[The 2020 Kanamara festival was cancelled due to coronavirus.]
Vous cherchez un lieu original proche de Tokyo ? Allez faire un tour dans la ville de Kawasaki ! Située dans la préfecture de Kanagawa, elle est accessible en train, comptez une trentaine de minutes au départ de Shinjuku.
Premier arrêt : le sanctuaire de Kanayama et ses pénis
Situé à cinq minutes à pied de la gare de Kawasakidaishi, ce sanctuaire est dédié à la fertilité.
Autrefois, les prostituées du coin venaient y prier pour être protégées contre les maladies vénériennes. Aujourd’hui, le sanctuaire propose des bénédictions divines pour la prospérité des affaires, l’avenir du clan familial, le mariage, un accouchement facile et l’harmonie entre époux. Ne soyez donc pas surpris de croiser quelques sculptures de pénis, ainsi que des ema aux dessins suggestifs.
Chaque printemps, le sanctuaire organise le Kanamara Matsuri, l’un des festivals les plus singulier de l’archipel puisque que le défilé fait parader trois phallus géants dans leurs mikoshi (sorte de petit temple portatif). Évidemment, l’événement remporte un franc succès…surtout auprès des étrangers ! Tant mieux puisqu’il permet de collecter des fonds pour lutter contre le sida. N’oubliez pas, cette année le célèbre Kanamara Matsuri Festival (かなまら祭) est le 2 avril 2017. Cet événement « atypique » à lieu chaque premier dimanche d’avril depuis 1969. On retrouve ces phallus symbole de ce rituel, dans les sucreries, décoration pendant toute la journée du festival.
À noter : le sanctuaire est dédié aux divinités Kanamarahime et Kanamarahiko, saints patrons de la reproduction donc, mais aussi des forgerons, la zone étant un ancien centre de production de métaux. Cette information m’a permis de comprendre pourquoi, parmi les pénis, on pouvait apercevoir ça et là des enclumes !
Deuxième arrêt : le temple Kawasaki Daishi où faire bénir sa voiture
À dix minutes à pied de Kanayama se trouve un complexe de bâtiments religieux nommé Kawasaki Daishi, siège de la secte Chisan de l’école bouddhiste Shingon. En soit, le temple est intéressant, son organisation rappelle un peu celle de Senso-ji à Asakusa en plus sobre.
On y retrouve une pagode à cinq étages (Hakkaku Gojunto), un temple principal richement orné (Heikenji), un jardin avec étang, un marché (Nakamise dori) et quelques bâtiments secondaires. Sans oublier la statue de Kobo Daishi, fondateur du bouddhisme au Japon, qui donne son nom au temple.
Mais, ce qui a vraiment retenu mon attention, c’est le hall de prière pour la sécurité routière ! La construction du bâtiment date de 1977 et son architecture est surprenante (on dirait presque un décor de Bollywood). Les Japonais viennent des quatre coins de l’archipel pour faire bénir leurs véhicules et ainsi réduire les risques d’incidents de la route. D’ailleurs, le temple donne sur un immense parking pour faciliter l’accès aux pèlerins et leurs automobiles. Il est aussi commodément situé le long de la route nationale n°409.
Troisième arrêt : « Warehouse », le game center le plus incroyable du pays
[nb. ce game center ferme ses portes le 17 novembre 2019]
À cinquante minutes à pied ou vingt minutes en métro (descendre à la station Keikyu-Kawasaki sur la ligne Keikyu-Daishi), se trouve Warehouse, un game center pas comme les autres !
Les propriétaires du lieu ont reproduit le décor de la Citadelle de Kowloon, une enclave chinoise situé au milieu de Hong Kong, célèbre pour sa densité exceptionnelle qui laissait à peine pénétrer la lumière. Les bâtiments construits les uns dans les autres ont fini par former un monolithe de rapiéçage de centaines de mètres carrés, à la suite de milliers de modifications et d’extensions, pratiquement sans aucune intervention d’architectes ou d’ingénieurs. Véritable asile pour escrocs et toxicomanes (la Hong Kong Police Force n’avait aucun droit d’y entrer), le lieu est démoli en 1993.
Le décor du game center est stupéfiant de réalisme : il y fait sombre, un habillage sonore reproduit les bruits d’ambiance de Kowloon, on y retrouve les éléments principaux de ce que devait être la vie au sein de la citadelle.
Par ailleurs, jeux vidéo, UFO catcher, fléchettes ou billards s’étendent sur trois larges étages. Au deuxième étage (le premier pour nous), vous trouverez une sélection de jeux vintages comme Pacman, Space Invaders ou encore la première édition de Street Fighters.
Une visite qui, à elle seule, vaut une virée à Kawasaki !