Skip to main content

Le bain de forêt au Japon (森林浴, shinrin-yoku) promet une expérience qui permet de s’oxygéner et de se régénérer en profondeur. Cette pratique est née dans la nature généreuse du Japon. C’est dans la préfecture de Mie, au Japon, sur la péninsule de Kii, que nous avons fait l’expérience de la nature au cœur des montagnes et forêts du Japon. Région rurale, la vallée d’Osugidani se love au creux de l’une des plus grandes gorges de l’Archipel. Dans cette nature intacte, on vit de la sylviculture. Inspirons à pleins poumons pour prendre une dose de sylvothérapie, et opter pour un tourisme éco-responsable.

Vivre une vie d’ermite entre montagnes et forêts

Enfonçons-nous dans la forêt, au cœur des montagnes de la vallée d’Osugidani. Imprégnons-nous de l’atmosphère des sous-bois, et vivons à pleins poumons une expérience de communion avec la nature.

Rivière Miya, dans la vallée d’Osugidani

Nous avons eu la chance de rencontrer Yukinori Tatsumi. Cet homme a choisi de se mettre en retrait de la civilisation pour embrasser une vie au plus proche de la nature dans la région d’Odai. Cet ancien salarié a choisi de devenir sennin (仙人), homme de la forêt. Il a choisi une vie d’ermite. Amoureux de la nature, il vit sans eau courante ; et si la radio et le portable ne captent pas, s’il est déconnecté d’Internet, il est pleinement relié à la nature.

Notre ermite est aussi guide touristique et guide de montagne, et il ouvre même les portes de sa cabane en bois d’Osugidani Sanso aux visiteurs. Nous voici dans un univers enchanteur, tout droit sorti d’un film de Miyazaki. Le portail de bois annonce la couleur : ici tout, ou presque, est le fruit du travail manuel. À côté de l’entrée, la boîte aux lettres se trouve sous une hutte de bois recouverte de taule ondulée. L’ermite y a installé un banc surmonté d’une représentation de Totoro souriant.

Entrée de la maison de l’ermite à Osugidani Sanso, à Ōdai

On accède au domaine de Yukinori Tatsumi par un escalier de pierre. Au creux d’un rocher, un sanctuaire shintoïste a été dressé en hommage aux kami qui peuplent la forêt. L’eau descend directement de la montagne, et arrive dans une petite fontaine qui fournit de l’électricité.

L’ermite a racheté la maison qui se trouvait ici et y a construit à côté une cabane dans les arbres, montée sur pilotis. Aménagée dans les branchages, elle est recouverte de taule ondulée transparente, qui laisse passer la lumière du soleil. On y trouve tout le confort nécessaire : tables, fauteuils, réchauds, électricité, et même une parabole et un écran de télévision ! La vue sur la rivière Miya (宮川, Miyagawa) en contrebas crée une ambiance apaisante. Les lieux expriment à eux seuls tout un art de vivre. Car cette cabane, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt des valeurs et des idéaux.

La cabane de l’ermite à Osugidani Sanso, à Ōdai

Après avoir pris le temps de contempler les lieux, nous sommes descendus pour un pique-nique hors du temps dans le lit de la rivière Miya, entre les montagnes. Au menu : soupe de porc et de légumes mijotée au réchaud sur place, et maki-sushi, le tout accompagné de thé vert. Le soir, un feu de camp au clair de lune rallume toutes les forces éteintes dans nos esprits trop (mal) connectés.

Pique-nique au bord de la rivière Miya à Osugidani Sanso, près d’Ōdai, dans la vallée d’Osugidani

Pique-niquer et faire un feu de camp dans un tel décor, c’est un peu plus encore que partager un bon repas : nous sommes en pleine séance de shinrin-yoku. Au-delà de la contemplation de la nature, c’est aussi une sylvothérapie. Les bienfaits de cette pratique sont reconnus sur le stress, le système immunitaire et la santé cardiovasculaire. La sylvothérapie consiste à s’imprégner de la forêt en inhalant les essences végétales, en particulier les phytoncides, des composés organiques antimicrobiens. On se laisse envahir par les éléments, en pleine conscience de son environnement. Le shinrin-yoku ou bain de forêt est tout à la fois une alternative santé, et une expérience contemplative de silence et d’écoute, de méditation et d’introspection.

En temps de pandémie, le shinrin-yoku et la vie d’ermite prennent tout leur sens. C’est l’occasion s’interroger sur notre relation à la terre, sur la valeur des biens matériels, sur nos priorités ; en un mot : sur le sens de la vie. S’essayer au bain de forêt, c’est ressentir une forme de communion, avec la nature mais aussi avec les autres, et avec-soi-même.

Si vous souhaitez vivre l’expérience d’une rencontre avec Yukinori Tatsumi, pour découvrir sa vie d’ermite et les montagnes et forêts qui entourent sa cabane, les demandes d’informations et les réservations se font uniquement par e-mail à info@verde-odai.co.jp.

La vallée d’Osugidani, un pays d’eau, de rivières et de cascades

Répondons à l’appel de la forêt ! La vallée d’Osugidani se trouve dans le parc national de Yoshino-Kumano. Cette région est sillonnée par la rivière Miya, striée de ruisseaux et ponctuée de 7 cascades. 11 ponts suspendus d’un rouge éclatant traversent les montagnes, comme le pont de Shinosugi. Ils enjambent des rivières aux eaux claires. L’ermite Yukinori Tatsumi coule entre ces montagnes des jours heureux, au plus près des forces végétales et minérales.

Miyagawa est la rivière la plus longue de la préfecture de Mie, et l’une des rivières aux eaux les plus claires du Japon. Les routes escarpées suivent le lit de la rivière, creusé entre les montagnes. Couvertes de forêts peuplées d’ours, de sangliers et de cerfs, les massifs se reflètent dans des eaux aux teintes émeraude.

La vallée d’Osugidani est aussi un pays de cascades. En été, pendant le tsuyu, la saison des pluies, l’eau de pluie vient se mêler à celle des montagnes, elle vient charger les cascades et nourrir la rivière Miya. L’homme de la forêt nous mène à Rokujuppiro taki (六十尋滝), la cascade de Rokujuppiro ou de Musohiro, haute de 108 mètres (ou 60 hiro comme son nom l’indique, 1 hiro mesurant environ 180 cm). On y accède en 10 minutes de marche depuis la route. Un ruisseau coule, paisible, loin de tout, insensible aux tourments du monde. On le traverse en sautant de pierre en pierre. Nous marchons au fil de l’eau, enveloppés par le silence de la forêt, avec pour seule bande-son le bruissement de l’eau, le grondement des cascades et le souffle du vent.

Le sentier de montagne Osugidani suit une vire à flanc de montagne, surplombant la rivière Miya. Seul Tatsumi-san peut ouvrir la porte du sentier. Attention, mieux vaut se tenir aux chaînes !

Homme marchant sur un sentier de montagne à flanc de montagne, en se tenant à une chaîne
Le sentier escarpé au flanc d’Osugidani

« Centrair Yume Akari Project » à l’aéroport international du Chubu

Au départ du port de Tsu, on traverse la baie d’Ise en bateau rapide. Retour à la civilisation à l’aéroport international du Chubu de Nagoya, pour évoquer un projet « lumière » porteur d’espoir et plein de poésie. L’aéroport se situe sur la commune de Tokoname, à 35 km au sud de la mégalopole. Durant la période des fêtes de fin d’année, les marchés de Noël sont remplacés par plusieurs installations de lumière. Le projet lumineux intitulé « Yume Akari » (« Rêve de lumière ») se veut une lueur d’espoir en pleine crise sanitaire, le vœu d’une fin prochaine de la pandémie. Il a été réalisé par les autorités aéroportuaires en lien avec les habitants de la région.

Première installation, « Lumières de bambou » utilise des tiges de bambou comme luminaires. L’œuvre attire l’attention sur une manière originale d’utiliser le bambou. Elle est pensée comme un vœu et un partage d’énergie par la lumière. Le personnel de l’aéroport y a participé : personnel navigant, restaurateurs et agents d’entretien. Rendez-vous à l’Access Plaza, Terminal 1, 3e niveau, Departure Lobby Center.

À l’étage supérieur, l’installation « Éclairage écologique avec des bouteilles en PET » est dressée à l’entrée de l’espace de restauration. Des sapins illuminés forment un chemin sur un tapis de copeaux de bois. Aux extrémités, les plus grands sapins sont en réalité faits de bouteilles en plastique. Elles ont été collectées par les enfants des écoles élémentaires locales. À l’intérieur, les élèves ont glissé des bandes de papier portant leurs rêves pour l’après COVID-19 et pour l’avenir. Les bouteilles sont attachées en chapelet aux côtés de guirlandes de LED. Rendez-vous sur l’Event Plaza, au 4e niveau du terminal. À l’issue du projet, toutes les bouteilles seront recyclées.

Enfin, le projet « Lumière locale » présente un luminaire dans une Tokoname ware, spécialité de vaisselle de Tokoname en poterie, grès et céramique. Rendez-vous sur l’Event Plaza, au 4e niveau du Terminal 1.

Toutes ces installations sont visibles du 28 novembre 2020 au 31 mars 2021.

Informations pratiques

Se rendre à Osugidani (大杉谷)

En train

Si vous venez de Tokyo (東京), Aichi (愛知) ou Osaka (大阪), prenez la ligne JR de la gare de Matsusaka (松坂駅) à la gare de Misedani (三瀬谷駅), puis prenez le bus d’escalade à Michi no Eki Odai (道の駅おおだい) où 10 minutes à pied depuis la gare de Misedani.

En voiture

Depuis Tokyo ou Aichi ou Osaka, prenez la route générale depuis l’échangeur Omiya-Odai (大宮大台インターチェンジ) jusqu’au départ du sentier d’Osugidani (大杉谷登山口) en passant par le centre d’escalade d’Osugidani (大杉谷登山センター).

Le stationnement au départ du sentier est limité et la route est étroite, alors faites attention aux chutes de pierres et aux vols.

L’hôtel Okuise Forestpia Miyagawa Sanso

L’hôtel Okuise Forestpia Miyagawa Sanso (奥伊勢フォレストピア 宮川山荘), à Odai, offre tout le confort moderne dans un environnement forestier. Le hall s’ouvre sur un grand salon commun aux fauteuils confortables. La pièce, d’une belle hauteur sous plafond, est éclairée par une grande baie vitrée donnant sur le jardin. Une boutique de produits régionaux et de souvenirs est attenante au salon. Les chambres à l’étage sont desservies par un couloir en mezzanine.

Sous une belle hauteur sous plafond et des poutres apparentes, le restaurant Anjou sert un dîner aux couleurs de la gastronomie française. Au menu, des ingrédients locaux et de saison. Le petit déjeuner est typiquement japonais : porridge, poisson, tsukemono (légumes macérés).

L’onsen comporte un bain extérieur pavé de pierres, et deux douches en plein air. Les eaux aux herbes médicinales soulagent problèmes de peau et allergies. La composition du bain varie selon la saison.

Découvrir la vie d’ermite dans la vallée d’Osugidani

Verde Outdoor Program vous propose de faire l’expérience d’une vie d’ermite dans la vallée d’Osugidani. Guide de montagne, l’ermite de la vallée propose des journées guidées, entre randonnées et pique-nique. Au programme : visite de sa cabane dans la forêt, saut de pierre en pierre jusqu’aux cascades, cuisine en plein air, pique-nique et feu de camp. Le programme est conçu et adapté en fonction de la demande. De mars à juin et d’octobre à décembre. 8000 yens par personne la journée de 5h.

Se rendre au Central Japan International Airport

Au départ du port de Tsu, on rejoint l’aéroport international du Chubu de Nagoya en 45 minutes de bateau rapide. 2520 yens par adulte l’aller simple.

Le Centrair Hotel, dans l’aéroport international du Chubu

L’hôtel Centrair Hotel se trouve sur lAccess Plaza, où se trouvent des boutiques et un konbini, supérette ouverte 24h sur 24. Les chambres au design universel sont pourvues de salles de bains japonaises, avec douche et baignoire. Dans le lounge, des sièges de massage prolongent le bien-être du shinrin-yoku. Vue sur le terminal, les pistes et la baie d’Ise.

Baie d’Ise, entre Tsu et l’aéroport international du Chubu

Plus d’informations sur Odai, dans la préfecture de Mie

Vous trouverez également plus d’informations sur la ville d’Odai (大台町) en parcourant le site Internet de l’office du tourisme d’Odai (大台町観光協会).

Vous pouvez parcourir mon article sur les plongeuses ama et les huîtres perlières de la baie d’Ago à Ise-Shima, dans la préfecture de Mie.

En temps de pandémie, le shinrin-yoku et la sylvothérapie s’imposent comme une alternative saine pour s’éloigner des foules ; et à l’heure de l’urgence climatique, comme un choix de tourisme éco-responsable, loin des travers du tourisme de masse.

Article écrit en partenariat avec CHUBU DISTRICT TRANSPORT BUREAU et Central Japan International Airport Promotion Council

Marie Borgers

Marie Borgers

Après une préparation intense, la lecture de dizaines de livres et des centaines d'heures d'étude du japonais, j'ai tout quitté pour venir m'installer au Japon, à Nagoya. En tant qu'éditrice et rédactrice, j'aime partager les émotions suscitées par l’évasion, et transmettre la connaissance d'autres cultures, berceau de la tolérance.

Leave a Reply