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Article réalisé en partenariat avec le village de Yamakoshi

Depuis quelques années, la région de Yamakoshi, qui regroupe plusieurs villages dans la Préfecture de Niigata, se tourne vers un tourisme vert et rural. Des suites du séisme de Chûetsu qui a marqué la province en 2004, le paysage s’est reconstruit, pour ne pas dire métamorphosé, et tend aujourd’hui à attirer de plus en plus de touristes qui viennent redécouvrir la région.

J’ai eu la chance d’expérimenter la région à l’occasion d’un tour organisé localement, et qui est encore en cours de développement. Le temps d’une journée, montons à bord du bus du « Yamakoshi Tour » et partons à la découverte de l’héritage agricole japonais.

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Comment s’y rendre ?

Il faudra d’abord se rendre à Nagaoka. Rien de plus simple avec la magie du shinkansen (comptez environ 1h30 depuis Tokyo). Comme toujours, le JR Pass ou ses déclinaisons locales à des prix attractifs vous permettront de visiter la région dans son ensemble.

De là, je suis prise en charge par les organisateurs du tour pour rejoindre Yamakoshi, à une vingtaine de minutes au cœur de la montagne. Le temps de faire connaissance dans une ambiance joyeuse, et de découvrir l’histoire de la région, ainsi que son fort héritage culturel. Cette navette est en fait accessible à tout le monde (service « Clover Bus », liens utiles ici et ici en japonais, mais Google Trad fait très bien son travail) pour seulement 200 yens.

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Aore Nagaoka, par l’architecte Kengo Kuma.

Un peu d’histoire

Ce qu’il faut savoir, c’est que  le séisme de Chûetsu a littéralement dévasté la région, en 2004, coupant les routes et engendrant beaucoup d’inondations. Il aura fallu plus de 3 ans pour la voir renaître.

Avant cette catastrophe, les villages de Yamakoshi étaient indépendants (depuis l’ère Showa), mais ils sont désormais rattachés à la ville de Nagaoka. Aujourd’hui, le « Yamakoshi Agricultural Promotion Council » promeut et redynamise l’économie rurale du secteur. Les 2000 habitants sont fièrs de leur région, et très heureux de partager leur savoir-faire et leur patrimoine.

L’écotour de Yamakoshi

Les carpes Koï

Le tour commence avec la rencontre d’éleveurs de carpes Nishikigoi dans leur habitat naturel. Ces carpes sont un des symboles du Japon, connues dans le monde entier. Élevées dans un but exclusivement ornemental, la beauté simple de ces poissons sacrés égaient et colorent de nombreux bassins des jardins.

Yamakoshi est le berceau qui a vu naître, il y a environ 200 ans, la première carpe avec un point rouge, au milieu des élevages traditionnels de carpes complètement noires. À force de travail, de croisements et de patience, on compte aujourd’hui plus de 100 variétés de carpes différentes. Sachez qu’une carpe mange tout ce qu’on lui donne, et cela détermine sa taille, son poids mais aussi son prix, démarrant à 1.000 yens pour les plus petites, et allant jusqu’à 41 millions de yens pour le record du monde !

Elles évoluent aujourd’hui dans d’anciennes rizières en terrasse converties en étangs qui jalonnent le paysage et lui donnent tout son charme. Les amateurs de carpes du monde entier se retrouvent tous les ans à Yamakoshi en octobre, pour la saison de la « pêche ».

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D’anciennes rizières converties en bassin d’élevage.

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Plusieurs carpes vont être attrapées.

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Chaussez vos bottes de pluie et vos cirés ! (malheureusement, au moment du tour que j’ai suivi, un typhon s’approchait du Japon sans nous laisser aucun répit ni rayon de soleil). On vous proposera justement de vous essayer à pêcher la carpe. Il faut une main à la fois souple et ferme pour espérer attraper ce Graal qui se meut gracieusement. Au toucher, les carpes sont aussi douces que de la soie.

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Beaucoup de doigté pour attraper une carpe !

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Le centre d’informations Fukko Koryu Kan Orataru

Nous continuons la visite avec un passage au centre d’informations du village, qui abrite un aquarium avec des carpes énormes (!) ainsi qu’un petit musée, qui retrace les événements tragiques du séisme et l’histoire de Yamakoshi. Un plan en animation 3D nous explique l’impact sur la région et les conséquences de cette catastrophe, et l’on voit tous les moyens mis en œuvre pour reconstruire les infrastructures. Ce qui permet de plonger dans le quotidien de ses habitants, surprenants de combativité.

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Déjeuner au Mukaida Rotary House

Encore un peu plus haut dans la montagne, nous gagnons ensuite une belle habitation toute en essence de bois, qui dégage une odeur divine, pour déguster d’un succulent déjeuner qui ne comprend que des produits locaux.

Les habitants, d’une hospitalité sans pareille, nous font découvrir leur riz, au goût subtil et légèrement sucré, et leur méthode ancestrale de cuisson. Dans un grand récipient qui fait office de « gazinière », on fait flamber la glumelle récoltée (l’enveloppe du riz), et l’on vient déposer sur le dessus le récipient qui accueille le riz. Cette méthode, qui n’est ni plus ni moins qu’un mode d’auto-cuisson de l’ancien temps, donnera un goût unique.

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Cuisson du riz à l’ancienne, sur la glumelle, l’enveloppe du riz, flambée.

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Le déjeuner autour d’un irori (囲炉裏), ce carré de braises au niveau du sol qui permet de chauffer les anciennes demeures et de faire la cuisine, se passe dans la convivialité. Le repas se constitue de riz, d’un excellent miso (味噌) maison, d’un nabe (鍋, pot au feu japonais) et de tsukemono (漬物, des pickles de légumes). Ce qui constitue la pièce maîtresse de ce repas, ce sont les brochettes de bœuf, cuites au grill, qui sont d’une tendresse et d’un fondant incroyables.

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Le irori, cœur vivant de la maison japonaise traditionnelle.

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Repas local avec un brochette de bœuf très fondante !

En dessert, nous goûtons une sorte de mochi () : les verts sont réalisés à partir d’une herbe locale, les blancs sont à base d’anko (あんこ, haricots rouges sucrés), le tout enveloppé de pâte de riz légèrement gluante. Un régal !

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Le marché

L’écotour de Yamakoshi se poursuit avec un passage au petit marché du village. Nous trouvons ici toutes variétés de fruits et de légumes de saison, à des prix plus que raisonnables comparé à ceux pratiqués dans les métropoles, ainsi que des produits locaux, notamment le fameux miso.

C’est également ici que nous pouvons retrouver les carpes pêchées du matin, et peut-être satisfaire nos envies d’élevage. On en trouve de toute les tailles, de toutes les couleurs et à tous les prix. Sachez qu’une carpe peut rester jusqu’à trois jours dans un sac plastique (mais ne lui infligez pas cela, s’il vous plaît…).

Au-delà, elle entre en état de stress et de panique, et vous pourriez la perdre. Pour les amoureux de la Nature en France, le commerce de la carpe Koi s’étant bien développé ces dernières années, vous pourrez en trouver facilement, certes à des prix plus chers, en Europe.

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Les carpes au marché.

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Le culte du Taureau, patrimoine folklorique

Depuis des générations, les éleveurs de taureaux de Yamakoshi vénèrent leurs bêtes, dans le but de les faire participer à des tournois. Nous en rencontrons un, dans sa ferme et au milieu de ses cinq bêtes incroyablement bien traitées et détendues.

Si l’on parle de « tounois » et de « combat », en traduisant les termes japonais, rien à voir avec la corrida espagnole. Pour les habitants de Yamakoshi, cet art se rapproche un peu de celui des sumo. Il s’agit simplement de mesurer deux bêtes entres elles en arène, sous l’œil des villageois, et sous la protection de chaque éleveur chargé de les séparer au besoin, afin d’éviter toutes blessures. Ces moments en arène ne sont pas des combats à mort.

Il s’agit d’un « Kami-sama Event », c’est à dire qu’il n’y a pas de juges et pas de gagnants : match nul ! On vient ici admirer la force et la beauté de la Nature à travers ces combats, qui ont lieu deux fois par mois, de mai à novembre. Si vous tombez en amour pour cette tradition, vous pourrez devenir l’heureux propriétaire ou co-propriétaire d’un taureau en le sponsorisant.

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Le taureau de l’éleveur que nous avons rencontré.

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Nous nous rendons justement dans l’arène du village, qui fait preuve d’une architecture moderne au milieu de la forêt : la Yamakoshi Bullfight Arena. La pluie ajoute un charme (et beaucoup de boue !) au lieu…

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Nous terminons notre visite avec un arrêt à un panorama, le « Niko Niko Hiroba ». Ce spot est très connu des habitants et visiteurs pour la vue dégagée qu’il offre sur toute la vallée.  Le coucher de soleil se reflétant dans les rizières en terrasse est spectaculaire, m’a-t-on dit. Depuis ce spot, on peut voir le paysage se transformer à chaque saison.

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Informations générales sur Yamakoshi

Le site culturel et touristique de Yamakoshi (en japonais pour le moment). Il s’agit d’un très beau site en voie de développement, sur lequel je vous invite à prendre contact avec les organisateurs, qui sauront répondre à vos questions si vous souhaitez vous aussi visiter la région (vous pouvez bien sûr envoyer votre message en anglais). D’autres Tour « d’essais » (temporairement gratuits) auront lieu dans les semaines à venir. Je vous encourage donc vraiment à les contacter, car c’est avec l’engouement des visiteurs que ce projet d’écotourisme pourra voir le jour.

Sachez que la région se visite tout au long de l’année. Je n’ai pu voir qu’une partie du village et je vous recommande d’y passer plusieurs jours. Chaque saison regorge de richesses :

  • en automne, pour voir les carpes koi et assister aux tournois de taureaux;
  • en hiver, pour apprécier les joies de la poudreuse sur les nombreuses pistes où la neige attend facilement les trois mètres;
  • au printemps, pour savourer le retour des beaux jours dans un onsen et contempler les sakura;
  • en été, pour admirer le paysage à travers ses chemins de randonnées et rencontrer les alpagas.

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Voir aussi:  

Julie

Julie

Je rêvais depuis toujours de pouvoir vivre l'aventure nippone... Passionnée par cette culture aux multiples ressources, je suis venue puiser l'inspiration et rencontrer l'émerveillement. Installée à Tokyo, je partage ici mes coups de cœurs trouvés au gré de mes excursions.

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