Article réalisé en partenariat avec la ville de Murakami
L’élégance des Japonais se manifeste de bien des façons, mais l’une des plus illustres est sans aucun doute leur sens du service et de leur accueil dans les différents lieux de villégiature. A mille lieues des hôtels urbains occidentalisés et quelque peu standardisés, les auberges traditionnelles, les fameux ryokans, constituent une partie majeure de l’histoire nippone et continuent encore aujourd’hui de faire la fierté de milliers de gérants. Nous irons aujourd’hui dans l’auberge Goushikan, magnifique établissement centenaire bâti au milieu d’une nature verdoyante à couper le souffle.
Aux confins de la préfecture de Niigata
Notre destination se trouve à proximité de la gare Fuya, au beau milieu de l’une des fiertés de la région : les plants de riz. La préfecture de Niigata est en effet connue dans le pays entier pour son riz constamment abreuvé d’eau pure, poussant dans des champs verts à perte de vue. Une nouvelle fois, le train nous rappelle que le voyage en lui-même compte énormément avant la destination. Vous vous laisserez bercer par les quelques douces vibrations ferroviaires en contemplant les dizaines de kilomètres de champs de riz et de plages donnant sur la mer du Japon si vous venez de la ville de Murakami. Une fois arrivé, la propriétaire de l’auberge viendra vous accueillir à la gare pour directement vous emmener en voiture.
Les derniers kilomètres termineront de vous plonger dans cet océan vert clair qui ne s’arrête aux montagnes arborées d’une autre teinte. Plus qu’une auberge, vous êtes déjà ailleurs.
L’auberge Goushikan 豪農の館 郷思館
Discrètement nichée derrière un haut portail de bois la séparant d’une petite route sur laquelle vous croiserez riverains souriants et quelques chats affectueux, l’auberge Goushikan offre immédiatement une ambiance intime par son jardin finement arboré malgré la taille conséquente de la bâtisse.
Ne vous laissez par tromper par les proportions, cette porte d’entrée dans l’ombre de cette sublime toiture de chanvre est presque aussi grande qu’une porte cavalière et l’hôtesse de maison devra utiliser la force de ses bras pour l’ouvrir intégralement. Fort heureusement, il est possible de se glisser délicatement au travers de la fusuma, petite cloison mobile en papier de riz.
Quelques carpes accompagneront votre séjour, à l’abri des prédateurs volants grâce à un ingénieux système de protection en fils de pêche. Elles seront suffisamment affectueuses pour accepter les quelques graines que la maîtresse de maison mettra à votre disposition si vous souhaitez les nourrir. Leurs petits sauts hors de l’eau rythmeront votre séjour, apportant régulièrement à vos oreilles une petite surprise dans le calme du cours d’eau relaxant.
Derrière la maison se situe la dernière partie du jardin, très fleurie, qu’il vous sera également possible de contempler lors de votre douche. Rassurez-vous, aucun vis-à-vis en-dehors de quelques papillons ne viendra troubler votre intimité.
La salle à manger, pièce maîtresse de cette institution, construite il y a près de cent trente ans par un pêcheur de la région ayant fait fortune. A l’origine demeure privée, le propriétaire a décidé au bout de quelques années d’en faire une auberge pour accueillir les visiteurs de tout le pays.
La seconde salle à manger, pièce centrale, vous ravira par sa décoration très riche en histoire. Des objets datant de la construction de la bâtisse comme de magnifiques parapluies traditionnels jusqu’à des témoignages d’une époque plus moderne comme une platine vinyle aux enceintes envoûtantes qui par ses petits crépitements finiront de vous couper du monde extérieur; vous vous laisserez guider par la maîtresse de maison, qui bien que discrète, prendra le plus grand plaisir à vous raconter l’histoire et les anecdotes de l’auberge Goushikan.
Un petit salon de relaxation, donnant sur le jardin fleuri, avec un fauteuil massant à votre disposition, idéal pour parachever la détente d’un bon bain pris juste dans la pièce à côté.
Pour les groupes nombreux, quatre vasques sont à votre disposition, en plus de la salle de bain traditionnelle, avec la douche d’un côté pour vous laver puis une baignoire pour vous détendre.
Un superbe hommage à la cuisine japonaise, le washoku 和食
Le dîner est servi. La salle à manger majestueuse vous accueille à nouveau pour le grandiose repas que la maîtresse de maison et le chef vous ont concocté.
Même en été, malgré les parfaites température et humidité régnant dans l’auberge Goushikan, il vous est possible de demander d’allumer un petit foyer au centre de la table pour parfaire l’ambiance.
Difficile de commenter à sa juste valeur un tel festin. Une photo panoramique est nécessaire pour rendre hommage à cette panoplie de saveurs et de senteurs qui s’offrent à vous : fritures de légumes, sashimis, pinces de crabe royal, patate douce, shabushabu et bien d’autres encore. La maîtresse de maison insiste pour que vous preniez tout votre temps afin d’apprécier toutes les nuances des saveurs à la fois simples mais cachant souvent une grande complexité. Un excellent nihonshu (alcool de riz) frais est plus que recommandé pour pleinement apprécier l’ensemble et rafraîchir vos papilles.
Un repas si copieux appelle une petite promenade digestive, à faire muni de votre yukata, petit kimono léger d’été et de vos geta, chaussures japonaises traditionnelles. Les carpes seront sans doute ravies de vous revoir après ces quelques heures passées en votre absence. Vous découvrirez l’ambiance nocturne du jardin de l’auberge Goushikan, très élégamment ponctué de jolies lanternes, redessinant complètement l’architecture du site. Un shikibuton, matelas japonais, ainsi qu’un kakebuton, couette, ont été installés durant le dîner, avec un makura, oreiller ici rempli de grains de riz, dur mais étonnamment confortable. Vous connaîtrez probablement l’un des réveils les plus doux de votre vie, entre les quelques sauts de carpe et surtout la lueur du soleil venant progressivement ouvrir vos yeux au travers de la douce translucidité des panneaux coulissants en papier de riz. L’odeur de la paille des tatamis envoûtante et relaxante pour l’endormissement, se révèle agréable et efficace au réveil pour donner tout le tonus nécessaire avant un petit-déjeuner copieux.
Copieux, mais parfaitement équilibré et parfait pour vous donner suffisamment d’énergie jusqu’à un déjeuner tardif. Au centre, un bol de riz avec un saumon grillé, grand classique du premier repas de la journée chez de nombreux nippons, accompagnés d’une soupe miso, d’un thé vert, d’une salade de chou avec quelques légumes frais, des feuilles d’algue et aussi des tsukemonos, petits légumes saumurés. Il est difficile d’imaginer mieux pour clore un moment d’exception qui laissera à coup sûr une empreinte dans votre esprit pour très longtemps.
Se rendre à Murakami
Murakami est situé à seulement 3 heures de Tokyo en train (avec une correspondance). Retrouvez tous les détails de ce trajet dans un précédent article de Voyapon.
N’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’office du tourisme pour plus de renseignements.
D’autres idées de visites à Murakami juste ici.
Informations pratiques
Goushikan inn 豪農の館 郷思館
Adresse : 289-1 Nukuide, Murakami-shi, Niigata-ken 959-3904 (Google Maps)
Téléphone : +81(0)254-77-3485
Prix : de 1 à 5 personnes, 15000 yens/nuit/personne en semaine, 18000 le samedi et dimanche, dîner et petit-déjeuner compris
6 personnes et plus, 13000 yens/nuit/personne en semaine, 16000 le samedi et dimanche, dîner et petit-déjeuner compris
[cft format=0]