À deux pas de Tokyo, le mont Takao offre plus qu’une simple randonnée puisqu’il abrite « Takao-san Yakuo-in Yuki-ji » ou « Yakuo-in », un temple bouddhiste légendaire ! Établit en 744 sous ordre de l’empereur Shomu Yakunoin, il devient le lieu de référence du bouddhisme pour l’est du Japon. Il sera dirigé par Gyoki, un moine charismatique notamment à l’origine du grand Bouddha du temple Todai-ji à Nara.
Le temple rassemble un certain nombre de bâtiments disséminés dans le parc. On peut arriver par le haut ou par le bas, en fonction du sentier de randonnée que l’on a choisi. De mon côté, j’ai rejoint le temple en descendant, après avoir atteint le sommet du mont et pris la traditionnelle photo devant le panneau indiquant 599 mètres.
Je suis donc arrivée par le Yakuo-in Izunagongen-do, un bâtiment vermillon aux détails très colorés ! La construction de ce bâtiment ne serait survenue que tardivement, autour de 1805 ; il serait le résultat de la réunion de Haiden & Heiden et Honden, deux bâtiments indépendants construits au début du 18e siècle, connectés par le toit lors de réparations. Le bâtiment est classé « Propriété culturelle tangible de Tokyo » pour son architecture représentative de la période Edo.
Quelques marches plus bas se trouve Yakuo-in Daishi-do un autre bâtiment, plus modeste, entouré de petites sculptures de Bouddha que les croyant longent, priant chacune d’elles, leur touchant la tête ou foulant du pied un cercle au sol prévu à cet effet.
On ne connaît pas précisément la date de construction de ce bâtiment, mais son style architectural et les matériaux et techniques utilisés correspondraient au milieu de la période Edo. Il est d’ailleurs également classé « Propriété culturelle tangible de Tokyo ».
Encore plus bas, on rejoint Yakuo-in Izuna Gongen-do, la partie principale du temple : avec un peu de chance, vous assisterez à une procession de moines, tendez l’oreille, si vous entendez des tambours et des chants c’est qu’ils ne sont pas loin ! Ce dernier bâtiment est le plus grand et aussi l’entrée principale du temple. Cette partie de Yakuno-in abriterait la tombe d’Izuna Daigongen, une forme de « Fudo » (ou dieu du feu) qui protège les dévots du mal et leur apporte bonheur et sécurité au quotidien. Sa visite est plutôt ludique : on y brûle de l’encens, on y fait tourner des roues de pierre, sonner des cloches, on passe dans de petites portes circulaires purificatrices, on y admire une accumulation de clochettes dorées…
J’ai aussi été impressionnée par les nombreux Tengû – êtres démoniaques ailés, à la fois shintô et bouddhistes, qui veillent sur les montagnes sacrées châtiant les mauvais esprits — que l’on peut apercevoir un peu partout dans le temple. Certains sont petits avec un bec de corbeau, d’autres sont plus grands avec un gros nez. En tant que montagne sacrée, Takao est étroitement associée au culte des Tengû.
Après avoir traversé cette dernière partie, vous pourrez ressortir de l’enceinte du temple par la porte principale, si comme moi, vous êtes arrivés par le haut.
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