Ceci est la troisième partie d’une série de 3 articles sur la Nouvelle « Route d’Or », une région du Japon facilement accessible grâce au Hokuriku Arch Pass. Pour lire les 2 autres articles de la série, cliquez sur les liens suivants :
- Partie 1 : Visite du Kanto avec le Hokuriku Arch Pass
- Partie 2 : Visite du Chubu avec le Hokuriku Arch Pass
Nul besoin de revenir sur l’année qui vient de s’écouler. Les défis auxquels nous avons été confronté en 2020 ouvrent aussi la voie à un changement de rythme. Ce fut une année de solitude, d’introspection, et l’occasion de revoir sérieusement ses priorités. Mais les nécessités de distanciation sociale et d’isolement n’entament pas pour autant notre désir de voyager. C’est une excellente opportunité pour partir à la découverte de régions plus reculées du Japon, en dehors des sentiers battus. Des lieux encore préservées des effets de la mondialisation. De grands espaces luxuriants et ancrés dans l’histoire. Des villages où prospèrent de petits ateliers d’artisans héritiers de siècles de traditions. Des trésors cachés au cœur du Japon traditionnel.
C’est exactement le genre d’endroits que vous pourrez découvrir le long de la « Nouvelle Route d’Or« . Une escapade ancrée dans l’histoire et les traditions locales et parcourue de paysages à couper le souffle. La Nouvelle Route d’Or va de Tokyo à Osaka en passant par de nombreuses régions que permettront à chacun d’établir son itinéraire idéal. En bonus vous pourrez même éviter les foules de touristes et soutenir les communautés locales. Dans notre article précédent, nous vous avons présenté la région du Chubu et ses paysages luxuriants caractéristiques d’un Japon rural et historique. Cette fois, je passe trois jours à explorer certaines des plus belles destinations du Kansai, en commençant par la ville animée d’Osaka.
La préfecture d’Osaka
La préfecture d’Osaka (大阪府) abrite la deuxième plus grande ville du Japon après Tokyo. La ville d’Osaka est l’une des destinations du Japon les plus prisées par les touristes étrangers grâce ses nombreux sites historiques et culturels et grâce et à sa gastronomie et à sa vie nocturne dont la réputation est plus que méritée. Mais bien que les projecteurs soient braqués sur la ville d’Osaka, et tout particulièrement sur des sites comme le château d’Osaka et Dotonbori, il peut être très enrichissant de sortir de la ville pour explorer ses alentours.
Le parc de Sennan
C’est une matinée fraîche et ensoleillée à Osaka. Je m’apprête à commencer mon voyage par une belle promenade le long de la baie d’Osaka. La mer et la plage se mêlent au ciel sur l’horizon, créant d’apaisantes nuances de blanc et de bleu. La chaleur des rayons du soleil me donne un instant l’illusion que l’été n’est pas encore terminé. Je me retrouve à lutter contre l’envie de plonger dans ces eaux bleues profondes, apparemment calmes. Alors je continue ma balade tout en profitant de la vue. La parc de Sennan est l’une des plus grandes installations de loisirs du Kansai. Le long de la plage, on y retrouve plusieurs cafés et restaurants, ainsi que des espaces de divertissement et des lieux où faire du sport. Chacun trouvera son compte dans le parc tout en longueur de Sennan.
Sur les coups de midi, je commence à me préparer à passer de la plage à la montagne. Je prends le train en direction de Kawachinagano (河内長野), dans le sud-est de la préfecture d’Osaka. Kawachinagano est une ville entourée de montagnes et de forêts luxuriantes. Ancrée dans l’histoire du Japon, elle possède de nombreux atouts culturels depuis le Moyen Âge. Les temples de Kanshinji (観心寺) et de Kongoji (金剛寺) sont de parfaits exemples de la richesse historique et culturelle de la ville. Je commence par me rendre à Kanshinji, qui se trouve à 15 minutes de la gare en bus.
Le temple de Kanshinji
En m’approchant de l’entrée du temple, je suis accueillie par l’imposante statue d’un homme immortel — un samouraï à qui la loyauté sans failles et le génie militaire ont accordé la vie éternelle dans la mémoire historique collective du Japon. Masashige Kusunoki (1294 – 1336) a étudié dans ce temple quand il était jeune. Plus tard, il a fut à l’origine de certains des trésors classés au patrimoine national construits à l’intérieur du temple. Sa sépulture se trouve non loin de là, sur la propriété du temple. Il n’est donc pas étonnant que Kanshinji soit considéré par de nombreuses personnes comme l’un des 25 sites les plus sacrés de la région du Kansai.
Mais le Kanshinji est aussi en lui-même un temple d’une grande importance. Il appartient au courant bouddhiste Shingon, l’une des plus grandes écoles bouddhistes du Japon. Fondé au VIIe siècle, il fut restauré VIIIe siècle par Kobo Daishi Kukai, le fondateur de l’école du bouddhisme Shingon. Son bâtiment le plus célèbre, le Golden Hall (金堂 Kondo), est typique de l’architecture de l’époque de Muromachi, qui se traduit ici par un mélange des styles chinois, indien et japonais, un style qui sera plus tard appelé le « style Kanshinji ». Kusunoki lui-même avait ordonné, lors d’une des nombreuses rénovations du lieu, que l’on en fasse un palais de province pour l’empereur.
Tatekake-no-no devait être une pagode à trois niveaux, mais sa construction fut interrompue à la mort de Kusunoki et le bâtiment resta tel quel Les couleurs de momiji donnent au temple une beauté exceptionnelle
En se promenant autour de Kanshinji, on peut être par moments intimidé par sa beauté et sa longue histoire. L’enceinte du temple, entourée par une végétation dense, prend une toute autre dimension quand vient l’automne. J’ai eu énormément de chance de profiter d’une journée ensoleillée tout en pouvant faire profiter à mes yeux ébahis des couleurs vives et pénétrantes de l’automne. Mais cette plongée au cœur de l’époque de Muromachi ne pouvait s’achever sans une visite du temple de Kongoji (金剛寺).
Le temple de Kongoji
Comme le Kanshinji, le temple Amanosan Kongoji fait partie du courant bouddhiste Shingon. Bien que construit au VIIIe siècle, ce n’est qu’entre la fin de l’époque Heian et le début de l’époque de Muromachi que le Kongoji prit de l’importance. Il est particulièrement intéressant de mentionner que les femmes étaient autorisées à pratiquer dans l’enceinte de ce temple au moment de sa réouverture, chose rare dans les temples bouddhistes de l’époque.
Je suis ravie de pouvoir visiter le temple en semaine, évitant ainsi les foules du week-end. Je peux profiter d’une promenade paisible, admirer les paysages calmement et me détendre tout en profitant de l’air frais de la montagne. J’ai entendu dire que les jardins étaient magnifiques quelle que soit la saison, mais l’explosion des couleurs durant l’automne offrait un spectacle grandiose. Seul inconvénient de cette période de l’année, les journées peu à peu de plus en plus courtes. Le coucher du soleil m’indique qu’il est temps de retourner en ville. Petit clin d’œil aux lecteurs qui aiment visiter les temples, ils se sentiront chez eux au Zenkoji de Nagano.
Découvrir les couteaux japonais de Sakai à Wada Shoten
Je suis de retour en ville après mon escapade en montagne, mais je poursuis ici mon immersion dans la tradition et l’histoire du Japon. Si ma visite de ces temples perchés dans la montagne m’avait plongée dans l’histoire lointaine, je m’apprêtais à présent à découvrir un pan d’histoire traditionnelle encore bien vivante dans l’atelier de coutellerie de Wada Shoten (和田商店). Je parle ici d’une tradition transmise de manière ininterrompue depuis 150 ans sur cinq générations.
La ville de Sakai, dans le sud de la préfecture d’Osaka, est le berceau de la coutellerie japonaise. De véritables bijoux d’artisanat fabriqués en utilisant les mêmes techniques traditionnelles que celles dédiées aux épées japonaises. La renommée des couteaux de Sakai est si grande qu’environ 90% des chefs japonais cuisinent avec ces couteaux. C’est donc un véritable privilège que de pouvoir découvrir les artisans de Wada à l’œuvre, se dévouant cœur et âme à chacune de leur création afin de s’assurer de leur qualité inégalée. Je suis accueilli par Izurou Ikegami et Takashi Wada, de la dernière génération de couteliers de la famille. Ils m’expliquent les différentes étapes de la fabrication des couteaux, et tout particulièrement l’affutage des lames, en m’expliquant comment se servir correctement des pierres d’affutage.
Après m’avoir montré comment ramener des couteaux de cuisine émoussés à la vie, ils guident patiemment mes gestes afin de me laisser moi-même aiguiser une lame. Nous testons les couteaux avant et après l’affûtage avec une planche à découper, puis tentons de trancher une feuille de papier. Je suis intimidée par le résultat, étant donné la taille des couteaux que nos avons aiguisés ! Une fois l’affûtage terminé, nous passons à l’étape suivante : Takashi m’explique les différences entre les types de manches qu’ils utilisent et les gravures qu’ils proposent aussi bien sur le manche que sur les lames.
Son père, Aizo Wada, termine cette démonstration en montrant comment placer et fixer correctement la lame à l’intérieur du manche. La transformation d’un morceau de métal en une lame aussi fine et tranchante semble être l’œuvre d’un magicien. Dans la même veine, vous pourrez découvrir le village des couteaux de Takefu à Fukui, où les artisans couteliers proposent des ateliers d’initiation similaires — ce village est également accessible avec le Hokuriku Arch Pass.
Illuminations au parc Tennoji et sur l’avenue Midosuji
Même s’il n’est que 18 heures passées de quelques minutes, il fait déjà complètement nuit. Mais la journée n’est pas encore terminée. L’arrivée de la nuit au Japon marque le début des illuminations. Le coin de verdure du parc Tennoji offre d’agréables promenades au calme pendant la journée, mais lorsque vient la nuit, l’ambiance se fait beaucoup plus festive. À l’entrée du parc, je me retrouve nez à nez avec un gâteau de fête fait de lumières surmonté de bougies et dont les couleurs sont en perpétuel changement.
La raison de ces éclairages festifs ? « Le Festival des lumières d’OSAKA 2020 », qui comprend cette année, à l’entrée du parc (appelé Tenshiba), le « Cadeau d’hiver de bienvenue d’Abeten 2020 ». Les éclairages s’étendent jusqu’aux cafés des environs, donnant naissance à une ambiance chaleureuse et colorée. Plus au nord, entre Namba et Umeda, on peu profiter des célèbres illuminations d’hiver de Midosuji. 1,3 million de LED colorées réparties sur les 700 arbres de cette avenue de 4 kilomètres apportent joie et lumière au quartier entre novembre et fin décembre. Une parfaite balade pour terminer ma journée sur une note de bonne humeur.
La préfecture de Kyoto
La préfecture de Kyoto (京都府), fait partie des destinations les plus prisées du Kansai avec sa voisine Osaka. Ancienne capitale du Japon avant qu’Edo (Tokyo) ne prenne sa place, Kyoto est largement considérée comme la plus belle ville japonaise. Cette préfecture à l’incroyable richesse culturelle regorge de sites historiques qui offrent aux visiteurs une plongée inégalable dans le Japon traditionnel.
Le mystérieux sanctuaire de Fushimi Inari et ses portes sacrées serpentant dans la montagne
Bien que le sanctuaire de Fushimi Inari Taisha (伏見稲荷大社) soit sans doute l’une des destinations les plus populaires auprès des touristes étrangers, la plupart des visiteurs se contentent de passer seulement sous les premières portes Senbon Torii (les mille portes Torii), prennent une photo pour les réseaux sociaux, puis se dirigent vers la destination suivante. La plus grande partie du vaste sanctuaire de Fushimi Inari Taisha demeure un mystère pour de nombreux touristes étrangers. Je suis donc ici pour vous présenter toute l’étendue de ce lieu mystique.
Photo par Zhipeng Ya de petits torii rouges dédiés au sanctuaire
Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir profiter de l’étendue des connaissances de ma guide, Hiroko Kara. Elle m’explique à quel point les portes torii sont très demandées et que les grandes entreprises sont sur une longue liste d’attente afin de pouvoir acheter une porte à leur nom dès qu’il est temps d’en remplacer une. Les portes torii étant toutes en bois, elles se détériorent au bout de quelques années. Les portes qui se détériorent sont alors remplacées. Les portes torii de taille normale sont souvent achetées par des entreprises et des célébrités, mais les visiteurs ordinaires achètent des portes torii plus petites, et y inscrivent leur nom.
Sachez que pour passer sous l’ensemble des portes torii du sanctuaire d’Inari, il vous faudra gravir un chemin en pente dans la montagne. Nous nous arrêtons pour un rapide déjeuner afin de recharger nos batteries avant de partir pour un chemin plus ardu encore.
Art et histoire au mont Tennozan
Mais avant cela, nous avons l’opportunité de visiter le musée d’art Asahi Beer de la résidence d’Oyamazaki. Une collection intéressante y est exposée, et le bâtiment en soi présente un fascinant mélange d’architecture occidentale et japonaise. Le musée a ouvert en 1996. Il s’agissait à l’origine d’une résidence appartenant à Shotaro Kaga, un homme d’affaires de la région du Kansai, qui a également participé à la fondation de Nikka Whisky.
Le musée nous permet de découvrir les goûts raffinés de Kaga, autant en matière d’œuvres d’art que de design. Si nous sommes aujourd’hui en mesure de profiter de ces œuvres d’art, c’est grâce au travail de de la communauté locale qui fit tout pour préserver cette œuvre d’architecture moderne. Après la mort de M. Kaga, sa résidence était promise à la démolition dans le cadre d’un projet de réaménagement du territoire, mais la communauté locale fit tout pour que la villa puisse être préservée. La société Asahi Breweries, à la demande du gouvernement, a finalement décidé de restaurer la résidence et d’en faire un musée d’art en coopération avec le gouvernement.
Les jambes reposées et l’âme nourrie par tant de beauté, nous nous sommes dirigés vers le mont Tennozan pour en faire l’ascension. Si Tennozan ne s’élève qu’à 270 mètres d’altitude, il faut pourtant gravir des pentes abruptes pour en atteindre le sommet. À ma grande surprise, cette ascension s’avéra un peu plus difficile que de celle du mont Takao, qui est également un excellent choix pour les amateurs de randonnée parcourues de sites historiques et culturels. Et en ce qui concerne les sites historiques, le mont Tennozan a du répondant.
De nos jours, le sommet de la montagne est un lieu paisible offrant de beaux points de vue panoramiques sur Kyoto et les rivières de Kizu, Uji et Katsura. Mais son emplacement stratégique a fait de cet endroit le décors de batailles épiques et décisives. L’exemple le plus célèbre est la bataille de Yamazaki. C’est la raison pour laquelle le concept de Tennozan est souvent utilisé au Japon comme métaphore du point crucial qui définit mène à une victoire.
Du sommet de la montagne, on peut profiter d’une vue panoramique sur Kyoto et sur les rivières Kizu, Uji, et Katsura
Le sanctuaire de Tamadeyorimatsuri Kitaru Sakatoke-jinja (自玉手祭来酒解神社) est situé en plein cœur du mont Tennozan. On pense que ce petit sanctuaire fut construit dans les années 700, et son entrepôt démontable est inscrit au patrimoine national culturel.
La préfecture de Shiga
Les magnifiques vues panoramiques depuis le sommet du mont Tennozan et la traversée de toutes les portes sacrées du sanctuaire de Fushimi Inari Taisha valaient bien les courbatures avec lesquelles je me suis réveillée le troisième jour. Heureusement, ce jour-là j’allais pouvoir me promener à un rythme plus tranquille. Il n’y a pas d’endroit qui se prête mieux à des balades paisibles que dans la préfecture de Shiga (滋賀県). Idéalement située entre Tokyo et Kyoto, cette préfecture est connue pour posséder le plus grand lac du Japon, un lieu qui abrite une grande biodiversité et qui permet de s’adonner à d’agréables activités de plein air. La région est également connue pour son excellent bœuf Omi, ainsi que pour les précieux sédiments d’argile qui ont permis l’émergence d’une florissante industrie de céramique.
Shigaraki : un village de potiers peuplé de tanuki
Depuis le train, j’aperçois des nuances de vert, de jaune et d’ocre. Regarder au loin depuis la fenêtre du train fait partie de ces plaisir d’une grande simplicité qui s’avèrent pourtant si agréables. Je descends à la gare de Shigaraki, accueillie par une multitude de charmantes statuettes de tanuki en céramique. Cela doit être mon jour de chance. Vous êtes-vous déjà demandé d’où venaient toutes ces statues de tanuki ornant l’entrée de nombreuses maisons japonaises ? Il y a de fortes chances que la plupart d’entre elles aient été façonnées à Shigaraki, un petit village connu avant tout pour ses céramiques. Une tradition locale qui remonte à l’époque de Kamakura et qui prit racine dans les terres très argileuses de la région.
Ce n’est que relativement récemment que le village se fit connaître pour ses tanuki. En 1951, les villageois avaient décidé d’accueillir l’empereur Showa, alors en visite dans la région, en plaçant des statuettes de tanuki tenant un drapeau japonais sur sa route. L’empereur en fut très heureux et les journaux télévisés diffusèrent l’événement, faisant soudainement des tanuki de Shigaraki de véritables stars connues dans tout le pays.
Mais je ne suis pas ici pour admirer ces créatures magiques portes-bonheur. Je m’apprêtais à façonner mon propre tanuki ! La boutique Shigaraki-Togeimura propose des ateliers d’initiation à la poterie, et bien sûr de créer un de leurs fameux tanuki. Moyennant un supplément, ils peuvent également peindre votre création et vous la livrer à domicile, ce que j’ai fait, bien entendu.
Délice culinaire à Issuian
Cette initiation à la poterie m’avait emplie de joie, mais le déjeuner qui m’attendait serait la cerise sur le gâteau. Je connaissais depuis longtemps le bœuf wagyu (和牛, bœuf japonais) le plus réputé dans le monde : le bœuf de Kobe. Mais j’ignorais que derrière le bœuf de Kobe se cachait en réalité le bœuf Omi (近江牛), le plus ancien label de bœuf du Japon. Le wagyu s’est fait connaître auprès des touristes étrangers sous le nom de bœuf de Kobe car le bœuf Omi arrivait à l’époque dans les ports de Tokyo et de Yokohama via des bateaux en provenance de Kobe.
Issuian (一水庵), du nom de son propriétaire et créateur, Issuian Chitojin, est un lieu très spécial qu’il a lui-même conçu. Potier et artiste de talent, il a fait en sorte qu’une visite dans son restaurant devienne une expérience sensorielle totale. Lorsque le temps le permet, toutes les fenêtres s’ouvrent complètement, permettant aux clients de profiter de la vue sur le jardin et de se détendre au son relaxant du petit ruisseau.
M. Issuian est passionné par son art. Originaire d’Ashiya (芦屋), il est venu à Shigaraki pour reconstruire sa vie à partir des ruines laissées par le Grand tremblement de terre de Hanshin de 1995. Cela ne l’a pas empêché de poursuivre son rêve d’artiste et de créateur. Il est à la fois enthousiaste et sérieux. Il me montre fièrement un certificat décerné au bœuf d’Omi de qualité supérieure qu’il sert dans son établissement. Un certificat que je ne peux qu’approuver lorsque je goûte aux saveurs paradisiaques des délices qui se trouvent dans mon assiette.
Au-delà de son succès dans la restauration, M. Issuian est également un artiste reconnu et un maître des arts traditionnels japonais comme l’ikebana (l’arrangement floral), la calligraphie et la cérémonie du thé. Une approche intégrale des arts traditionnels qui anime son projet passionné et son dévouement à la communauté locale.
Nous avons donc vu et fait beaucoup de choses en quelques jours seulement. Ce qu’il y a d’agréable avec les voyages, c’est que lorsqu’on rentre on n’est plus celui qu’on était lorsqu’on était parti. On peut avoir l’impression de ne pas avoir changé, mais on en revient un peu plus sage et un peu plus heureux. Je suis rentrée fatiguée, mais heureuse d’avoir découvert tant de choses hors des sentiers battus, d’avoir rencontré tant de personnes adorables qui ont partagé avec moi leur savoir-faire, leurs sourires, et leur temps. Si ça ce n’est pas de la joie, je ne vois pas ce qui peut l’être.
Pour en savoir plus sur la « Nouvelle Route d’Or », téléchargez la brochure et découvrez les trésors du Japon qui se cachent le long de cette route.
Présentation du Hokuriku Arch Pass
Le Hokuriku Arch Pass est un pass ferroviaire régional réservé aux touristes étrangers permettant des voyages illimités pendant sept jours consécutifs sur certaines lignes de train Japan Rail (JR) et d’autres lignes privées entre Tokyo et Osaka via la région du Hokuriku. Vous pouvez ainsi faire des arrêts dans certaines régions moins connues du Japon, généralement plus rurales et moins peuplées, et y découvrir des lieux plus paisibles, renfermant de nombreux sites historiques et monuments culturels, et dont les paysages sont à couper le souffle. Pour savoir comment acheter et activer le pass, veuillez consulter la section consacrée au Hokuriku Arch Pass dans le premier article de cette série.
Dans cet article, nous avons présenté quelques endroits particulièrement intéressants de la région du Kansai que vous pourrez visiter en utilisant votre Hokuriku Arch Pass. Pour découvrir la suite de nos recommandations le long de cette « Nouvelle Route d’Or » allant de Tokyo à Osaka, lisez nos deux autres articles :
- Partie 1 : Visite du Kanto avec le Hokuriku Arch Pass
- Partie 2 : Visite du Chubu avec le Hokuriku Arch Pass
La douce lueur des néons de Tokyo la nuit, ses allées shotengai, ses avenues bordées de grands magasins, son bourdonnement autour des gares… Je ne m’en lasse pas. Mais comme mon père me l’a dit une fois, en plaisantant à moitié, « Tokyo ça n’est pas le Japon » ; il y a une part de vérité dans cela. Même si Tokyo et ses sites touristiques sont incontournables et font partie intégrante de la découverte du Japon, s’en éloigner est tout aussi important. Hors des sentiers battus, on trouve des gens désireux non seulement de vous laisser voir, mais aussi de vous faire vivre le Japon avec une approche moins conventionnelle. Vous n’avez qu’à gratter la surface, et vous les trouverez. Je serais très heureuse d’avoir pu un peu vous aider dans la partie grattage. Profitez !
Article écrit en partenariat avec le Hokuriku-Shin’etsu District Transport Bureau, JR West et JR East.
Traduit de l’anglais par Nicolas Durand