À seulement 30 minutes d’Osaka, dans la même préfecture, la petite ville de Kishiwada vaut définitivement le détour. Son château, s’il est moins célèbre que celui de la capitale du Kansaï, n’en est pas moins magnifique, et la rue Honmachi vous fera replonger dans un Japon traditionnel, d’une autre époque. Et si par chance vous vous rendez à Kishiwada lorsque se tient le Danjiri festival, vous pourrez assister à un matsuri local, vraiment très impressionnant.
Le château de Kishiwada
L’histoire du château de Kishiwada remonte au XIVe siècle. S’il fut agrandi et modifié au fil du temps, la foudre déclencha finalement un incendie en 1827 qui fit entièrement brûler le château. Une triste histoire de château japonais, malheureusement assez commune : ils sont bien peu nombreux à avoir résisté aux aléas du temps en conservant leur architecture d’origine.
Mais comme bien des châteaux japonais, il fut reconstruit. Le château de Kishiwada que l’on peut aujourd’hui visiter date de 1954. Mais que l’on se rassure, il n’a rien perdu de sa beauté.
Kishiwada étant une destination touristique plutôt méconnue, on échappe ici à la foule – ce qui change bien du château d’Osaka ! On a ainsi tout le loisir d’admirer l’architecture japonaise du château de Kishiwada dans un environnement calme et paisible. Un grand jardin sec fait face au château et les arbres parfaitement taillés et entretenus achèvent de donner au lieu une ambiance zen.
Il est possible de visiter le château. Malheureusement, comme la plupart des châteaux japonais reconstruits, sa construction moderne ne s’est attardée qu’à rendre fidèlement l’extérieur du château d’origine. L’intérieur fait place à un petit musée retraçant l’histoire du château. Cela n’enlève rien au plaisir que l’on peut ressentir au sommet du château en se délectant de la vue sur Kishiwada, Osaka et l’océan que l’on aperçoit à l’horizon.
Le Danjiri festival, un matsuri à part
« C’est dangereux. Et parce que c’est dangereux, c’est amusant. » C’est avec ces mots que mon professeur de japonais, qui ne manque pas d’humour, nous a parlé des Danjiri matsuri – celui de Kishiwada étant le plus célèbre. Si vous avez eu l’occasion d’assister à un festival au Japon, vous êtes peut-être familiers avec ces processions qui s’organisent autour d’un autel porté ou tiré courageusement par des volontaires en habits traditionnels. Le principe est le même ici, mais semble avoir été boosté à la testostérone. Une véritable performance physique qui s’avère parfois risquée.
Lors du Danjiri masturi, les volontaires ne se contentent pas de promener joyeusement l’autel portatif. Ils le font dévaler à toute allure dans les rues de Kishidawa, en courant pendant pas moins de 4 heures ! Ne pas s’arrêter, ne pas ralentir, courir, courir. Courir encore. Avançant au son des tambours japonais qui martèlent un rythme implacable, les participants soufrent pour maintenir l’allure en tractant l’immense chariot de bois sans perdre leur souffle.
Et comme le faisait remarquer mon professeur par son trait d’humour, le spectacle n’est pas sans risque. Un virage mal négocié dans les ruelles étroites de Kishidawa et le chariot de bois peut se renverser. Il n’est pas rare qu’un accident arrive, faisant quelques fois des blessés et parfois des morts.
Si vous n’êtes pas sur place lorsque se tient le festival, le Kishiwada Danjiri Kaikan retrace l’histoire de ce célèbre matsuri. Dans le musée, vous pourrez monter vous même sur ces chariots utilisés lors du festival et vous essayer à donner le rythme sur les taiko, les tambours japonais qui rythment cette course effrénée. Un petit film y est également projeté, en 3D, vous permettant de vous immerger dans l’ambiance du festival.
Le japon traditionnel de Honmachi Street
Au centre de Kishiwada, la rue de Honmachi semble ne pas avoir changée depuis la période Edo (1603-1868). On y trouve de nombreuses boutiques de souvenirs, restaurants, cafés ou bars à saké. Mais ce qu’il y a de véritablement remarquable, ce sont tous ces bâtiments de style traditionnel. Il est même possible de passer la nuit dans l’une des auberges qui se trouvent dans cette rue de Honmachi.
Marcher le long de cette rue donne franchement le sentiment d’avoir fait un voyage dans le temps. Lorsque les commerces ferment et que la rue se fait déserte, l’on se surprend à imaginer la vie au Japon il y a quelques siècles. Et l’on ne serait pas surpris de voir débarquer un ninja, un samouraï, ou une charrette tirée à bout de bras par un courageux commerçant.