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À Yamakoshi, vous ne pouvez pas passer à côté : les carpes sont partout ! En photo sur les maisons et fermes, en vente à différents endroits et surtout présentes en masse dans les innombrables étangs répartis aux quatre coins de la commune, elles font la renommée du village dans tout le Japon et même dans le monde entier !

Des poissons très populaires

Oui, Yamakoshi est bel et bien la capitale des nishikigoï (leur nom en japonais). Et ce, depuis plusieurs siècles. Ces poissons sont traditionnellement placés dans de petites mares et autres étangs privés ainsi que dans des jardins publics. Vous en voyez partout lorsque vous voyagez au Japon et, à part pour Amélie Nothomb qui en a peur, elles sont très populaires. Ce que l’on sait moins en général, c’est comment elles sont devenues un des symboles du pays et pourquoi les amateurs sont prêts à dépenser de véritables fortunes pour les acquérir !

Origine des carpes Koï

« Il existe aujourd’hui plus de cent variétés de nishikigoï qui toutes portent un nom différent ! », explique Hiroshi Inoue, employé communal et spécialiste de ces poissons.

Une telle diversité n’a pas été obtenue en un jour, mais en plusieurs siècles. Tout a commencé, selon un vendeur rencontré sur place, il y a environ quatre cents ans. À cette époque, des paysans du village ont commencé à élever les carpes afin de les consommer et enrichir ainsi leurs menus, composés alors quasi exclusivement de riz et de légumes. « Un jour, au milieu des carpes sombres, en est apparue une de couleur rouge. C’est à partir de cet individu, qu’à force de patience et d’une sélection minutieuse, on est parvenu à créer autant de variétés », explique le vendeur. Ces centaines de variétés sont classées par leurs couleurs, par le nombre de teintes, par la texture de leurs écailles ou leur forme.

Et les prix varient autant que les espèces. Certaines se vendent à prix d’or. Il n’est pas rare lors de ventes aux enchères d’arriver à la somme astronomique de dix millions de yens (87 000 euros) pour un seul poisson ! « C’est la variété à deux couleurs seulement, rouge et blanche, qui est en général la plus prisée », analyse Hiroshi Inoue. Mais les goûts évoluent. « Depuis quelque temps, une espèce devient très populaire : elle est de teinte noire, métallique et brillante », continue-t-il.

Rassurez-vous, toutes les nishikigoï ne se vendent pas à des prix aussi élevés. D’autres sont beaucoup plus abordables. Par exemple, 3 poissons déjà grands sont vendus 3000 yens (26 euros). Les moins chères se négocient pour quelques centaines de yens à peine.

Des carpes japonaises qui s’exportent

Aujourd’hui, si les carpes japonaises de Yamakoshi sont vendues aux quatre coins de la planète, elles ont mis du temps avant d’être exportées. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que des expositions à Tokyo les ont popularisées au Japon. Puis, plus récemment, elles se sont répandues à travers le monde. Selon des vendeurs rencontrés à Yamakoshi, la France a longtemps été, devant les Etats-Unis, le principal pays importateur de carpes. Depuis quelques années cependant, la Chine semble lui avoir ravi cette place (ces données s’appuient sur les impressions des vendeurs, personne n’a pu me fournir de chiffres officiels).

Quoiqu’il en soit, les carpes s’exportent, et s’exportent bien ! Le jour de ma visite, un acheteur était venu d’Azerbaïdjan !

Les carpes au quotidien

Il existe donc des carpes de toutes les couleurs, mais aussi de toutes les tailles. En fait, cette dernière variable dépend du pisciculteur. En gros, la carpe mange ce que vous lui donnez. Nourrissez-la beaucoup et elle deviendra gigantesque. « Les plus grosses dépassent allègrement le mètre et les quinze kilos », explique Hiroshi Inoue. Les amateurs de carpes ne disposant pas de gros bassin ou préférant tout simplement des plus petits poissons, nourriront peu leurs carpes, lesquelles conserveront ainsi une taille modeste. Bien sûr, savoir gérer les quantités de nourriture pour obtenir la taille souhaitée est un art, et les professionnels à Yamakoshi peuvent donner les conseils les plus avisés.

Les carpes « nishikigoï » ont, elles aussi, subi le terrible tremblement de terre« chūetsu » de 2004 dans leur région sur lequel je reviens dans l’article consacré à Yamakoshi. Alors que le village était complètement coupé du monde pendant des mois, que la grande majorité des habitations étaient détruites, les habitants ont tous dû être évacués. La décision a été prise d’en faire de même avec de nombreuses carpes. C’est ainsi que le 18 novembre 2004, un mois après le séisme, 450 carpes ont été évacuées par hélicoptère. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, près de 5000 autres poissons ont été acheminés en des lieux plus sûrs. Après des années de travail, les lieux d’élevage ont été reconstruits et la production de carpes se porte aujourd’hui mieux que jamais dans le village.

Visite de Yamakoshi

Les amateurs de carpes doivent visiter Yamakoshi en automne, idéalement à la fin du mois d’octobre ou au début de novembre. C’est à ce moment-là que les éleveurs exposent leurs poissons alors qu’ils les sortent de leurs étangs et se préparent à l’hiver. Il y a ainsi plusieurs lieux de présentation et donc de vente répartis dans le village, généralement au bord de la route principale.

Des milliers de carpes sont placées dans des bassins bleus, réparties selon leur taille ou leur variété. Certaines sont en outre présentées dans des sacs en plastique, prêtes à être emportées.

C’est à la même période que se tiennent les ventes aux enchères qui regroupent des dizaines de producteurs et lors desquelles les prix record sont atteints.

Alors, ça vous tente ? Si oui, n’hésitez pas à consulter les autres articles dédiés à Yamakoshi :

Article réalisé en partenariat avec le village de Yamakoshi

Aurélien

Aurélien

Salut! Voilà huit ans que je vis au Japon et durant toutes ces années j'ai eu l'occasion de faire plusieurs fois le tour du pays. J'espère que les expériences et les bons plans que je relate ici vous seront utiles et renforceront encore votre envie de découvrir ce beau et très diversifié pays!

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