Au cours de l’histoire, Bungotakada s’est développée jusqu’à devenir la commune la plus attractive de la péninsule de Kunisaki. Elle est donc devenue incontournable si vous prévoyez un voyage dans la préfecture d’Oita, sur l’île de Kyushu. Dans cette commune rurale, tout est à l’identique depuis des millénaires. Une nature luxuriante et un style de vie en respect avec un environnement hors du commun. Les touristes y sont encore rares et pourtant, à Bungotakada les paysages émerveillent, que ce soit côté terre avec les rizières ou côté mer avec une baie grandiose.
Tashibunoshou, un panorama classé Patrimoine agricole mondial
Il y a environ 1300 ans, les terres de Tashibunoshou étaient la propriété des sanctuaires d’Usa. Les moines de l’époque ont utilisé cet environnement naturellement voué à l’agriculture pour y planter des rizières à la forme unique. Ils ont ainsi façonné un panorama resté quasiment inchangé depuis le Moyen-Âge.
En 2010, pour mettre la lumière sur ces caractéristiques exceptionnelles, Tashibunoshou a été désigné Paysage culturel important du Japon. Trois ans plus tard, ces rizières à perte de vue ont obtenu une deuxième distinction, celle de Système ingénieux du patrimoine agricole mondial. Un titre qui met à l’honneur des systèmes agricoles traditionnels fondés sur des savoir-faire et des traditions locales, permettant d’assurer la sécurité alimentaire de certaines populations, parfois menacées de disparition.
Une vue spectaculaire sur les rizières Tashibunoshou depuis l’observatoire de Yuhi Kan-non
Pour avoir la meilleure vue de ce panorama, il vous faudra grimper jusqu’à l’observatoire de Yuhi Kan-non (Le crépuscule de Kan-non). Le chemin d’accès à cet observatoire est, je dois l’avouer, un peu compliqué à trouver. Mon chauffeur de taxi a dû demander des renseignements à un fermier voisin. Après avoir quitté la route principale pour prendre un chemin de terre, et suivi les indications 夕日観音 (Yuhi Kan-non), nous nous garons finalement le long d’une forêt de bambous. Quelques mètres plus loin, un portail fait office d’entrée vers le fameux observatoire.
Nous empruntons un chemin mystérieux au coeur la forêt. Après avoir grimpé une centaine de marches, nous arrivons à un carrefour. A droite, le sommet nous attend avec un point de vue incroyable. On ne regrette pas l’effort accompli. Comment ne pas être ébloui par ces rizières dorées qui semblent s’étendre jusqu’à l’infini ?
Un paysage et des festivals différents selon la saison
Choisissez bien votre saison pour venir découvrir Tashinobushou. En septembre, juste avant la récolte, les rizières sont dorées comme sur ces photos. De belles fleurs rouge, les higanbana s’épanouissent à l’arrivée de l’automne et viennent égayer les rizières.
Les festivals autour des rizières de Tashibunoshou
Le deuxième dimanche du mois d’octobre, un festival est organisé à l’occasion de la récolte du riz. Vous pourrez revêtir si vous le souhaitez un costume traditionnel du Moyen-Âge et aider les fermiers locaux à accomplir leur tâche. Un autre festival a lieu le deuxième dimanche du mois de juin pour cette fois-ci planter le riz. L’aide est une nouvelle fois la bienvenue ! En juin toujours, l’endroit est idéal pour observer des nuées de lucioles volant dans les champs. Enfin, selon les confidences de mon chauffeur de taxi, entre novembre et décembre, des illuminations sont installées dans les rizières pour célébrer Noël. Chaque soir, de 19h à 21h, Tashibunoshou brille dans la nuit.
Visite du temple Fukiji, la plus vieille bâtisse en bois de Kyushu
A dix minutes seulement en voiture de l’observatoire de Yuhi Kan-non se trouve un temple classé trésor national, le Fukiji. Impossible de ne pas faire une halte pour le visiter (entrée: 300 yens). Construit en 718, le temple appartenait à la secte bouddhiste Tendai. Un havre de paix considéré comme le plus vieux bâtiment en bois de l’île de Kyushu.
Le bâtiment principal n’accueille jamais de cérémonies et les photos sont interdites à l’intérieur. En revanche, les visites sont autorisées. Vous pourrez ainsi admirer la statue d’Amitabha, bouddha auquel le temple est dédié et qui siège au milieu de quatre colonnes. Les cérémonies sont célébrées dans le deuxième bâtiment dans lequel les photos sont cette fois autorisées.
La baie de Nagasakibana
Il faut maintenant reprendre la voiture pour se rendre à notre prochaine destination, Nagasakibana, la petite Bretagne d’Oita. Elle se trouve à l’extrémité de la péninsule de Kunisaki. Vingt minutes de routes tortueuses dans la montagne plus tard, j’entraperçois l’océan derrière le dernier champs de tournesols encore fleuri fin septembre.
Un chemin derrière le champs de tournesols mène à l’observatoire Iro iro iro, qui offre une vue imprenable sur le site de villégiature Nagasakibana et sa plage artificielle.
Pas de chance, les tournesols avaient déjà été coupés. En juillet et août, ils sont plus de 800 000 à fleurir autour de l’observatoire. Au mois de mars et en avril, c’est le colza qui envahit les plaines et magnifie le panorama. Toutes ces fleurs ont donné son surnom au site : « Hana no Misaki« , le cap aux fleurs.
Plage et eau turquoise, l’endroit idéal pour se relaxer à Oita
De retour sur la route principale, il ne faut rouler que deux minutes pour accéder au parking du site et pouvoir enfin contempler de plus près l’immense plage. Ce jour là, j’ai l’étendue de sable pour moi toute seule. Seuls deux pêcheurs sont présents au loin sur un grand ponton en pierre.
Cette grande plage artificielle ainsi que son eau transparente et turquoise, font de Nagasakibana l’endroit idéal pour passer une journée en famille, entre amis ou en amoureux. A proximité du parking on trouve toutes les facilités : toilettes, café/snack et magasin de souvenirs.
Les grottes marines de Nagasakibana, un air de Bretagne au Japon
Nagasakibana est également célèbre dans la région pour ses grottes marines sur le côté nord-ouest du site. Depuis le parking, il faut s’enfoncer à pied vers le nord de la péninsule, pendant cinq à dix minutes. Puis, explorer les environs afin de dénicher les escaliers ou chemins qui vous guiderons sur la côte rocheuse et ses nombreux points de vue. Attention, c’est parfois assez pentu. Si vous êtes un peu perdu, n’hésitez pas à demander de l’aide au café.
L’un des escaliers permet d’accéder à un lieu mystique, la grotte de Gyoja et son mini sanctuaire niché dans les rochers.
Comment se rendre sur ces différents sites ?
Aucun bus ne circule entre ces différents points touristiques. Deux possibilités s’offrent à vous : louer une voiture à l’aéroport d’Oita à une trentaine de minutes du site de Tashibunoshou ou prendre un taxi à la gare d’Usa ou de Showa no machi. Généralement, le chauffeur de taxi s’improvise aussi guide (à condition de comprendre le japonais). Pour une matinée complète avec mon chauffeur (8h30-12H30), il m’en a coûté 17,000 yens ( 130 euros). Possibilité de négocier à l’avance le prix en fonction de la durée et des endroits que vous souhaitez visiter.
article réalisé en partenariat avec l’office de tourisme d’Oita