{"id":88498,"date":"2022-01-14T17:00:00","date_gmt":"2022-01-14T08:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=88498"},"modified":"2024-02-27T15:05:03","modified_gmt":"2024-02-27T06:05:03","slug":"samourai-meihodo-kumamoto","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/samourai-meihodo-kumamoto\/","title":{"rendered":"Devenir un samoura\u00ef le temps d’une journ\u00e9e \u00e0 Meihodo, dans la pr\u00e9fecture de Kumamoto"},"content":{"rendered":"\n
Et si je vous disais qu’il existe un lieu m\u00e9connu o\u00f9 faire l’exp\u00e9rience ultime du bushido (la voie du guerrier) ? La pr\u00e9fecture de Kumamoto, ultime demeure du samoura\u00ef l\u00e9gendaire Musashi Miyamoto, est \u00e9galement l’une des r\u00e9gions du Japon o\u00f9 se perp\u00e9tue l’h\u00e9ritage de sa pens\u00e9e philosophique, et son enseignement d’arts martiaux. C’est l\u00e0 que se trouve Meihodo, dans un \u00e9crin de nature au pied du mont Aso<\/a>, une destination hors des sentiers battus et si isol\u00e9e que m\u00eame mon chauffeur de taxi ne savait ni ce dont il s’agissait, ni o\u00f9 cela sa trouvait lorsque je lui ai demand\u00e9 de m’y conduire. Je me retrouvais donc \u00e0 aider mon chauffeur, \u00e0 l’aide de la carte de mon t\u00e9l\u00e9phone, esp\u00e9rant en secret ne pas \u00eatre en train de lui donner de mauvaises directions. Heureusement, nous avons fini par arriver.<\/p>\n\n\n\n Et dire que ce petit effort en valait la peine pourrait \u00eatre l’euph\u00e9misme du si\u00e8cle.<\/p>\n\n\n Meihodo<\/strong><\/a> (\u9cf4\u9cf3\u5802) est un vaste complexe de 56 000 m\u00b2 et d’une vingtaine de b\u00e2timents construits de mani\u00e8re \u00e0 ressembler \u00e0 une r\u00e9sidence de samoura\u00ef traditionnelle de l’\u00e9poque Edo<\/strong>. Il s’en d\u00e9gage un certain parfum d’authenticit\u00e9 que l’on ne retrouve pas dans les r\u00e9sidences historiques de samoura\u00efs encore debout de nos jours, transform\u00e9es en des sortes de mus\u00e9es aux beaux pavillons entretenus mais fig\u00e9s, avec lesquels on ne peut pas interagir. Car Meihodo est fait pour \u00eatre habit\u00e9. Durant mes deux jours sur place, j’ai particip\u00e9 aux diff\u00e9rentes activit\u00e9s propos\u00e9es \u00e0 Meihodo. Ici, le bushido n’est pas un vestige du pass\u00e9, mais un mode de vie pratiqu\u00e9 au quotidien.<\/p>\n\n\n\n Peu de temps apr\u00e8s mon arriv\u00e9e, et une fois les pr\u00e9sentations faites, on m’a emmen\u00e9e au dojo pour m’y donner les premi\u00e8res explications. Mais ce que je pensais d’abord n’\u00eatre qu’une s\u00e9rie de d\u00e9monstrations s’est rapidement transform\u00e9 en r\u00e9elle immersion. On m’a demand\u00e9 de me rev\u00eatir un hakama<\/em> (\u88b4) blanc. En changeant de v\u00eatements, je n’\u00e9tais d\u00e8s lors plus une simple touriste. \u00c0 partir de ce moment, je m’\u00e9tais transform\u00e9e en apprentie samoura\u00ef le temps d’une journ\u00e9e<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n Apr\u00e8s l’introduction, mes h\u00f4tes Tanaka-san et Masumoto-san m’ont fait une d\u00e9monstration de leur savoir-faire. Assise devant eux, j’\u00e9tais en admiration devant la pr\u00e9cision de leurs mouvements, fruit d’une vie consacr\u00e9e \u00e0 la pratique des arts martiaux. Entour\u00e9s de v\u00e9ritables et imposantes armures de samoura\u00efs de la p\u00e9riode Edo, le cadre n’aurait pu \u00eatre plus adapt\u00e9. Et pourtant, le bois des murs et la blancheur du sol cr\u00e9aient en quelque sorte une atmosph\u00e8re calme et paisible.<\/p>\n\n\n\n La fin de la d\u00e9monstration signifia qu’il \u00e9tait temps pour moi de me mettre au travail. Tanaka-san m’enseigna l’\u00e9tiquette qu’il convenait de respecter, puis me fit faire des exercices d’\u00e9chauffement, avant de m’apprendre la posture \u00e0 prendre et des techniques de respiration. J’ai fait de mon mieux pour suivre ses instructions, et je fus fi\u00e8re de l’entendre complimenter ma posture. Lorsque je fus pr\u00eate, il d\u00e9gaina une paire de bokken<\/em> (\u6728\u5263, katanas en bois) pour l’entra\u00eenement, et il fut temps d’apprendre \u00e0 tenir et \u00e0 brandir fermement mon sabre de bois<\/strong>. Encore et encore. On me dit de visualiser int\u00e9rieurement une ligne droite tout en concentrant ma force au centre de mon corps et en gardant la bonne posture. Il s’agit de parvenir \u00e0 effectuer un mouvement rapide tout en brandissant l’\u00e9p\u00e9e vers l’avant. Encore et encore. Jusqu’\u00e0 ce que mon sabre produise finalement un \u00ab\u00a0swoosh\u00a0\u00bb des plus satisfaisants.<\/p>\n\n\n\n Il \u00e9tait donc temps de monter d’un cran.<\/p>\n\n\n Nous avons march\u00e9 jusqu’\u00e0 un champ \u00e0 l’ext\u00e9rieur du dojo, o\u00f9 un tapis de paille enroul\u00e9 avait \u00e9t\u00e9 place sur un poteau de bois pour l’entra\u00eenement au sabre. J’ai d’abord pu assister \u00e0 la ma\u00eetrise de mes h\u00f4tes. Obtenir une bonne photo fut presque impossible, car la vitesse de mon appareil photo pouvait \u00e0 peine suivre leurs gestes graciles mais si rapides. \u00ab\u00a0Et maintenant, c’est \u00e0 votre tour d’essayer\u00a0\u00bb, ai-je ensuite entendu. Mont\u00e9e soudaine d’adr\u00e9naline…<\/p>\n\n\n\n Jusque l\u00e0, je n’avais que maladroitement tenu quelques katana<\/em> d’ornement. Jamais je n’aurais pens\u00e9 avoir l’opportunit\u00e9 de tenir une v\u00e9ritable sabre et d’apprendre \u00e0 m’en servir ! Je me pr\u00e9parai en tenant le katana<\/em> dans mes mains, tout en sachant qu’un entra\u00eenement aussi court ne serait jamais suffisant pour approcher de la dext\u00e9rit\u00e9 dont venaient de faire preuve mes h\u00f4tes devant moi. Alors je restais l\u00e0, r\u00e9p\u00e9tant les mouvements que je venais d’apprendre, et en faisant de mon mieux pour \u00e9valuer la distance, en priant secr\u00e8tement pour que je ne glisse pas ou que la lame ne reste pas coinc\u00e9e. Respire, me dis-je. Mets toi en position. Un… Tenir mes bras en l’air comme on me l’a dit. Brandir la lame avec rapidit\u00e9 et fermet\u00e9 comme quand je m’entra\u00eenais… eeet deux !<\/p>\n\n\n\n Une fraction de seconde plus tard, un bout de natte de paille tranch\u00e9e net frappe le sol.<\/p>\n\n\n\n JE L’AVAIS FAIT ! (Et si j’y suis arriv\u00e9e, vous le pouvez aussi, cher lecteur).<\/p>\n\n\n\n L’impressionnant complexe du Meihodo a \u00e9t\u00e9 construit en 1997, con\u00e7u initialement comme un centre d’entra\u00eenement priv\u00e9 aux arts martiaux. Mais les activit\u00e9s qui y sont propos\u00e9es ont fini par s’\u00e9largir pour inclure les traditions culturelles et artistiques du Japon de mani\u00e8re plus large. Bien que les activit\u00e9s touristiques du Meihodo<\/a> restent principalement li\u00e9es \u00e0 la culture samoura\u00ef et aux arts martiaux comme le judo, le karat\u00e9, ou le kendo, d’autres pans de la culture japonaise comme l’ikebana (arrangement floral), la c\u00e9r\u00e9monie du th\u00e9<\/a>, la calligraphie, ou les instruments de musiques traditionnels, y sont enseign\u00e9s aupr\u00e8s d’\u00e9tudiants s\u00e9rieux, comme de visiteurs r\u00e9guliers.<\/p>\n\n\n\n En ce qui concerne les instruments traditionnels, Meihodo dispose d’un tambour taiko<\/em> unique en son genre<\/strong>. Il s’agit plus exactement du plus grand du monde<\/strong>. Ce chef-d\u2019\u0153uvre d’artisanat fut construit en 1998 pour c\u00e9l\u00e9brer les 400 ans de savoir-faire d’Asano Taiko, une entreprise fabriquant des tambours dans la pr\u00e9fecture d’Ishikawa. Cette pi\u00e8ce remarquable a n\u00e9cessit\u00e9 le tronc d’un grand arbre bubinga<\/a>, car les tambours taiko<\/em> sont fabriqu\u00e9s en creusant l’int\u00e9rieur d’un tronc. Pour les tailles standards, les artisans utilisent g\u00e9n\u00e9ralement du bois de zelkova du Japon. \u00c2mes sensibles, prenez garde si vous voulez entendre le son de ce tambour de pr\u00e8s, car j’ai \u00e9t\u00e9 r\u00e9ellement surprise par l’effet de r\u00e9verb\u00e9ration de l’onde sonore sur ma t\u00eate.<\/p>\n\n\n Le tambour et l’ensemble du complexe ont servi de d\u00e9cors au tournage de clips musicaux et de diverses vid\u00e9os culturelles. Rien de surprenant. On m’a \u00e9galement dit que des groupes d’\u00e9tudiants en arts martiaux viennent parfois vivre ici pour de courtes p\u00e9riodes d’entra\u00eenement. Combattant une tentation soudaine de changer de carri\u00e8re, je me suis promen\u00e9e autour des b\u00e2timents, en imaginant \u00e0 quoi pouvait ressembler la vie dans une villa de samoura\u00ef.<\/p>\n\n\n\n La derni\u00e8re partie de mon entra\u00eenement eut lieu peu apr\u00e8s le lever du soleil. Les agr\u00e9ables odeurs d’un matin d’automne emplissaient l’air alors que nous nous dirigions vers l’un des pavillons, o\u00f9 j’allais \u00eatre initi\u00e9e \u00e0 la m\u00e9ditation zen<\/strong>. Apr\u00e8s une br\u00e8ve introduction, j’ai \u00e9t\u00e9 invit\u00e9e \u00e0 m’asseoir o\u00f9 je le d\u00e9sirais. J’ai donc choisi de me mettre sur un des c\u00f4t\u00e9s du pavillon faisant face \u00e0 des arbres dont j’aimais observer les feuillages luxuriants. L’exercice s’est av\u00e9r\u00e9 bien plus difficile que je ne l’avais pr\u00e9vu. Rester en position du lotus, jambes crois\u00e9es, tout en faisant de longues respirations abdominales fut la partie la plus facile. Maintenir mes yeux \u00e0 moiti\u00e9 ferm\u00e9s, en \u00e9vitant de les fermer ou de les plisser durant de longues p\u00e9riodes, tout en essayant (vainement) de tenir \u00e0 distance toute pens\u00e9e, s’est av\u00e9r\u00e9 pratiquement impossible. Pourtant, consacrer la premi\u00e8re heure de ma journ\u00e9e \u00e0 faire des exercices de relaxation et de respiration fut tr\u00e8s agr\u00e9able. Peut-\u00eatre devrais-je pers\u00e9v\u00e9rer dans cette pratique apr\u00e8s cette initiation.<\/p>\n\n\n\n Il faut compter environ 2h depuis la gare de Kumamoto<\/strong>. La gare la plus proche de Meihodo est la gare d’Ichinokawa<\/strong> desservie par la ligne JR Kyushu Hohi. Il faudra ensuite 30 \u00e0 40 minutes de marche, ou 10 minutes de voiture (en v\u00e9hicule priv\u00e9 ou en taxi) pour atteindre Meihodo, puisque les transports en commun ne vous am\u00e8neront pas plus pr\u00e8s.<\/p>\n\n\n\nQu’est-ce que Meihodo ?<\/h2>\n\n\n\n
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Chausser les geta d’un adepte des arts martiaux<\/h2>\n\n\n\n
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Une immersion culturelle au-del\u00e0 des arts martiaux<\/h2>\n\n\n\n
Le plus grand tambour taiko du Japon : petit tr\u00e9sor d’une tradition s\u00e9culaire<\/h2>\n\n\n\n
S’initier aux principes du zen et \u00e0 la m\u00e9ditation<\/h2>\n\n\n\n
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Comment se rendre \u00e0 Meihodo<\/h2>\n\n\n\n