L’une des richesses d’Okinawa est sa culture, à mi chemin entre la Chine et le Japon. A Naha, deux jardins condensent ce mélange de traditions : le Fukushuen, un jardin chinois, et le Shikinaen, un jardin japonais. Des lieux très agréables à visiter, où se rafraichir paisiblement à l’ombre des arbres.
Fukushuen, un jardin chinois à Naha
Le Fukushuen est un jardin relativement récent. Il a ouvert ses portes en 1992. Mais si l’on ne trouvera pas dans ce jardin les traces d’une histoire ancienne, la présence de ce jardin chinois au cœur de Naha n’est pas fortuite. Le jardin fut créé pour célébrer les dix ans de jumelage entre la ville de Naha et la ville chinoise de Fuzhou. Une manière de mettre en avant les relations historiques entre l’archipel d’Okinawa et la Chine. Car si les relations entre la Chine et le Japon n’ont pas toujours été très cordiales, les choses sont différentes à Okinawa.
Cet archipel de petites îles à l’extrême sud du Japon était autrefois un royaume indépendant : le royaume des îles Ryukyu. Le royaume entretenait de bonnes relations commerciales avec le Japon et la Corée, mais était plus étroitement lié à la Chine. En 1879 les îles seront finalement annexées par le Japon mais la culture chinoise aura durablement marqué celle d’Okinawa et de son peuple.
Rien d’étonnant, alors, de voir un jardin chinois dans la capitale d’Okinawa. Et il ne s’agit pas là d’une pâle copie. On a fait venir de Chine bois, pierre et autre matériaux, ainsi que des artisans chinois qui ont aidé à l’élaboration du jardin. Entrer dans le jardin de Fukushuen, c’est faire un petit voyage en Chine sans quitter le Japon.
Au centre du jardin, un magnifique étang, dominé par une petite montagne de pierres – un incontournable dans les jardins chinois. Les arbres offrent une ombre salvatrice autour des eaux paisibles où nagent quelques carpes colorées.
Les bâtiments et les arches ont des formes très différentes de ce que l’on peut voir au Japon. L’architecture chinoise est belle et dépaysante. Le jardin a beau être récent, on se retrouve vite porté par la culture millénaire de la Chine.
Shikinaen, un jardin japonais
Un autre jardin à voir à Naha est le Shikinaen. Au contraire du Fukushuen, il s’agit d’un jardin au style japonais. Et d’un jardin dont l’histoire remonte à 1799. Il s’agissait d’une résidence secondaire pour les familles royales et servait principalement à divertir les hauts émissaires chinois en visite à Okinawa. Malheureusement, le jardin fut entièrement détruit par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Une triste vérité à laquelle on est très souvent confronté lorsque l’on visite des lieux historiques à Okinawa. Mais le jardin fut si bien restauré qu’il est à présent inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La culture des îles Ryukyu est particulièrement identifiable dans ce jardin. L’architecture des bâtiments et des ponts mélange les styles et les techniques. A la fois d’inspiration japonaise et chinoise, autrement dit l’essence de l’architecture d’Okinawa. Au centre du jardin, toujours un étang. Quelques îles sur lesquelles on peut se rendre en traversant des ponts. Au centre, un célèbre pavillon en bois. L’ambiance est paisible, tranquille.
C’est sans doute depuis l’ancienne résidence royale que l’on apprécie le mieux la beauté de ce jardin. Une résidence aux murs coulissants, dans la plus pure tradition japonaise, et surmontée d’un toit typique d’Okinawa, arborant de magnifiques jointures blanches. On peut entrer dans la résidence, parcourir ses pièces lumineuses, et surtout s’assoir sur la terrasse et profiter de la vue magnifique sur un jardin travaillé.
Plus loin, une petite forêt permet de se rafraichir et de découvrir des plantes tropicales que l’on n’a pas l’habitude de voir. Une visite assurément intéressante, reposante et agréable.
Informations pratiques
Le jardin chinois de Fukushuen se trouve au cœur de Naha, à dix minutes de marche de la station Kencho-mae. L’entrée coûte 100 yens.
Le jardin japonais de Shikinaen est un peu à l’extérieur de la ville. Accessible en 20 minutes de bus (prendre la ligne 2, 5 ou 14). L’entrée coûte 400 yens.