Oumi no Sato<\/a>, apr\u00e8s une longue journ\u00e9e de marche et de photographie. Le lieu n’est pas si \u00e9loign\u00e9 de la ville, \u00e0 seulement 13 kilom\u00e8tres de la gare d’Okayama, mais je me retrouve d\u00e9j\u00e0 dans un environnement rural radicalement diff\u00e9rent, o\u00f9 r\u00e8gne un silence paisible, tout juste interrompu par le doux murmure des arbres qui fr\u00e9missent sous une fra\u00eeche brise d’automne. Sadayo Satomi m’accueille d’un sourire \u00e9clatant, et apr\u00e8s m’avoir laiss\u00e9 d\u00e9poser mes affaires dans ma chambre et m’\u00eatre un peu repos\u00e9e, elle commence \u00e0 me parler de cet endroit singulier autour du d\u00eener.<\/p>\n\n\n\nN\u00e9e dans une famille d’agriculteurs cultivant des p\u00eaches depuis trois g\u00e9n\u00e9rations, elle a d\u00e9cid\u00e9 d’\u00e9largir l’activit\u00e9 de la ferme familiale lorsqu’elle a repris le flambeau. Elle d\u00e9sire y proposer plus que de simples s\u00e9jours \u00e0 la ferme permettant de d\u00e9couvrir les travaux agricoles\u00a0; pour elle il s’agit aussi d’un lieu de retraite, o\u00f9 se couper du stress de la vie quotidienne<\/strong>. \u00ab\u00a0De nos jours, la vie de nombreuses personnes se r\u00e9sume \u00e0 des \u00e9tudes interminables puis un travail tout aussi prenant qui ne leur laisse aucun temps pour elles-m\u00eames\u00a0\u00bb, me dit-elle. Elle m’explique que certains de ses clients viennent ici pour travailler \u00e0 distance tout en vivant, pour une courte p\u00e9riode, dans un environnement rural au rythme plus apaisant. Voir ses clients se d\u00e9tendre et l\u00e2cher prise fait partie de ce qui la pousse \u00e0 faire ce m\u00e9tier. Son enthousiasme est contagieux lorsqu’elle me raconte ses souvenirs d’une enfance idyllique, courant et chantant librement dans les champs et les montagnes voisines. Oumi no Sato, c’est partager avec les autres ce sentiment de libert\u00e9 \u00e9motionnelle<\/strong>.<\/p>\n\n\n\nAgriculture biologique dans les champs d’Oumi no Sato<\/h2>\n\n\n\n En plus de produire les d\u00e9licieuses p\u00eaches blanches qui font la renomm\u00e9e de la r\u00e9gion, mon h\u00f4te a \u00e9galement commenc\u00e9 \u00e0 cultiver d’autres fruits, parmi lesquels on retrouve des poires \u00ab\u00a0la France\u00a0\u00bb, des myrtilles, des agrumes, et des prunes. Bien que le temps doux de la r\u00e9gion lui facilite la t\u00e2che, g\u00e9rer une telle ferme ne se fait pas tout seul. Satomi-san veille constamment sur ses champs et surveille les fruits pour savoir \u00e0 quel moment pr\u00e9cis il conviendra de les r\u00e9coler, ce qui la conduit parfois \u00e0 devoir faire le tour de ses champs chaque matin au lever du soleil lorsque la saison des r\u00e9coltes approche. Cette ann\u00e9e, le temps avait \u00e9t\u00e9 quelque peu inhabituel, et elle ne pouvait prendre aucun risque avec ses ch\u00e8res p\u00eaches.<\/p>\n\n\n\n <\/figure><\/li> <\/figure><\/li><\/ul>Satomi-san est fi\u00e8re de nous montrer la taille de ses pieds de myrtilles.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nLa saison des r\u00e9coltes \u00e9tait pass\u00e9e lors de ma visite, je ne pouvais donc qu’imaginer le travail, mais aussi le plaisir, que repr\u00e9sente l’entretien de ses 40 hectares de verger (30 hectares de p\u00eachers, 10 hectares pour les autres arbres fruitiers). Au petit matin, nous sommes all\u00e9es faire une ballade dans les champs, et Satomi-san m’expliqua quels arbres \u00e9taient plant\u00e9s dans chacune des sections de son verger. Lorsqu’on vient durant la saison des r\u00e9coltes, on peut \u00e9galement ramasser des fruits en se promenant entre les arbres, et acheter les fruits qu’on a soi-m\u00eame cueillis. On y trouve aussi un espace d\u00e9di\u00e9 \u00e0 la culture de champignons shiitak\u00e9, que l’on peut \u00e9galement ramasser. Pour une \u00e2me d\u00e9finitivement citadine comme moi, l’id\u00e9e de manger des aliments que j’ai moi-m\u00eame r\u00e9colt\u00e9s me procure un immense sentiment de satisfaction qui, j’en suis s\u00fbre, doit \u00eatre partag\u00e9 par d’autres clients d’Oumi no Sato.<\/p>\n\n\n\n
Un petit tr\u00e9sor inattendu. Nous ne pensions pas pouvoir ramasser autant de champignons shiitak\u00e9.<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\nUn m\u00eame sentiment de satisfaction m’attendait en nourrissant d’autres \u00eatres vivants que ma petite personne. Oumi no Sato poss\u00e8de une petite ferme d’animaux o\u00f9 l’on trouve des lapins nains Holland Lop, une tortue \u00e9pineuse africaine, et plusieurs ch\u00e8vres<\/strong>. Ces derni\u00e8res \u00e9taient particuli\u00e8rement contentes de notre visite, puisque nous continuions \u00e0 les nourrir avec de mauvaises herbes que nous arrachions \u00e0 proximit\u00e9. Je ressentais une joie pure et enfantine \u00e0 simplement regarder ces adorables lapins duveteux, et \u00e0 entendre les ch\u00e8vres b\u00ealer gaiement pour nous prier de bien vouloir leur donner d’autres touffes d’herbes app\u00e9tissantes. Rien d’\u00e9tonnant \u00e0 ce que cela soit l’un recoins de la ferme qui emplissent Satomi-san de bonheur.<\/p>\n\n\n\n <\/figure><\/li> <\/figure><\/li><\/ul>Lecteurs, je vous mets en garde\u00a0: on peut fondre face \u00e0 des bouilles aussi mignonnes. Autre risque associ\u00e9\u00a0: \u00eatre victime des incessantes lamentations hypnotiques de ch\u00e8vres insatiables, et leur tendre \u00e0 manger ind\u00e9finiment.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nRich Fruits, un caf\u00e9 sans horaires fixes ni menu<\/h2>\n\n\n\n En travaillant dans son exploitation, Satomi-san fut confront\u00e9e \u00e0 un petit probl\u00e8me. Certains fruits n’\u00e9taient pas produits en quantit\u00e9 suffisante pour pouvoir \u00eatre vendus sur les march\u00e9s, mais restaient trop nombreux pour sa propre consommation. Elle d\u00e9cida donc d’ouvrir Rich Fruits. Fid\u00e8le \u00e0 la philosophie de sa ferme, il ne s’agit pas d’un caf\u00e9 ordinaire<\/strong>. Au menu\u00a0: tout ce que la propri\u00e9taire aura envie de pr\u00e9parer ce jour-l\u00e0 \u2014\u00a0mais vous pouvez \u00eatre certains que \u00e7a sera d\u00e9licieux. En arrivant, vous pourriez bien d\u00e9couvrir un mot indiquant qu’elle est partie travailler dans les champs, mais un coup de fil suffira pour qu’elle vienne vous servir ses meilleures pr\u00e9parations. Dans tous les cas, il est pr\u00e9f\u00e9rable d’appeler avant de venir pour s’assurer que le caf\u00e9 sera ouvert le jour de votre visite.<\/p>\n\n\n\np\u00e8ches, myrtilles, et poires glac\u00e9es<\/figcaption><\/figure><\/li>Tisane \u00e0 la menthe<\/figcaption><\/figure><\/li> <\/figure><\/li><\/ul><\/figure>\n\n\n\nLa cerise sur la g\u00e2teau\u00a0: \u00eatre assis face \u00e0 une grande fen\u00eatre qui nous permet d’admirer la campagne. Le bouche \u00e0 oreille fut efficace pour faire conna\u00eetre l’ambiance chaleureuse du caf\u00e9. La gestion de ses diff\u00e9rentes activit\u00e9s et l’accueil des clients dans son caf\u00e9 amena son lot de d\u00e9fis, que Satomi-san surmonta en t\u00e2tonnant et en apprenant se ses erreurs. C’est pourquoi elle offre \u00e9galement la possibilit\u00e9 de louer des espaces pour y organiser des ateliers, ou tenir le caf\u00e9 le temps d’une journ\u00e9e. Le caf\u00e9 peut \u00eatre lou\u00e9 pour 600 yens de l’heure ou 3000 yens par jour, de 11h \u00e0 16h. La cuisine est accessible pour 1000 yens par jour et une pi\u00e8ce traditionnelle japonaise est mise \u00e0 disposition pour 2000 yens par jour.<\/p>\n\n\n\n
D\u00e9couverte de la culture traditionnelle japonaise \u00e0 Oumi no Sato<\/h2>\n\n\n\n \u00c0 l’heure du d\u00e9jeuner, nous avons eu l’occasion de compl\u00e9ter notre d\u00e9couverte du quotidien d’une ferme par l’apprentissage d’une recette locale et traditionnelle. Nous avons appris \u00e0 pr\u00e9parer des barazushi<\/em>, l’un des plats embl\u00e9matiques d’Okayama. Pr\u00e9par\u00e9 \u00e0 partir du m\u00eame riz vinaigr\u00e9 qui sert \u00e0 la pr\u00e9paration des sushis, le barazushi<\/em> d’Okayama est surmont\u00e9 de l\u00e9gumes, de divers pickles, et d’omelette tranch\u00e9e, en plus du poisson. Ce jour-l\u00e0 nous avons pr\u00e9par\u00e9 notre repas avec des shirasu<\/em> (alevins de sardines), des haricots verts, des champignons, des racines de lotus, et quelques pickles japonais.<\/p>\n\n\n\nLe barazushi<\/em> est l’une des sp\u00e9cialit\u00e9s culinaire d’Okayama<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n