Article réalisé en partenariat avec la ville d’Asahikawa
Hokkaido est célèbre pour la beauté de ses paysages et les nombreuses activités de plein air que l’on peut y pratiquer. Et les alentours d’Asahikawa, la deuxième plus grande ville de l’île, de dérogent pas à cette règle. C’est dans cette région montagneuse que se trouve la plus haute montagne d’Hokkaido : le mont Daisetsuzan, qui culmine à plus de 2000 mètres d’altitude. Alors que la montagne est fréquentée l’été pour ses chemins de randonnée et l’automne pour ses feuillages colorés, l’hiver est sans doute la meilleure saison pour visiter Asahidake. On peut en effet y pratiquer de nombreux sports d’hiver et profiter d’une excellente neige poudreuse. Pour mon premier séjour à Asahidake, j’ai participé à une excursion d’une demi-journée pour pratiquer les raquettes et le ski nordique. Alors que les conditions étaient loin d’êtres idéales, cette visite guidée a tout de même été une aventure mémorable, que je ne suis pas prêt d’oublier.
Une excursion en montagne avec un guide local d’Asahidake
J’ai rencontré M. Toba, le propriétaire de l’agence qui organise les excursions, devant la station de téléphérique d’Asahidake Daisetsuzan. Ce téléphérique, situé au terminus d’une ligne de bus partant de la gare d’Asahikawa, permet d’accéder aux crêtes des montagnes d’Asahidake. Nous nous sommes directement dirigés vers le restaurant de la station, où nous avons déjeuné pour prendre des forces tout en passant en revue les questions logistiques. J’ai dégusté un ramen au miso épicé avec du tonkatsu (une escalope de porc panée), aussi savoureux que riche en cholestérol ; tandis que M. Toba restait fidèle à des habitudes plus saines en choisissant une soupe chaude aux nouilles soba et des toriten (tempura de poulet).
Malgré le bel enneigement que nous pouvions voir à l’extérieur, M. Toba m’a informé que le sommet de la montagne était plongé dans la brume à cause d’une tempête de neige, avec des vents forts et une mauvaise visibilité. Il m’a expliqué que, bien que ce temps soit une malchance pour nos plans du jour, certains randonneurs avertis recherchaient au contraire ces conditions exeptionnelles pour expérimenter les sensations d’une tempête. Jugeant que les conditions n’étaient malgré tout pas dangereuses, nous avons tout de même décidé de continuer.
Né à Chiba, M. Toba est guide à Asahidake, où il vit, depuis plus de 20 ans ; il organise également des excursions dans toute l’île d’Hokkaido. Pendant la visite, j’ai pu m’émerveiller de ses compétences en anglais et de sa connaissance approfondie de la montagne. Plus tard dans l’après-midi, il m’a expliqué que certains guides étrangers commençaient à organiser des excursions à Asahidake avec des touristes, bien qu’il n’aient jamais mis les pieds auparavant sur la montagne. Si vous avez l’opportunité de visiter Asahidake, je vous conseille plutôt de faire le choix d’un guide local comme M. Toba, qui connait bien la région. Cela à la fois pour profiter d’une visite plus riche en informations, mais aussi pour assurer votre sécurité dans ce paysage enneigé qui peut s’avérer difficile.
Randonner dans une tempête de neige sur le mont Daisetsuzan
Comme on peut le constater sur les photos, les prédictions de M. Toba se sont avérées justes. Un voile de neige et de brume est tombé sur le sommet du mont Daisetsuzan, et alors que nous quittions notre refuge dans la station de téléphérique, nous avons été pris dans une tempête. Bien que mon expérience du mont Daisetsizan ne s’annonce pas faite de ciels bleus, de panoramas splendides et de cimes impressionnantes, je dois dire que j’étais très exhalté. Je me suis senti comme un explorateur dans l’Antarctique, enfilant mes raquettes pour me plonger dans ces abysses immaculées.
Parmi les grands moments vécus lors de notre excursion au sommet, nous avons notamment marché jusqu’à un lac volcanique, gelé et recouvert d’une couche de plus d’un mètre de neige. Un amas de neige s’était formé autour du lac, avec une dénivellation abrupte. Alors que nous approchions du bord, M. Toba a eu ce geste surprenant : il a extrait une pelle se son sac. Il m’a dit d’attendre un moment et s’est mis à creuser dans la neige, la repoussant sur les côtés.
Après avoir dégagé un semblant de passage, il m’a dit comment m’y prendre pour sauter en bas. Je dois bien avouer que mon premier sentiment a été la peur — il y avait bien 4,5 mètres de dénivelé — mais après m’être lancé, je suis aussi le mieux placé pour attester que ce n’était pas du tout dangereux. J’ai eu l’impression d’atterir sur un nuage. Dès l’instant où je me suis extrait de la neige vaporeuse, j’avais envie de me lancer pour un deuxième saut.
Nous avons continué notre marche, en passant près d’endroits remarquables, dont des fumerolles et une cheminée formée naturellement dans la glace. Cependant, le plus impressionnant a été une immense fumerolle sulfureuse, dégageant constamment des nuages d’air souffré qui disparaissaient dans la brume épaisse. Nous avons pu nous approcher à quelques dizaines de centimètres de la fumerolle et en apprécier les odeurs (fortes), les sons (puissants) et la vue (inoubliable).
Notre randonnée s’est terminée dans un refuge de montage, enseveli sous une telle couche de neige qu’il n’était accessible que par la fenêtre de l’étage. Nous nous sommes glissés par la fenêtre pour pénétrer dans les combles du bâtiment, où nous avons pu nous reposer à l’abri du blizzard en buvant du thé hojicha (thé vert grillé), en mangeant des senbei (crackers de riz) et en discutant.
Après être retournés à la sation de téléphérique, et avoir pris le chemin d’Asahidake, en traversant une forêt de pins, M. Toba s’est aperçu qu’il nous restait encore un peu de temps avant qu’il soit l’heure pour moi de rentrer à l’hôtel. Il m’a alors gentiment proposé de faire un petit détour pour que je puisse m’essayer au ski nordique, ce qui n’était pas prévu initialement dans l’itinéraire du jour.
Nous avons vite attaché nos skis, qui ont la particularité de pouvoir être portés avec des chaussures normales, et d’avoir la face inférieure recouverte de tissus, plutôt que d’être cirés, afin de créer assez d’accroche pour se déplacer sur la poudreuse. M. Toba m’a conduit pour une petite promenade dans la forêt de pins d’Asahidake, qui était très paisible, silencieuse et épargnée par la tempête qui faisait rage quelques centaines de mètres plus haut. Nous avons fini notre après-midi en nous reposant près du plus vieil arbre de la forêt, vieux de plus de 500 ans, et en admirant le paysage couvert de neige.
Pour rejoindre Asahikawa et Higashikawa, vous pouvez prendre l’un des sept vols quotidiens qui font la liaison entre l’aéroport de Tokyo Haneda et celui d’Asahikawa, un vol de seulement 100 minutes. Si vous voyagez depuis Kyoto ou Shirakawa-go, vous pouvez réserver une place dans le vol quotidien depuis Nagoya. Avec le tarif spécial pour les vols intérieurs ANA Experience JAPAN, ou le pass JAL Japan Explorer, ces vols ne coûtent que 10 800 yen. Même en plein hiver, l’aéroport d’Asahikawa reste ouvert, avec 99% des vols assurés malgré les conditions météorologiques. Le trajet en train depuis la capitale de la région d’Hokkaido, Sapporo, dure 90 minutes avec le JR Limited Express. Higashikawa et Asahikawa sont deux des points de départ pratiques pour partir explorer le mont Daisetsuzan et ses superbes paysages.
Article original d’Andrew Deck, traduit par Clémentine.
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