{"id":88739,"date":"2022-01-20T10:00:00","date_gmt":"2022-01-20T01:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=88739"},"modified":"2022-02-03T10:20:05","modified_gmt":"2022-02-03T01:20:05","slug":"takumi-road-artisans-tsubame-sanjo","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/takumi-road-artisans-tsubame-sanjo\/","title":{"rendered":"Voyage sur la TAKUMI Road : 4 villes pour d\u00e9couvrir les ma\u00eetres artisans du Japon \u2014 premi\u00e8re partie\u00a0: Tsubame Sanjo"},"content":{"rendered":"\n

Hinoura Tsukasa faisait tourner la lame entre ses mains, son \u0153il per\u00e7ant observant son travail dans les moindres d\u00e9tails. Chacun des couteaux fabriqu\u00e9s dans son atelier, Hinoura Hamono Kobo, est enti\u00e8rement forg\u00e9 \u00e0 la main, selon les m\u00eames techniques que les forgerons des temps anciens utilisaient pour fabriquer les armes des samoura\u00efs. C’est un homme obs\u00e9d\u00e9 par la perfection. Mais il n’est pas le seul ; Hinoura-sensei partage cette obsession avec les artisans d’une r\u00e9gion du Japon connue sous le nom de TAKUMI Road.<\/p>\n\n\n\n

\"Couteau<\/figure><\/div>\n\n\n\n

Br\u00e8ve histoire de la TAKUMI Road<\/h2>\n\n\n\n

La TAKUMI Road longe la c\u00f4te ouest du Japon, de la pr\u00e9fecture de Fukui \u00e0 la pr\u00e9fecture de Niigata, une r\u00e9gion plus g\u00e9n\u00e9ralement appel\u00e9e Hokuriku<\/strong>. Ax\u00e9e sur les ports historiquement n\u00e9vralgiques de la mer du Japon, la route passe par des villes o\u00f9 culture, histoire, et industries traditionnelles sont toujours aussi vivaces. Durant les hivers longs et froids de la r\u00e9gion, les agriculteurs et les artisans se retrouvaient souvent coinc\u00e9 chez-eux, sans pouvoir faire grand chose, et ils ont d\u00e9velopp\u00e9 de nouvelles activit\u00e9s. De nombreux agriculteurs et artisans savaient forger et travailler le fer, afin de fa\u00e7onner eux-m\u00eames les outils et objets du quotidien dont ils avaient besoin, et certains en firent leur activit\u00e9. Mais d’autres m\u00e9tiers d’artisanat virent le jour pour r\u00e9pondre aux besoins des aspects culturels et religieux du Japon de l’\u00e9poque, comme le travail du cuivre et la fabrication de papier<\/a>.<\/p>\n\n\n\n

Le mot \u00ab\u00a0takumi\u00a0\u00bb signifie \u00ab\u00a0ma\u00eetre artisan\u00a0\u00bb : une personne dont le savoir-faire est admir\u00e9, y compris par ses pairs. Les ma\u00eetres artisans de la TAKUMI Road travaillaient \u00e0 cr\u00e9er des objets qui puissent durer au lieu de tenter de produire le plus possible. Cette tradition visant \u00e0 faire passer la qualit\u00e9 avant tout le reste est aujourd’hui encore source de fiert\u00e9 pour les artisans de cette r\u00e9gion<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n

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\"Th\u00e9i\u00e8re<\/figure>\n\n\n\n
\"Vase<\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n

C’est cette attention particuli\u00e8re port\u00e9e \u00e0 leur qualit\u00e9 qui rend les produits d’artisanat de la TAKUMI Road quasiment l\u00e9gendaires aux yeux du monde<\/strong>. Des chefs de renomm\u00e9e internationale s’y rendent pour avoir l’honneur de rencontrer le ma\u00eetre forgeron dont le nom est grav\u00e9 dans leur lame santoku<\/em> favorite. Les responsables de productions s’\u00e9merveillent devant l’attention port\u00e9e aux d\u00e9tails durant chaque \u00e9tape du processus de fabrication de ciseaux ou de coupe-fils. On vient ici toucher du doigt le c\u0153ur et l’\u00e2me de la qualit\u00e9 japonaise, convoit\u00e9e dans le monde entier.<\/p>\n\n\n\n

Dans la partie nord de la TAKUMI Road, Tsubane et Sanjo sont deux des plus importants centres industriels du Japon<\/strong>. D\u00e9couvrez un itin\u00e9raire de deux jours qui met en lumi\u00e8re les lieux incontournables de la r\u00e9gion, pour se plonger dans ce savoir-faire sans pareil. Un voyage qui d\u00e9bute \u00e0 la gare de Tsubame-Sanjo, sur la ligne du Joetsu Shinkansen.<\/p>\n\n\n\n

Premier jour : Yamazaki, des couverts de renomm\u00e9e internationale<\/h2>\n\n\n\n

D\u00e9butez la premi\u00e8re journ\u00e9e de votre p\u00e9riple en visitant Yamazaki Kinzoku Kogyo<\/strong>, surtout connue en occident pour sa production de coutellerie et de couverts<\/a>. Lorsque l’entreprise fut fond\u00e9e, en 1918, il ne s’agissait que d’un petit atelier produisant des petites cuill\u00e8res faites \u00e0 la main. Elle devint la premi\u00e8re entreprise japonaise \u00e0 importer de l’acier inoxydable depuis la Su\u00e8de, et d\u00e9veloppa, d\u00e8s la fin des ann\u00e9es 60, des r\u00e9seaux de vente ambitieux qui lui permirent de s’implanter aux \u00c9tats-Unis en 1980, o\u00f9 elle finit par devenir une marque de renom.<\/p>\n\n\n\n

Dans la salle d’exposition, au troisi\u00e8me \u00e9tage, on peut admirer certains des couverts les plus prestigieux produits par Yamazaki de par le monde. L’entreprise produisit des couverts pour certaines des principales soci\u00e9t\u00e9s de transport du Japon, notamment pour les wagons-restaurants de la Japan Rail. Yamazaki a \u00e9galement eut l’honneur de produire les couverts con\u00e7us en l’honneur du 90e anniversaire du prix Nobel<\/strong>, des couverts qui sont ostensiblement expos\u00e9s sur une table de la salle d’exposition.<\/p>\n\n\n\n

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\"couverts<\/figure>\n\n\n\n
\"ensemble<\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n

Ayant re\u00e7u un ensemble de couverts Yamazaki en cadeau de mariage, j’\u00e9tais ravi de pouvoir visiter l’usine et la salle de production de l’entreprise. Le design des couverts Yamazaki peut aller du plus minimaliste au plus \u00e9l\u00e9gant et travaill\u00e9, il \u00e9tait donc int\u00e9ressant de voir comment ces diff\u00e9rents designs pouvaient \u00eatre associ\u00e9s \u00e0 d’autres accessoires de table pour cr\u00e9er des ambiances bien distinctes. De nombreux objets peuvent \u00eatre touch\u00e9s et m\u00eame tenus, c’est \u00e0 ce moment-l\u00e0 qu’on peut v\u00e9ritablement appr\u00e9cier le savoir-faire \u00e0 l\u2019\u0153uvre et l’attention accord\u00e9 \u00e0 chaque pi\u00e8ce.<\/p>\n\n\n\n

Bien que l’entreprise soit devenue d’envergure internationale, elle reste encore dirig\u00e9e par la famille Yamazaki, qui veille \u00e0 ce que les produits de leur entreprise correspondent aux standards de qualit\u00e9 qui ont permis \u00e0 la marque de conqu\u00e9rir le c\u0153ur et la confiance des consommateurs.<\/p>\n\n\n\n

Yamazaki Kinzoku Kogyo<\/a><\/strong> 2570 Omagari, Tsubame, Niigata 959-1263 <\/td><\/tr><\/tbody><\/table><\/figure>\n\n\n\n

Gyokusendo : un atelier o\u00f9 l’on mart\u00e8le le cuivre<\/h2>\n\n\n\n

Votre prochaine destination est le c\u00e9l\u00e8bre Gyokusendo<\/a><\/strong>, un atelier vieux de plus de 200 ans. Les objets en cuivre martel\u00e9 de Gyokusendo sont dignes de figurer dans des mus\u00e9es<\/strong>. Le gouvernement Meiji de la fin du XIXe si\u00e8cle a encourag\u00e9 les artisans de Tsubame, incluant donc ceux qui travaillaient \u00e0 Gyokusendo, \u00e0 promouvoir leur travail lors d’expositions internationales, ce qui les poussa \u00e0 transformer leurs production d’objets du quotidien en production d’objets d’art et d’artisanat.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 Tsubame, le travail du cuivre consiste \u00e0 marteler une seule et m\u00eame feuille de cuivre \u00e0 l’aide d’un marteau ou d’un maillet en bois pour lui donner la forme d’un r\u00e9cipient. Bien que le cuivre soit un m\u00e9tal facile \u00e0 travailler, il durcit sous les coups de marteau, et doit donc \u00eatre chauff\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises jusqu’\u00e0 ce que l’artisan parvienne \u00e0 lui donner la forme qu’il d\u00e9sire. Vous aurez plusieurs occasions d’observer les artisans au travail durant votre visite.<\/p>\n\n\n\n

Depuis la rue, on entre dans le b\u00e2timent par une ancienne porte surmont\u00e9e de l’enseigne de Gyokusendo, en cuivre patin\u00e9. En vous dirigeant vers l’arri\u00e8re du b\u00e2timent, o\u00f9 se trouve l’atelier, vous passerez devant une salle d’exposition, qui se trouve dans un ancien b\u00e2timent datant de l’\u00e9poque Meiji. Les artisans ne travaillaient pas dans l’atelier le jour de ma visite, mais ce \u00e0 quoi j’ai eu la chance d’assister n’a lieu que rarement. Les outils \u00e9taient accroch\u00e9s aux murs, et de petits plans de travail \u00e9taient dispers\u00e9s un peu partout dans l’atelier. Les artisans y exposaient et y vendaient les \u0153uvres incroyables qu’ils avaient cr\u00e9\u00e9es, allant d’\u00e9l\u00e9gants vases et th\u00e9i\u00e8res, \u00e0 des tasses \u00e0 th\u00e9 ou \u00e0 sak\u00e9 color\u00e9es, en passant par des pi\u00e8ces plus fantaisistes, fa\u00e7onn\u00e9es en forme de sashimis de thon.<\/p>\n\n\n\n

\"Produits<\/figure>\n\n\n\n
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\"Gallerie<\/figure>\n\n\n\n
\"Atelier<\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n

Gyokusendo a \u00e9t\u00e9 r\u00e9compens\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises, remportant notamment la plus haute distinction de l’Exposition universelle de 1926 qui eut lieu \u00e0 Philadelphie. Norio Tamagawa, le fr\u00e8re cadet du sixi\u00e8me dirigeant de Gyokusendo, Masao Tamagawa, fut d\u00e9sign\u00e9 Tr\u00e9sor national vivant pour son savoir-faire en ferronnerie.<\/p>\n\n\n\n

Gyokusendo<\/a><\/strong> 2-2-21 Chuo-Dori, Tsubame Niigata 959-1244<\/td><\/tr><\/tbody><\/table><\/figure>\n\n\n\n

Tojiro : un travail d’ensemble pour des couteaux de qualit\u00e9<\/h2>\n\n\n\n

Depuis Gyokusendo, dirigez-vous vers l’usine Tojiro<\/a><\/strong> pour d\u00e9couvrir comment on fabrique des couteaux de grande qualit\u00e9 qui restent abordables. Les amateurs de lames se moquent peut-\u00eatre des couteaux en acier inoxydable, mais les artisans de Tojiro ont un avis bien diff\u00e9rent. Depuis que cette entreprise initialement sp\u00e9cialis\u00e9e dans la production de mat\u00e9riel agricole et de couteaux en acier inoxydable s’est install\u00e9e, elle a entendu tous les arguments possibles vantant la sup\u00e9riorit\u00e9 des couteaux en acier au carbone<\/a>. Les chefs professionnels pr\u00e9f\u00e8rent peut-\u00eatre choisir des lames en acier au carbone car elles se pr\u00eatent plus facilement \u00e0 l’affutage, mais pour les gens ordinaires qui n’ont pas envie de devoir prendre soin de leur couteau pour l’emp\u00eacher de rouiller, il reste possible de trouver des couteaux en acier inoxydable fabriqu\u00e9s dans un soucis de qualit\u00e9. Toutes les plaques d’acier inoxydable ne sont pas fabriqu\u00e9es de la m\u00eame mani\u00e8re. Tojiro s’engage \u00e0 utiliser de l’acier inoxydable de la plus haute qualit\u00e9 : les diff\u00e9rents m\u00e9taux sont m\u00eal\u00e9s dans une seule et m\u00eame plaque, un processus similaire \u00e0 celui autrefois utilis\u00e9 dans la fabrication des \u00e9p\u00e9es japonaises.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

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\"artisane<\/figure>\n\n\n\n
\"plaques<\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n

De plus, les artisans de Tojiro ont concentr\u00e9 leurs efforts dans une approche holistique de la conception de leurs couteaux de premi\u00e8re qualit\u00e9. On ne fait pas seulement attention au tranchant de la lame, mais aussi \u00e0 ce que l’on ressent quand on prend le couteau dans ses mains<\/strong>. L’attention port\u00e9e \u00e0 la bonne r\u00e9partition du poids et \u00e0 d’autres d\u00e9tails, qui permettent au couteau de devenir une v\u00e9ritable extension de la main de son utilisateur, est la marque de fabrique caract\u00e9ristique des conceptions innovantes de Tojiro.<\/p>\n\n\n\n

L’usine est con\u00e7ue pour \u00eatre compl\u00e8tement ouverte aux visiteurs, qui peuvent d\u00e9couvrir l’ensemble du processus de fabrication. Des murs bas s\u00e9parent l’espace de travail et l’espace accessible aux visiteurs, et il est facile, et fascinant, d’observer chaque artisan \u00e0 l\u2019\u0153uvre pendant qu’il s’affaire sur la t\u00e2che sp\u00e9cifique dont il a la charge.<\/p>\n\n\n\n

Tout comme les autres manufactures le long de la TAKUMI Road utilisant des machines dans leur processus de fabrication, Tojiro pense que ce sont les comp\u00e9tences de ses artisans qui permettent \u00e0 ses produits d’atteindre une qualit\u00e9 sup\u00e9rieure. De la conception \u00e0 la production, des artisans exp\u00e9riment\u00e9s sont impliqu\u00e9s \u00e0 chaque \u00e9tape, jusqu’\u00e0 l’inspection minutieuse de chaque pi\u00e8ce termin\u00e9e. C’est l\u00e0 l’\u00e2me de la TAKUMI Road.<\/p>\n\n\n\n

Tojiro<\/a><\/strong> 9-5 Yoshida-Higashisakae, Tsubame, Niigata 959-0232<\/td><\/tr><\/tbody><\/table><\/figure>\n\n\n\n

Le mus\u00e9e des mat\u00e9riaux industriels de Tsubame<\/h2>\n\n\n\n

Terminez votre premi\u00e8re journ\u00e9e de voyage au mus\u00e9e des mat\u00e9riaux industriels de Tsubame. Bien que d’apparence modeste, ce mus\u00e9e regorge de quantit\u00e9 d’informations incroyables sur l’industrie de Tsubame et son histoire. On y apprend notamment l’importance de Tsubame dans l’\u00e9conomie japonaise, puisqu’on y produit plus de 90 % des couverts m\u00e9talliques du pays.<\/p>\n\n\n\n

\"Exposition<\/figure><\/div>\n\n\n\n

Au sein du mus\u00e9e, un grand atelier permet de s’initier \u00e0 certains des m\u00e9tiers les plus c\u00e9l\u00e8bres de la ville. Nous avons choisi de nous essayer au martelage de cuivre en fabriquant un gobelet. \u00c9l\u00e9gants, le cuivre permet en outre de pr\u00e9server la fraicheur de la bi\u00e8re gr\u00e2ce \u00e0 sa grande conductivit\u00e9 technique, la bi\u00e8re n’en est que meilleure ! L’un des artisans sur place vous guide durant les 30 \u00e0 40 minutes n\u00e9cessaires pour fa\u00e7onner votre gobelet. Un travail assez simple mais qui s’av\u00e8re fatiguant. Pendant que vous \u00eates \u00e0 l\u2019\u0153uvre, rappelez-vous que des artisans mart\u00e8lent le cuivre de cette mani\u00e8re 8 heures par jour ! Apr\u00e8s l’effort, il est temps de vous d\u00e9tendre pour \u00eatre pr\u00eat \u00e0 poursuivre votre visite le lendemain.<\/p>\n\n\n\n

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\"japonaise<\/figure>\n\n\n\n
\"un<\/figure>\n<\/figure>\n\n\n\n
Tsubame Industrial Materials Museum<\/a><\/strong> 4330-1 Omagari Tsubame, Niigata 959-1263<\/td><\/tr><\/tbody><\/table><\/figure>\n\n\n\n
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