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J’ai eu plusieurs occasions de séjourner dans des ryokan, et je crois pouvoir affirmer que ces auberges traditionnelles sont la quintessence de l’hospitalité et du luxe. Personnel aux petits soins mais toujours discret, propreté et élégance des chambres, cuisine délicieuse, service impeccable : le fameux omotenashi japonais.

Si je n’ai jamais eu l’expérience d’un établissement qui ne réponde pas à cette excellence du service, mon séjour au Seiryuso de Yamaga Onsen a surpassé tous les autres par son luxe élégant et feutré.

Le ryokan Seiryuso de Yamaga Onsen

Situé dans la ville de Yamaga Onsen, au nord de la préfecture de Kumamoto, le ryokan Seiryuso offre un cadre somptueux aux voyageurs venus profiter des eaux thermales de la ville et découvrir son patrimoine architectural et culturel.

Yamaga ne manque en effet pas d’attractivité, avec ses ruelles bordées de maisons anciennes, le Yachiyo-za, son théâtre de kabuki et le Sennin Toro Matsuri, son célèbre festival, lors duquel les danseuses portent sur la tête une lanterne de papier finement ouvragée.

Dès mon arrivée, j’ai été prise en charge par une employée souriante et chaleureuse, qui parlait anglais et même quelques mots de français. Elle m’a accompagnée jusqu’à ma suite, non sans me présenter au passage toutes les infrastructures dont je pouvais user librement : salons, ashiyu (bain d’eau thermale pour les pieds) et, bien entendu, un onsen comportant un rotemburo (bain en extérieur).

Tout y était cossu et invitait à la détente, à l’image des moquettes et fauteuils moelleux des salons, plongés dans une lumière tamisée et une musique douce. L’espace de l’ashiyu, où l’on n’est ni tout à fait à l’intérieur ni tout à fait en extérieur, permet de profiter de l’air, du bruit de l’eau et de l’élégance d’un jardin japonais moderne, tout en se sentant dans un cocon protecteur.

Une chambre moderne avec onsen privatif à Yamaga Onsen

Le comble du luxe est atteint dans la suite que j’ai eu la chance d’occuper pour une nuit. Quand l’employée a fait coulisser la porte d’entrée, j’ai pu découvrir un vaste espace, cloisonné par des fusuma (ces parois coulissantes typiques de l’architecture intérieure japonaise).

La décoration est une interprétation moderne et raffinée des éléments traditionnels de l’architecture japonaise : parois fusama, sols recouverts de tatamis, table basse, tokonoma dans lequel sont disposés un arrangement floral et une calligraphie.

La suite comporte un coin salon et un coin chambre séparés — contrairement à beaucoup de ryokan où il n’y a qu’une pièce, transformée en chambre le soir venu en y déployant des futons. Tout est ici plus adapté à des personnes peu habituées au mode de vie japonais : de confortables lits à l’occidentale et la disposition de la table basse au-dessus d’une fosse assurent un confort optimal.

Mais la pièce maîtresse de cette suite est sans aucun doute son onsen privatif, situé sur une grande terrasse avec vue sur la rivière Kikuchigawa.

L’eau thermale de Yamaga coule en permanence dans un bassin pouvant aisément accueillir deux personnes. Les hôtes peuvent ainsi profiter des bienfaits de l’onsen en toute intimité et sans modération.

J’y ai passé autant de temps que possible, me plongeant dès mon arrivée dans l’eau brûlante pour oublier la fatigue da la journée. Que ce soit en admirant le coucher de soleil, la lune déjà haute ou le paysage du petit matin, baigné d’une lumière douce, il était impossible pour moi de me lasser de ces bains répétés, lors desquels le son de l’eau couvrait tous les bruits extérieurs.

Preuve de l’excellence du service du Seiryuso : si la température de l’eau ne vous convient pas, il suffit d’un appel à la réception pour qu’elle soit ajustée à vos désirs.

J’ai tout de même voulu aller découvrir l’onsen public de ce ryokan, et grand bien m’en a pris. Il comporte lui aussi un bain extérieur très agréable, entouré de grosses pierres et de verdure. Mais j’ai aussi pu y apprécier le meilleur côté des bains partagés : les belles rencontres. J’y ai été accueillie par les sourires de dames venues de Fukui avec l’épouse du supérieur de leur temple ; et après d’agréables discussions, j’ai même été invitée à leur rendre visite !

Un dîner gastronomique japonais

Enfin, un séjour en ryokan est également synonyme d’opportunité de goûter à une cuisine gastronomique, mettant en valeur les spécialités locales et les produits de saison.

Lors de mon séjour au Seiryuso de Yamaga Onsen, j’ai pu déguster un dîner de cuisine kaiseki (repas gastronomique japonais, lors duquel de nombreux plats sont servis les uns après les autres). Une employée m’a installée dans une salle à manger privative, idéale pour profiter du repas en toute intimité — et sans trop se soucier de l’étiquette, qui peut angoisser certains face à tant de plats inconnus, qu’on ne sait pas toujours comment et dans quel ordre manger.

Il serait long de décrire par le menu tous les plats qui m’ont été servis. Lorsque je pensais le dernier arrivé, j’entendais l’employée s’annoncer derrière la porte, m’apportant de nouveaux délices inattendus : sashimis et oursin accompagnés d’un vin blanc au shiso, soupe claire aux champignons et au tofu, sukiyaki, daurade mijotée, chawan-mushi, karasi renkon, tempura, soupe miso, riz aux champignons, tsukemono… jusqu’à un sorbet de citron et des tranches de kaki en dessert. Les saveurs et textures étaient parfois inattendues, toujours subtiles, et j’ai pu découvrir en un seul repas toute la variété de la cuisine japonaise.

L’okami (la directrice du ryokan), m’a même rendu visite pendant ce dîner. Elle a pris le temps d’échanger quelques mots sur mon séjour et sur Yamaga Onsen, avec beaucoup de délicatesse et un immense sourire.

Un délicieux petit déjeuner japonais

Après une bonne nuit et un bain matinal pour me réveiller et m’ouvrir l’appétit, je suis descendue de nouveau au restaurant, où j’ai retrouvé une salle à manger privative, baignée dans la lumière du soleil.

Le dernier délice de mon séjour dans ce ryokan m’attendait sur la table : du riz accompagné de mentaiko (œufs de colin ou de morue), de petits poissons séchés, de prune umeboshi et de natto, de la salade, de l’œuf, du saumon grillé, du ragoût de bœuf et de tofu, du melon, … le tout accompagné de thé vert et de jus d’orange. Un excellent petit déjeuner traditionnel, après lequel on se sent rassasié et prêt à partir à la découverte de la ville de Yamaga Onsen.

Sur la tasse de thé du petit déjeuner, on retrouve le symbole de la ville : la fameuse lanterne portée par les danseuses lors du festival qui se tient tous les ans les 15 et 16 août.

Accès et informations pratiques

Vous trouverez plus d’informations sur le Seiryuso sur le site Internet du ryokan (uniquement en japonais). Informations disponibles en anglais sur ce site Internet, réservation en ligne possible via divers sites comme booking.com.

Vous pourrez trouver des informations sur Yamaga sur le site Internet de l’office du tourisme de Yamaga et d’autres informations sur la région sur le site de Kikuchi River Bassin – World Heritage (disponibles en anglais).

Si la voiture reste le meilleur moyen de se déplacer dans le nord de la préfecture de Kumamoto, Yamaga est accessible en bus. En train puis en bus, comptez environ 1 heure depuis Kumamoto et 1h30 depuis Hakata (Fukuoka). Vous trouverez des informations d’accès précises sur cette page.

Sachez également qu’une navette de bus gratuite dessert 4 villes de la région nord de Kumamoto : Tamana, Nagomi, Yamaga et Kikuchi. La navette part de l’aéroport de Kumamoto et de la gare JR de Kumamoto. Vous trouverez tous les détails sur leur site internet et dans ce PDF. (Cette navette roule uniquement en novembre 2019 et en janvier et février 2020).

Accès à Yamaga en voiture depuis les aéroports les plus proches :

Depuis l’aéroport de Kumamoto : 50 minutes

Depuis l’aéroport de Fukuoka : 1 heure 10 minutes

Depuis l’aéroport d’Oita : 2 heures 30 minutes

Article réalisé en partenariat avec le siège administratif de la région Nord de Kumamoto.

Clémentine Cintré

Clémentine Cintré

En septembre 2017, je quittai la France et mon travail dans un centre de danse contemporaine pour m'installer au Japon. Quelques jours plus tard, je séjournais dans une ferme à Oita pour écrire mon premier article pour Voyapon — dont j'allais devenir rédactrice en chef deux ans plus tard. Si vous visitez Kyoto en août, il est probable que vous me croisiez lors des fêtes de Bon Odori. Deux autres de mes passions sont les îles et les chats, et ça tombe bien : le Japon a de quoi me combler dans ces deux domaines. 

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