Article réalisé en partenariat avec Oita Tourisme.
Située à l’ouest de la préfecture d’Oita, la petite ville historique de Hita se distingue par son vieux quartier particulièrement bien préservé et aujourd’hui transformé en quartier commerçant renommé pour ses nombreuses boutiques de geta (sandales japonaises traditionnelles). La ville se situe à l’embranchement de deux rivières, la rivière de Mikuma et la rivière de Kagetsu, où vous pourrez apercevoir en été de nombreuses structures en bambou le long des cours d’eau servant à pêcher l’ayu (un poisson de rivière). Traditionnellement grillé et salé, il constitue l’un des plats typiques de la région.
Parmi les spécialités locales, citons également les yakisoba (nouilles sautées), qui ont ici la particularité d’être légèrement brulées, donnant une texture un peu croustillante aux nouilles. Mais le véritable joyau de Hita se trouve sans aucun doute à Amagase Onsen, des sources thermales nichées dans les montagnes, accessibles en quelques minutes depuis le centre ville. Un voyage dans la région mérite de s’arrêter pour une nuit dans l’un des ryokan (auberge traditionnelle japonaise) afin de profiter pleinement des eaux thermales d’Amagase Onsen.
Lors de mon voyage à Amagase Onsen, j’ai eu la chance de pouvoir séjourner au luxueux Sanso-Tensui. Bien que construit durant les dernières décennies, ce ryokan perpétue les traditions vieilles de 1300 ans des onsen de la région et s’est rapidement imposé comme l’un des plus célèbres ryokan de Kyushu. Sa renommée, il la doit en grande partie à la présence d’une rivière, parallèle au ryokan, qui mène au Sakura Taki, une magnifique cascade visible depuis l’auberge. Cette cascade fut un important sujet d’inspiration pour les écrivains et artistes japonais au fil des siècles.
La route qui mène au Sanso-Tensui serpente à travers les épaisses forêts de la montagne. Une grande porte en pierre marque l’entrée de l’auberge, où se trouve un vaste jardin aux nombreuses pierres recouvertes de mousse. Il paraît que le sol du Sanso-Tensui est d’une beauté remarquable en automne, lorsqu’il se retrouve couvert de feuilles mortes.
Un ashiyu (bain de pieds) se cache au milieu des arbres, offrant aux clients un moment de détente pour leurs orteils.
L’auberge sait tirer le meilleur de son emplacement au milieu des montagnes, s’encastrant dans son environnement sans le dénaturer. Le hall du ryokan, aux charpentes sombres et apparentes, semble s’encastrer autour d’un gros rocher.
A votre arrivée, vous serez conduit dans un salon pour y déguster une tasse de thé vert et des wagashi (pâtisseries japonaises traditionnelles) préparés sur place. La fenêtre du bar donne sur les forêts environnantes, et la rivière que l’on aperçoit au loin.
Tous les rotenburo (bains extérieurs) offrent une vue sur cette même rivière. Les clients de l’hôtel peuvent réserver des bains privatifs sans frais supplémentaires. Une excellente opportunité pour les familles et les couples. Chacun des cinq bains a sa propre thématique et possède toujours une vue imprenable sur la rivière. J’ai eu la chance d’essayer deux de ces bains, et j’ai particulièrement apprécié le kamayu (bain en forme de pot de fer).
Mais mon coup de cœur va tout de même vers le rotemburo qui offre une vue à couper le souffle sur la cascade, à travers les arbres de la forêt. Le bruit de la cascade accompagne de manière paisible ce moment passé dans un environnement naturel à profiter des eaux chaudes du onsen.
Outre les onsen, le ryokan possède des chambres traditionnelles aux sols recouverts de tatami, avec vue sur les forêts environnantes. C’est dans votre chambre spacieuse que le dîner et le petit déjeuner vous seront servis.
Lors de chaque repas, vous serez servi personnellement par un membre du personnel du ryokan et profiterez d’un repas haut de gamme comprenant plusieurs plats, le tout inclus dans le prix de la réservation. La vaisselle et le dressage des plats s’inspire de la région de Hita, d’où les pierres chaudes ou les coques de fruits qui servent parfois d’assiette.
Parmi les plats qui m’étaient servis, un poisson de la région, l’ayu, pêché dans une rivière voisine. Le poisson est si frais que le gérant du ryokan s’est rendu compte qu’il n’avait pas besoin de le recouvrir de sel avant de le faire griller, comme le veux la recette traditionnelle.
L’un des plats les plus luxueux du menu se composait de gombo et de daurade, pris dans un gâteau aux gouttes de pluie et placé dans un petit plat sphérique. Lors de la conception du gâteau, fait d’eau et d’algue, c’est de l’eau en provenance d’une source thermale renommée d’Amagase Onsen qui est utilisée.
Le ryokan sert également un petit déjeuner japonais à ses hôtes, mais étant donné que je devais partir tôt le matin, on m’a gentiment emballé mon petit déjeuner dans un bento.
Le meilleur moyen d’aller à Amagase Onsen est de vous rendre à la gare de Hita. Pour cela vous pourrez prendre un train à Yufuin. Véritable plaque tournante de cette région de onsen, Yufuin est un petit village qui regorge de boutiques branchées et dont le centre d’information est d’une grande utilité. La gare dessert la toute nouvelle ligne de train Yufuin no Mori.
Avec son allure rétro et sa carrosserie vert-forêt, ce train traverse les forêts de la région de Bungo et passe au milieu de rizières ouvertes, offrant de magnifiques panoramas aux passagers avant d’arriver à la gare de Hita.
Traduit de l’anglais par Joachim Ducos
