Skip to main content

Outre l’emblématique ville de Kyoto, aux mille et des temples et jardins zen, la préfecture éponyme dévoile une facette bien différent au nord, en bordure de la mer du Japon, avec des paysages qui se classent parmi les plus beaux du Japon (Amanohashidate), des villes où l’artisanat traditionnel perdure depuis des siècles (Tango Chirimen), et des villages de pêcheurs (Ine Funaya) où le temps semble s’être arrêté pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Le musée du tissu Tango Chirimen

Le Tango Chirimen History Museum
Tango Chirimen History Museum

Aujourd’hui administré en préfectures, le Japon était autrefois constitué de nombreuses provinces dont la province de Tango, située sur la péninsule nord-ouest de Kyoto. La région s’est notamment développée autour de l’industrie textile, en particulier grâce à la soie dite chirimen (ちりめん). Désignant à la fois la technique de tissage et le tissu obtenu. La soie chirimen est une crêpe de soie utilisée depuis l’ère Edo (1603-1868) dans la confection de kimonos. À Yosano, vous pourrez visiter le Tango Chirimen History Museum (丹後ちりめん歴史館), qui vous permet de découvrir l’histoire de la soie chirimen, à travers les machines à tisser, et ses nombreuses utilisations : dans les kimonos traditionnels, mais aussi, de nos jours, dans des accessoires tels que des foulards, des pochettes, ou des cravates. En effet, le marché de kimonos déclinant, les manufactures de chirimen et toute la filière textile traditionnelle de Kyoto se diversifient de plus en plus pour trouver de nouveaux débouchés pour tous les savoir-faire autour de la confection de kimonos.

Si vous souhaitez passer plus de temps à Yosano, sachez qu’il existe des visites de manufactures et d’ateliers le long de la Chirimen-kaido. N’hésitez pas à faire un tour sur le site Tango Chirimen pour obtenir plus d’informations.

Amanohashidate, une vue de la mer du Japon classée parmi les trois plus beaux paysages du Japon

La mer du Japon séparée par une bande de sable depuis le amanohashidate viewland
Vue depuis le Amanohashidate viewland

Durant la première partie de l’ère Edo (1603-1868), Shunsai Hayashi, un érudit néo-confucéen, conseiller du shogunat, entreprit un pèlerinage à travers le Japon et publia un classement des trois plus belles vues du Japon dans le Nihonkoku jisekikou (日本国事跡考), un classement nommé le Nihon Sankei (日本三景). Avec Miyajima à l’ouest et Matsushima au nord de Tokyo, Amanohashidate (天橋立), littéralement « le pont vers le paradis », fut ainsi désigné par Hayashi comme l’un des paysages les plus exceptionnels de l’archipel japonais. Comme pour les montagnes, les cascades ou les rivières, la plupart des paysages naturels au Japon sont associés à des mythes, liés à la culture animiste du pays. Ainsi, Amanohashidate aurait été créée par Izanagi-no-Mikoto et Izanami-no-Mikoto, les deux dieux fondateurs du monde selon le culte shinto, comme un pont reliant la terre au monde céleste.

Cette bande de sable, longue de 3,6 kilomètres est recouverte d’une forêt de 8000 pins. Les courants de la mer du Japon et de la rivière Noda continuent de façonner cette bande de terre qui s’agrandit d’année en année. Vous pouvez d’ailleurs admirer la vue depuis l’observatoire Amohashidate View land, accessible en télésiège ou à pied. C’est l’un des meilleurs endroits où apprécier la vue et découvrir une curieuse coutume. Penchez-vous pour regarder la bande de sable à l’envers et vous pourrez peut être y apercevoir la forme d’un dragon comme le suggère notre guide japonaise !

Vous pouvez faire une halte à l’auberge Taikyokuro Agura, et déjeuner en admirant la vue sur la rivière. L’auberge est idéalement située entre le temple Chionji et un petit pont menant à Amanohashidate.

Plusieurs temples et sanctuaires ont été construits autour d’Amanohashidate, le temple bouddhiste Chionji (知恩寺) sur le versant sud, le sanctuaire Motoise Kono, et le temple Nariaji au nord. Le temple Chionji, que nous avons pu visiter, est dédié au Bodhisattva Monju, lié à la sagesse et à l’intelligence. Les personnes viennent prier à ce temple avant des examens pour mettre toutes les chances de leur côté. Des omikuji, de petits papiers divinatoires, en forme d’éventails sont vendus à Chionji et se retrouvent suspendus à tous les arbres aux abords du temple.

Vous pouvez atteindre l’autre côté de Amanohashidate en traversant la forêt de pins et vous promener sur les plages de sable. On imagine facilement à quel point il doit être agréable de se baigner ici, dans la mer du Japon, durant l’été.

Pour vous rendre à Amanohashidate, vous pouvez partir depuis Kyoto en train JR, compter environs 2 heures. Depuis Osaka, toujours en train JR compter 2 heures 20.

Découvrir le village de pêcheurs d’Ine Funaya, au bord de la mer du Japon

Notre voyage à travers le Kyoto de la mer, nous amène tout au nord dans le village de pêcheurs d’Ine (伊根町). Complètement tourné vers la mer du Japon, les funaya (船屋), littéralement des « maisons bateaux« , sont typiques de ce village. Plus de 200 de ces maisons traditionnelles ont été construites durant l’ère Showa (1926-1989). Les funaya sont principalement bâties en chêne, bois utilisé pour sa résistance à l’eau, et sont construites selon le tetsugi, où la charpente et les planches sont assemblées sans clous pour éviter la rouille. Le rez-de-chaussée sert de garage à bateau et le premier étage constitue la pièce à vivre. De nombreux habitants possèdent une maison traditionnelle dans les terres et une autre en bord de mer : une funaya. Le village s’étend sur deux petites anses, ce qui permet d’avoir à la fois des maisons qui sont orientées ouest et d’autres est avec des lumières à chaque fois incroyables sur les façades.

Vous pouvez louer des vélos auprès de l’office de tourisme pour faire le tour du village, mais le mieux pour se rendre compte du charme de Ine, est encore de faire une balade en bateau. La balade dure 25 minutes et vous permet de découvrir le village sous plusieurs facettes depuis la mer du Japon. Des départs ont lieu toutes les demie-heures de 9h à 16h ce qui est assez pratique. Avant de monter, nous avons acheté des petits « snacks » pour les buses locales qui suivent le bateau durant toute la balade guettant le moindre de nos gestes.

Séjourner dans un ryokan à Iné

Nous terminons notre journée dans le Waterfront Inn, une auberge de taille modeste, qui convient parfaitement à l’ambiance du village. Comme on pourrait s’y attendre dans un village de pêcheurs, le repas est composé de poisson, cru et cuit, un délice. Bien que le confort de la chambre soit assez sommaire (chambres à tatamis, cloisonnées par des portes coulissantes), le principal atout est la vue ! La chambre dans laquelle nous avons eu l’opportunité de séjourner, avait un petit balcon idéal pour profiter des premiers rayons du soleil.

Article écrit en partenariat avec la préfecture de Kyoto

Aimée Moribayashi

Aimée Moribayashi

Franco-japonaise fascinée par ces deux cultures, je découvre lors de mes voyages l'art, la culture et la richesse du Japon.

Laisser un commentaire