article réalisé en partenariat avec l’office de tourisme d’Oita
Qui d’entre vous n’a jamais rêvé de voyager dans le temps ? La machine qui permettra ce voyage extraordinaire n’a malheureusement pas encore été inventée (à part au cinéma). En revanche, il vous suffit de vous rendre à Showa no machi, quartier commerçant de Bungotakada (Préfecture d’Oita, sur l’île de Kyushu) pour vivre, le temps d’une journée, comme à l’ère Showa.
La nostalgie de l’ère Showa
L’ère Showa, littéralement « l’ère de paix éclairée« , fut une période marquante pour tous les Japonais. Elle a débuté officiellement le 29 décembre 1926 et prit fin le 7 janvier 1989, dates correspondant au règne de l’empereur Hirohito. Une époque charnière qui a connu l’avant deuxième guerre mondiale et l’après. Après 1952, l’économie du pays s’est rétablit et le Japon est devenu progressivement l’une des principales puissances économique mondiale. C’est cette époque prospère que la ville de Bungotakada souhaite célébrer avec son quartier commerçant du nom de Showa no machi.
Ce projet de préservation et de mise en valeurs de magasins de l’ère Showa, est devenu une attraction touristique à part entière en 2002. Le quartier est délimité par de grandes portes en arcade annonçant en gros caractères orange « Bungotakada Showa no machi, avenue commerçante« . Des lampadaires oranges et verts au style très rétro en décorent les rues.
Balade et shopping rétro à Showa no machi
A Showa no machi, l’atmosphère est paisible, surtout si vous vous y rendez en semaine. Un quartier commerçant où le temps semble s’être arrêté. Vous pourrez y dénicher de beaux souvenirs vintage ou même carrément refaire votre décoration dans le style des années 50, 60 ou 70. Le magasin d’électroménager ne vend ni écrans plats ni dernières technologies mais bien des téléviseurs cathodiques et des tourne-disques.
Dans chaque magasin vous pouvez vous procurer un plan du quartier. Et la boutique à ne pas manquer est sans conteste selon moi, le repère numéro 11 sur la carte, » Zakkashou komiya« . Un magasin de gadgets et jouets en tout genre, comme autrefois. Le paradis pour les petits et grands enfants.
Les fans d’Astroboy ou de vieux animés seront sans aucun doute comblés par tous ces trésors. D’authentiques pièces de collections aux prix parfois élevés. Pour 45 euros environ vous pourrez ainsi vous offrir un thermomètre pour enfants accompagné de sa figurine ou la figurine seule pour une trentaine d’euros.
Dans un coin du magasin, pour 100 yens la partie (80 centimes d’euros) vous pourrez même jouer au vieux flipper en bois. Comment résister ?
Le musée des jouets et de la vie quotidienne des années 60
Pour les passionnées de jouets anciens et d’objets vintage en tous genres, Showa no machi est définitivement le paradis. Les propriétaires de la boutique de jouets de la ville tiennent également deux musées. Ils se situent tout près de la station de bus du quartier. Dans la cour, des voitures anciennes sont exposées. Hironobu Komiya, le directeur, est considéré comme le plus grand collectionneur de jouets du Japon. Au fil des années il en a accumulé plus de 250,000 datant l’ère Showa, 50,000 d’entre eux sont exposés à Bungotakada.
Pour 620 yens (moins de 5 euros), vous avez accès aux deux établissements. Le premier, Dagashiya-no-yume museum (Les rêves du magasin de bonbons) est dédié aux jouets de 1955 à 1965. Le musée n’est pas très grand mais impressionne par sa mise en scène et la quantité d’objets présentés. On y trouve même un grand nombre de vinyles ou encore la reproduction d’un salon typique d’un foyer nippon. Les Japonais se remémoreront sans aucun doute ici leurs souvenirs d’enfance. Et pour les étrangers, c’est le meilleur moyen de s’imaginer la vie d’un petit Japonais à l’époque.
Le second musée, Showa-no-yume Town 3rd street (La ville de rêve de l’ère Showa, 3ème rue) permet aux visiteurs d’expérimenter la vie de cette époque à travers des installations audiovisuelles. Une salle de classe a même été reproduite à l’identique. Une immersion totale dans les sixties, sûrement un peu embelli par rapport à la réalité. Qu’importe, ce voyage express de plusieurs décennies en arrière est captivant.
Déjeuner dans un restaurant de soba, la spécialité de Bungotakada
Bungotakada est l’un des principaux producteur de nouilles soba au Japon. Ces nouilles de sarrasin portent dans la région le nom de Takadasoba. Un chauffeur de taxi m’a recommandé la meilleure adresse à Showa no machi pour déguster ces nouilles, et je n’ai pas été déçue. Au restaurant » 高田そば 翔 » (Kakeru takadasoba), les prix sont un peu élevés pour des soba (de 1200 yens ( 10 euros) à 2200 yens (21 euros) ). Mais rassurez-vous, pas besoin de casser sa tirelire car le plat le moins cher, des soba froides accompagnés de tempura de crevettes et de légumes, est copieux et délicieux. Les soba sont goûteuses, bien fermes et les tempura croustillantes à souhait.
En dessert, on me recommande de goûter à l’ アイスキャンディ, (ice cream candy), une glace typique des années 50 qu’on ne trouverait plus nulle part au Japon, excepté à Showa no machi. Dans un magasin à quelques pas du restaurant, au début de l’artère principale, je trouve la fameuse glace. Plusieurs parfums au choix : lait, matcha ou haricots Azuki. La vendeuse me dit que le dernier est le plus populaire alors je me lance (prix : 150 yens). La glace est reconnaissable à sa forme penchée sur le bâtonnet. Des morceaux entiers d’haricots rouges sont présents à l’intérieur, c’est comment dire… surprenant ! Parfum lait ou matcha aurait sûrement été un meilleur choix.
Yuki, le chien shiba mascotte du quartier
Impossible de se promener dans Showa no machi sans rencontrer Yuki, un chien shiba, mascotte officielle du quartier. Ses propriétaires possèdent un magasin de sandales traditionnelles japonaises et vendent aussi des produits à l’effigie de Yuki. Le chien, aujourd’hui âgé de 14 ans mais « en pleine forme » selon ses maîtres, est reconnaissable grâce au fichu rouge qu’il porte autour du cou. Comme les stars, il aime se faire prendre en photo.
Comment s’y rendre ?
Le quartier de Showa no machi est accessible directement en bus depuis l’aéroport d’Oita. Trajet 1h30. Prix du billet : 1400 yens. Sinon, la station de train et de bus la plus proche est celle d’Usa (10 minutes environ en voiture).
Comment se déplacer dans le quartier ?
Visiter Showa no machi à pieds se fait très facilement et permet de ne pas passer à côté des détails charmants de la ville. Mais les week-ends et jours fériés, un magnifique bus datant de 1957 circule aussi gratuitement. L’occasion de visiter le quartier autrement.
Retrouvez toutes les adresses dont je parle dans l’article sur cette carte :