Article réalisé en partenariat avec la ville de Toon.
Toon, cette petite ville au nom plutôt charmant, se situe dans la préfecture d’Ehime, sur l’île de Shikoku. Soyons honnêtes, ce n’est pas Kyoto, ou encore Hiroshima. Ce que je veux dire par là c’est que cette région du Japon est loin d’être la plus populaire ni la plus visitée. Pourtant, pour y avoir passé un week-end, je peux vous dire que j’ai été agréablement surpris par ce que cette petite ville et ses alentours ont à offrir.
Kamihayashi Mizunomoto: restaurant en plein air près de Toon
Si vous aimez les paysages montagneux et les petites routes sinueuses, vous trouverez instantanément votre bonheur à Toon. Kamihayashi Mizunomoto (上林水の元そうめん流し), un petit restaurant local réputé, se situe à mi-chemin sur la route menant vers la montagne Saragamine. Entouré de verdure, chaque virage offre une vue spectaculaire sur la préfecture, et donne tout de suite le ton: une expérience de nagashi somen immersive en pleine nature.
À savoir: La station de train la plus proche est Minara Station. Depuis celle-ci, vous devrez avoir votre propre transport pour vous rendre au restaurant (une trentaine de minutes) et dans la montagne en général.
Les nagashi somen, c’est quoi?
Si vous êtes comme moi, il y a des chances pour que vous n’ayez jamais entendu parler de nagashi somen avant de lire cet article. La cuisine japonaise à beau avoir une certaine renommée internationale, ce mets intriguant n’a pas eu la chance de franchir les frontières aussi facilement que les célèbres sushi, ramen ou encore yakitori. Il faut dire que les déguster, c’est beaucoup plus qu’un simple mets, c’est une expérience culturelle et ludique à part entière.
Commençons par les « somen« : ce sont de petites nouilles fines et blanches faites à partir de farine de blé. Au Japon, elles sont consommées la plupart du temps froides, trempées dans un bouillon (froid, lui aussi). Quand on y ajoute « nagashi« , c’est là que l’expérience devient amusante. Du verbe « nagasu » (流す) cela signifie littéralement « couler ». Concrètement, les nagashi somen, ce sont des nouilles qui flottent le long d’un tube tout autour du restaurant ! Ça vous semble étrange? On est d’accord. Laissez-moi démystifier le phénomène en images :
L’expérience culinaire
À l’origine, le tube dans lequel coulent les nouilles est constitué de bambou. Mais pour des raisons d’entretien, j’imagine qu’il est plus simple et moins couteux pour les restaurants d’utiliser désormais du métal. Cela dit, je suis convaincu qu’il est toujours possible de trouver certains « puristes » qui vont offriront un environnement 100% authentique, avec un tube en bambou. Rassurez-vous, l’expérience reste toute autant amusante !
Malgré mes huit mois de pratique, je vous avoue que j’étais un peu inquiet à l’idée d’attraper les somen en mouvement, avec des baguettes… Est-ce que ça va trop vite? Est-ce que ça glisse? La réponse est non. Et même si votre première tentative se solde par un échec, ça fait partie du jeu non?
Une fois pêchées, les nouilles ne se consomment pas telles quelles, mais presque. Accordez-vous un gros 5 secondes pour les baigner dans le fond du bol que le charmant monsieur vous aura fourni au moment de payer. Son contenu? Libre à vous d’en faire votre propre recette. Le petit comptoir au-dessus du tube propose toutes sortes d’ingrédients à ajouter au bouillon de base: oignon, oignon vert, herbes, gingembre. De quoi expérimenter avec les saveurs.
Honnêtement, je ne m’attendais pas à grand-chose gustativement parlant. Et même s’il ne s’agit pas là d’une grande gastronomie, c’est le repas estival parfait, car particulièrement rafraichissant. Un petit coin d’ombre à l’abri de la chaleur, bercé par le son de l’eau qui ruissèle dans le tube, que demander de plus?
Avant de quitter les lieux, je fais un petit tour à l’arrière du restaurant. Puisqu’il s’agit d’un espace à aire ouverte en pleine nature, il est facile d’en faire le tour et d’y voir le personnel travailler. L’eau coule en abondance un peu partout, de la cuisine jusqu’à l’évier de la plonge. C’est le charme d’une organisation un peu chaotique, dont seuls les Japonais en campagne ont le secret.
Se promener au pied de la montagne Saragamine
Après m’être tout autant régalé que diverti, pourquoi ne pas profiter de la montagne pour une petite marche de santé? À seulement dix minutes du restaurant (vous devrez encore une fois vous rendre en voiture) se trouve le parc Kamihayashi Shinrin, au pied de Saragamine. C’est un endroit très prisé durant les journées chaudes et humides d’été, car il abrite une Kaza Ana (風穴). Il s’agit d’un petit recoin au milieu du parc ou un phénomène particulier se produit: les roches dégagent une brise d’air frais, permettant aux visiteurs de se rafraîchir à leur guise.
Se perdre dans le parc Shinrin
Si jamais vous recherchez comme moi un peu plus de tranquillité (et oui, la Kaza Ana est bien souvent prise d’assaut par les visiteurs) le parc Shinrin propose une charmante petite promenade au pied de Saragamine. Beaucoup de verdure, mais aussi des couleurs, puisque l’entrée est ornée de jolies fleurs bleues.
Le parc n’est pas si grand, on en fait vite le tour. Cela dit, il est aussi facile qu’agréable de s’y perdre au milieu des arbres, où la lumière du soleil tente de se frayer un chemin. De nombreux petits bancs en bois sont à disposition, au coeur de la verdure. C’est le moment idéal pour s’assoir et prendre le temps d’écouter la multitude d’oiseaux et d’ insectes qui chantent tous en harmonie.
Trekking dans la montagne Saragamine
Pour les plus aventureux qui ne se contenteraient pas d’une simple balade dans le parc, vous avez toujours l’option de monter dans la montagne. Je ne vais pas vous mentir, la chaleur m’a un peu rebuté, mais j’ai quand même emprunté quelques sentiers pour aller me perdre dans la forêt. Suivez simplement les panneaux (en japonais uniquement) et laissez-vous guider par les petites brises de vent qui, je dois admettre, sont fort agréables !
À seulement une trentaine de minutes de la ville de Toon, Saragamine est l’endroit parfait pour une escapade en plein air, à l’abri du soleil. Si vous décidez de passer par la préfecture d’Ehime, je vous conseille fortement d’y faire un arrêt. Et si jamais votre estomac fait des siennes, les nagashi somen ne sont jamais bien loin ! ?