Article réalisé en partenariat avec le village de Yamakoshi
Des vues à couper le souffle au cœur d’une nature magnifique : bienvenue à Yamakoshi !
La nature à 3h de Tokyo
Donnant l’impression d’être au milieu de nul part alors qu’il est en réalité proche de Tokyo, le village permet à ses visiteurs de s’évader dans la verdure, les rizières, les rivières et les étangs à carpes. Ce sont ces derniers qui lui servent en général d’images pour ses cartes postales. Des centaines d’étangs et rizières en terrasse entourent le village. On ne compte pas les lieux offrant une vue splendide… et si zen !
Une histoire de survie
Le samedi 23 octobre 2004, à 17h56, un très puissant tremblement de terre secouait Yamakoshi et sa région. De puissance 7 (le niveau maximum) sur l’échelle japonaise, il a entraîné, en plus des dégâts directs, des glissements de terrain et des inondations monstres. A 20 kilomètres de là, le séisme a même provoqué le déraillement d’un shinkansen. Une première ! Presque miraculeusement, seules deux personnes ont perdu la vie dans le village (pour 68 victimes au total dans la préfecture de Niigata). On l’imagine, cette catastrophe a profondément marqué les habitants de Yamakoshi et ils en gardent bien entendu un terrible souvenir. Paradoxalement, elle a marqué aussi le début d’une nouvelle ère et a entraîné une impressionnante redynamisation du village.
Conséquences à court terme
Revenons tout d’abord sur les conséquences directes négatives de cette terrible secousse. Quasiment toutes les habitations ont été détruites. De plus, toutes les routes d’accès au village étant coupées, il a fallu parer au plus pressé et évacuer les 2200 habitants que comptait alors le village. C’est ainsi que des dizaines d’hélicoptères se sont succédés pour acheminer les blessés dans des hôpitaux et mettre le reste de la population à l’abri dans des localités voisines.
Une fois cela fait, d’immenses travaux ont commencé pour reconstruire Yamakoshi. Des barrages ont été installés, des forêts sécurisées, les routes, tunnels et habitations refaits. Environ trois ans plus tard, les habitants ont pu rentrer chez eux. Tous ne l’ont pas fait cependant. La population de la localité a ainsi fortement chuté, passant de 2500 à 1100 âmes.
Conséquences à long terme
Aujourd’hui, la démographie de Yamakoshi ressemble à celle de tant d’autres régions rurales du pays : beaucoup de personnes âgées et très peu d’enfants. Un chiffre vaut mille mots : 47. C’est le nombre d’enfants scolarisés dans la seule école de la commune. Et quand on sait que celle-ci accueille tous les enfants en âge de scolarité (de l’entrée à la maternelle, jusqu’à la sortie du collège), on prend la mesure de la situation.
Si beaucoup de régions semblent résignées à cet exode rural, Yamakoshi a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ce que les habitants savent faire avec talent, le village étant réputé dans tout le pays pour ses combats de taureaux !
C’est ainsi que le village a diversifié ses activités et attire de plus en plus de visiteurs et espère bien réussir à convaincre de nouveaux résidents de s’y installer prochainement.
Berceau des carpes nishikigoï (voir l’article « visite au pays des carpes »), l’élevage et la commercialisation de ces poissons restent centraux dans l’économie locale. Les carpes nishikigoï, baptisées « bijoux qui nagent » par les habitants, attirent des visiteurs du monde entier et assurent un revenu à une grande partie de la population.
Certes, elles aussi ont souffert du tremblement de terre de 2004 (5000 d’entre elles ont également été évacuées par hélicoptère afin d’assurer leur survie), mais elles se portent aujourd’hui mieux que jamais.
À ne pas manquer
L’office de tourisme
Avec le retour des habitants, de nouvelles activités susceptibles d’attirer des visiteurs se sont développées. Et cerise sur le gâteau, nombre d’entre elles ont offert des emplois à des villageois. C’est ainsi qu’un centre administratif a été ouvert : le Fukkokoryukan Orataru. Ce grand bâtiment accueille au rez-de-chaussée un office du tourisme. Cinq employés communaux y travaillent et proposent de très nombreuses activités aux visiteurs. Il y a beaucoup de dépliants en tous genres et si tous ne sont pas traduits en anglais, les employés se feront un plaisir de vous aiguiller.
Le deuxième étage de ce bâtiment abrite un musée, lequel retrace de manière très complète avec force – photographies, schémas et témoignages – le tremblement de terre de 2004. On peut vraiment saisir l’impact que le séisme a eu sur cette communauté.
Autre nouveauté de ces dernières années, un service de micro bus (appelés Clover Bus) a été mis en place et vous permettra non seulement de rejoindre la ligne de bus principale pour Nagaoka (voir l’article), mais aussi de visiter certains des endroits les plus intéressants du village.
Les alpagas
Suite au tremblement de terre, beaucoup d’argent a afflué à Yamakoshi. C’est en général comme cela au Japon : quand une région est victime d’une catastrophe naturelle, le reste du pays fait preuve de grande générosité. Et dans le cas de Yamakoshi, la générosité ne s’est pas arrêtée aux frontières du pays. En effet, des éleveurs du Colorado aux États-Unis ont fait don au village de trois alpagas.
Cela a marqué le début d’une belle aventure. Des habitants de Yamakoshi ont ainsi à leur tour commencé un élevage, lequel atteint aujourd’hui soixante bêtes ! Répartis en deux groupes (les mâles et les femelles), ils connaissent un énorme succès (auprès des enfants surtout), et sont devenus un des visages de la commune. Leur laine est utilisée pour fabriquer différents souvenirs et les produits dérivés en forme d’alpagas côtoient dorénavant les inévitables carpes dans les boutiques souvenirs.
Les taureaux
Les combats de taureaux, qui existent depuis très longtemps (certains experts pensent que ces combats existent depuis la première moitié du 19e siècle), connaissent également une seconde jeunesse depuis quelques années.
Alors que de nombreux taureaux ont été tués ou blessés lors du tremblement de terre, certains ont pu être sauvés et la tradition conservée : ces combats attirent aujourd’hui des visiteurs de tout le pays et de nombreux reportages télévisés leur sont consacrés.
Le tunnel de Nakayama
Parmi les autres sites à ne pas manquer lors d’une visite dans le village, citons le tunnel Nakayama. Si l’enclavement de Yamakoshi fait que la commune compte d’innombrables tunnels, celui-ci est spécial puisqu’avec une longueur de 877 mètres, il est le plus long au Japon à avoir été creusé à la main (à la pioche pour être précis) ! Débuté en 1933, il a été terminé seize ans plus tard. Il n’est aujourd’hui plus utilisé, mais on peut le visiter.
Le restaurant Tanada
Citons aussi le restaurant Tanada. Ouvert lui aussi pour relancer l’économie locale après le séisme, il est tenu par une demi-douzaine de femmes du village. Au menu : des spécialités locales cuisinées avec des aliments du village ! Les gens sont adorables, ne manqueront pas de vous poser des questions et vous mangerez un menu aussi délicieux que gargantuesque pour un prix dérisoire (1200¥) !
Le magasin de produits locaux
Un magasin de produits locaux et de souvenirs a en outre ouvert à l’écart du village près d’un site commémoratif du tremblement de terre. Vous y trouverez pléthore de produits artisanaux et alimentaires. J’y ai notamment découvert des légumes que je n’avais jamais vus auparavant !
Une ancienne maison, ensevelie par les coulées suite au tremblement de terre, se trouve juste à côté.
La station de ski (en hiver)
Il faut enfin préciser que le village se visite à toutes les saisons, chacune lui donnant des attraits particuliers. Même les adeptes de l’hiver y trouveront leur bonheur ! A trois petites heures de Tokyo où il ne neige quasiment jamais, l’or blanc tombe en masse à Yamakoshi : quatre mètres par hiver ! Ajoutez à cela que la commune offre des dénivelés impressionnants (point le plus bas : 120 mètres, le plus haut : 700 mètres !) et vous comprendrez que c’est logiquement que le village abrite une (petite) station de ski.
Et s’il neige beaucoup, les températures restent raisonnables : elles ne descendent qu’exceptionnellement sous le zéro.
Bref, si vous cherchez un endroit original et inoubliable au Japon, mettez Yamakoshi en haut de votre liste !
Alors, ça vous tente ? Si oui, n’hésitez pas à consulter les autres articles dédiés à Yamakoshi :
- Yamakoshi : ma nuit en minshuku, chambre d’hôte japonaise.
- Comment se rendre Yamakoshi, petit paradis à 3 heures de Tokyo
- Yamakoshi, capitale japonaise des carpes Koï « nishikigoï » !
- Combat de taureaux à Yamakoshi, Niigata