article réalisé en partenariat avec l’office de tourisme d’Oita
Une nuit chez l’habitant sur l’île de Kyushu
Vous avez déjà goûté à la frénésie de Tokyo, visité les nombreux temples de Kyoto et souhaitez désormais découvrir le Japon hors des sentiers battus ? Ne cherchez plus, c’est à Bungotakada, dans la préfecture d’Oita sur l’île de Kyushu (la troisième plus grand île du Japon, au Sud) qu’il faut vous rendre. Dans cette commune perdue au milieu des montagnes et des rizières, vous vivrez une expérience unique et authentique en séjournant à Ofuji, la ferme de Mr et Mme Kono. Une immersion totale dans la campagne japonaise aux côtés d’un couple de cultivateurs prêts à partager avec vous leur maison, leur savoir-faire et leurs bons petits plats. Une expérience que j’ai eu la chance de vivre le temps d’un week-end.
Kono san est venu me récupérer à la gare d’Usa. Sa ferme est à 30 minutes de route en voiture, juste le temps d’admirer des paysages à couper le souffle. Nous sommes fin septembre, il est 14h et les champs de riz brillent comme de l’or. Un arrêt pour prendre quelques photos, puis nous empruntons un chemin escarpé bordé de grands arbres qui grimpe dans la montagne, pour finalement arriver devant l’exploitation familiale, perchée, seule, au milieu de la verdure.
Découverte d’une maison traditionnelle
Monsieur et Madame Kono vivent dans une belle et grande maison traditionnelle japonaise. Dotée d’une structure en bois, elle a été construite il y a 120 ans et se transmet de génération en génération. Vous y trouverez tous les éléments coutumiers d’une maison nippone : l’entrée pour se déchausser, les tatamis au sol, les portes coulissantes, le butsudan (un petit sanctuaire pour vénérer Bouddha et à travers lui les ancêtres de la famille) et les futons entassés dans une pièce en attendant la nuit.
L’accueil est chaleureux. On m’offre du thé vert glacé et un gâteau, nous en profitons pour faire connaissance. Les deux septuagénaires ne parlent pas un mot d’anglais. L’occasion de pratiquer son japonais ou de faire preuve d’imagination pour se faire comprendre. Quoi qu’il en soit, nous rions beaucoup et parvenons au final à échanger.
Écotourisme dans une ferme japonaise
Dans l’après-midi, Kono san me propose de l’aider à ramasser des aubergines dans son exploitation. C’est la pleine saison et le potager en est rempli. Il faut auparavant s’équiper : manches longues obligatoires malgré la chaleur moite du mois de septembre, sous peine de se faire écorcher les bras. Son épouse me prête un joli tablier violet à manches longues et le couple décrète que je suis tout à fait « kawaii » (mignonne) pour aller travailler dans les champs.
Mais la tâche s’avère plus ardue que prévue. Il faut sans cesse être baissé et avancer recroquevillé sous les plantations d’aubergines pour repérer celles qui sont mûres. Kono san m’explique où couper pour que les aubergines puissent repousser correctement et comment sélectionner les plus belles. Nous récoltons un plein seau qui pèse très lourd mais le fermier de 79 ans le transporte sans jamais se plaindre. J’ai également droit à une visite complète du potager : des courges, des pommes de terre, des patates douces, des oignons et plus encore, bref, un primeur à ciel ouvert.
Balade dans la campagne nippone
Après la cueillette, je pars en balade visiter les alentours. Je ne vois que des rizières à perte de vue. La récolte est prévue pour la semaine suivante, les 7 et 8 octobre. Le couple possède plus de 30 hectares de terrain et cultive essentiellement, en plus de son potager, du riz et du makomo (plante se consomme comme un thé ou cuite lorsque les pousses sont jeunes). Ils ont également des poules de la prefecture d’Oita, réputées pour leur goût, qui fournissent la famille en viande et en œufs. Grâce à leur ferme, les Kono sont presque autosuffisants. Une nécessité car dans les environs, pas de conbini ( supérette ouverte 7 jours sur 7) au coin du chemin ni de supermarché. Les villes les plus proches, Usa ou Showa no machi, sont à environ 30 minutes de voiture. Lors d’un séjour à Ofuji, le dépaysement est donc total.
Des repas cuisinés avec les produits de la ferme
Après l’effort, le réconfort. Alors que de la cuisine émanent de délicieuses odeurs, je me détends en goûtant aux joies de l’ofuro, bain japonais présent dans la plupart des maisons nippones. Comme le veut la règle, il faut se doucher avant de pénétrer dans l’eau chauffée à 42 degrés.
Après ce moment de détente, sur la table du salon, un festin uniquement élaboré avec des produits de la ferme m’attend. Des tempura de légumes, des œufs brouillés à la tomate, une soupe, un chawanmushi (flan aux oeufs et aux légumes) ou encore du karaage (poulet frit). C’est délicieux. Je crois n’avoir jamais mangé aussi bien depuis mon arrivée au Japon. Alors que mon ventre est déjà bien rempli, en fin de repas on m’apporte le produit phare de la région : le riz. Il se déguste seul, nature, et se suffit à lui-même. Rien à voir avec les riz que l’on peut trouver en France. C’est divin.
Pendant le dîner, on discute encore beaucoup, on commente les programmes à la télévision… Chez les Kono, on a l’impression de faire immédiatement partie de la famille. Avant d’aller dormir, j’aide à installer mon couchage. J’ai le droit à une double épaisseur de futon pour être sûre d’être bien confortable et à au moins cinq couvertures ! Pas de doute, la nuit va être bonne.
Au réveil, un petit-déjeuner dans la pure tradition japonaise m’attend. Au menu, une soupe miso, du saumon, des crudités, du riz et…une aubergine ramassée la veille, yakinasu (aubergine grillée), accompagnée de miso. Rien de mieux pour commencer la journée et prendre des forces pour visiter la région !
Comment se rendre dans la ferme Ofuji ?
Depuis Tokyo, prendre l’avion pour Oita, (durée du voyage : 1h45). A l’aéroport, prendre un bus pour Beppu station. Une fois arrivée à Beppu station, il vous faut prendre un train pour la gare d’Usa. Kono san viendra ensuite vous récupérer à la gare pour vous conduire à la ferme.