Article réalisé en partenariat avec le village de Yamakoshi
Avant toute chose, un minshuku est l’équivalent d’une chambre d’hôtes en France ou d’un Bed and Breakfast au Royaume-Uni. Contrairement au ryokan, le minshuku est un établissement familial où vivent les hôtes (la réservation, l’accueil et les services sont généralement gérés par la maîtresse de maison). La chambre du minshuku est le plus souvent aménagée à la japonaise avec des tatamis et des futons.
Le village Yamakoshi
Paradis des amoureux de la nature et du calme, le village de Yamakoshi offre une grande gamme d’activités à toutes les saisons (voir ici) et le village mérite de prendre le temps d’en ressentir la douceur de vivre. Comme expliqué dans un autre article (voir ici), se rendre à Yamakoshi n’est pas très difficile. Une fois sur place, nul doute que vous aurez l’envie d’y passer au moins une nuit. Cependant, en l’absence d’hôtels et de grandes structures touristiques, cela peut sembler difficile de trouver un lit. Rassurez-vous, ce n’est pas si sorcier !
Trouver son minshuku
Il existe en effet cinq auberges sur la commune qui rendront votre visite encore plus inoubliable. Toutes de taille modeste (entre deux et neuf chambres), elles permettent de découvrir et de ressentir l’essence de la vie rurale japonaise. En côtoyant une famille villageoise, vous découvrirez en effet de l’intérieur le rythme de vie des locaux.
Les prix sont relativement similaires entre les cinq minshuku de Yamakoshi. Dans mon cas, je me suis arrêté dans l’auberge Sandayu. Le prix pour une nuit est de 4500¥. Je vous conseille cependant de prendre l’option avec les repas (dîner et petit-déjeuner) puisqu’il n’y a pas de restaurant aux alentours. Dans ce cas, il vous en coûtera 6500¥ et croyez-moi, cela les vaut largement !
Mon expérience en minshuku
Il est vrai que j’ai adoré mon expérience et que les repas y ont largement contribué ! Dans une maison en bois rénovée ces dernières années, j’ai tout de suite été séduit par la taille de ma chambre de même que par la vue.
La chambre
La maison est très grande, mais seules trois chambres, à l’étage, sont réservées aux visiteurs. Le rez-de-chaussée est occupé par la famille ; un couple y vit avec ses deux jeunes garçons et les parents de l’épouse.
Comme toujours dans les auberges japonaises traditionnelles, ma chambre était en tatami et les matelas et futons bien pliés dans une armoire.
J’ai donc installé mon lit moi-même et l’ai rangé le matin comme le veut la tradition.
D’abord le matelas :
Puis le futon :
Et enfin le drap :
Un autre avantage de passer la nuit dans une demeure de ce type est qu’on a la chance de manger une cuisine locale aussi saine que délicieuse, préparée par ses hôtes.
Le dîner
Dans mon cas, pour le dîner, j’ai eu droit à un nabé (un pot-au-feu japonais qui était ce soir-là au poulet) accompagné de brocolis et pommes de terre, de racines de lotus frites, de salade de radis, de champignons, d’aubergines marinées, de radis japonais et bien sûr de riz.
Omotenashi
Il faut un sacré appétit pour tout manger ; d’autant qu’on va régulièrement vous demander si vous souhaitez être resservi ! Au Japon, on estime que servir à manger aux clients plus qu’ils ne peuvent en avaler fait partie de l’hospitalité. On appelle cela omotenashi, littéralement « le sens de l’accueil ». Dans cette auberge, le concept prend tout son sens. Notez que tous les produits proviennent du village. Le repas est accompagné de thé vert (ou de bière si vous en faites la demande et payez un supplément).
Une nuit au calme
Après un bon bain, j’ai passé une nuit extrêmement reposante, bercé par le seul son des étangs à carpes de la maison voisine. De ma fenêtre, que j’ai laissée ouverte pour profiter de l’air pur, je pouvais admirer un magnifique ciel étoilé comme il est impossible d’en voir à Tokyo ou dans n’importe quel endroit densément peuplé.
Le petit-déjeuner
Au matin, le petit-déjeuner était tout aussi copieux que mon repas du soir précédent. Si vous n’êtes pas habitué aux petits-déjeuners japonais, vous serez sans doute surpris du menu. Laissez-vous tenter, vous verrez que non seulement c’est très bon, mais qu’en plus cela vous donne de l’énergie à revendre pour le reste de la journée !
J’ai eu droit à un excellent poisson, un bol de patates douces râpées, un œuf, une salade, des épinards et une prune marinés ainsi qu’aux incontournables riz et soupe miso (à volonté). Au Japon, le petit-déjeuner tourne autour du riz. Tous les petits plats servis à côté sont sélectionnés pour se marier parfaitement avec le riz et être mélangés avec celui-ci.
Les repas se prennent au rez-de-chaussée dans une grande pièce commune (vous aurez ainsi la chance de rencontrer d’éventuels autres voyageurs) au centre de laquelle se trouve un » irori « . Il s’agit d’un fourneau qui est utilisé pour chauffer la demeure et à l’occasion pour la cuisine. C’est une sorte de trou carré dans le sol au-dessus duquel des crochets sont installés pour tenir des ustensiles de cuisine.
Conclusion
Je compte bien retourner un jour dans cette auberge, mais cette fois, en plein hiver. Car avec des mètres de neige dehors (il tombe environ quatre mètres de neige par hiver à Yamakoshi) et le feu allumé dans la maison, l’ambiance sera assurément complètement différente, et j’en suis sûr tout aussi plaisante !
Enfin, je dois dire que j’ai pris énormément de plaisir à discuter avec les membres de la famille, en particulier avec la grand-mère qui est passionnante, aussi bien lorsqu’elle parle des légumes qu’elle est en train de préparer, que quand elle évoque la différence de vie entre la campagne et les zones urbaines (elle est née à Chiba, en banlieue de Tokyo).
Voici les adresses web de cinq auberges sur les cinq que l’on trouve à Yamakoshi :
- Sandayu: www.yamakoshi-sandayu.com
- Marushin: www.yamakoshi-marushin.com
- Ayamachi: www.amayachi.com
- Nimaeda: https://goo.gl/maps/8mVe9Q5vq2k
- Made: https://goo.gl/maps/HfXehh4rS
Alors, ça vous tente ? Si oui, n’hésitez pas à consulter les autres articles dédiés à Yamakoshi :