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Si l’on prend une carte du Japon et qu’on relie Tokyo aux principaux lieux d’intérêt des préfectures d’Ibaraki, de Fukushima, et de Tochigi, on voit apparaître la forme d’un diamant. Cette étrange coïncidence a donné naissance à la Diamond Route, un circuit qui permet de partir à la découverte des innombrables richesses d’un Japon relativement méconnu. Activités de plein air, histoire, culture, gastronomie… la Diamond Route regorge de trésors !

la diamond road qui parcours les préfectures d'Ibaraki, de Tochigi, et de Fukushima depuis Tokyo
L’emplacement des lieux dignes d’intérêts des préfectures d’Ibaraki, de Fukushima et de Tochigi reliés à Tokyo prennent la forme d’un diamant ⎪ Illustration : Boshiken Publishers

Ibaraki : une préfecture si proche de Tokyo, et pourtant si différente

Je commençais mon road trip sur la Diamond Route à Mito, dans la préfecture d’Ibaraki, qui ne se trouve qu’à 70 minutes de Tokyo en Shinkansen. Dès mon arrivée je me suis tout de suite dirigé vers le parc Kairakuen.

Le parc Kairakuen

Kairakuen (偕楽園 ; littéralement « le jardin où tout le monde peut se reposer ») fut créé en 1842 par le seigneur féodal Nariaki Tokugawa. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il ne s’agit pas uniquement d’un des plus beaux jardins japonais du Japon, c’est aussi le deuxième plus grand parc municipal du monde, juste derrière Central Park à New-York. C’est un véritable bonheur que de déambuler entre les 3000 pruniers plantés dans le parc. J’ai aussi pu y visiter Kobuntei, l’ancienne résidence dans laquelle Tokugawa recevait ses invités. À l’intérieur, j’ai pu découvrir le tout premier monte-plats du Japon, une petite révolution à l’époque.

Activités de plein air autour du pont de Ryujin

Après avoir pleinement profité du parc Kairakuen, je me suis rendu sur le pont suspendu de Ryujin. À 100 mètres de haut, ce pont long de 375 mètres offre une magnifique vue panoramique sur les environs et sur le lac Ryujin, dont la forme rappelle celle d’un dragon. Il est possible d’effectuer un saut à l’élastique depuis le pont, je n’avais pas le temps de m’y essayer cette fois-ci mais c’est une activité que je garde en tête pour ma prochaine visite.

le pont Ryujin sur la diamond road dans la préfectire d'Ibaraki
Le pont suspendu de Ryujin ⎪ Photo : Maite

Après une agréable pause déjeuner au café Ryujin, je pars faire du kayak en pleine nature. Le silence n’était troublé que par le bruit de nos rames, le chant des oiseaux, et le son du vent soufflant dans les arbres. Ces arbres qui nous entouraient s’étaient parés des plus belles couleurs de l’automne, ce qui rendait les paysages d’autant plus impressionnants. La saison des momiji est à mon avis la plus belle saison pour profiter pleinement de cette expérience.

La cascade de Fukuroda

La cascade de Fukuroda (袋田の滝) est la troisième plus grande cascade du Japon (après la cascade de Nachi à Wakayama et la cascade de Kegon à Nikko). 120 mètres de haut pour 73 mètres de large, une fois sur place on reste sans voix devant ce spectacle époustouflant !

la cascade de fukuroda, l'une des plus grandes cascades du Japon
La cascade de Fukuroda, la troisième plus grande cascade du Japon ⎪ Photo : Maite

Les vallées d’Okukuji

La région d’Okukuji, au nord de la préfecture d’Ibaraki, est parcourue de magnifiques vallées aux paysages typiquement japonais. Un environnement qui se prête parfaitement à d’agréables ballades à vélo. Vous pourrez louer un vélo à la gare de Fukuroda (袋田) pour partir explorer les environs.

En chemin, vous pourrez vous arrêter à l’école Oyaki, une ancienne école primaire qui propose aujourd’hui des cours de cuisine aux visiteurs qui pourront apprendre à confectionner de délicieux oyaki, sorte de boulettes japonaises qui peuvent être aussi bien salées que sucrées.

La région est parcourue par la rivière Kuji qui prend sa source sur le Mont Yamizo qui offre également de somptueux paysages vallonnés, parcourus de rizières et parsemés à l’automne de fleurs d’un rouge éclatant : les higanbana. Devant ce spectacle saisissant, je n’ai pas de doute : je suis bien au cœur du Japon !

Tochigi : une préfecture au cœur de Honshu

Arrivé à l’extrémité nord de la préfecture d’Ibaraki, il était temps de poursuivre mon chemin sur la Diamond Route et de passer dans la préfecture de Tochigi. Je me rendis à Nasu, qui est à la fois une région et une ville. Il y a de quoi faire à Nasu : zoos, musées, restaurants, cafés en tout genre… Parmi les plus connus on peut citer le musée de l’ours en peluche qui expose entre autre des peluches représentant les personnages de Mon Voisin Totoro.

Le musée du trompe-l’œil vous fait découvrir d’étonnantes perspectives, et il me faut citer le zoo Nasu Animal Kingdom qui me permet de découvrir des animaux que je n’avais encore jamais approchés : les suricates (sentinelles du désert) et les capybaras. Il est possible d’entrer dans l’enclos des capybaras pour donner un peu d’herbe à ces rongeurs géants, qui ont l’habitude de se plonger dans un grand bassin d’eau fraîche s’ils ont chaud ou de se détendent dans la chaleur des eaux d’un onsen durant l’hiver.

capybaras entrain de se détendre dans un bain onsen dans la préfecture de Tochigi
Des capybaras se détendent dans un onsen ⎪ Photo : Maite

Fukushima : une force de la nature

Derrière la préfecture de Tochigi, l’immense préfecture de Fukushima s’étendait devant moi, dernière étape de mon cheminement sur la Diamond Route. Je me rendis directement à Nihonmatsu, au nord de la préfecture, légèrement en dessous de la ville de Fukushima.

Saké traditionnel à Nihonmatsu

Après avoir exploré les vestiges du château de Nihonmatsu (二本松城) qui appartenait au clan Niwa, régnant sur Nihonmatsu durant la période Edo, je suis parti à la découverte d’une spécialité de la préfecture de Fukushima : le saké. Les saké de Fukushima ont reçu un total de 22 médailles d’or en 2019, faisant de Fukushima la préfecture la plus primée pour son saké durant sept années consécutives.

Curieux d’en savoir plus sur ce saké exceptionnel, je me suis dirigé vers la distillerie de saké Daishichi. Fondée en 1752 par la famille de samouraï Ohta, cette distillerie a su conserver son savoir-faire traditionnel sur dix générations. Le secret d’une telle réussite ? La méthode « kimoto », un procédé de fermentation extrêmement exigeant inventé il y a plus de 300 ans. Tirant partie de l’eau pure des montagnes d’Abukuma et de la grande qualité du riz cultivé dans la région, le saké de Daishichi est devenu une véritable référence si bien que la Revue du Vin de France a classé le saké de Daishichi à la quatrième place de son classement des dix meilleures boissons alcoolisées du monde en 2019. Une sélection qui fait le fierté du président de Daishichi, qui a toujours été passionné par la France et sa culture.

Les montagnes autour de Nihonmatsu

Si vous aimez la nature, vous tomberez sous le charme des montagnes qui s’étendent à l’est de Nihonmatsu. Anciens volcans, lacs de montagne, sites historiques, et paysages des plus surprenants vous attendent dans les montagnes de Fukushima.

Le mont Azuma

En fin de journée, j’arrive au mont Azuma, qui se trouve non loin de Nihonmatsu. L’occasion de me reposer quelques instants dans une atmosphère traditionnelle, entouré par des poupées kokeshi (poupées traditionnelles en bois tourné, originaires du nord du Japon).

La rivière Arakawa qui coule aux pieds du mont Azuma est bordée d’agréables onsen dont les eaux thermales d’un Ph naturel de 5,5 sont particulièrement douces pour la peau.

Le plateau de Jododaira

De l’autre côté du mont Azuma, le plateau de Jododaira (浄土平) offre un panorama unique sur le mont Azuma et la route de Bandai-Azuma. Terres volcaniques et verdoyantes se font face dans un contraste des plus saisissants. D’un côté j’ai l’impression de me retrouver dans des décors lunaires dignes d’un film de science fiction ; de l’autre j’observe une nature luxuriante qui n’aurait pas détonné dans un film d’aventure. Une fois en haut, on domine complètement l’ancien cratère d’Azuma Kofuji.

Le pont de Fudosawa est l’un des symboles de la région d’Azuma. Ses 170 mètres de long offrent une vue spectaculaire sur le bassin de Fukushima.

Le mont Adatara

Juste en dessous du mont Azuma, le mont Adatara fait partie de la ceinture volcanique de Nasu et est en réalité composé de plusieurs volcans, si bien qu’on parle parfois de la chaine de montagnes d’Adatara. Situé à l’extrémité du parc national de Bandai Asahi, cette chaîne de montagne s’étend sur 9 kilomètres. On peut y profiter d’une vue impressionnante sur les préfectures de Fukushima, de Tochigi, et d’Ibaraki. Gravir le sommet du mont Adatara à 1700 mètres d’altitude demande d’avoir un minimum d’expérience, mais je n’eus aucun mal à m’y rendre grâce au téléphérique.

téléphérique se rendant au sommet du mont Adatara
Téléphérique montant au sommet du mont Adatara ⎪ Photo : Maite

Devant moi, la nature s’étend à perte de vue. Le pic du mont Adatara est surnommé « le petit téton » (chichikubiyama en japonais), et il faut dire que sa forme est en effet particulière. C’est d’ailleurs l’une des montagnes les plus fameuses du Tohoku, mais pour une toute autre raison. Le célèbre poète japonais Kotaro Takamura (1883 – 1956) écrira, en reprenant les mots de sa femme originaire de la région, « seul le bleu du ciel du mont Adatara porte la véritable couleur du ciel« .

Le mont Iimori

Le mont Iimori est un lieu culturel et historique de la région, particulièrement connu pour la bataille historique de Boshin au cours de laquelle les derniers shogun affrontèrent les forces impériales.

Les samouraï, toujours fidèles au shogun, durent faire face à un dilemme cornélien : continuer à se battre sur le champ de bataille ou se replier dans le château pour défendre le shogun. Ils décidèrent de défendre le shogun, mais une fois arrivés de l’autre côté du mont Iimori, ils s’aperçurent que le château, au loin, était déjà en feu. Ces vingt jeunes samouraïs prirent alors la décision de mettre fin à leur vie immédiatement. Seul un d’entre eux fut retrouvé vivant et fut fait prisonnier. Des années plus tard il raconta ce qu’il avait vécu.

Visiter le mont Iimori me donna l’occasion de découvrir le temple de Sazaedo. Construit en 1796, ce bâtiment fut une prouesse technique pour l’époque en raison de l’étonnante structure de son double escalier en colimaçon montant à 16 mètres de haut. Un véritable trésor culturel du patrimoine japonais. Ce lieu de culte attire encore de nombreux fidèles qui s’y rendent pour prier. Il est demandé aux visiteurs de ne pas diffuser les photos de l’intérieur, il m’est donc impossible de les partager avec vous, mais ce temple fait partie de mes coups de cœurs de ce voyage.

Les lacs de montagne

Le lac Inawashiro, entre le mont Iimori et le mont Bandai, est le quatrième plus grand lac du Japon. Lorsque le vent ne vient pas troubler la surface de l’eau, le bleu du ciel se reflète sur le lac avec une telle clarté qu’on le surnomme « le lac du miroir céleste« . Durant l’été, les amateurs de ski nautique s’y retrouvent pour quelques escapades sportives.

De l’autre côté du mont Bandai, Urabandai (裏磐梯, littéralement « l’arrière de Bandai ») est une région parsemée d’étangs. Ces hauts plateaux de montagne offrent de magnifiques randonnées et sont particulièrement réputées pour le ski durant l’hiver. En automne, le spectacle offert par les couleurs des momiji est particulièrement magnifique.

Ouchijuku : un village historique qui fait voyager dans le temps

Le village d’Ouchijuku (大内宿) se trouve sur l’ancienne route commerciale d’Aizu-Nishi Kaido. Il servait de relais entre Aizu et Nikko durant la période Edo. Les restrictions imposées par le shogunat obligeaient les voyageurs à effectuer leurs longs voyages à pied. Pas conséquent, de nombreux villages se développaient sur ces itinéraires afin d’offrir hébergement et nourriture aux voyageurs. Ouchijuku est l’un de ces anciens villages et il est encore étonnamment préservé. Si ce n’est les quelques boutiques de souvenirs en bord de route, j’avais littéralement l’impression de me trouver dans le décor d’un film historique.

Je suis rentré de ce voyage sur la Diamond Route des étoiles pleins les yeux. Découvrir ces trois préfectures fut une expérience inoubliable, et je comprends maintenant mieux toute l’étendue de la préfecture de Fukushima qui conserve tous ses attraits et reste particulièrement bien préservée sur son versant est.

Si vous désirez partir à la découverte d’un Japon authentique, vous serez émerveillé par les joyaux culturels, les trésors historiques, et les merveilles naturelles des préfectures de Fukushima, de Tochigi, et d’Ibaraki. Alors n’hésitez pas et partez à l’aventure !

Article écrit en partenariat avec la préfecture de Fukushima

Alex

Alex

Porté par le vent et les ailes d’un avion, je suis arrivé au Japon il y a quelques années déjà. Pourtant, chaque jour apporte encore son petit lot de surprises… Parfois bonnes, parfois moins. Bref, la vie d’un humain sur cette jolie terre. Je garde intacte ma passion pour le « Vrai Japon ». Avec Voyapon, je vous propose de découvrir quelques endroits et quelques astuces utiles pour votre prochain voyage au Japon.

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