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La région de Hamamatsu, dans la préfecture de Shizuoka, bénéficie d’un environnement naturel privilégié. Entre ses impressionnantes montagnes, les plus de 800 espèces de plantes qui poussent à l’état sauvage, le lac Hamana (dixième plus grand lac du Japon), et un littoral bordé par les eaux de l’océan Pacifique, la région possède une multitude de sites touristiques et permet de pratiquer de nombreuses activités de plein air. Le Japon traditionnel n’est pas en reste à Hamamatsu, qui regorge de lieux et d’activités permettant d’en apprendre plus sur l’histoire du pays.

Au nord du lac Hamana, il est possible de visiter cinq temples japonais inscrits au patrimoine culturel du pays. Cet ensemble de temples est connu sous le nom de « Kohoku Gozan ». Si, comme moi, vous aimez explorer les sites sacrés du pays et vous plonger dans l’histoire et la culture japonaise, je ne saurais trop vous recommander de partir à leur découverte.

un temple japonais qui fait partie du Kohoku Gozan
Si vous aimez partir à la découverte de l’histoire et de la religion du Japon, ne passez pas à côté de l’occasion de visiter les temples du Kohoku Gozan.

Les cinq temples du Kohoku Gozan Meguri, à Hamamatsu

Lors de mon premier voyage à Hamamatsu, je me suis rendue au lac Hamana (浜名湖), dont les magnifiques paysages inspirèrent de célèbres poètes japonais. La région au nord du lac, connue sous le nom d’Oku-Hamanako, abrite d’anciens temples et sanctuaires, dont ceux du Kohoku Gozan.

« Kohoku Gozan » est le nom donné à un ensemble de cinq temples inscrits au patrimoine culturel du Japon en raison de leur valeur historique. On y trouve les temples Shosan-Horin-ji, Makaya-ji, Daifuku-ji, Hoko-ji, et Ryotan-ji. Tous construits entre l’époque de Nara (710-794) et l’époque d’Edo (1600-1867), ils ont traversé les siècles pour nous parvenir aujourd’hui.

L’un de mes passe-temps préférés consiste à visiter des temples et sanctuaires japonais. Quand j’ai entendu parler du Kohoku Gozan, je me suis donc empressée de saisir cette opportunité de découvrir ces sites sacrés. Durant mon voyage, j’ai rencontré quelques touristes japonais et de nombreux habitants du coin qui m’ont gentiment expliqué certaines des caractéristiques de ces temples, et ont partagé avec moi de nombreuses histoires et anecdotes sur la région.

Le temple Shosan-Horin-ji

Le temple Shosan-Horin-ji fut fondé en 1664 par un maître zen chinois. Ce moine, connu sous le nom de Dokutan Shoei (ou Duzhan Xingying pour son nom chinois) arriva au port de Nagasaki en 1654 en compagnie de 30 autres disciples, dans le sillage de son maître, Ingen Ryuki, afin de se mettre au service de la population chinoise qui s’y trouvait. Dokutan fut invité à fonder le temple Shosan-Horin-ji par un samouraï de haut rang qui régnait alors sur la région.

Ce temple se caractérise par une architecture de style chinois, un style qui fut inspiré par le maître de Dokutan, Ingen Ryuki, fondateur du courant zen japonais Ōbaku. Les temples de ce courant bouddhiste sont fortement influencés par la culture Ming, prépondérante à l’époque où Ingen, Dokutan, et les autres disciples zen, arrivèrent au Japon.

Le lieu de culte et la résidence du moine à la tête du temple sont tous deux inscrits au patrimoine culturel du Japon. J’ai commencé ma visite par le Butsuden (佛殿, littéralement « la salle bouddhiste »), le lieu de culte principal, dans lequel on peut découvrir trois statues de Bouddha en compagnie de 26 représentations imposantes de divinités célestes qui donnent l’impression de nous observer.

Après avoir parcouru le bâtiment principal, j’ai décidé de me promener dans les jardins du temple. C’était un bel après-midi de fin d’automne, chaud et ensoleillé, et seules quelques personnes se trouvaient dans le jardin, j’ai donc pu profiter de la beauté de la nature dans le silence. Au cours de ma promenade, j’ai aperçu un couple, debout devant trois statues, qui jetait des cailloux sur une grosse pierre. Lorsqu’un cailloux venait percuter la pierre, un son clair et pur se faisait entendre. Devant mon étonnement, ils m’expliquèrent que cette pierre était connue sous le nom de Kinmeiseki. Elle fut importée de Chine par Dokutan et jouit d’une grande popularité auprès des habitants de la région. On dit qu’elle attire la fortune à chaque fois qu’elle émet un son. Alors, à mon tour, j’ai frappé Kinmeiseki à plusieurs reprises, dans l’espoir de devenir un jour millionnaire.

À la fin de ma visite, j’ai découvert quelque chose de mieux encore que l’argent : un bel érable japonais aux feuilles rouge orangé. Les paysages du Shosan-Horin-ji changent en fonction des saisons. Les fleurs de cerisier, les glycines, et un vert éclatant au printemps, ou les couleurs flamboyantes de feuilles durant l’automne ne sont qu’une partie des merveilles qui se cachent dans la nature entourant ce temple.

Le temple Makaya-ji

Le temple Makaya-ji possède l’un des jardins japonais les plus anciens de la préfecture de Shizuoka. Ce temple fut fondé en 726, suivi par la construction du jardin quelques années plus tard. Bien que l’enceinte du Makaya-ji ne soit pas très étendue, son bâtiment principal regorge de détails fascinants.

Le temple Makaya-ji fait partie du Kohoku Gozan

Après avoir acheté mon goshuin, le moine me proposa de me faire faire le tour du bâtiment. Il me montra le plafond orné de magnifiques peintures d’animaux, et des sculptures de bois façonnées sur les piliers du temple. Il m’expliqua que l’artiste à l’origine de ces œuvres les avait peintes sans jamais avoir vu ces animaux en vrai. Certains d’entre eux, comme les éléphants, n’étant pas présents à l’état sauvage au Japon, il avait dû les dessiner à partir des descriptions qu’il avait pu lire ou entendre. De nos jour, il est difficile d’imaginer cette époque où l’on n’avait pas la possibilité de trouver une information en quelques secondes grâce à internet.

Je ne pouvais pas quitter le temple sans visiter son jardin, parfait exemple de jardin japonais de l’époque médiévale. Un étang, au centre, est entouré de collines artificielles et de rochers. Je ne visitais pas ce jardin à la bonne époque pour admirer les fleurs, mais le moine m’expliqua que l’on peut profiter de la beauté du lieu à différentes saisons, car on y trouve différentes variétés de cerisiers, de magnolias, d’hortensias, et de nénuphars.

étang du jardin japonais d'un temple du Kohoku Gozan
Ce jardin est l’illustration parfaite des jardins japonais de l’époque médiévale.

Le temple Daifuku-ji

Le temple Daifuku-ji fut fondé en 875, mais il fut déplacé en 1207 sur son emplacement actuel. Ici, le temple est particulièrement connu pour ses sakura d’hiver, qui fleurissent entre octobre et mars. J’ai débuté ma visite en grimpant un escalier de pierre, bordé de statues jizo, qui menait au temple principal. Les jizo sont très appréciées au Japon, car ce sont les divinités bouddhistes protectrices des enfants. J’ai trouvé très agréable de parcourir ce chemin entouré de ces statues miniatures.

Sans l’ombre d’un doute, c’est le jardin que j’ai le plus apprécié dans ce temple. Après avoir franchi la porte d’entrée, je me suis retrouvée devant un immense ginkgo qui trônait au-dessus d’un magnifique tapis de feuilles jaunes. C’est très vite devenu l’une de mes destinations favorites pour profiter des couleurs de l’automne à Hamamatsu.

Le temple Hoko-ji

Le temple Hoko-ji, situé dans un magnifique écrin de nature, fut fondé en 1371. Il s’agit d’une visite incontournable pour les voyageurs désirant en savoir plus sur le bouddhisme, car vous pourrez y faire l’expérience de la culture bouddhiste traditionnelle japonaise. D’abord via une initiation au zazen, une forme de méditation à la base du bouddhisme zen, que vous pourrez découvrir accompagné par un enseignant bouddhiste. Ensuite en savourant un repas de shojin ryori, la cuisine végétalienne dont les moines qui vivent dans le temple se nourrissent.

Il est aussi possible de s’initier au shakyo, une pratique bouddhiste qui permet d’augmenter ses capacités de concentration et aide à stabiliser son esprit et ses pensées grâce à la copie de sutras (des écritures considérées comme les retranscriptions des enseignements oraux de de Bouddha). Le shakyo était à l’origine un métier, seul moyen de diffuser les enseignements de Bouddha quand les techniques d’impression n’existaient pas. Plus tard, on commença à croire que cette pratique permettait de se rendre plus vertueux, de réconforter les âmes des défunts, ou tout simplement de prier.

Le temple Ryotan-ji

Le temple Ryotan-ji, fondé en 733, est le plus célèbre des temples du Kohoku Gozan, car il est étroitement lié à une puissante famille de samouraïs. Le temple a par ailleurs servi de décor à la série télévisée de la NHK Naotora : the lady warlord. L’enceinte du temple est vaste, et on peut admirer divers objets et artéfacts ayant appartenu à des samouraïs dans plusieurs des bâtiments qui s’y trouvent.

De nombreux éléments du temple sont inscrits au patrimoine culturel du Japon, à l’exemple de son magnifique jardin conçu par le célèbre Kobori Enshu. Son bassin central a la forme du kanji 心 (kokoro), qui veut dire « cœur ». D’autres éléments du jardin sont également porteurs d’un sens profond, comme l’une des collines qui symbolise Bouddha, ou certaines pierres représentant les gardiens du temple.

Pour avoir plus d’idées pour l’itinéraire d’un voyage en famille à Hamamatsu passant par le temple Ryotan-ji, consultez notre guide sur un voyage en famille à Hamamatsu.

Un souvenir original de votre visite des temples de Hamamatsu

Avez-vous déjà entendu parler des goshuin ? Littéralement, cela signifie « sceau rouge ». Ils sont vendus dans la plupart des temples et sanctuaires du Japon et vous pourrez obtenir le votre durant votre visite. Il s’agit généralement d’un tampon rouge combiné à une magnifique calligraphie faite à la main par un moine, indiquant le nom du temple et le jour de votre visite.

souvenir d'un temple japonais photographié sur un tapis de fleurs
Le magnifique goshuin du temple Makaya-ji est venu compléter ma collection.

Si vous souhaitez ramener chez vous un souvenir original de votre voyage à Hamamatsu, vous pourrez collectionner les goshuin des cinq temples. Dans le temple Shosan-Horin-ji, vous pourrez acheter le « Goriyaku Meguri Shikishi », une belle carte décorée où les moines de chaque temple apposeront leur goshuin au fur et à mesure. Si vous désirez acheter le Goriyaku Meguri Shikishi, je vous recommande de commencer votre périple au temple Shosan-Horin-ji. Mais si vous souhaitez faire apposer les sceaux dans votre propre goshuincho (carnet de goshuin), vous pourrez visiter les temples dans l’ordre que vous voudrez.

calligraphie japonaise faite dans un temple bouddhiste, photographiée avec des feuilles d'érable japonais
Le goshuin du temple Daifuku-ji entourré de feuilles de momiji.

Comment se rendre au Kohoku Gozan

Certains des temples sont un peu éloignés des trains de la ligne Tenryu Hamanako et des arrêts de bus, je vous conseille donc de louer une voiture, ou de vous offrir les services d’un chauffeur privé au travers de la compagnie de taxis Ensetsu opérant à Hamamatsu.

Hamamatsu regorge d’activités de loisirs, de possibilités de découvrir l’incroyable culture locale, d’ateliers d’initiation, et de superbes hébergements de luxe. Lors d’un voyage dans la région, la visite des temples du Kohoku Gozan vous offre l’occasion de vous plonger dans l’histoire et la culture de la région, tout en passant un agréable moment à découvrir chacun de ses cinq temples et ce qui les différencie. Collectionner les cinq goshuin pourrait aussi vous inciter à faire le tour des temples du Kohoku Gozan.

Article écrit en partenariat avec la ville de Hamamatsu.
Traduit de l’anglais par Joachim Ducos

Lucia Tsujiguchi

Lucia Tsujiguchi

Llegué de Madrid a Tokio en 2017 con dos maletas repletas de sueños por cumplir y una mochila llena de miedos que vencer. Siempre con mi cámara, que me acompaña en cada uno de mis viajes y aventuras. Quiero narrar la verdadera esencia de este país, el Japón que se oculta en la rutina diaria, en los supermercados locales llenos de abuelas japonesas, en los restaurantes sin menú en inglés, en los tesoros escondidos en las zonas rurales, en las pequeñas cosas de las que apenas nos percatamos en nuestro día a día.

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