Skip to main content

De hauts lieux touristiques en petits villages pittoresques, à vélo ou en ferry, en toute saison, la région de la mer intérieure de Seto (瀬戸内海) est une destination où il fait bon poser ses valises. Et si l’on pense souvent à inclure dans son itinéraire les très prisées Hiroshima, Miyajima et Naoshima, d’autres recoins moins connus valent tout autant le détour. Parmi ces petites pépites, la ville portuaire d’Onomichi (尾道市) est une escale idéale pour une demi journée à flâner dans ses ruelles où le temps semble suspendu.

Vue sur la mer de Setouchi depuis les ruelles pentues et pittoresques d'Onomichi

Onomichi, ville portuaire historique de la préfecture de Hiroshima

Avant de devenir la paisible ville littorale que l’on connaît aujourd’hui, Onomichi s’imposa au XIIe siècle comme point névralgique du commerce de la Préfecture d’Hiroshima. Et lorsque le pays se referma sur lui même durant la période d’Edo, le port d’Onomichi vibra au rythme des navires de commerce faisant escale sur leur trajet entre Osaka et Hokkaido.

Vue sur le port depuis les hauteurs d'Onomichi
Vue sur le port depuis les hauteurs d’Onomichi

Aujourd’hui davantage connue et visitée pour ses ruelles typiques et ses dizaines de temples épargnés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, Onomichi reste un point de passage incontournable lors d’un voyage au Japon, notamment pour les amateurs de cyclisme. C’est en effet ici même que démarre la Shimanami Kaido (しまなみ海道), un parcours de 70 km de pistes cyclables reliant l’île principale de l’archipel japonais, Honshu, à sa voisine Shikoku (四国). De quoi sillonner la mer Intérieure de Seto et ses paysages naturels préservés en passant par de nombreuses petites îles.

Côté port

N’étant pas pour ma part une cycliste aguerrie, je débarquais à Onomichi en bateau. Ma visite commençait donc côté port, entourée d’impressionnants navires amarrés. Si l’endroit semble à première vue plutôt industriel, bien loin des ruelles historiques de carte postale, il vaut le coup de s’y attarder un moment.

U2 Onomichi, ancien entrepôt réaménagé près du port d'Onomichi

Une promenade y a été aménagée le long de l’eau menant jusqu’à un ancien entrepôt entièrement rénové : U2 Onomichi. L’établissement comprend un hôtel, un bar restaurant, un café et une boulangerie, ainsi que quelques boutiques de souvenirs et d’équipement de cyclisme. Un centre immense à la décoration moderne et épurée, idéal pour s’accorder une petite pause avant ou après avoir visité la ville.

Je profitais pour ma part de la grande terrasse aménagée face au port, où regarder passer promeneurs et bateaux.

Petits commerces et galerie marchande

Pour se rendre du port d’Onomichi aux fameuses ruelles pittoresques sur les hauteurs de la ville, il suffit de longer l’artère principale bordée de petits commerces.

Devanture de café au charme ancien dans les rues d'Onomichi

Bien loin des immenses buildings de mégalopoles, c’est ici un charme discret et désuet qui opère tandis qu’on longe les devantures de fleuristes colorées et les cafés surannés.

Façade d'une crêperie dans les rues d'Onomichi
La devanture d'un fleuriste rétro à Onomichi

Si l’on souhaite s’éloigner un peu des voitures, il est possible de se faufiler pour rejoindre une artère commerçante couverte s’étirant sur près de 2 km : Hondori Shotengai (本通り商店街).

À mi-chemin entre marché permanent et centre commercial, les producteurs locaux côtoient ici des cafés cosy, des boutiques de souvenirs et autres petites épiceries.

Succomber au charme de Setouchi dans les ruelles d’Onomichi

Dès que l’on traverse la route principale pour poser le pied de l’autre côté de la ville, le décor change. Les ruelles et allées sont escarpées, l’architecture y est traditionnelle et l’atmosphère reposante.

Bâtisses traditionnelles et pagodes ponctuent l’ascension, qui offre à chaque détour un beau point de vue sur le port en contrebas.

Pagode d'un temple d'Onomichi et vue sur la ville en contrebas

Lors de ma visite, hors saison au mois de février, je ne croisais qu’une poignée de promeneurs, ce qui contribuait à rendre l’atmosphère d’autant plus calme.

Les touristes se faisant d’ailleurs plutôt rares à cette période de l’année, j’étais rapidement repérée par les élèves d’une école locale qui me faisaient de grands signes par la fenêtre. Parmi les quelques habitants que je rencontrais, je croisais également le chemin de chats peu farouches, véritables maîtres des lieux à Onomichi.

S’il est possible d’explorer Onomichi de manière méthodique, en suivant un parcours comprenant 25 temples différents, je choisissais de me laisser porter au gré des envies et des intuitions. Pensez d’ailleurs à porter des chaussures confortables, le chemin est rarement plat !

Les ruelles étroites, pentues et pittoresques d'Onomichi

Autre option possible : emprunter le téléphérique conduisant directement jusqu’à la principale attraction de la ville, le temple Senko-ji (千光寺). Réputé pour les différentes fleurs dont il se pare selon les saisons, ce fameux temple conserve tout son charme même lorsque la nature sommeille en plein hiver.

Vue sur un des bâtiments du temple Senkoji à Onomichi, juste sous la trajectoire du téléphérique
Point de vue sur la mer de Setouchi depuis les hauteurs du temple Senko-ji à Onomichi
Point de vue accessible sur les hauteurs du temple Senko-ji

Les arbres étaient nus le jour de ma visite mais l’atmosphère était chargée d’une énergie particulière, rythmée par le chant entêtant des moines.

Et après avoir crapahuté pendant plusieurs heures, je profitais du chemin retour en direction de la gare pour m’installer dans l’un des petits cafés installés dans le quartier. N’hésitez pas à pousser les portes des Bed & Breakfast et auberges de jeunesse d’Onomichi, la plupart d’entre elles disposant d’un café bar où prendre un verre.

Le café/bar de la guesthouse à Onomichi
Le café/bar de la guesthouse Miharashi-tei à Onomichi

Parmi elles, la Guesthouse Hostel Miharashi-tei (ゲストハウス「みはらし亭」), située à deux pas du temple Senko-ji. L’endroit idéal pour déguster une limonade maison ou un café avec une vue dégagée sur le littoral, avant de repartir vers votre prochaine destination.

Comment se rendre à Onomichi

Onomichi est accessible en train depuis les principales villes de l’archipel. Il faut compter environ 4h depuis Tokyo (東京), 2h depuis Kyoto (京都), un peu moins d’une heure depuis Hiroshima (広島). Vous pourrez faire le trajet avec votre Japan Rail Pass si vous en possédez un.

Notez qu’il est également possible d’arriver sur place en bateau si vous êtes déjà dans la région de Setouchi. A titre indicatif, il m’a fallu environ 1h pour un trajet direct en bateau depuis l’île voisine d’Ikuchijima (生口島) jusqu’au port d’Onomichi (尾道ポートターミナル). La région étant composée de dizaines de petites îles très proches les unes des autres, un trajet en bateau est souvent le moyen le plus rapide de vous rendre d’une destination à l’autre. Pensez bien à vous renseigner sur place, auprès de l’Office de tourisme ou directement dans les ports, pour connaître les horaires de passage de ces petits bateaux, effectuant parfois peu de trajets sur une journée, notamment hors saison.

Retrouvez plus d’informations sur la ville et ses attractions touristiques sur le site officiel l’association du tourisme d’Onomichi.

Entre ses ruelles calmes et pleines de charme, ses magnifiques temples parfaitement préservés, et son emplacement sur la mer intérieure de Setouchi, Onomichi est une merveilleuse destination à ajouter sur l’itinéraire de votre voyage au Japon, tout particulièrement si vous avez prévu de visiter la préfecture d’Hiroshima. C’est aussi un excellent point d’ancrage pour partir à la découverte des nombreuses îles qui se trouvent sur la longue piste cyclable du Shimanami Kaido, peut-être voudrez vous en profiter pour visiter l’impressionnant temple de Kosanji sur l’île d’Ikuchijima.

Marion Pont

Marion Pont

Si mes racines sont françaises, mon esprit est plutôt enclin à l'évasion. Aux fourneaux ou les mains dans le terreau, absorbée par un livre ou une posture de yoga ; c'est d'être en plein coeur d'un voyage, mon appareil photo autour du cou, que j'aime par dessus tout. Après avoir goûté aux délices du voyage et à l'excitation d'une première expatriation (Pays-Bas), j'embarquais ainsi en Mars 2018 pour une année au Japon. Des recoins méconnus de Tokyo — où je posais mes valises — aux majestueuses dunes de sable de Tottori, en passant par la mystérieuse vallée d'Iya et l'envoûtante île de Sado, je partage ici mes plus belles découvertes de cette année inoubliable.