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Amoureux de la nature, des temples et du Japon rural, la préfecture de Tottori est faite pour vous ! Située sur l’île principale de Honshu, dans la région du Sanin qui comprend les préfectures de Shimane, Tottori et Yamaguchi, la préfecture de Tottori est surtout connue pour ses dunes de sable à l’est, les fameuses Tottori Sakyu. À l’ouest, à partir de la ville de Sakaiminato (境港),  vous pouvez  découvrir l’univers folklorique des yokai japonais du mangaka Mizuki Shigeru, déjeuner à Yonago (米子) et vous diriger vers le parc national du Mont Daisen, terre sacrée et vénérée par les bouddhistes et les shintoïstes depuis plus de 1300 ans.

Mizuki Shigeru et les yokai japonais à Sakaiminato

Dans cette petite ville portuaire, vous pourrez vous promener le long de la Mizuki Shigeru road, nom donné en hommage à Mizuki Shigeru (1922-2015), l’un des auteurs de mangas les plus importants de la culture populaire japonaise. Longue de 800 mètres, vous pourrez apercevoir ci et là, environ 170 statues en bronze représentant des yokai japonais. Indissociables de la culture japonaise, les yokai (妖怪) sont des êtres surnaturels plus ou moins malfaisants, qui seraient derrière tous les évènements inexplicables de la vie. Sous l’ère Edo (1603-1868), l’artiste Toriyama Sekien recense les yokai japonais dans une encyclopédie qui permet une large popularisation des yokai dans la société japonaise. La diffusion au début des années 1960 du manga « Ge Ge Ge no Kitaro » (ゲゲゲの鬼太郎), l’œuvre majeure de Mizuki Shigeru, a également renforcé la connaissance des yokai japonais dans la culture populaire récente. Outre les statues, vous verrez ces démons japonais se faufiler sur les façades, les boîtes aux lettres, les lampadaires et même les plaques d’égouts de la ville.

Au bout de la rue se trouve le Musée mémorial Mizuki Shigeru Kinenkan, retraçant la vie de l’artiste avec une galerie de dessins originaux, d’archives, une collection de masques et d’objets de créatures fantastiques glanés lors des voyages de Mizuki Shigeru en Afrique, en Polynésie…  Bien que tous les panneaux explicatifs soient en japonais, des audio-guides en anglais sont heureusement disponibles à l’entrée.

©Mizuki Productions

Dégustation de saké à la brasserie Chiyo Musubi

Entre la gare de Sakaiminato et la Mizuki Shigeru road se trouve la brasserie de saké Chiyo Musubi (千代むすび).  Fondée en 1865 par la famille Okasora, la brasserie fabrique sur place du saké japonais et différents shochu (liqueurs). La brasserie peut se visiter sur réservation et permet de découvrir le processus de fabrication du saké japonais.

La première étape dans la fabrication du saké est le polissage du riz. Cette étape permet de ne garder que le cœur du riz, appelé shinpaku, où se trouve l’amidon. Le polissage va ainsi débarrasser le grain de ses lipides, protéines et vitamines qui altèrent l’arôme du saké. Le pourcentage de riz restant définit le type et la qualité du saké obtenu. Plus ce pourcentage sera faible et plus le saké sera dit sec et raffiné. On trie les « pertes » de riz selon leur qualité pour ensuite les utiliser soit dans l’industrie agro-alimentaire ou dans les cosmétiques.

Une fois polis, le riz est lavé, trempé et cuit à la vapeur dans des cuves appelées koshiki. La cuisson terminée, le riz est rapidement déplacé dans une pièce chauffée où il subira l’étape de préparation du koji. Dans cette pièce, où la chaleur est méticuleusement contrôlée toutes les 2 heures, de la levure est rajoutée au riz pour procéder à l’étape de fermentation et de saccharification qui durera 48 heures.

Notre visite de la brasserie se poursuit au bar pour une dégustation. Notre hôte, Monsieur Yusuke Ida, nous sert le saké de la maison dans trois taux de polissage de riz différent (40%, 50% et 60%). Difficile de dire ce qu’on préfère de bon matin…!

Déjeuner traditionnel washoku à Yonago

Depuis Sakaiminato, des bus et une ligne de train JR permettent de se rendre facilement à la ville de Yonago. Dans cette ville, nous déjeunons dans un restaurant traditionnel japonais, Gurume (食留芽) situé non loin de la gare. Proposant une cuisine locale et de saison, nous prenons le menu du jour composé de tempura, de sashimis, d’un chawanmushi (une sorte de flan salé). Le tout est accompagné d’un bol de riz, de soupe miso et de petits accompagnements. Le plat est à la fois riche en saveurs et textures, mais également équilibré. Un repas complet et idéal pour l’hiver.

Temples Shugendô au Mont Daisen

Le Mont Daisen (大山), littéralement « la grande montage », est le plus haut sommet de cette région de Honshu. Culminant à 1729 mètres, le mont Daisen est la montagne la plus haute de la région de Chugoku. En plus d’être un lieu prisé pour ses activités de plein air (randonnées, trekking, ski), la montagne est un lieu hautement mystique pour les japonais.

Appelée également « Okami no take » (Montagne des Dieux) ou « Hi no kami dake » (Montagne du Dieu Feu), cette montagne fut vénérée dès l’ère Heian (794-1185). Les moines y établirent plus de 160 temples shugendô — où bouddhisme, shintoïsme et culture animistes se mêlaient pour créer une religion syncrétique propre au Japon. Durant l’ère Edo (1603-1868), ce sont plus de 3000 moines soldats qui protégeaient le temple Daisen-ji (大山寺) des shoguns et de leur convoitise, assurant également l’influence du temple sur la région. Ce syncrétisme perdura jusqu’à l’ère Meiji (1868-1912), qui instaura le shintoïsme comme religion d’état et obligea une stricte séparation des religions shinto et bouddhistes dans les temples shugendô jusqu’à la libéralisation des cultes en 1947.

Il est possible de s’y initier à la méditations zazen (compter 500 yens par personne pour 20 minutes) mais uniquement sur réservation. Le mieux si vous êtes intéressé est de vous renseigner auprès du Bureau du tourisme de Daisen.

Depuis le temple Daisen-ji, une allée pavée bordée de toro, ces lanternes rouges typiques au Japon, guident nos pas vers le sanctuaire Ogamiyama (大神山). Seulement 700 mètres séparent le temple du sanctuaire. La promenade nous permet de nous enfoncer dans le monde mystique de cette montagne sacrée. Et c’est un sanctuaire recouvert d’un élégant manteau de neige que nous découvrons en ce mois hivernal de janvier.

Depuis la gare de Yonago, une ligne de bus dessert le village de Daisen en moins d’une heure pour vous amener devant l’Office de tourisme. L’office de tourisme donne notamment beaucoup d’informations sur les randonnées à faire autour du mont Daisen.

Le Café Komorebitogibier, à l’étage, est un bel endroit pour faire une halte avant ou après la visite des temples. Un appartement récemment ouvert à l’étage du café est disponible à la location pour les touristes de passage.

Pour vous rendre dans la région, la ville la mieux desservie reste Yonago. Avec des vols quotidiens depuis Tokyo (1h), des lignes de train JR, et des lignes de bus partant depuis Osaka (3h30) à la gare routière située à Umeda (Hankyu highway bus Osaka-Umeda terminal). Les billets peuvent être achetés sur place le jour du départ.

Article réalisé en partenariat avec par la préfecture de Tottori

Aimée Moribayashi

Aimée Moribayashi

Franco-japonaise fascinée par ces deux cultures, je découvre lors de mes voyages l'art, la culture et la richesse du Japon.

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