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La préfecture de Kagawa, sur l’île de Shikoku, est une destination merveilleuse pour les voyageurs en quête d’authenticité qui cherchent à se plonger dans la culture japonaise. Jardins japonais, bonsaïs, sanctuaires et spécialités culinaires… Découvrez les traditions de cette préfecture méconnue qui a tout pour plaire !

Les 1368 marches du sanctuaire de Kotohiragu

L’île de Shikoku est très marquée par le bouddhisme, qui y occupe une place particulière du fait de la présence du pèlerinage des 88 temples de Shikoku que de nombreux pèlerins parcourent chaque année. Mais l’île compte également quelques sanctuaires remarquables sur lesquels il serait dommage de faire l’impasse. Et de tous les sanctuaires de Shikoku, Kotohiragu est sans conteste le plus populaire.

Commerces japonais le long d'un grand escalier surmonté d'une porte torii
Au début des marches, de nombreux commerces donnent l’impression de parcourir une rue commerçante. Photographie : Ichiban Japan.

Surnommé Konpira-san, ce sanctuaire se trouve au bout d’un long escalier montant sur le mont Zozu. Il faudra grimper 785 marches pour arriver au bâtiment principal du sanctuaire et un total de 1368 marches pour atteindre le sanctuaire intérieur. Cette longue ascension connaît une popularité qui ne se dément pas depuis l’époque Muromachi (1333–1573), comme en témoigne le nombre d’établissements installés le long de l’escalier. Boutiques de souvenirs, cafés, restaurants… on y trouve même un musée du saké : une vraie petite rue commerçante qui mène au sanctuaire !

En arrivant au sanctuaire principal, au bout de 785 marches, on est vite récompensé par une vue incroyable sur la vallée au centre de laquelle trône le majestueux volcan endormi du mont Iino. Le sanctuaire principal est souvent visité par des marins, car le sanctuaire de Kotohiragu est consacré à O-mono-nushi-no-mikoto, divinité shintoïste de la navigation en mer. Après avoir fait une prière, de nombreux visiteurs rebroussent chemin, mais les plus courageux pourront poursuivre l’ascension des marches jusqu’au sanctuaire intérieur. Le chemin se fait plus calme, la marche plus solitaire, offrant à la visite du sanctuaire une dimension introspective et spirituelle.

Apprendre à faire des udon dans la bonne humeur

Après avoir fait travailler ses jambes sur les escaliers du Konpira-san, il est temps de faire le plein d’énergie autour d’un bon repas. La Nakano Udon School de Takamatsu vous propose d’apprendre à fabriquer des nouilles udon. L’occasion de découvrir une spécialité très représentative de Kagawa, puisqu’on compte près de 600 restaurants d’udon dans la préfecture. Les très populaires sanuki udon se dégustent servis dans un bouillon et surmontés d’un œuf cru et de ciboule finement cisaillée.

entrée d'un atelier de nouilles udon dans la préfecture de Kagawa
Il règne une imperturbable bonne humeur dans la Nakano Udon School. Photographie : Ichiban Japan.

Le personnel, très souriant, vous fourni tous les ingrédients nécessaires : de la farine, de l’eau, du sel, et un peu de musique. Très importante la musique, puisqu’ici on façonne ses udon en dansant ! Au rythme des tambourins, vous serez donc invités à pétrir la pâte, à l’étirer, puis à la couper en longues nouilles épaisses à l’aide d’un couteau japonais spécialement conçu pour cette tâche. Et puisqu’un moment d’une telle convivialité se doit d’être immortalisé, on vous prend en photo tout au long de votre apprentissage de chef japonais.

Après les 60 à 90 minutes que dure l’atelier, vous aurez entre vos mains de délicieux udon que vous pourrez emporter chez vous pour les cuisiner, ou les déguster sur place. Une expérience qui pourrait également ravir les fans du manga Détective Conan, puisque la Nakano Udon School apparaît dans l’un des épisodes de l’animé.

L’atelier coûte 1600 yens par personne (à partir de deux personnes). Il est nécessaire de réserver à l’avance via ce formulaire en anglais. Notons enfin que Nakano Udon School possède également un établissement à Konpira si vous préférez rester sur place après la visite du sanctuaire.

Le jardin de Ritsurin : l’un des plus beaux jardins japonais du pays

Mais dans tous les cas, une visite à Takamatsu s’impose lorsqu’on visite la préfecture de Kagawa, puisque la ville abrite l’un des plus beaux jardins japonais du Japon : le jardin de Ritsurin. Jardin du patrimoine culturel du Japon, il s’agit du plus vaste jardin désigné « paysage exceptionnel » du Japon. Il est noté trois étoiles dans la Guide Vert Michelin, la note la plus élevée.

Un couple navigue sur une barque dans un jardin japonais
Le jardin de Ritsurin est le plus vaste jardin japonais à être désigné « paysage exceptionnel ». Photographie : Ichiban Japan.

Initialement créé durant la seconde moitié du XVIe siècle, et achevé en 1745, le jardin de Ritsurin s’est façonné au fil des siècles, au gré des seigneurs qui héritèrent des terres. Le clan Matsudaira résidera au sein de cet immense jardin durant 228 ans, jusqu’à ce que la restauration de Meiji ne vienne rabattre les cartes en prenant possession du jardin pour l’ouvrir au public.

Six bassins et treize collines artificielles, le tout soigneusement agencé dans un souci d’équilibre propre à la conception minutieuse des jardins japonais, le jardin de Ritsurin est si varié qu’on dit que les visiteurs découvrent un nouveau paysage à chacun de leurs pas. Mais les saisons elles aussi transforment le jardin : fleurs de pruniers en hiver, cerisiers et iris au printemps, lotus en été, érables en automne… Ritsurin est superbe quelle que soit la période de l’année. Pour prolonger ce moment apaisant passé au sein du jardin, il est possible de faire une pause dans la magnifique maison de thé Kikugetsutei, pour y boire un thé matcha tout en profitant du paysage.

Le jardin de Ritsurin possède également un très grand nombre de pins. Près d’un millier de ces pins sont travaillés par des jardiniers à la manière de bonsaïs, depuis près de 300 ans. Au fil des siècles, ces pins se sont transformés en de véritables chefs-d’œuvre qu’on ne se lasse pas d’admirer !

Kinashi Bonsai Center : le paradis des bonsaïs

Si les pins aux formes tortueuses du jardin de Ritsurin vous ont fasciné, vos yeux brilleront d’émerveillement au Kinsashi Bonsai Center. Le savoir faire de Kinashi en la matière n’est plus à démontrer puisqu’on y cultive des bonsaïs depuis environ 250 ans. Ce centre de bonsaïs, spécialisé dans les pins noirs et blancs, compte aujourd’hui 109 spécialistes passionnés qui travaillent les 150 hectares du site dédiés à la culture des bonsaïs.

Il est possible de découvrir les plus belles créations du centre. Ces arbres miniatures sont des sculptures vivantes, des œuvres d’art naturelles qui demandent patience et minutie. Les japonais viennent de loin pour pouvoir admirer le véritable chef-d’œuvre de Kinashi : un pin dont les branches s’étalent à ses pieds sur plus de quatre mètres de long, soutenues par de petits échafaudages. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un bonsaï puisque l’arbre pousse en pleine terre, cette œuvre n’en est pas moins subjuguante !

Un pin taillé à la manière d'un bonsaï dont les branches longent le sol sur quatre mètres
On vient de loin pour admirer ce pin dont les branches de 4 mètres de long rasent le sol. Photographie : Ichiban Japan.

Une autre partie du centre est réservée aux bonsaïs mis en vente. Les prix sont très corrects et le centre vend régulièrement des bonsaïs aux étrangers qui souhaitent les ramener dans leurs pays. Ils faudra cependant faire attention à la législation en vigueur dans votre pays car l’import de végétaux est encadré par des lois très strictes. Le personnel pourra aussi vous donner de précieux conseils d’entretien pour prendre soin de votre bonsaï.

Des bonsaïs de pins en vente dans une boutique spécialisée de Kagawa, au Japon
Des bonsaïs en vente au Kinashi Bonsai Center. Photographie : Ichiban Japan.

Un grand marché aux bonsaïs a également lieu à Kinashi le 15 mars et le 15 novembre de chaque année.

Informations pratiques

Pour se rendre à Takamatsu, le plus simple est de se rendre en premier lieu à la gare d’Okayama, desservie par le Shinkansen Sanyo (4h depuis Tokyo, 45mn depuis Osaka). Il vous faudra ensuite prendre un train de la JR Marine Liner qui vous mènera à Takamatsu en un peu moins d’une heure.

Depuis Takamatsu, vous pourrez vous rendre à Kotohira en train, soit en empruntant un train de la compagnie Kotoden à la gare de Takamatsu-Chikko (630 yens, environ 1h), soit un train JR à la gare de Takamatsu, couverts par le JR Pass (une heure pour un train local, 35 minutes si vous prenez un train limited express).

Où manger à Takamatsu

Une dernière adresse à vous recommander à Takamatsu : le restaurant Warajiro. Principalement spécialisé en poissons et fruits de mer, le restaurant propose aussi de nombreuses spécialités de Shikoku, comme ses cuisses de poulet assaisonnées à la sauce soja. Il est possible de manger au comptoir ou dans de petites pièces privatives. Le restaurant propose également des formules avec boissons à volonté.

Visiter l’un des plus beaux jardins japonais du Japon, découvrir l’art des bonsaïs, apprendre à cuisiner des nouilles udon, ou encore grimper des centaines de marches pour atteindre un sanctuaire perché dans les hauteurs boisées de Shikoku… La préfecture de Kagawa est encore relativement méconnue des touristes occidentaux qui partent à la découverte du Japon, c’est pourtant une destination idéale pour s’initier à la culture japonaise dans un cadre merveilleux, et loin des foules de touristes !

Article écrit en partenariat avec le Shikoku District Transport Bureau, la préfecture de Tokushima, la Kagawa Prefecture Tourism Association, et le Wakayama Tourism Bureau

Joachim Ducos

Joachim Ducos

Passionné par le cinéma japonais, j'ai voulu découvrir la vie quotidienne de ce pays que je ne connaissais qu'à travers la fiction. En 2017 je quittais ma France natale pour poser mes valises à Tokyo sans savoir que j'y resterai si longtemps. Après presque deux années à poursuivre mes activités de photographe et de vidéaste en parcourant l'archipel japonais, le Japon exerce toujours sur moi une mystérieuse fascination qui me pousse à vouloir en explorer chaque recoin.

tokidokiyuki.fr/

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