Article réalisé en partenariat avec la ville de Murakami
Si vous vous promenez dans la ville de Murakami, vous êtes sûr de voir du saumon de partout. En effet, Murakami est particulièrement connue comme une ville de saumon, en raison de sa proximité avec la rivière Miomote. Cette rivière est le symbole de la ville et la source de son saumon. En parcourant le centre-ville, vous pourrez voir de nombreux restaurants spécialisés dans cette cuisine. La ville est réputée pour avoir plus de 100 différentes recettes à base de saumon servies. Non seulement les restaurants, mais les fournisseurs de saumons sont également connus. J’ai vu de nombreux magasins de ce genre, certains affichant fièrement leurs prises massives à l’entrée du magasin. En ce qui concerne le saumon, la qualité est le maître mot à Murakami.
Visite de Murakami sous le thème du saumon
Parmi tous les magasins de saumon présents dans la ville, il y a parmi eux, Kikkawa. Cette entreprise à gestion familiale remonte à près de 400 ans. Le bâtiment lui-même est une merveille, qui ressemble plus à un musée qu’une usine ou un restaurant. À l’avant, il y a la partie magasin de vente avec toutes sortes de produits de saumon que l’on peut acheter ou offrir. Il y avait également une publicité illustrant le rafraîchissant Amazake de Murakami, qui est une boisson non alcoolisée à base de riz fermentée couramment servie dans les festivals. N’hésitez pas à en profiter avant ou après un tour en vélo autour de la ville.
Passé la boutique on trouvera l’usine, dont certaines parties sont ouvertes aux visiteurs. Vous y trouverez environ 1000 saumons suspendus au plafond. Ces beautés géantes pèsent environ 7 kilos chacune, et sont préparées d’une manière unique à Kikkawa. Selon le personnel, ces saumons ont été vieillis pendant 6 mois. Après 6 mois de plus, le saumon serait prêt à être vendu. Contrairement à de nombreux magasins de saumon qui fument leur saumon, Kikkawa les laisse sécher en utilisant de l’air frais pour préserver les saveurs naturelles. Tous ces saumons qui me regardaient était un peu étrange, mais il y avait une bonne raison… Explication : par exemple, lors de la coupe du poisson, le saumon Kikkawa a deux coupes au lieu d’une seule, car une seule rappelle un suicide rituel commis par les samouraï. Kikkawa accroche aussi son saumon par la queue et non par le cou, car le cou est pour le criminel. Je reconnais que j’étais un peu ému par cette révélation envers le produit.
Pour ceux d’entre vous qui souhaitent aller manger du saumon, sachez que, Kikkawa a également un restaurant sur place avec quelques-uns de ses spécialités à base de saumon. Les réservations ne sont pas nécessaires, alors n’hésitez pas à y aller !
Les autres spécialités culinaires de Murakami
Le boeuf Wagyu
En revanche, j’ai décidé de goûter une autre spécialité de Murakami: le boeuf Wagyu ! Edosho est un restaurant modeste situé sur une rue secondaire non loin de la rivière Miomote, célèbre pour ses bols de riz avec du boeuf saignant voire bleu. C’est un endroit confortable, avec seulement une dizaine de tables, dont certaines sont en tatami. Après avoir regardé sans cesse les émissions de Gordon Ramsay ces derniers temps, j’étais un peu méfiant qu’on me serve de la viande bleue au début, mais c’était une toute nouvelle expérience pour moi qui a été très positive. Contrairement à votre bol de boeuf Gyudon de tous les jours, ici, cela est présenté en tranches fines très délicates de boeuf wagyu de haute qualité sur un lit de riz surmonté d’oignon et légèrement arrosé de sauce au soja, servi avec une soupe de palourdes fraîche. L’assaisonnement n’est pas censé être imposant, afin que vous puissiez comprendre les saveurs subtiles du bœuf. Le steak a une texture fondante comme le sashimi. Edosho a un excellent rapport qualité prix et vaut le coup si vous venez dans la région.
Le thé
Il existe aussi de nombreuses entreprises familiales présentes depuis longtemps dans la région, comme le magasin de thé Fujimien. Ils sont très connus à Murakami pour leurs variétés de thés de qualité, et populaires chez les jeunes, qui s’arrêtent pour de délicieuses glaces. Je n’avais pas très faim car je venais de déjeuner, alors j’ai continué ma visite.
Le meilleur pour la fin : le saké
La dernière étape de ma visite gastronomique de Murakami était l’usine de Taiyo Sake. Cette usine est célèbre autour du Japon pour populariser la catégorie « Ginjo« , une référence pour le saké qui est encore utilisée aujourd’hui. J’ai été amené à la salle de dégustation par un ami M. Kon, qui m’a emmené sur une dégustation de tous les meilleurs produits de Murakami. En plus de l’amazake (qui a été fabriqué ici à Taiyo), j’ai du essayer une demi-douzaine de sakés. Certains avaient reçus des prix : Echigoryo, qui va bien avec le sashimi, et le saké Rikyudo Yuzu, un mélange aromatisé fruité populaire auprès de jeunes femmes. Mon préféré, est le saké avec de la prune qui a une note sophistiquée qui changeait des autres variétés. Tous ces types et bien d’autres sont à vendre au magasin. La salle de dégustation elle-même était couverte du sol au plafond avec des annonces publicitaires anciennes, amoureusement accrochées par le propriétaire de l’usine. C’était un excellente découverte autour de la culture du saké. Après notre dégustation, nous avons visité rapidement la vieille usine, construite il y a plus de 100 ans. En marchant, j’ai remarqué de nombreuses boules de cèdre suspendues au plafond. Ces « sugi dama » sont utilisés pour indiquer la maturité du saké. Ils sont mis en place lorsqu’un nouveau lot est démarré. Quand ils changent de couleur de vert à marron, le saké est prêt.
Alors que presque toutes les régions du Japon ont une sorte de spécialité locale gastronomique pour laquelle elles souhaitent être connues, ce qui m’a frappé à propos de Murakami, c’est que ce n’est pas seulement le saumon, mais le dévouement de la ville à l’artisanat local dans son ensemble. Le fait qu’il y ait tant de restaurants familiaux et de petites boutiques vendant des produits fabriqués localement dans un si petit secteur a été plutôt réconfortant. D’autre part, voir très peu de grosses franchises de restaurants familiaux ou de konbini – si communs dans d’autres régions urbaines – est ce qui met en avant la ville de Murakami pour sa culture locale. Je recommanderais une visite de Murakami à tous ceux qui veulent voir le meilleur de la“inaka” ou la « petite ville de campagne » au Japon.
Texte original : Alex Ehrenreich
Traduction : Estelle