La Kawashima Textile School, école textile située au Nord de Kyoto, propose chaque année des ateliers ouverts à un public international. Les cours y sont dispensés en anglais ou en japonais, avec un interprète. Il existe également des formations un peu plus longues, de quelques semaines à deux mois, pour apprendre le kasuri, procédé traditionnel de teinture et tissage japonais. Une multitude d’ateliers liés aux textiles (exclusivement en japonais) sont proposés tout au long de l’année. La fabrique Kawashima Selkon Textiles ainsi qu’un musée consacré aux textiles, qui se visite sur réservation, sont à quelques centaines de mètres de l’école.
Atelier d’automne à la Kawashima Textile School
Du 20 au 22 octobre 2017, un atelier de teinture végétale pour tenter de retranscrire les couleurs automnales du Japon était animé par Masaru Hori. Professeur de teinture à la Kawashima Textile School depuis 1996, il a conduit des recherches pour la restauration d’étoffes trouvées dans le Fujinoki Kofun, un tumulus de la fin du VIe siècle, et de divers tissus pour le Palais impérial au sein de la compagnie Kawashima Selkon Textiles.
Nous étions une dizaine de participants, venus d’Australie, d’Europe, d’Asie et du Japon, liés par notre intérêt pour les textiles et pour les techniques de teinture naturelle. L’occasion d’échanges passionnants et d’une belle expérience en pleine nature, magnifique à cette période de l’année !
Réaliser une teinture végétale
Première étape, la cueillette, aux environs de l’école qui se trouve dans les montagnes de la partie septentrionale de Kyoto. Certaines espèces que nous avons collectées sont comestibles, tels que le kaki, la châtaigne ou le kudzu. Nous avons coupé en petits morceaux les plantes, feuilles, branches et parfois noix ou fleurs, que nous avons pesés, rassemblés dans de grands béchers, recouverts d’eau et portés à ébullition durant 90 minutes. Après avoir filtré et laissé un peu refroidir les décoctions ainsi obtenues, nous y avons plongé des pelotes de laine avant le mordançage.
Par la suite, nous avons divisé en quatre le volume des décoctions et les pelotes de laine pré-mordancées pour leur ajouter différents mordants. Le mordançage est souvent un préalable indispensable pour les teintures naturelles. En effet, les mordants, sels métalliques, fixent les pigments dans les fibres textiles et améliorent la tenue de la couleur obtenue. Nous avons porté de nouveau à ébullition les solutions et la laine pendant une dizaine de minutes.
À partir de vingt-quatre plantes et de quatre mordants (acétate d’aluminium, titane liquide, acétate de cuivre et sulfate de fer), nous avons réalisé des échantillons de laine de 96 teintes différentes d’une gamme de verts, marrons, jaunes, rouges et oranges. Chacun d’entre nous était chargé de deux ou trois plantes, et nous avons ensuite partagé nos échantillons.
Enfin, nous avons confectionné des planches avec tous les échantillons de laine et teint des foulards en soie.
Plus d’informations sur la Kawashima Textile School sur leur site officiel (en anglais).
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