Découvertes à Ozu en partenariat avec la ville d’Ozu.
Dans la préfecture d’Ehime sur l’île de Shikoku, on trouve de nombreuses petites villes authentiques nichées dans les vallées rurales. À une dizaine de kilomètres d’Uchiko, la ville d’Ozu est connue pour son château mais il faut également découvrir son beau quartier historique, ainsi qu’une œuvre architecturale japonaise incontournable : la villa Garyu Sanso.
Ozu et le quartier historique
Au bord de la rivière Hijikawa, la ville d’Ozu s’est développée autour de son château à l’époque Edo (1603-1868). Une partie du centre historique a pu être conservée. Dans la rue Ohanaman, on peut admirer des maisons de marchands et des résidences de samouraïs. Et d’autres bâtiments plus atypiques s’y trouve aussi, comme l’ancienne banque en briques rouges Akarenga-kan construite en 1901 et réhabilitée aujourd’hui en boutiques et galeries.
Juste à côté sur la place Pokopen Yokocho, tous les dimanches d’avril à novembre, des stands de jeux des années 50 et 60 sont installés. Une balade dans le centre d’Ozu permet ainsi de traverser toutes les époques de l’histoire japonaise, de l’époque Edo (1603-1868) à l’ère Showa (1926-1989).
Ukai, la pêche au cormoran
Ozu est également réputé pour ukai, la pêche aidée par des cormorans, qui se pratique du 1er juin au 20 septembre. L’ukai est une méthode de pêche traditionnelle qui utilise des oiseaux dressés, les cormorans, pour pécher les truites dans la rivière.
À la tombée de la nuit, les pêcheurs naviguent sur des barques en bois éclairées par des torches dont la lumière doit attirer les poissons. Au bout des cordes, les cormorans plongent dans l’eau pour pécher les truites sans les avaler. On peut admirer ce spectacle unique depuis les rives de la rivière Hijikawa ou en embarquant sur un bateau.
La villa Garyu Sanso
A l’origine, la domaine Garyu, qui signifie littéralement « dragon endormis », était un jardin de loisir pour les shogun, les seigneurs. Laissé peu à peu à l’abandon, le riche marchand Torajiro Kochi acheta le domaine pour y construire sa villa, qui fut terminée en 1907.
Suite à la restauration de Meiji, en 1868, le Japon abandonna peu à peu ses traditions. À travers ce projet, en réaction, Torajiro Kochi souhaitait mettre en valeur les savoir-faire traditionnels des artisans japonais qui n’avaient plus beaucoup de travail. Il aura fallu 10 ans de conception pour réaliser les plans puis 4 ans de construction. Environ 9 000 personnes de la région et de Kyoto ont participé à la construction de cette œuvre architecturale !
La visite commence par l’habitation principale, le Garyu-in, de style traditionnel Sukiya-Zukuri (un style commun dans les anciens quartiers résidentiels, dont l’étymologie indique que des arts japonais étaient pratiqués dans ce type de bâtiments, comme l’ikebana ou l’arrangement floral !). La rusticité de son toit en chaume tranche avec le raffinement de l’aménagement intérieur qui aurait été inspiré par la villa impériale Katsura de Kyoto. Rien n’a été laissé au hasard, chaque illustration et détail a une signification symbolique. Par exemple, les quatre murs de la pièce Seisui-no-ma illustrent chacun une saison à travers les décors des panneaux de bois sculptés.
Dans l’alcôve ornementale, derrière les panneaux coulissants en papier washi, on aperçoit en ombre chinoise le magnifique travail de sculpture Hanaikada qui représente le printemps avec les fleurs de cerisiers et un cours d’eau.
Dans la pièce Kagetsu-no-ma, qui signifie « lune brumeuse », une fenêtre ronde symbolise la pleine lune. Orientée plein ouest, elle est magiquement éclairée en fin de journée par le soleil couchant. Dessous, les étagères suspendues représentent les nuages. Dans les décors, on retrouve les symboles illustrant la vie nocturne : poignées de porte en forme de chauve-souris, courges sculptées sur les panneaux de bois (car les fleurs des courges fleurissent la nuit)…
La pièce principale Isshi-no-ma avait plusieurs fonctions. Une fois les tatamis enlevés, elle se transformait en scène de théâtre pour des représentations de Nô ! Sur la coursive extérieure en admirant la vue sur la jardin, essayez donc de chercher les signatures des artisans sur les clous du plancher.
On traverse ensuite le magnifique jardin de style Shakkei, qui signifie littéralement « paysages empruntés », pour accéder au pavillon Furo-an, au toit de chaume sur pilotis et qui surplombe la rivière Hijikawa.
Assis sur le sol en tatamis, il n’y a plus qu’à contempler la beauté du paysage. Les soirs de pleine lune, la rivière en contrebas doit réfléchir la lumière de la lune vers le plafond courbé en bambou du pavillon ! Durant les week-ends d’avril à octobre, on peut y déguster un thé matcha pour 400 yens. Si vous êtes de passage dans la préfecture d’Ehime, ne manquez pas la visite de ce joyau architectural rempli de poésie.
Informations pratiques :
- Horaires : tous les jours de 9h à 17h;
- Tarif : 500 yens (enfants moins de 13 ans : 200 yens);
- Billet combiné avec une entrée au château d’Ozu : 800 yens.
Accès à Ozu
À seulement 50 kilomètres au sud-ouest de Matsuyama, la gare Iyo-Ozu est facilement accessible en train grâce à la ligne JR Yosan, qui dessert également la ville d’Uchiko. Depuis Matsuyama, vous aurez le choix entre le train express, et un trajet de 37 minutes, ou le train local, pour un trajet de 70 minutes. L’ensemble des sites d’intérêts d’Ozu sont accessibles à pied depuis la gare, comptez environ 20 minutes de marche pour accéder au quartier historique et au château.
En voiture, prévoyez environ 55 minutes au départ de Matsuyama.