \u00e9galement des plats moins on\u00e9reux.<\/p>\n\n\n\n Ma destination suivante ne se trouve qu’\u00e0 20 minutes de l\u00e0, juste \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du magnifique jardin Suizenji Jojuen<\/a> (\u6c34\u524d\u5bfa\u6210\u8da3\u5712). Rien de mieux pour \u00eatre assortie aux paysages traditionnels du parc que de s’habiller pour l’occasion, et c’est exactement ce que j’ai fait, avec l’aide de professionnels du kimono \u00e0 Wa Collection Mito<\/a>. Ouverte en 1967, cette boutique de location poss\u00e8de plus d’un demi-si\u00e8cle d’exp\u00e9rience pour d\u00e9nicher les v\u00eatements les mieux adapt\u00e9s \u00e0 ses clients, du kimono<\/a> de saison pour une ballade d\u00e9contract\u00e9e aux pi\u00e8ces de luxe r\u00e9serv\u00e9es aux grandes occasions, en passant par les v\u00eatements adapt\u00e9es aux c\u00e9l\u00e9brations qui ponctuent la vie des japonais comme le passage \u00e0 l’\u00e2ge adulte<\/a>. Pour moins de 4000 yens dans la plupart des cas, vous pourrez choisir un adorable kimono<\/strong> parmi une grande collection et profiter de votre journ\u00e9e ainsi v\u00eatu en pensant seulement \u00e0 le ramener \u00e0 la boutique avant sa fermeture, \u00e0 17h.<\/p>\n\n\n\n Bien entendu, avec le jardin le plus beau et le plus populaire de la ville<\/strong> juste au bout de la rue, s’y rendre apr\u00e8s avoir enfil\u00e9 son kimono est une \u00e9vidence. Fort de 350 ans d’histoire, le jardin Suizenji Jojuen<\/a> est le lieu id\u00e9al pour laisser galoper son imagination et se projeter durant l’\u00e9poque Edo, tout en se baladant et en admirant ses paysages soigneusement agenc\u00e9s. Takao Tsuru-san, mon guide dans le jardin, m’expliqua que le daimyo<\/em> Tadatoshi Hosokawa avait dans l’id\u00e9e d’y repr\u00e9senter en miniature la route du Tokaido qui reliait Tokyo et Kyoto, rendant ainsi hommage \u00e0 des lieux aussi embl\u00e9matiques de le mont Fuji<\/a>, le lac Biwa<\/a> ou le sanctuaire de Fushimi Inari<\/a>. Il s’agit d’un jardin de style Momoyama dont la caract\u00e9ristique majeure est la pr\u00e9sence d’une tsukiyama<\/em>, une colline artificielle g\u00e9n\u00e9ralement entour\u00e9e d’un \u00e9tang.<\/p>\n\n\n\n J’ai prolong\u00e9 ma visite du jardin en me rendant dans la maison de th\u00e9 Kokindenjuno-ma<\/a><\/strong> (\u53e4\u4eca\u4f1d\u6388\u306e\u9593), qui se trouvait initialement dans l’enceinte du palais imp\u00e9rial de Kyoto<\/strong> avant d’\u00eatre d\u00e9m\u00e9nag\u00e9e ici en 1912. Lorsqu’il fut construit, le b\u00e2timent servait de salle de classe au prince Tomohito Hachijo, une affectation \u00e0 laquelle le nom de la maison de th\u00e9 fait r\u00e9f\u00e9rence, puisque le Kokin Wakashu<\/a> (\u53e4\u4eca\u548c\u6b4c\u96c6) est la premi\u00e8re anthologie imp\u00e9riale de po\u00e9sie japonaise et qu’elle fut enseign\u00e9e au prince entre ces murs. On peut y d\u00e9guster un th\u00e9 matcha accompagn\u00e9 de p\u00e2tisseries traditionnelles japonaises pour environ 550 yens. Assise sur un tatami et profitant d’une m\u00e9t\u00e9o radieuse, j’imaginais ce que devaient ressentir ceux qui admiraient le m\u00eame paysage que moi des si\u00e8cles auparavant.<\/p>\n\n\n\n Puisque j’avais pass\u00e9 la journ\u00e9e \u00e0 me projeter dans les ann\u00e9es 1600, je me suis dit que je pouvais tout aussi bien continuer m\u00eame en quittant le jardin. Apr\u00e8s une rapide incursion dans les ann\u00e9es 1920 pour profiter de la commodit\u00e9 de la ligne de tramway qui se trouvait \u00e0 proximit\u00e9, je me suis replong\u00e9e en pleine \u00e9poque Edo lorsque je suis entr\u00e9e dans l’atelier de Higo-Zogan Mitsusuke. Le ma\u00eetre artisan Yuji Osumi m’expliqua avec enthousiasme les sp\u00e9cificit\u00e9 de son art. D’abord cantonn\u00e9 \u00e0 l’ornement d’armes et d’armures, les techniques artisanales d’incrustations d\u00e9velopp\u00e9es exclusivement \u00e0 Kumamoto ont peu \u00e0 peu \u00e9t\u00e9 employ\u00e9es sur des accessoires de mode et m\u00eame des d\u00e9corations d’int\u00e9rieur. Cette boutique, cr\u00e9\u00e9e en 1874, a jou\u00e9 un r\u00f4le d\u00e9cisif dans la p\u00e9rennit\u00e9 de cet artisanat, en travaillant sur des pi\u00e8ces destin\u00e9es \u00e0 la famille imp\u00e9riale et m\u00eame \u00e0 des dirigeants internationaux \u2014 un v\u00e9ritable r\u00f4le d’ambassadeur de Kumamoto.<\/p>\n\n\n\n Ce jour-l\u00e0, je m’effor\u00e7ais donc \u00e0 mon tour de jouer un r\u00f4le, aussi humble soit-il, dans le maintien de cet artisanat s\u00e9culaire en apprenant les techniques d’incrustation de Kumamoto. En prenant part \u00e0 l’atelier d’initiation, on peut choisir entre un pendentif, une d\u00e9coration pour t\u00e9l\u00e9phone portable, ou un badge, et le d\u00e9corer d’un motif de sa propre cr\u00e9ation ou \u00e0 partir d’un des mod\u00e8les propos\u00e9s. Dans la continuit\u00e9 de ma journ\u00e9e, j’ai d\u00e9cid\u00e9 de choisir le motif du ch\u00e2teau de Kumamoto propos\u00e9 par l’atelier. Gr\u00e2ce \u00e0 la patience et aux conseils bienveillants d’Osumi-san, je parviens \u00e0 \u00e9viter la catastrophe, et au bout d’une heure je suis plut\u00f4t fi\u00e8re de constater que mon ch\u00e2teau n’a rien d’une \u0153uvre cubiste ou d’une peinture abstraite. Il ne me reste plus qu’\u00e0 donner mon adresse et mes coordonn\u00e9es \u00e0 la boutique, qui apportera une touche finale \u00e0 ma cr\u00e9ation avant de me l’envoyer.<\/p>\n\n\n\n La ville de Kumamoto est desservie par des lignes de train et de tramway. Pour se rendre \u00e0 Kumamoto depuis la gare d’Hakata \u00e0 Fukuoka, il faut compter environ 40 minutes \u00e0 bord du Kyushu Shinkansen ; environ 1h depuis la gare de Kagoshima Chuo, et 3h \u00e0 bord d’un train limited express depuis la gare d’Oita.<\/p>\n\n\n\nLe ch\u00e2teau de Kumamoto, un ph\u0153nix qui rena\u00eet de ses cendres<\/h2>\n\n\n\n
Josaien et son ambiance de ville fortifi\u00e9e de l’\u00e9poque Edo<\/h2>\n\n\n\n
C\u00e9r\u00e9monie du th\u00e9 et ballade en kimono au jardin Suizenji Jojuen<\/h2>\n\n\n\n
S’initier \u00e0 l’art de l’incrustation, une tradition japonaise vieille de 400 ans<\/h2>\n\n\n\n
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Comment se rendre \u00e0 Kumamoto<\/h2>\n\n\n\n