Article réalisé en partenariat avec l’Office du tourisme de Minamisatsuma.
Si le Japon est avant tout connu pour son saké ou son shochu, un alcool distillé à partir de patate douce, le pays fait également parler de lui à l’international grâce à son whisky. Suivez-nous aujourd’hui à la pointe sud ouest de l’île de Kyushu pour découvrir la distillerie Mars Tsunuki.
Une histoire singulière
Si cette distillerie est particulièrement intéressante à visiter, ce n’est pas seulement pour son fameux whisky mais aussi pour son histoire singulière. Ayant été mise en activité en 2016, celle-ci a en effet un passé qui remonte bien plus loin…
Mon conseil serait donc de commencer par la salle retraçant cette histoire avant d’en découvrir un peu plus sur les procédés de fabrication du whisky. Difficile de manquer cette salle là, installée dans l’immense bâtiment noir et rouge abritant d’anciens alambics à colonne, autrefois utilisés dans la production de shochu.
Hombo Shuzo, l’entreprise à la tête de Mars Whisky fondée en 1872, était en effet à l’origine spécialisée dans la production de shochu et d’alcool de prune uniquement – alcools qu’elle continue d’ailleurs de fabriquer aujourd’hui.
Il faudra attendre 1949 pour que Hombo Shuzo se lance dans l’aventure whisky, avec l’obtention d’une licence pour la distillation du fameux alcool. La production débuta quelques années plus tard encore en 1960, dans leur distillerie de la préfecture de Yamanashi.
À cette époque et bien avant la naissance de la distillerie Tsunuki de Minamisatsuma, le groupe Hombo Shuzo disposait de trois distilleries au total (dont une dans la préfecture de Kagoshima, ancêtre de l’actuelle distillerie Tsunuki). Entre crise économique et faible engouement pour les whiskies japonais, deux de ces distilleries fermèrent définitivement leurs portes tandis que la distillerie de Shinshu, toujours ouverte aujourd’hui, fut contrainte de cesser temporairement son activité.
Il aura fallu attendre 2011 et plus d’une vingtaine d’années de pause pour que la production de whisky reprenne chez Hombo Shuzo, tandis que les whiskies japonais commençaient à faire parler d’eux.
Afin de varier les lieux de distillation et de revenir sur ses terres d’origine, l’entreprise ouvrit la distillerie Tsunuki en 2016 ; à ce jour la distillerie implantée le plus au sud du territoire japonais.
Les différentes étapes de fabrication
Après avoir quitté cette salle impressionnante, direction le coeur de la distillerie pour en apprendre un peu plus sur les procédés de fabrication des whiskies Mars. À peine passée la porte, vous tomberez ici nez à nez avec les différents alambics utilisés pour la distillation.
Ceux utilisés pour la production de gin (et oui l’entreprise a également développé un gin japonais !) aux apparences de petites cuves de cuivre, et ceux, beaucoup plus imposants, utilisés pour le whisky (un de 5800 litres et un autre de 3300 litres).
Une vidéo diffusée à l’étage de cette salle explique les différentes étapes de fabrication du whisky (avec sous-titres en Anglais), à commencer par la macération du malt, suivie de son brassage et de sa fermentation par ajout de levure. C’est le liquide résultant de la fermentation, ne contenant à ce stade qu’un faible pourcentage d’alcool, qui passera ensuite à deux reprises dans les alambics pour en extraire les vapeurs d’alcool. Le premier distillat, ayant une teneur en alcool d’environ 20% n’est en effet pas jugé suffisamment concentré et se voit donc distillé une seconde fois pour atteindre les 70% et être mis en fût.
Une fois que vous aurez fini d’admirez les intrigants alambics, filez donc dans l’entrepôt voisin où les whiskies de la maison maturent tranquillement dans leurs fûts en chêne. Si le bâtiment aux poutres apparentes et aux longues allées de tonneaux parfaitement alignés est très impressionnant, c’est sans doute l’odeur de bois mêlée à celle du whisky qui est le plus saisissant. C’est notamment sous ce toit que le premier whisky single malt de la distillerie est en pleine maturation pour 2020, juste à temps pour célébrer les Jeux Olympiques de Tokyo.
De la théorie à la pratique
Dernière étape dans cette visite passionnante : un petit tour du côté de l’ancienne résidence familiale du second président de Hombo Shuzo. Une superbe maison traditionnelle datant de 1933, impeccablement conservée et entretenue, qui accueille aujourd’hui un espace dégustation ainsi qu’une boutique de souvenirs.
Si la visite de la distillerie a éveillé votre curiosité, dirigez vous côté bar où plusieurs bouteilles de la maison sont soigneusement exposées.
Ne m’y connaissant pas du tout en whisky, je demandais au barman ses recommandations. Je goûtais ainsi à deux whiskies de la maison, un premier distillé à Shinshu et maturé à Tsunuki, et un second entièrement produit sur place et récemment mis en bouteille. Plus surprenant en bouche, je dégustais également sur ses conseils un gin au délicat parfum de rose.
Je suis pour ma part restée au bar pour suivre les conseils avisés du personnel mais il est également possible de s’installer à l’une des tables de la salle, ou mieux encore, en terrasse face au magnifique jardin japonais attenant à la maison. De quoi terminer la visite sur une très belle note !
Se rendre à Minamisatsuma
Située à seulement une heure en voiture ou en bus de Kagoshima, Minamisatsuma est plus facilement accessible qu’elle n’en a l’air. Comptez par exemple environ 2h de vol de Tokyo jusqu’à Kagoshima ou 50min en Shinkansen depuis Fukuoka. Notez tout de même que vos déplacements sur place seront facilités si vous optez pour la location d’une voiture (à l’aéroport de Kagoshima ou en gare de Kagoshima par exemple). Plus d’informations sur le site internet officiel de Minamisatsuma.
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