Article réalisé en partenariat avec l’Association touristique de la ville de Fujisawa.
Lorsqu’on visite Tokyo, cette métropole gigantesque en constante effervescence, il est difficile de croire qu’échanger ses baskets pour des tongs peut se faire aussi facilement. Pourtant, à seulement 70min en transport en commun de Shinjuku, se trouve la petite île de Enoshima, lieu renommé pour les amateurs de voile et de glisse. Pour l’occasion des diverses festivités sportives à venir (J.O de Tokyo de 2020) je me suis rendu sur place pour assister au festival d’ouverture donné par Enoshima pour la coupe du monde de voile.
Une cérémonie axée sur les traditions à Enoshima
Lorsqu’un pays a l’honneur d’accueillir un évènement d’envergure mondiale, il va bien souvent de soi de mettre en avant sa richesse culturelle et ses traditions en guise de bienvenue. C’est exactement ce que Enoshima à décidé de faire pour cette cérémonie d’ouverture. Le Japon détient un patrimoine historique et culturel impressionnant et il est incroyable de voir à quel point ses traditions se sont transmises au fil des siècles.
Interprétation de danses et chansons traditionnelles
Le festival débute avec un groupe masculin de Japonais interprétant le Kiyari, une chanson aux tonalités et au rythme particuliers durant laquelle chaque individu du groupe se passe le « lead » les uns à la suite des autres. Alors que le Kiyari est plutôt calme et apaisant, la seconde prestation quant à elle, est beaucoup plus énergique. C’est au tour des femmes de s’emparer de la scène, pour une danse Ondo sur fond de musique traditionnelle japonaise.
Toutes joliment vêtues de kimonos, les danseuses s’adonnent à une forme rythmée de Ondo spécifique de la région, nommée « Enoshima Yacht Ondo« qui fut interprétée pour la première fois pendant les Jeux Olympiques de Tokyo de 1964.
De la musique qui fait voyager au travers des époques
Pour les touristes en visite, ce genre d’évènement est une occasion parfaite de se laisser transporter au travers des époques. Même si l’on ne connaît pas grand chose à la culture japonaise, la diversité du spectacle et la qualité des interprétations suffisent à découvrir et expérimenter la richesse culturelle du pays.
Le Bayashi, musique instrumentale typique de la fin de la période d’Edo était la troisième partie du spectacle. Entre art martial et musique, le Bayashi offre une prestation intéressante puisque des enfants y incorporaient certains gestes dignes d’un film de karaté, pendant que les filles jouaient de la flûte.
Grand amateur de percussions, la prestation suivante fut de loin ma préférée. Si vous aimez la musique du monde, vous serez aussi probablement comblé par la richesse rythmique du Wa-Daiko. Des musiciens y performent avec un sens du rythme et une énergie inégalables et n’ont eux aussi pas peur d’y ajouter quelques gestuelles martiales pour rendre le spectacle encore plus vibrant.
Le Mikoshi, un rituel impressionnant
Après une heure trente de spectacle arrive la dernière partie de la cérémonie: le Mikoshi. N’ayant aucune idée du processus, j’ai été surpris de constater le déroulement du rituel. En effet, cette coutume n’est pas vraiment une danse, ni une musique, mais bel et bien un rituel sacré durant lequel un groupe de personne transporte un tombeau sur leurs épaules jusqu’à l’océan !
Chacun des individus impliqués y a apparemment un rôle précis: alors que la majorité d’entre eux soutient la structure, d’autres chantent aux abords du tombeau en y jouant des percussions à l’aide des poignées. Même si j’avoue être dépassé par l’évènement, c’est avec stupéfaction et curiosité que j’observe la culture japonaise battre son plein sous mes yeux.
Une fois au bord de l’eau, le groupe continue de transporter le tombeau jusqu’à la mer, où ils iront finalement y purifier l’esprit sacré avant de revenir sur la rive.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre lors de cette cérémonie d’ouverture. N’étant pas particulièrement amateur des sports de voile, j’ai été ravi de voir que Enoshima a décidé de mettre l’emphase sur la culture afin d’inaugurer le lancement de la coupe. Le Japon a su perpétuer ses traditions au fil de l’histoire plus que n’importe quel autre pays; pour cette raison, c’est une expérience enrichissante en tant qu’étranger que de pouvoir assister à ce spectacle unique et dépaysant.