Si la préfecture de Tokushima, sur l’île de Shikoku, est avant tout connue pour ses paysages naturels incroyables, entre gorges escarpées et villages de montagne, elle conserve également les traces d’un riche passé marchand. Rendez-vous dans le quartier historique de la ville de Mima, Udatsu, où architecture d’époque et artisanat traditionnel vous plongeront dans un Japon d’autrefois.
L’histoire d’une ville de riches marchands
Avant de partir fouler le sol du quartier d’Udatsu, revenons un peu sur l’histoire de cette ville et ce qui la rend si unique. Si l’on peut aujourd’hui y admirer de magnifiques bâtisses, c’est que la ville prospéra durant l’ère Edo (1603-1868) en tant que berceau de la teinture à l’indigo. La préfecture toute entière était en effet devenue l’un des premiers centres de production d’indigo de qualité du pays et la ville d’Udatsu, bénéficiant d’une position stratégique en bord de rivière, put ainsi en développer le commerce.
Un commerce qui fleurit pendant des années et permit à la ville de se développer rapidement. De riches familles de marchands y établirent ainsi leur foyer, faisant construire les uns après les autres des demeures toutes plus impressionnantes les unes que les autres.
Vous croiserez donc sur votre chemin des maisons dont la construction remonte au 18ème siècle et qui n’ont pourtant pas pris une ride, parfaitement préservées du passage du temps.
Une architecture singulière
À première vue, et particulièrement pour un oeil non initié, ce quartier historique ne présente rien de particulièrement unique en comparaison à d’autres quartiers similaires au Japon. Et pourtant on trouve ici une particularité architecturale dont le quartier tire même son surnom : les udatsu.
Arrêtez vous un moment dans l’artère principale du quartier et observez la manière dont chaque maison est séparée de sa voisine. Les udatsu sont ces étonnantes avancées murales faites d’argile blanche et coiffée d’une petite décoration (le plus souvent une gargouille en forme de poisson), qui ne sont autres qu’un ingénieux et élégant système de prévention des incendies. Une sorte de mini muraille qui évite la propagation du feu, à l’époque très rapide, le bois étant la matière première servant à la construction des maisons. Ces dispositifs étaient également un moyen supplémentaire d’afficher sa richesse pour les marchands du quartier…
Une fois que vous les aurez repérés, vous ne verrez plus que ça !
À voir et à faire à Udatsu
Le petit quartier historique d’Udatsu, avec ses belles bâtisses préservées et son architecture singulière, se prête donc particulièrement à la promenade. Lorsque je m’y rendais par une belle matinée d’octobre, j’aurai tout à fait pu passer tout mon temps à déambuler dans cette rue hors du temps, en prenant un moment pour en observer les moindres détails.
Notez d’ailleurs que vous pourrez demander à l’Office du Tourisme qu’un guide bénévole vous accompagne sur cette promenade.
En plus d’une visite de la rue principale du quartier, ne manquez pas de faire un tour dans l’ancienne résidence de la famille Yoshida.
Vous découvrirez dans cette immense maison de riches marchands sur deux étages des dizaines de pièces, du mobilier d’époque, un jardin japonais…
Une visite incontournable pour avoir un aperçu du mode de vie de ces marchands prospères.
Les amateurs d’artisanat traditionnel seront quant à eux ravis de pousser les portes du Centre d’artisanat traditionnel de Mima, pour tout découvrir de la fabrication des ombrelles japonaises.
Vous trouverez ici de nombreux modèles exposés, de toutes les tailles et les couleurs, et pourrez peut être y rencontrer un artisan local. À moins que vous ne préfériez vous initier à la teinture à l’indigo, lors d’un atelier aussi simple qu’intéressant au Centre touristique de la ville.
En résumé, une visite incontournable pour se plonger dans une atmosphère paisible et préservée de l’agitation des métropoles, où les traditions continuent d’être transmises de génération en génération, ainsi qu’aux visiteurs de passage !
Bonjour Marion,
Nous allons passer quelques jours sur Shikoku et on se demandait si on peut réserver avant notre voyage les ateliers dont vous parlez, comme l’indigo ou les ombrelles par exemple. En fait on a un peu peur d’arriver directement là-bas et qu’il n’y ait plus de places… Merci pour vos conseils !