Kyushu, au sud-est des îles principales du Japon, est un véritable paradis pour les gourmets. Avec ses kilomètres de terres luxuriantes et fertiles, les produits bio de Kumamoto sont très demandés. Là-bas, les agriculteurs sont constamment en quête d’innovations pour offrir aux consommateurs de nouveaux produits attrayants. En tant que grand amateur de cuisine japonaise, j’ai été ravi d’en apprendre plus sur la cuisine de Kumamoto et d’explorer le riche patrimoine de l’une des capitales de la gastronomie nippone.
Kyushu no Shokutaku : la table à manger de Kyushu
Kyushu no Shokutaku, littéralement « la table à manger de Kyushu », a vu le jour en 2009 en tant que magazine promouvant les aliments biologiques, le fait-maison et les produits de cuisine de qualité supérieure. Ce magazine réputé est devenu principalement digital, ce qui permet à l’équipe de se concentrer sur son activité de vente de produits biologiques, dans son épicerie à Kumamoto et par correspondance dans tout le Japon.
Le magasin est situé en face de la petite gare de Higo-Ozu sur la ligne Hohi qui relie Kumamoto à Oita. (La circulation des trains entre les gares d’Higo-Otsu et d’Aso est actuellement suspendue.) C’est un quartier résidentiel avec de hauts immeubles, où l’on a le sentiment d’être dans une ville-dortoir. Plusieurs izakaya (pubs japonais) sont regroupés autour de la gare, leurs menus sont écrits sur des planches de bois accrochées à des lanternes colorées et attirent les salarymen japonais (ouvriers en col blanc).
Kyushu no Shokutaku est légèrement en retrait de la route principale, sa façade en croisillons est pittoresque et accueillante. Le lieu est petit, mais il offre une vaste gamme d’excellents produits biologiques. Se promener dans la boutique, c’est un peu comme un voyage à travers Kyushu, avec des produits exposés tout autour de vous. On y trouve des œufs frais, des confitures locales et même des produits de beauté. Chaque article a sa place et porte une étiquette brune indiquant son nom en anglais et en japonais.
J’ai été accueilli chaleureusement par deux membres du personnel et ai eu droit à une courte visite de leur café. L’espace est agréable, rempli de beaux objets de cuisine anciens et de meubles en bois. La carte du café propose une sélection intéressante de boissons, qui comprend non seulement du thé et du café, mais aussi des sodas aux myrtilles et à la prune fait à partir de fruits locaux, ainsi que de succulents biscuits. Le menu précise aussi la provenance des produits, une touche très personnelle.
Un paquet de 9 petits biscuits sablés a attiré mon attention. Chacun était décoré d’une fleur de la caldera du mont Aso et simplement disposé sur du papier japonais. Ils avaient l’air si délicats et leur goût subtilement sucré se mariait parfaitement avec une tasse de café chaud. Lors de ma visite, j’ai pu discuter avec les membres du personnel et ils m’ont dit être toujours très heureux d’accueillir des touristes.
Le musée du Yamauchi Honten miso et de la sauce soja
Mon arrêt suivant fut une fabrique de miso et de sauce soja, qui possède à la fois un magasin et un musée. Situé à la périphérie de Kumamoto, le musée du Yamauchi Honten miso et de la sauce soja est une véritable institution culturelle japonaise. Fort d’une riche histoire de plus de 250 ans dans le secteur, il a remporté de nombreux prix, témoignant de sa contribution exceptionnelle à l’industrie alimentaire.
C’est un lieu sans prétention : un petit bâtiment en bois situé au sein du complexe de l’usine. Le musée lui-même est situé au-dessus de la boutique et il y a beaucoup de places de parking à l’extérieur. Vous êtes libre de flâner dans la boutique puis de découvrir l’histoire du miso et de la sauce soja dans le musée informatif (en japonais uniquement). L’entrée est gratuite et le personnel se fera un plaisir de répondre à toutes vos questions.
Accueilli par deux membres du personnel, j’ai pu visiter le magasin principal et découvrir certains de leurs produits phare au travers de nos échanges en anglais limités, mais soutenus par l’utilisation d’applications de traduction. En plus de la pâte miso et de la sauce soja, on y trouve une vaste gamme de sauces et d’assaisonnements. Tous leurs produits sont fabriqués sur place, selon des techniques qui ont été perfectionnées au fil du temps.
Le musée, bien qu’exclusivement en japonais, bénéficie d’une scénographie attractive et de présentations intéressantes. Le personnel souhaite que les visiteurs en apprennent davantage sur la production du miso et de la sauce soja et est fier de la longue tradition de l’entreprise.
J’étais submergé par le grand choix disponible et, honnêtement, j’avais trop peu de connaissances sur le miso et la sauce soja pour prendre des décisions d’achat éclairées.
Sentant mon dilemme, le personnel m’a recommandé d’essayer leurs produits phare. J’ai donc acheté une bouteille de sauce de soja dense et riche, que j’ai ensuite apprécié avec des plats de viande rouge et de riz. Sa saveur fumée n’était pas trop envahissante et son arrière-goût onctueux ne laissait aucun doute sur le fait qu’il s’agissait d’un produit de qualité supérieure.
J’ai aussi acheté un pot de pâte de miso. Ce super-aliment japonais, fabriqué à partir de fèves de soja fermentées, a de nombreux bienfaits pour la santé et est excellent pour le système digestif. J’en ai plongé une grande cuillerée dans un mug d’eau chaude, avant d’y ajouter quelques morceaux de tofu et des restes de légumes. Une collation idéale en milieu d’après-midi, qui m’a donné beaucoup d’énergie.
Shikisaisai : un magasin où trouver les spécialités culinaires de Kumamoto
Mon troisième arrêt fut à Shikisaisai, un des plus grand centres de promotion des spécialités de Kumamoto, situé dans la ville de Koshi. Je ne savais pas à quoi m’attendre en entrant dans ce magasin, mais j’y ai découvert des produits provenant essentiellement de la région de Kumamoto. Le choix de spécialités de Kumamoto était vraiment étonnant. Je vous recommande de prendre le temps de parcourir les allées et de discuter avec le personnel.
Le sashimi de cheval (viande de cheval crue) est une spécialité locale de la région de Kumamoto. Dans le coin boucherie, un aimable boucher m’a encouragé à en goûter un panel, préparé avec différentes marinades. Je n’avais jamais gouté la viande de cheval crue auparavant, mais j’ai apprécié cette dégustation. La texture était plus légère que celle des viandes plus denses comme le bœuf, et les marinades étaient délicieuses.
À Shikisaisai, on peut acheter des viandes et des poissons de toutes sortes qui viennent des plaines luxuriantes de Kyushu et de la mer voisine. Le bœuf d’Akaushi est un produit de Kumamoto réputé, que l’on peut notamment trouver dans ce magasin. Vous pouvez en apprendre plus sur mon expérience de dégustation de cette viande dans cet article.
Si vous aimez flâner dans les supermarchés pour découvrir la cuisine des régions que vous visitez, une visite à Shikisaisai peut être un temps fort de votre voyage à Kumamoto. Vous y trouverez également toute une gamme de souvenirs de Kumamoto à des prix raisonnables.
Le karashi renkon est une spécialité locale de la région de Kumamoto. Le renkon est un légume-racine : la racine de lotus. D’apparence inhabituelle, il est de couleur beige et percé de trous. À Kumamoto, on a ajouté une touche originale à ce légume populaire : les trous sont farcis avec de la moutarde locale, puis le renkon est recouvert de farine et frit. Il accompagne très bien les plats de viande et se déguste également le matin avec une omelette roulée.
Comme je voulais m’accorder un plaisir sucré, j’ai décidé d’acheter un pain aux fruits et aux noix dans leur boulangerie. J’avais l’habitude des pains aux fruits du Royaume-Uni, qui sont bruns, collants, et assez lourds. Ils laissent souvent en bouche un goût fort et acide et doivent être tartinés de beurre. Celui que j’ai acheté à Shikisaisai, au contraire, était de couleur claire et léger, avec juste la bonne quantité de fruits. Les noix caramélisées sur le dessus du gâteau lui conféraient une texture bien croquante, et délicieusement rafraîchissante. Si vous aimez les sucreries, je vous recommande de goûter à cette douceur.
En visitant les magasins d’alimentation de Kumamoto, j’ai eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les nombreux produits de la région, et de déguster certains des meilleurs aliments biologiques que je n’avais jamais goûtés. La région bénéficie d’un climat chaud et d’un approvisionnement abondant en eau douce souterraine, ce qui lui assure une terre très fertile. Bien que les visiteurs connaissent la région pour sa viande, je pense qu’il y a bien d’autres produits qui démontrent l’importance de Kyushu dans le paysage agricole et gastronomique japonais.
Accès
En 2019, Kumamoto sera l’hôte de 24e Championnat du monde de handball féminin, lors desquels 24 pays se disputeront 96 matches, sur 5 sites de la préfecture.
Fukuoka, la ville principale de Kyushu, n’est qu’à 40 minutes de Kumamoto en Shinkansen (TGV japonais) et à une 1h30 de voiture par l’autoroute de Kyushu, la région n’a donc jamais été aussi accessible. Les deux villes de Fukuoka et Kumamoto ont toutes deux leur aéroport avec des vols internes, ainsi que des vols internationaux.
Nous avons loué une voiture pour visiter la région, cela qui donne la liberté d’aller où vous voulez et d’explorer plus en profondeur.
Il faut moins d’une heure en voiture depuis l’aéroport de Kumamoto jusqu’au pied du mont Aso, ce qui en fait un endroit idéal pour une excursion d’une journée ou même un plus long séjour dans une auberge locale. Les routes sont faciles à emprunter et vous traversez des villages pittoresques avec des maisons en bois et des haies soigneusement taillés, deux images emblématiques de la culture japonaise.
Accès à la région de Kikuchi en voiture depuis d’autres régions :
Depuis l’aéroport de Fukuoka, comptez environ 1h30
Depuis l’aéroport d’Oita, comptez environ 2h10
Depuis l’aéroport de Kumamoto, comptez environ 15 minutes
Article original écrit par Mark Webster
Traduction par Cyrielle Ugnon-Coussioz
Article réalisé en partenariat avec le siège administratif de la région Nord de Kumamoto.