Kochi est la ville principale de la préfecture du même nom, au sud de l’île de Shikoku. Elle est surtout connue pour son festival : le Yosakoi Matsuri. Mais Kochi mérite que l’on s’y arrête tout au long de l’année : c’est une ville chargée d’histoire où l’on peut visiter un château préservé depuis l’époque d’Edo, la plage de Katsurahama ou encore le temple Chikurin-ji, l’un des 88 du pèlerinage de Shikoku. C’est également la porte d’entrée pour partir explorer les superbes paysages montagneux de la préfecture, traversés par la rivière Niyodo qui est célèbre pour son eau turquoise et pure.
Les grands personnages de Kochi
Il y a deux types de personnages très différents qui font la fierté de Kochi et que l’on y croise partout :
• Sakamoto Ryoma et les autres samouraïs du domaine de Tosa
Dès le parvis de la gare JR de Kochi, on peut voir les statues de Sakamoto Ryoma, Takechi Hanpeita et Nakaoka Shintaro. Le célèbre samouraï Sakamoto Ryoma — connu pour avoir joué un rôle important dans la fin du shogunat Tokugawa et la restauration de Meiji — étant natif de Kochi, on y trouve nombre de monuments et de produits dérivés à son effigie.
• Anpanman et ses compères
S’il n’est pas très connu en France, Anpanman est probalement le personnage le plus populaire auprès des enfants japonais. Ce super héros est un pain fourré à la pâte de haricots rouges, qui combat Baikinman (Microbe-man) avec des amis, ayant eux aussi des têtes de pain (Melonpanna, Currypanman, Shokupanman, etc.). Il a été créé en 1969 par Takashi Yanase, un artiste originaire de Kochi.
Le pont Harimaya-bashi
C’est en général le premier endroit qui vient à l’esprit quand on évoque ce qu’il faut voir à Kochi. Pourtant le pont Harimaya-bashi ne présente pas un grand intérêt : c’est un pont rouge comme on en voit beaucoup au Japon, situé à un carrefour important du centre ville. Il est célèbre pour avoir servi de décor à l’histoire d’amour d’un moine bouddhiste et d’une servante au 19e siècle… mais les alentours ont bien changé et le pont a perdu beaucoup de son charme.
Le château de Kochi
Seulement douze donjons ont été préservés au Japon (les autres étant des reconstitutions modernes), et celui de Kochi est l’un d’eux : son histoire remonte au 17e siècle et ses bâtiments actuels au 18e siècle. Il a été désigné Bien Culturel Important en 1950.
Il est possible de visiter l’intérieur du donjon. Le dernier étage offre un panorama impressionnant sur la ville et le grand parc du château, où il est agréable de se promener. Le parc est public, seul l’accès au donjon est payant (420¥).
Le sanctuaire Kochi Dai-jingu
Il n’est pas très grand, et j’aurais pu passer à côté sans le remarquer si les coqs qui y vivent n’avaient pas attiré mon attention. Le Kochi Dai-jingu est un petit sanctuaire mais il est tout proche du château et présente quelques particularités intéressantes : ces coqs et les statues à leur effigie, ou encore un petit sanctuaire Inari aux statues de renard assez singulières.
Le Yosakoi Matsuri
Kochi est aujourd’hui avant tout connue comme la ville où est né l’un des plus grands festivals du Japon : le Yosakoi Matsuri. Ce festival dédié à la danse, inspiré à l’origine par l’Awa Odori de Tokushima, se déroule du 9 au 12 août chaque année depuis 1954.
Les origines de ce matsuri étant modernes, il n’est pas resté figé dans une tradition mais a évolué avec la société, au plus près de la pop culture japonaise, avec des danses, des musiques et des costumes qui mêlent éléments traditionnels et modernes. C’est donc un matsuri à part, qui plaît beaucoup aux jeunes générations et a fait des émules : les festivals de Yosakoi se multiplient dans tout l’archipel.
Si vous n’avez pas la chance de séjourner à Kochi pendant le festival, vous pouvez toujours visiter le petit musée qui lui est consacré (entrée libre). Affiches, costumes, naruko (clapets utilisé à l’origine pour éloigner les oiseaux des rizières, qui sont devenus l’accessoire incontournable des danseurs de Yosakoi) et images d’archives y sont présentés.
La plage de Katsurahama
C’est l’un des endroits les plus célèbres de Kochi, et ce n’est pas sans raison.
Après un trajet en bus depuis le centre ville, on arrive dans une station balnéaire un peu défraîchie, où l’on ne voit pas la mer mais seulement des boutiques de souvenirs et des petits restaurants aux stores colorés, d’un autre temps.
Mais très vite la plage de Katsurahama se dévoile à travers les pins, avec ses escarpements rocheux auxquels s’accroche un minuscule sanctuaire.
L’Océan Pacifique est superbe et la plage très vaste, mais la baignade est interdite en raison de la force des courants. Malgré cela, tout est là pour contribuer à l’ambiance de villégiature, jusqu’au vendeur de glaces sous son parasol.
L’immense et célèbre statue de Sakamoto Ryoma, érigée en 1928, domine la plage et observe l’océan.
Le Chikurin-ji, 31e des 88 temples du pèlerinage de Shikoku
Sur le chemin qui relie le centre ville à la plage de Katsurahama, il ne faut pas manquer de s’arrêter au temple Chikurin-ji, fondé en 724. Après avoir traversé un jardin de mousses, on découvre la pagode à 5 étages qui domine l’ensemble des bâtiments et jardins du temple du haut de ses 31 mètres.
Le Chikurin-ji étant un des 88 temples du pèlerinage de Shikoku, on y croise généralement des pèlerins, que l’on reconnaît facilement à leur veste blanche.
Ce temple abrite de très nombreuses statues de Jizo, qui semblent pour la plupart très anciennes.
L’accès est gratuit, mais il est possible de visiter le jardin, conçu par un moine bouddhiste zen en 1318, et le trésor pour quelques yen.
Quelques spécialités culinaires de Kochi
Si l’on ne doit retenir qu’une spécialité culinaire de Kochi, c’est sans aucun doute le katsuo no tataki (鰹のタタキ) : des tranches de bonite légèrement grillées sur un feu de paille, servies avec de la ciboule, du gingembre et de l’ail et assaisonnées au sel ou à la sauce ponzu.
Je suis allée y goûter à quelques pas du château : au marché couvert d’Hirome où l’on trouve de nombreuses échoppes et restaurants. C’est l’endroit idéal pour goûter aux diverses spécialités locales et faire son marché de souvenirs culinaires dans une ambiance très conviviale. Attention si vous ne voulez pas manger de baleine par inadvertance : on en trouve à la carte de beaucoup d’échoppes… Kochi ayant été un haut lieu de la chasse à la baleine. Elle s’appelle クジラ (kujira) en japonais.
Une autre spécialité de Kochi est l’aisukurin (アイスクリン : tout simplement « ice cream »… mal prononcé), une sorte de glace au goût nostalgique pour les japonais. Il s’agit de l’ancêtre de la crème glacée nippone, faite d’œufs, de sucre et de lait en poudre. L’aisukurin est bon marché (200¥ pour trois boules au château), peu grasse et très rafraîchissante.
Plus d’informations
Plus d’informations pour préparer un séjour dans la préfecture de Kochi sur le site Visit Kochi Japan (en anglais).
Comment s’y rendre ?
La ville de Kochi est accessible en avion (1h20 depuis Tokyo, 45 minutes depuis Osaka), en train (3h15 depuis Osaka ou Hiroshima via Okayama) et en bus (4h50 depuis Osaka, 4h depuis Hiroshima, 2h50 depuis Tokushima).
Le centre ville se parcourt aisément à pied, mais les tramways de Kochi, qui sont en service depuis 1904, sont un moyen de transport très agréable.
Les bus touristiques My-Yu desservent la plage de Katsurahama, le temple Chikurin-ji et d’autres lieux touristiques comme le Jardin Botanique Makino. Le tarif est de 1000¥ pour un pass d’une journée, avec une réduction de 50% sur présentation d’un passeport étranger, les pass s’achètent à l’office du tourisme devant la gare. Toutes les informations (en anglais) sont sur ce document.