{"id":95885,"date":"2023-02-21T07:03:37","date_gmt":"2023-02-20T22:03:37","guid":{"rendered":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/?p=95885"},"modified":"2023-03-13T21:32:28","modified_gmt":"2023-03-13T12:32:28","slug":"ile-fukue-goto-nagasaki","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/voyapon.com\/fr\/ile-fukue-goto-nagasaki\/","title":{"rendered":"Les charmes m\u00e9connus de l’\u00eele Fukue \u00e0 Nagasaki"},"content":{"rendered":"\n
En m’approchant de l’\u00eele de Fukue \u00e0 bord de l’hydropt\u00e8re qui avait quitt\u00e9 la ville de Nagasaki (\u9577\u5d0e\u5e02) un peu plus t\u00f4t, je me demandais ce que j’allais y d\u00e9couvrir. Impatiente d’arpenter les plages magnifiques et d’admirer les paysages luxuriants qui attirent chaque ann\u00e9e plus de visiteurs sur les \u00eeles Goto<\/a>, je me sentais aussi intrigu\u00e9e par l’histoire tumultueuse du christianisme dont sont empreints ces territoires. Fukue (\u798f\u6c5f\u5cf6, Fukuejima) est la plus vaste des cinq \u00eeles de l’archipel de Goto<\/strong><\/a>, et j’allais avoir trois jours pour d\u00e9couvrir les diff\u00e9rentes facettes de son patrimoine culturel et naturel.<\/p>\n\n\n\n Pour rentrer dans le vif du sujet, mon voyage a commenc\u00e9 avec un bapt\u00eame de plong\u00e9e<\/strong>, une grande premi\u00e8re pour moi ! D\u00e8s l’arriv\u00e9e au port de Fukue, j’ai retrouv\u00e9 Olivier de l’office du tourisme de la ville de Goto, et nous sommes retourn\u00e9s sur le quai pour embarquer sur le bateau de Goto Diving<\/a>. Pendant que nous naviguions, en profitant du panorama et de la brise marine<\/strong>, les instructeurs ont commenc\u00e9 \u00e0 nous d\u00e9crire l’activit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Seule ombre au tableau, la m\u00e9t\u00e9o \u00e9tait loin d’\u00eatre cl\u00e9mente et risquait de se d\u00e9t\u00e9riorer, \u00e0 en croire les pr\u00e9visions m\u00e9t\u00e9orologiques. Je croisais donc les doigts en esp\u00e9rant que la pluie ne vienne pas contrarier nos plans. Mais malgr\u00e9 la grisaille, la nature luxuriante des \u00eelots et les eaux bleu-turquoise de la mer m’offraient un spectacle si somptueux<\/strong> que je me demandais \u00e0 quel point le site devait \u00eatre majestueux par beau temps. Lorsque j’eus formul\u00e9 mes pens\u00e9es \u00e0 voix haute, mon instructeur ajouta qu’il s’agissait du lieu id\u00e9al pour se cacher, une r\u00e9f\u00e9rence directe aux chr\u00e9tiens qui se cach\u00e8rent ici lorsqu’ils fuyaient Nagasaki<\/a> durant l’\u00e9poque d’Edo. Isol\u00e9 et loin de tout, certainement, mais aussi un v\u00e9ritable petit coin de paradis.<\/p>\n\n\n\n Une fois arriv\u00e9s dans la baie du nord-ouest de Yaneo, nous avons commenc\u00e9 \u00e0 nager en surface, d\u00e9rangeant \u00e0 peine les poissons color\u00e9s qui peuplaient ces eaux cristallines. Mon accompagnateur local, Olivier, nous rejoignit, apportant avec lui de quoi nourrir les petites cr\u00e9atures marines qui nageaient avec nous.<\/p>\n\n\n\n J’ai eu l’occasion de faire du snorkeling et de nager un peu sous la surface \u00e0 de nombreuses reprises, et je ne m’attendais pas \u00e0 ce que la plong\u00e9e m’offre une exp\u00e9rience \u00e0 ce point diff\u00e9rente. Gr\u00e2ce aux conseils de Michael, mes premi\u00e8res brasses sous l’eau se firent peu \u00e0 peu plus naturelles, et je pus me laisser hypnotiser par ce nouveau monde qui s’ouvrait devant moi. Une exp\u00e9rience inoubliable<\/strong> qui me fit s\u00e9rieusement envisager de passer une licence de plong\u00e9e. Mais ce n’\u00e9tait que le d\u00e9but, il \u00e9tait temps de partir \u00e0 la d\u00e9couverte des autres facettes de Fukue.<\/p>\n\n\n\n Risquant la mort, je prends la mer. J’ai d\u00e9j\u00e0 laiss\u00e9 derri\u00e8re moi les confins du Japon\u2026 <\/em>Ces quelques mots sont attribu\u00e9s \u00e0 Kukai<\/a>, le c\u00e9l\u00e8bre moine fondateur du bouddhisme Shingon qui prit part \u00e0 la 16e mission japonaise envoy\u00e9e en Chine<\/a>. Le Jihongai, \u00e0 l’extr\u00e9mit\u00e9 septentrionale de la p\u00e9ninsule de Miiraku, comm\u00e9more cet \u00e9pisode historique et rappelle l’influence importante de ce territoire sur les \u00e9v\u00e8nements qui fa\u00e7onn\u00e8rent le Japon tel que nous le connaissons aujourd’hui<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n Comme beaucoup de sp\u00e9cialit\u00e9s qui trouvent leurs origines ici, le shochu<\/em> est avant tout le fruit d’\u00e9changes culturels<\/strong>. Arriv\u00e9 au Japon depuis la Chine au 14e si\u00e8cle, par l’interm\u00e9diaire des \u00eeles d’Okinawa et de Kagoshima, l’archipel de Goto fut parmi les territoires du pays \u00e0 distiller cet alcool aujourd’hui indissociable de l’identit\u00e9 nipponne. Parmi les acteurs de Fukue qui se transmettent le flambeau de cette tradition, on retrouve la distillerie Goto Retto<\/a>, une soci\u00e9t\u00e9 fi\u00e8re de produire son shochu<\/em> exclusivement \u00e0 partir de produits locaux.<\/p>\n\n\n\n Ce choix du local n’est pas seulement synonyme de qualit\u00e9 : il r\u00e9sulte aussi d’une volont\u00e9 d’\u00eatre profitable \u00e0 toute la communaut\u00e9<\/strong>. \u00ab Nous voulons \u00eatre cr\u00e9ateurs de demande pour les producteurs locaux, afin de stimuler l’\u00e9conomie locale et de permettre la cr\u00e9ation d’emplois \u00bb, d\u00e9taille Hikaru Hamasaki, qui nous guide, Olivier et moi, le long de la cha\u00eene de production. Ce choix et cet engagement se sont r\u00e9v\u00e9l\u00e9s payants : la distillerie parvient \u00e0 se d\u00e9marquer dans des comp\u00e9titions, tant au niveau national qu’international<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n Pendant la visite, chaque \u00e9tape de la distillation du shochu<\/em> nous est expliqu\u00e9e, ainsi que les diff\u00e9rences entre le mugi shochu<\/em> et le imo shochu<\/em>, respectivement obtenus \u00e0 partir d’orge et de patate douce<\/strong>. Ils sont les deux principaux types de shochu<\/em> que l’on peut trouver au Japon. Mais le meilleur \u00e9tait pour la fin, avec l’opportunit\u00e9 de go\u00fbter \u00e0 leur production. M\u00eame sans \u00eatre une grande connaisseuse en mati\u00e8re de shochu<\/em>, j’eus conscience de savourer un alcool d’exception. Les bouteilles font par ailleurs d’excellents omiyage<\/em>, des souvenirs \u00e0 ramener \u00e0 la maison pour les offrir \u00e0 ses proches. La boutique de la distillerie met \u00e9galement en avant quelques produits d’artisanat local et d’autres sp\u00e9cialit\u00e9s des \u00eeles.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 noter : la distillerie est tr\u00e8s bien situ\u00e9e, juste devant l’office du tourisme, qui est elle m\u00eame \u00e0 visiter pour en apprendre davantage sur les \u00eeles ou acheter quelques souvenirs.<\/p>\n\n\n\n Nous f\u00fbmes accueillis par le sourire chaleureux de Yumiko Hamasaki \u00e0 notre arriv\u00e9e au 538 Stained Glass Studio<\/a>, \u00e0 seulement 5 minutes de marche de la distillerie. Cet atelier de vitraux a cr\u00e9\u00e9 ceux de l’\u00e9glise de Miiraku, ainsi que de plusieurs autres \u00e9glises et chapelles de l’\u00eele. Cette forme d’artisanat venue d’Europe est arriv\u00e9e au Japon au 19e si\u00e8cle, lors de la construction de l’\u00e9glise d’Oura, \u00e0 Nagasaki. Le vitrail incarne une autre facette de l’identit\u00e9 de l’\u00eele de Fukue, li\u00e9 \u00e0 son pass\u00e9 chr\u00e9tien.<\/p>\n\n\n\n Chr\u00e9tienne elle-m\u00eame, Yumiko travaille le vitrail depuis 25 ans dans cet atelier, et elle a particip\u00e9 \u00e0 la r\u00e9novation des vitraux de l’\u00e9glise de Miiraku peu apr\u00e8s l’ouverture de son atelier. En plus de pr\u00e9server un pan d’histoire par le biais de son artisanat, elle partage sa passion lors d’ateliers d’initiation qui rendent la cr\u00e9ation de vitraux accessible \u00e0 tous. Au cours de ces ateliers, vous pourrez cr\u00e9er votre propre objet en vitrail, pouvant aller d’un simple porte-clefs qui prendra moins d’une heure de travail, \u00e0 une lampe de bureau plus \u00e9labor\u00e9e sur laquelle il faudra passer environ 3 heures. J’ai pour ma part opt\u00e9 pour un porte-clefs prenant la forme d’une belle fleur rouge de cam\u00e9lia, un petit souvenir absolument parfait.<\/p>\n\n\n\n Apr\u00e8s en avoir tant appris sur l’histoire et l’h\u00e9ritage de l’\u00eele Fukue, il \u00e9tait temps de se relaxer. Quoi de mieux pour cela que de se rendre sur les magnifiques plages de la c\u00f4te.<\/p>\n\n\n\n La plage paradisiaque de Takasaki (\u9ad8\u5d0e), tout pr\u00e8s de l’\u00e9glise de Miiraku, est \u00e0 mon sens tout aussi belle que sa c\u00e9l\u00e8bre rivale, la plage de Takahama (\u9ad8\u6d5c\u6d77\u6c34\u6d74\u5834). Moins visit\u00e9e, elle est peut-\u00eatre plus appropri\u00e9e pour nager tranquillement en \u00e9t\u00e9. L’eau est turquoise, transparente et profonde, donnant envie d’y plonger pour se rafra\u00eechir par une chaude journ\u00e9e d’\u00e9t\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Mais il y a bien une raison pour laquelle la plage de Takahama reste la destination la plus pris\u00e9e. Elle fait d’ailleurs partie des \u00ab 100 plages o\u00f9 nager du Japon \u00bb \u00e9tablit par minist\u00e8re de l’environnement, et de la liste des \u00ab 100 plages remarquables du Japon \u00bb du comit\u00e9 central des plages japonaises.<\/p>\n\n\n\n Le sable blanc et les eaux turquoise de la plage encadr\u00e9s par une nature opulente forment un paysage d’une beaut\u00e9 inoubliable largement \u00e0 la hauteur de sa r\u00e9putation. Nous sommes mont\u00e9s sur une colline voisine o\u00f9 se trouve une statue de Gyoran-Kannon pour profiter d’une vue exceptionnelle<\/strong> sur cette c\u00e9l\u00e8bre plage, et sur la plage voisine de Tontomari, tout aussi ravissante, mais davantage fr\u00e9quent\u00e9e par les familles, car ses eaux sont peu profondes.<\/p>\n\n\n\n La minshuku<\/em> Miyako<\/a> se trouve \u00e0 Tamanouramachi Arakawa, un village de p\u00eacheurs pittoresque de la c\u00f4te ouest de l’\u00eele de Fukue. Ces chambres d’h\u00f4tes font partie des h\u00e9bergements les plus charmants et chaleureux<\/strong> dans lesquels j’ai eu l’occasion de s\u00e9journer.<\/p>\n\n\n\n La pension est tr\u00e8s populaire aupr\u00e8s des amateurs de p\u00eache, car il est possible de prendre part \u00e0 une sortie de p\u00eache au lever du soleil \u00e0 bord du bateau du propri\u00e9taire. Si les voyageurs attrapent du poisson, les h\u00f4tes se feront un plaisir de le cuisiner. Et croyez-moi, leur cuisine n’a rien \u00e0 envier \u00e0 celle des meilleurs restaurants du Japon.<\/p>\n\n\n\n L’atmosph\u00e8re du lieu est particuli\u00e8rement chaleureuse, et la gentillesse des propri\u00e9taires donne \u00e0 leurs h\u00f4tes l’impression d’\u00eatre chez eux<\/strong>. Lors du petit-d\u00e9jeuner et du d\u00eener, tout le monde discute de ses plans pour la journ\u00e9e, partage ses exp\u00e9riences, et fait le bilan de la p\u00eache du jour, donnant \u00e0 tous l’impression de partager un moment familial, m\u00eame lors d’un s\u00e9jour de courte dur\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n Togarashi, qui se trouve \u00e0 proximit\u00e9, est un restaurant chinois raffin\u00e9 relativement r\u00e9cent, tenu par le petit fr\u00e8re de Naoko Yamashita, Osera Suguru. Il est install\u00e9 \u00e0 l’int\u00e9rieur d’une ancienne \u00e9cole maternelle, r\u00e9nov\u00e9e il y a deux ans pour devenir l’un des restaurants les plus populaires de cette partie de l’\u00eele de Fukue<\/strong>.<\/p>\n\n\n\nPlong\u00e9e et snorkeling sur l’\u00eele de Yaneo<\/h2>\n\n\n\n
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La p\u00e9ninsule de Miiraku, antichambre historique et culturelle du Japon<\/h2>\n\n\n\n
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Le shochu, fiert\u00e9 r\u00e9gionale de Goto<\/h3>\n\n\n\n
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Un atelier qui travaille le vitrail avec passion<\/h3>\n\n\n\n
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Les somptueuses plages Takasaki et Takahama<\/h2>\n\n\n\n
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H\u00e9bergement et cuisine populaires \u00e0 Tamanouramachi Arakawa<\/h2>\n\n\n\n
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Le restaurant Togarashi : une bouff\u00e9e d’air frais, et \u00e9pic\u00e9<\/h3>\n\n\n\n
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Un h\u00e9bergement traditionnel dans un \u00e9tat d’esprit \u00e9coresponsable<\/h3>\n\n\n\n