L’industrieuse préfecture de Shizuoka, au pied du Mont Fuji et à une heure de Tokyo en shinkansen, est le siège de grands groupes japonais à la renommée mondiale. Comme le constructeur automobile Suzuki, ou le fabriquant de pianos Yamaha. Plusieurs usines se visitent – ce qui constitue une autre forme de tourisme à la rencontre d’un Japon actif et minutieux ! La naissance d’un piano à queue, à Kakegawa, est passionnante.
Découverte de l’usine des pianos Yamaha
L’usine Yamaha qui peut se visiter est celle où sont produit les pianos les plus prestigieux, les pianos à queue. Comme la marque s’amuse à le rappeler régulièrement, et les musiciens confirmeront, ce sont des pianos de qualité – et le but de la visite est de prouver que cela commence dès la production.
Une fois passées les portes coulissantes de l’entrée, un beau piano de concert accueille les visiteurs en jouant un morceau enregistré par Elton John lui-même. L’autographe situé à proximité, avec une photo de la star anglaise, est là pour le rappeler. Mais ce n’est que le début du show-room, l’endroit où commencera la visite et le seul où les photos sont autorisées.
Avant que le tour ne commence, il est bon de rappeler trois points :
- Les visites sont principalement en japonais, mais l’anglais est suffisant pour comprendre l’essentiel et même pas mal de détails : une brochure complète est distribuée en début de visite et des panneaux en anglais ponctuent l’itinéraire suivi dans l’usine. Réservation nécessaire en avance, y compris par téléphone en anglais (0537-24-8069)
- Les photos ne sont pas autorisées au niveau de la chaîne de production. Le seul endroit qui peut être photographié est le show-room, là où se trouve le piano d’Elton John et de nombreux autres superbes pianos !
- L’usine qui se visite est située à quelques dizaines de minutes de train de Hamamatsu, via un chemin de fer privé (donc où le JR Pass ne fonctionne pas). Voir tout en bas « Comment s’y rendre ? »
Aux origines des pianos Yamaha
La visite d’environ 1h30 commence par une démonstration rapide de la guide sur un petit harmonium. Du même modèle que celui que Torakusu Yamaha a un jour réparé en 1877… C’est à cette occasion que le futur fondateur de la marque a découvert son amour de la mécanique musicale – il travaillait alors dans le domaine médical.
S’ensuit alors une passion pour les instruments. Après les harmoniums, la « Nippon Gakki Co., Ltd » – la société ne sera baptisé Yamaha en l’honneur de son fondateur qu’à l’occasion du centenaire – ce sont les pianos à queue qui sont développés et perfectionnés. Le modèle du showroom situé juste à côté de l’harmonium des origines ne les fait pas, mais il a déjà plus de cent ans !
Après cette introduction, et avant d’aller voir l’usine, un court film est rapidement projeté aux visiteurs pour commenter les premières étapes de la naissance d’un piano. Depuis les forêts japonaises jusqu’au pliage du cadre, en passant par la scierie.
La chaîne de production Yamaha
Après une courte marche, puis deux portes successives, tout en s’étant équipé d’écouteurs pour entendre à tous moments les explications de la guide, l’usine est finalement là.
Tout en musique, sur un tempo régulier, la chaîne déroule les étapes de la création des pianos à queue. Le bruit des machines outils fait écho aux mélodies des gestes répétés. Et dans la clameur, les pianos en construction se déplacent seuls sur un sol mécanique – chaque robot jouant une partition classique célèbre pour prévenir ses déplacements.
Dans le détail, la visite se révèle complète et intéressante. Après le fixage des vis d’accordages, les 230 cordes sont fixées et tendues une à une. Suivent des éléments extérieurs, un premier accordage, l’arrivée du clavier, son homogénéisation, puis la fixation des marteaux. Il est ensuite temps pour un robot, dans un brouhaha discordant, de frapper des centaines de fois toutes les touches en 3 minutes – pour faire le mouvement.
Les pianos à queue sont ensuite laissé au repos, le temps que les différents éléments se fassent petit à petit les uns aux autres. Les pieds et le plateau supérieur sont ensuite fixée, avant un accordage minutieux. Les étapes sont ensuite plus subtiles, dernière homogénéisation, ajustement des marteaux puis travail de la voie (en adoucissant la laine des marteaux) ! Avant un dernier contrôle d’ensemble.
Comment s’y rendre ?
L’usine est à Kakegawa, à dix minutes environ de marche de la toute petite (et très mignonne) gare Sakuragi. Elle-même est connectée à la gare de Kakegawa par le chemin de fer privé Tenryuhamanako Tetsudo – qui exploite cette seule ligne avec des trains courts et très familiaux, notamment du côté des rideaux.
Kakegawa est accessible facilement avec les lignes JR. La ville est située entre Shizuoka et Hamamatsu sur la JR Tokaido Main Line. Et les deux grandes villes de la préfecture de Shizuoka sont très bien connectées avec Tokyo, à un peu plus d’une heure de Tokaido Shinkansen de la capitale.
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